dimanche, 11 décembre 2011
LEGISLATIVES: VERS UN TAUX D’ABSTENTION RECORD DE 87%
Législatives 2011. Sur les ondes de la RTI, Alassane Ouattara en personne a appelé les populations à sortir massivement pour aller voter, en qualifiant ce scrutin d’essentiel. Cet appel n’a pas été entendu – loin s’en faut. Les Ivoiriens sont restés enfermés chez eux et pour cause.
Les ONG qui ont travaillé dans la plus grande discrétion sur ce scrutin dit « essentiel » ont situé le record d’abstention à environ 87% : « On ne peut pas parler de taux de participation. On ne peut que parler de taux d’abstention », disait un observateur.
Finalement, l’on a assisté à un remake du référendum de 2000. Alassane Ouattara avait appelé les populations à rester chez elles. 13% l’ont écouté. 87% environ ont voté la constitution d’Août 2000.
En 2011, le même Alassane Ouattara appelle les ivoiriens à sortir massivement pour prendre part à des législatives « essentielles ». 87% environ sont restés enfermés chez eux contre seulement 13% de participants.
Abidjan ressemble vraiment à une ville morte, ce dimanche 11 décembre. L’ombre de la déportation de Laurent Gbagbo plane sur les élections…
On attend maintenant minuit pour voir ce que vont nous annoncer les truands de la CEI et de l’ONUCI !
Source: Facebook Mélanie Debrest
APRES SON TRANSFEREMENT A LA CPI, GBAGBO: SA NOUVELLE VIE A LA HAYE – VOICI LE DOCUMENT QUI CLARIFIE TOUT
L’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo s’est adapté à son nouvel environnement carcéral. Transféré à la Cour Pénale Internationale (CPI) le 30 novembre dernier, il n’a pas mis assez de temps pour se familiariser au mode de vie de la prison hollandaise de Scheveningen, le centre pénitentiaire situé dans les faubourgs de La Haye qui héberge les détenus de la CPI, du TPIY (Tribunal Pénal International pour la Yougoslavie) et du TSSL (Tribunal Spécial pour la Sierra-Leone). Passé le «choc» émotionnel de ce voyage-éclair en Hollande, comme l’a expliqué son avocat Maître Emmanuel Altit, Laurent Gbagbo réapprend à vivre une vie «normale».
En effet, lors de sa première audition par les juges de la Cour, lors de l’audience de comparution qui s’est déroulée le lundi 05 décembre dernier, le prisonnier le plus célèbre de toute l’histoire de la Côte d’Ivoire a révélé lui-même qu’il était satisfait des conditions de détention à La Haye. Comparativement à son assignation à résidence à Korhogo, où il s’est plaint de n’avoir «pas vu le soleil» assez souvent ; et aussi de ne pas pouvoir se promener dans la cour de «sa villa» ou de faire des exercices physiques.
Au pénitencier de Scheveningen, Laurent Gbagbo dispose d’espace pour se mouvoir et d’installations pour entretenir sa forme physique, morale, intellectuelle et spirituelle. Selon une note interne de la CPI intitulée «Comprendre la Cour Pénale Internationale», l’emploi du temps quotidien du quartier pénitentiaire permet à l’ancien chef de l’État ivoirien d’effectuer une promenade dans la cour de l’établissement (en plein air avec vue sur le ciel), de faire des exercices, de participer à des activités manuelles, de s’adonner à des activités sportives et de loisirs, etc. La prison dispose en effet en son sein, d’un court de tennis, d’un terrain de basket-ball et d’une salle de jeu baby-foot.
Laurent Gbagbo bénéficie également d’un suivi médical régulier, comme il l’a fait savoir déjà à sa première audience. Il a été soumis dès son arrivée à La Haye à des examens médicaux complets, et des soins de santé appropriés lui sont administrés pour calmer ses arthrites et ses douleurs articulaires et musculaires, notamment à l’épaule et aux poignets. En outre, Laurent Gbagbo loge dans une cellule individuelle de 10 mètres carrés équipée de chauffage (pour faire face au froid de l’hiver) et d’appareil pour le conditionnement de l’air (en temps de chaleur, par exemple en été). L’ex-numéro un ivoirien dort dans un lit monoplace en fer, et sa «chambre» dispose d’une salle d’eau (douche et toilette), d’un lavabo, d’une petite cuisine pour confectionner ses repas personnels – s’il ne veut pas manger la nourriture servie par l’établissement. Dans ce cas, il peut lui être affecté à sa demande, les services d’un cuisinier.
Télé, ordi, bibliothèque… et droit de visite !
La cellule individuelle de l’ex-chef de l’État dispose également de meubles de rangement, d’une chaise et d’une table de travail sur laquelle est posé un ordinateur multimédia. Selon ses communicants en Europe, Gbagbo a même droit à Internet, et ses sympathisants piaffent déjà d’impatience de le voir sur Facebook ! Cet équipement informatique personnalisé est la propriété «privée» du président Laurent Gbagbo, afin de lui permettre de travailler sur son dossier. Il a même droit à des cours d’informatique accélérés s’il le souhaite. Son ordinateur est connecté à un ordinateur spécifique de la Cour auquel seul son conseil, en l’occurrence son avocat Me Emmanuel Altit (il est pour l’instant l’un des seuls avocats de Gbagbo inscrit au Barreau de la CPI) peut accéder. Son conseil juridique peut ainsi lui communiquer ou transférer des informations liées à l’affaire, et l’ancien chef de l’État ivoirien peut faire ses observations et commentaires avant de les retourner à son ou ses avocat(s). Mais ce qui «réjouit» le plus Laurent Gbagbo en ce moment, c’est la bibliothèque de la prison.
De sources proches de ses conseils juridiques, l’ancien chef de l’État ivoirien passe le maximum de son temps dans la salle de lecture, où il peut compulser les journaux, magazines et livres rangés sur les étagères. Gbagbo a même déjà passé commande auprès de ses avocats, de livres qu’il souhaiterait lire… Toujours à la bibliothèque, il peut regarder la télé et s’informer sur la marche du monde, voire de son pays la Côte d’Ivoire. A La Haye, Laurent Gbagbo n’est pas «orphelin» comme il l’a été pendant les huit (08) mois de détention à Korhogo. Où il n’avait comme seul «compagnon» de résidence, que son médecin personnel, Dr Blé Christophe ; et de temps à autre, des visites de ses avocats. Depuis qu’il est arrivé au centre pénitentiaire de Scheveningen, l’ancien chef de l’État ivoirien a déjà reçu à quatre reprises, la visite de son conseil juridique attitré. Me Emmanuel Altit l’a rencontré pour la première fois au lendemain de son arrivée à la CPI, le jeudi 1er décembre. Ensuite le samedi 03 décembre pour préparer l’audience du lundi 5 décembre, puis dans la matinée de ce lundi, avant sa comparution devant les juges, et le lendemain de cette audition, c’est-à-dire le mardi 06 décembre. Gbagbo a aussi droit à la visite hebdomadaire d’un ministre de culte ou d’un conseiller spirituel.
Sur la liste de ses visiteurs, hormis ses avocats qui ont un droit de visite quasi-quotidienne, l’ancien chef de l’État ivoirien peut aussi recevoir des membres de sa famille biologique, les représentants de l’ambassade de la Côte d’Ivoire au Pays-Bas ou tous ses compatriotes qui en font la demande (dans les deux derniers cas cités, leurs requêtes sont soumises à un examen très minutieux du Greffe de la Cour). Déjà, sa fille Marie-Antoinette Singleton qui vit aux États-Unis d’Amérique est la première de ses enfants à avoir contacté, par le biais de son avocat, la CPI à l’effet d’aller rendre visite à son père. De bonne source, la procédure est très bien engagée, et la jeune dame qui n’a pas vu son ex-président de père depuis plus de deux ans, pourrait étreindre Laurent Gbagbo dans les prochains jours et semaines, à La Haye. Selon les premières informations en notre possession sur le séjour de Gbagbo à la CPI, l’ex-chef de l’État qui était un couche-tard quand il était en fonction, a radicalement changé ses habitudes. Laurent Gbagbo se met au lit vers 22H30 après sa méditation du soir, et se lève très tôt, à 5H du matin, nous dit-on, pour faire une introspection et effectuer sa première prière du jour.
Anassé Anassé
Source: L’INTER
PARTICIPATION AUX LEGISLATIVES : LE REGIME OUATTARA SE PREPARE A PUBLIER DE FAUX CHIFFRES (FPI EN EXIL)
Le 11 décembre 2011, les électeurs ivoiriens ont été appelés aux urnes pour les élections législatives de 2011. Le Front Populaire Ivoirien avait appelé au boycott de ces élections pour, protester contre le coup d’état de la France du 11 avril 2011 ayant installé au pouvoir le vaincu du deuxième tour des élections présidentielles, protester contre la déportation à la CPI du Président Légitime et légal de la Côte d’Ivoire et enfin pour dénoncer l’inexistence de conditions politiques, sécuritaires et techniques minimales pour la tenue d’une élection transparente, inclusive, consensuelle et véritablement démocratique en Côte d’Ivoire.
Au soir de ces élections, nous faisons le constat suivant :
1. Le taux de participation dans les différents bureaux de vote varie entre 5 et 20%.
2. Contre toute attente, la proclamation des résultats est suspendue et reportée.
3. Le pouvoir OUATTARA tente de minimiser sa défaite par anticipation en cherchant à atteindre le taux de participation des élections législatives de 2000.
4. Le mot d’ordre du boycott pacifique lancé par le FPI a été largement suivi par les ivoiriens et la presse étrangère s’en est fait l’écho tout au long de la journée électorale.
5. L’appel lancé par M. OUATTARA, toujours Président du RDR, parti en compétition, en dehors de la campagne électorale, le jour même des élections, appel manifestement illégal, est resté sans effet.
Pour rappel :
En 2000, le taux de participation aux élections présidentielles était de 37.4%. L’appel au boycott des élections législatives en 2000 par le RDR a eu peu d’effet sur le taux de participation qui a légèrement baissé d’environ 4 points, passant de 37.4% aux élections présidentielles à 33.1% aux élections législatives.
En 2010, le taux de participation aux élections présidentielles inclusives était de 81.1%. Si ces élections législatives avaient été acceptées par les ivoiriens, le taux de participation aurait certainement baissé dans les proportions similaires qu’en 2000, soit de 4 points et serait autour de 77% .
Au vu du constat et du rappel, nous pouvons tirer les conclusions suivantes :
1. Le vrai vainqueur des élections présidentielles et législatives est le Président Laurent GBAGBO, son parti et ses alliés.
2. M. Alassane OUATTARA vient de subir une défaite cuisante aux législatives confirmant sa défaite aux élections présidentielles.
3. La suspension de la proclamation des résultats permettra assurément de transformer cette défaite dans les urnes, en victoire pour la presse et l’opinion internationale en faisant annoncer de faux chiffres proches du taux de participation des législatives de 2000 par le même Youssouf BAKAYOKO et s’assurer de la certification de l’ONUCI, comme aux élections présidentielles de 2010.
Nous tenons à féliciter vivement la direction du FPI et ses alliés du CNRD, les militants et le peuple de Côte d’Ivoire qui viennent de désavouer pacifiquement et de manière très claire, le coup d’état de la France et le pouvoir ethno génocidaire qui sévit en Côte d’Ivoire depuis le 11 avril 2011.
Nous invitons les militants à rester mobilisés pour restaurer nécessairement la démocratie et l’Etat de droit dans notre pays.
Nous demandons la libération immédiate de Laurent Gbagbo, Président légitime et légal de la Côte d’Ivoire, et de tous les prisonniers politiques, pour une réconciliation inclusive autour de la démocratie et de l’Etat de droit.
Dr Assoa Adou
Président et porte parole de la coordination du Fpi en exil.
Source: NOUVEAU COURRIER.INFO
LEGISLATIVES IVOIRIENNES 2011: LE DESERT ELECTORAL
Bureau de vote cherche électeurs à Bouaké. Impensable!
Ci-dessous, les dépêches de l’Agence ivoirienne de presse – pro-Ouattara, on ne nous accusera donc pas de traitement partisan -, témoins du désert électoral NATIONAL des législatives (jusque même dans les zones favorables au RDR et au PDCI) organisées par Alassane Ouattara (100% de représentants à la CEI, qui n’est donc plus du tout indépendante !). Le monde entier sait désormais où se trouve la majorité et qui a gagné la présidentielle de 2010 !
Législatives 2011 : Vote au compte-gouttes à Odienné
Date : 11/12/2011 | 14:07 – AIP
A l’exception des lieux de vote du Centre social et du Hall d’information où il y a eu une relative affluence, le scrutin à Odienné se fait au compte-gouttes, dans le calme et la sérénité, a constaté l’AIP en faisant le tour de certains lieux de vote. Une heure après l’ouverture du vote qui s’est faite entre 7h et 7 h 30, les bureaux n’avaient enregistré qu’une dizaine de votes, selon les agents électoraux interrogés. L’on explique cette faible affluence de la première heure par le froid assez rude de l’harmattan qui a dû maintenir les électeurs à la maison. Dimanche étant également le jour du marché hebdomadaire d’Odienné, les électeurs, notamment les femmes sont attelés à s’approvisionner en vivres pour la semaine.
Législatives 2011 : Taux de participation très faible à Issia
Date : 11/12/2011 | 19:27 – AIP
Les législatives dans le département d’Issia, auxquelles s’affrontent quatre listes sur 13 enregistrées au niveau de la commission électrale indépendante(Cei), à mi-journée, laissaient entrevoir un taux de participation assez faible, notamment en zone rurale. Dans les bureaux de vote de l’école municipale, l’on a enregistré, à cette mi-journée, 25 votants pour 700 inscrits et 89 votants pour 384 dans les deux premiers bureaux de vote. Idem en campagne. En effet, sur quatre villages visités, Ouandia, Korékipra, Pézoan, Mimia, l’on a dénombré 44 votants pour 2600 inscrits. Cette faible participation, explique-t-on, serait la résultante d’une vaste campagne effectuée par une certaine classe politique en faveur de l’abstention.
Scrutin timide à Korhogo, les électeurs se font désirer
Date : 11/12/2011 | 19:19 – AIP
Les populations ont voté leurs députés, ce dimanche, à Korhogo, dans le calme, avec une faible affluence devant les bureaux de vote, constat fait notamment aux groupes scolaires Gbon Coulibaly, Ouezzin Coulibaly, et au niveau des établissements Jean Delafosse, Nanguin et Nanlo Bamba.Leurs présidents des bureaux de vote ont fait remarquer de façon unanime qu’aucune file d’attente ne s’est constituée devant les différents bureaux de vote, depuis le début du scrutin, confirmant le taux de participation estimé à moins de 30% aux environs de 14H00 GMT. «Il y a une faible affluence, les électeurs viennent à compte- goutte », ont déclaré des agents électoraux qui attendaient patiemment les électeurs, qui se font désirer.
Scrutin législatif: Les bureaux de vote se ferment, la faible affluence confirmée à San Pedro
Date : 11/12/2011 | 19:17 – AIP
Les bureaux de vote pour les élections législatives ont fermé leurs portes, ce dimanche, à 18H précises, la faible affluence constatée, à la mi-journée, se confirmait à la fermeture du scrutin, avant le décompte des voix et la proclamation des résultats. Au lieu de vote Claire Ange, au quartier Lac, sur 304 inscrits sur les listings du bureau de vote (BV) n°2, seulement 41 se sont déplacés pour exprimer leur devoir de citoyen. Selon le président de ce bureau de vote, Félicien Krégbé Deza, sur les 41 votants, il y a eu 37 suffrages exprimés pour quatre bulletins nuls. Quatre candidats, du PDCI, de l’UDPCI, du RDR et un indépendant, briguent les deux postes de député à San Pedro commune.
Elections législatives /San-Pédro: Les lieux de vote demeurent désespérément vides à la mi-journée
Date : 11/12/2011 | 14:14 – AIP
Les lieux de vote pour le scrutin législatif demeurent désespérément vides, ce dimanche, à la mi-journée, à San Pedro, les bureaux de vote attendant indéfiniment les électeurs sans que ceux-ci ne s’y précipitent .La moyenne générale de votants dans chaque bureau de vote oscillerait, à la mi-journée, entre 20 et 40 votants, selon que l’on se trouve dans les quartiers résidentiels Lac et Cité ou au populeux quartier de Bardot ou encore au quartier JB, à la périphérie de la ville portuaire.Dans les lieux de vote Claire Ange au Lac et Poro à la Cité, les électeurs ne semblent pas se bousculer pour aller exprimer leur vote, aucune file d’attente n’était visible. Tableau à n’en pas réjouir, cela était inimaginable lors de la présidentielle passée.
Scrutin législatif : les bureaux de vote ouverts à 7h à San Pedro sans affluence
Date : 11/12/2011 | 10:07 – AIP
L’opération de vote pour les élections législative a effectivement débuté, dimanche, dans les différents bureaux de vote de la commune de San Pedro à 7h, mais contrairement à la présidentielle, l’affluence n’était pas encore au rendez-vous. « La moyenne de votants oscille autour de quatre électeurs », a déclaré, M. Christophe Dago superviseur du lieu de vote, Claire Ange, Dago, avec ses trois bureaux de vote qui ont ouvert à 7h précises comme le stipulent les textes, a-t-il ajouté. Selon lui, cette situation pourrait s’expliquer par le fait que c’est dimanche et que les gens se sont rendus dans les différents lieux de culte d’abord, avant de venir accomplir leur devoir de vote.
Côte d’Ivoire/législatives : la société civile peine à se déployer sur le terrain faute de moyens
Date : 11/12/2011 | 10:05 – Xinhua
Le président de la Coalition de la société civile pour la paix et le développement démocratique de Côte d’Ivoire (COSOPCI) Wodjo Fini Traoré a indiqué vendredi soir à Abidjan que la société civile ivoirienne a de la peine à se déployer sur le terrain relativement à l’observation du scrutin législatif faute de moyens. Selon M. Traoré qui intervenait lors d’une rencontre avec le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire Albert Koenders, l’insuffisance des ressources financières ne permet pas aux acteurs nationaux de la société civile d’envoyer un nombre conséquent de représentants dans les nombreux bureaux et lieux de vote durant ce scrutin « important ».
Manifestation de soutien à Laurent Gbagbo devant la CPI à La Haye
Date : 11/12/2011 | 09:58 – AFP
Plusieurs centaines de partisans (là où il y en avait des milliers, Ndlr) de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, soupçonné de crimes contre l’humanité commis lors des violences post-électorales fin 2010-début 2011, étaient rassemblés samedi devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, a constaté une journaliste de l’AFP. »Nous sommes ici pour manifester notre soutien au président Gbagbo », a déclaré à l’AFP Seri Zokou, l’un des organisateurs du rassemblement, avocat à Bruxelles et membre de l’équipe de défense de l’ex-chef d’Etat.Les manifestants, venus principalement de France, étaient rassemblés autour d’un podium installé dans la rue longeant la CPI où la circulation avait été coupée par la police néerlandaise.
SORTIE TRES CAUSTIQUE DE CALIXTHE BEYALA AU SUJET DU TRANSFEREMENT DE LAURENT GBAGBO A LA HAYE
Aïe, aïe, aïe!!! Elle n’y est pas allée du dos de la cuillère! Très caustique, trop caustique mais pas du tout faux.
Mais qui donc conseille si mal Ouattara ? Quel imbécile, quel idiot, quel sot lui a demandé d’envoyer Laurent Gbagbo à la CPI ?
L’autre nom de l’erreur est l’aveuglement provoqué par la haine ; oui la haine qui nous fait faire n’importe quoi d’insensé, n’importe quoi de fou, de débile, de stupide. Oui du grand n’importe quoi qui fait sourire les fous eux-mêmes.
C’est ainsi que l’on peut qualifier Ouattara aujourd’hui, sans l’ombre d’un doute. Un insensé. Un malade mental. Un déglingué de la cervelle, car il faut cumuler toutes ces tares pour avoir un comportement tel que celui de cet homme qui veut conduire la destinée du peuple ivoirien.
En voulant se débarrasser de LG, en s’acharnant à le faire oublier, à le bannir, Ouattara a cru qu’en l’envoyant devant la CPI, cet acte le libèrerait de son rival politique et peut-être le grandirait, mais aux yeux de qui ? Pensait-il que ce faisant, les Ivoiriens l’aimeraient ? Que le monde entier l’applaudirait ?
Tout au contraire ! Que c’est cocasse ! Que c’est drôle si ce n’était point si triste ! Ouattara est devenu la risée de l’univers. Il est sans nul doute, l’homme politique le plus stupide que terre humaine ait connu ! Quelle imbécillité que de donner une telle visibilité à son adversaire ? Quelle ânerie que de lui offrir sur un plateau d’argent une telle tribune.
Eh, oui !
Voila LG en Emile ZOLA accusant à juste titre la France ! Voilà LG en grand dénonciateur des manigances mortifères de la France Afrique ! Voila LG en justiticant hurlant aux vents les meurtres de Ouattara et tout le monde l’écoute… et tous reconnaissent qu’il a raison… Il y a de quoi avoir honte. Oui, il y a de quoi avoir honte pour ses adversaires.
Eh oui !
Voilà LG en grand défenseur du continent Africain, tout debout seul devant une horde de sauvages, d’hommes malhonnêtes, d’esclavagistes ! Et l’Ivoirien accuse au nom de la Côte d’Ivoire, sa CI natale et aimée ! Et l’Ivoirien accuse au nom de l’Afrique spoliée ! Il Accuse au nom des peuples d’Afrique piétinés et écrasés ! Oui, LG accuse au nom du passé, du présent est de l’avenir.
Je ne voulais pas de cette injustice dont il a été victime… Mais aujourd’hui, force est de constater qu’il est de ces hommes faits pour l’Histoire et dont leur propre destin ne leur appartienne pas, que Laurent Gbagbo bâtit l’Histoire, qu’il fait l’avenir sans l’avoir voulu, car il en est ainsi de certains d’entre nous qui, malgré eux, sont des agneaux sacrificiels pour que le devenir des peuples change… et peut-être s’améliore.
Je puis affirmer que dans un futur proche, le nom de Laurent Gbagbo s’affichera sur les frontons des écoles, des gymnases, des salles de classes… Que ce nom de l’histoire africaine sera le nom des rues, des avenues, des bâtisses prestigieuses du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest du Continent Africain. Quant au nom de Ouattara, il fera sursauter les futurs générations d’horreurs, soulèvera des hoquets nauséeux. Quelle idée stupide ! Oui, mais il n’y avait rien de bon à attendre d’un humain qui a appelé des étrangers à tuer son peuple, des milliers d’Ivoiriens pour s’emparer du pouvoir.
Calixte Beyala, écrivaine franco-camerounaise.
lundi, 12 décembre 2011
LEGISLATIVES 2011: LE PDCI CRIE DEJA A LA FRAUDE!
En dépit du faible taux de participation des électeurs au scrutin du 11 décembre, le Rassemblement des républicains (RDR) caracole en tête avec le plus grand nombre de députés selon les premiers résultats provisoires. Son allié, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), crie déjà à la fraude.
Le Rassemblement des républicains (RDR) est en passe de diriger l’hémicycle avec le nombre de sièges de députés remportés à l’issue du scrutin du 11 décembre. Tout le monde savait que la partie devait se jouer entre cette formation politique et le PDCI. Pour l’heure, le parti de Ouattara est loin devant celui de Henri Konan Bédié, deux alliés au sein du RHDP.
En attendant la proclamation définitive des résultats par la CEI, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire, crie à la fraude et accuse par ailleurs le RDR d’être responsable de nombreuses irrégularités dans certains bureaux de votes. «Nous nous sommes faits avoir par le RDR. A Abobo, malgré l’alliance qui nous lie, ce parti n’a pas hésité à faire des bourrages d’urnes dans certains quartiers. C’est le cas à Sagbé (derrière rails) où des bureaux de vote ont fermé à 20 heures au lieu de 17 heures 30, comme annoncé par la CEI», a déclaré un militant du PDCI rencontré ce dimanche tard dans la nuit à la CEI. D’autres informations en notre possession font état de ce que le RDR n’a pas fraudé seulement à Abobo.
Les militants du PDCI contestent également les résultats provisoires de Koumassi, Port-Bouet, Treichville, etc. qui donnent l’avantage au RDR. Des cas de fraudes et de bourrages d’urnes ont été décelés à l’intérieur du pays par les militants du PDCI qui ont joint koaci par téléphone ce lundi matin. «Les résultats sont truqués. Le RDR nous a roulé dans la farine. Il y a eu des fraudes massives dans certains quartiers de la ville de Bouaké, notamment à Sokoura, à Belleville et à Odiénékourani. Nous ne savons pas pourquoi, les responsables du PDCI peuvent continuer de collaborer avec un tel parti qui ne respecte pas ces engagements, » a indiqué un militant PDCI très en colère, avouant que des fraudes massives ont été enregistrées dans la plupart des bureaux de votes de la partie septentrionale de la Côte d’Ivoire, selon les informations qui lui parviennent de cette partie du pays.
En dépit de la défaite assurée du PDCI, ce parti a fait une percée notable dans le pays Attié, certainement à cause de la non participation du Front populaire ivoirien (FPI) aux législatives. Une percée qui s’est concrétisée dans des bureaux de votes quasiment vides selon nos investigations. Il convient de souligner, par ailleurs, que la nuit électorale organisée par la CEI a été un véritable échec.
La presse dans son entièreté a boycotté cette rencontre qui finalement n’a rien apporté à la poignée de journalistes qui fait le déplacement du siège de cette institution sis aux Deux-plateaux, notamment les agents de la RTI.
Wassimagnon, KOACI.COM ABIDJAN.
Source: COTE D’IVOIRE LA VRAIE
jeudi, 01 décembre 2011
GBAGBO A LA HAYE: LES PREUVES D’UN COMPLOT INTERNATIONALE S’ACCUMULENT
Les éléments discréditant la démarche empressée de Louis Moreno-Ocampo, de toute façon sur le départ, foisonnent. Et jettent un peu plus le discrédit sur un homme au service des grandes puissances et non de la justice. Les grandes puissances, France en tête, et leur «correspondant local» en Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, ont-ils vraiment l’intention d’ôter à la Cour pénale internationale (CPI) le maigre crédit qui lui restait ? A voir la désinvolture avec laquelle la question du transfèrement du président Laurent Gbagbo à La Haye a été gérée, on a de nombreuses raisons de répondre par l’affirmative. Au lendemain de l’arrivée du fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) à La Haye, revue des différents éléments qui attestent indubitablement du caractère profondément politique, donc extra-juridique, de l’opération.
L’ONUCI a été totalement écartée de la procédure
Dimanche dernier, dans l’après-midi. Alors que des informations persistantes présentent comme imminent le transfèrement à La Haye du président Gbagbo, un de ses proches prend attache avec un responsable de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire, à un niveau assez élevé. Qui refuse de prendre au sérieux les «rumeurs» au sujet du projet que nourrit le régime Ouattara et ses relais internationaux. Et multiplie les arguments pour expliquer qu’un transfert à La Haye est «impossible» en l’état actuel des choses. Comédie ? Pas du tout. L’ONUCI, dont la Division des droits de l’homme est incontournable au point de vue logistique pour toute instance internationale qui veut enquêter sérieusement sur les graves violations des droits de l’Homme qui ont eu lieu sur le territoire ivoirien, a été totalement mise de côté pour des raisons mystérieuses par un Louis Moreno-Ocampo qui tenait à sa démarche solitaire et biaisée. Bert Koenders, patron de l’ONUCI, n’a d’ailleurs pas caché cette information troublante. «L’ONUCI n’est pas impliquée dans cette décision», a-t-il affirmé hier, disant sobrement qu’il «prend note du transfèrement». Vous avez dit bizarre…
L’enquête invisible… la plus rapide de l’histoire des enquêtes de ce type
Le procureur Louis Moreno-Ocampo est-il un surdoué ? En tout cas, sans le concours de l’ONUCI, sans que la majorité des victimes s’étant constituées auprès de la CPI n’aient vu le moindre magistrat ou auxiliaire de justice officiel, il a réussi à boucler une enquête par nature extrêmement complexe – puisqu’il s’agit d’établir des faits et d’avoir des preuves sur les chaînes de responsabilités – en moins de… deux mois, et entre deux rendez-vous avec Alassane Ouattara – le premier à Abidjan, le second dans l’appartement parisien de l’ancien directeur général adjoint du FMI.
Ce sont ces étrangetés qui ont fait tiquer Christian Chartier, directeur du centre d’observation de la justice internationale et transitoire de l’université de Limoges, et ancien porte-parole du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), donc bon connaisseur de ce type d’environnement. Lors d’une interview accordée à la radio France Inter, il a tancé Ocampo : «Il aurait voulu faire en sorte que l’on comprenne que la justice internationale peut être instrumentalisée à des fins politiques qu’il n’aurait pas pu mieux faire». Rappelant que le procureur de la CPI a commencé son travail sur le dossier ivoirien seulement le 3 octobre, il a affirmé que «cette enquête est d’une rapidité suspecte», et que le mandat d’arrêt qui en est sorti «est quand même d’un vague extrêmement inquiétant». Si les chefs d’accusation sont faciles à formuler, «encore faudrait-il les étayer», avertit-il. «Dans le mandat d’arrêt, on parle de violences contre des communautés ethniques et religieuses spécifiques sans pour autant les désigner. Il y a quand même des choses troublantes dans cette affaire et que je trouve extrêmement inquiétantes pour la CPI», a-t-il poursuivi. Laquelle CPI «existe depuis dix ans et n’a pas rendu à ce jour un seul jugement ne serait-ce qu’en première instance». Rappelons-le : ce n’est pas là «un extrémiste proche de Gbagbo» qui parle, mais bel et bien un universitaire français renommé, ancien porte-parole du TPIY !
Des méthodes d’investigation incroyablement douteuses !
Ocampo n’a donc eu recours ni à la Division des droits de l’homme de l’ONUCI ni à des magistrats convoyés par la CPI. Mais a collaboré avec des ONG dont la plus douteuse est la Coalition pour la CPI, une structure locale dirigée par Ali Ouattara, un bras séculier du RDR. «Nos parents sont morts pour rien», affirment d’ores et déjà certains déplacés de Duékoué. Qui ont parlé aux envoyés de la fameuse association inconnue avant la guerre postélectorale, malgré les intimidations de ceux qui affirmaient que ceux qui viendraient dénoncer Ouattara et les FRCI seraient tués. Bien entendu, aucune protection particulière n’a été accordée aux survivants. Les «enquêteurs» d’Ali Ouattara sont repartis après une virée de quarante-huit heures à Duékoué, et certains déplacés les accusent déjà d’avoir utilisé les images des victimes et des maisons des autochtones détruites. Comment des amateurs de l’investigation judiciaire, affiliés à un parti politique, non assermentés, peuvent-ils donc avoir la haute main sur un travail de cette importance ? Ocampo, qui se prépare à laisser un dossier «pourri» à son successeur après avoir rempli sa mission – livrer Gbagbo – devrait s’expliquer sur ses méthodes de travail, plus que douteuses.
Un mandat d’arrêt aux allures grotesques
Bien entendu, nous reviendrons dans nos prochaines éditions sur le mandat d’arrêt lancé par la CPI contre le président Laurent Gbagbo. Il est en effet assez ridicule par endroits. Par exemple quand il lui attribue un patronyme imaginaire : Laurent Koudou Gbagbo. Faut-il rappeler que le nom à l’état-civil de Laurent Gbagbo est… Gbagbo Laurent, tout simplement ? La CPI prétend en plus que le président ivoirien renversé est né à Mama, alors qu’il est né à Babré. Et puis, que vient faire l’ethnie de Laurent Gbagbo dans un mandat d’arrêt ? C’est anecdotique, mais ce sont ces détails qui trahissent les légèretés. De plus, la CPI affabule quand elle affirme «au vu des éléments de preuve, la Chambre conclut qu’il y a des motifs raisonnables de croire qu’au lendemain des élections présidentielles en Côte d’Ivoire, les forces pro-Gbagbo ont attaqué la population civile à Abidjan et dans l’ouest du pays, à partir du 28 novembre 2010. Elles ont pris pour cible des civils qu’elles pensaient être des partisans d’Alassane Ouattara, et les attaques étaient souvent dirigées contre des communautés ethniques ou religieuses spécifiques». La guerre postélectorale n’a en effet pas commencé de manière automatique le 28 novembre, et c’est bien le camp Ouattara qui l’a préparée et lancée, comme le laissent penser les déclarations affirmant que le commando invisible s’est structuré bien avant le premier tour du scrutin présidentiel et les images où l’on voit les combattants des FRCI encadrés par Guillaume Soro sur ordre de Ouattara, aller armés à l’assaut de la RTI sous le couvert d’une «marche pacifique».
Mais le plus important n’est pas là. C’est en justifiant le transfèrement de Gbagbo à La Haye que la CPI finit de se couvrir de ridicule. «Enfin, la Chambre est convaincue que l’arrestation de Laurent Gbagbo est nécessaire pour : i) garantir qu’il comparaîtra devant la Cour ; ii) garantir qu’il n’usera pas de son pouvoir politique ou de ses moyens financiers pour faire obstacle à l’enquête ou en compromettre le déroulement; et iii) empêcher la commission d’autres crimes». Comment un homme en prison à Korhogo, sans aucune communication téléphonique, sans visites de ses proches, pouvait-il avoir le pouvoir de nuisance justifiant qu’il soit déplacé dans une prison où il pourra recevoir plus de visites, téléphoner et surfer sur Internet ? En réalité, ceux qui peuvent aujourd’hui user de leur pouvoir pour faire obstacle aux enquêtes, ceux qui peuvent commettre d’autres crimes aujourd’hui sont bien les tenants du pouvoir Ouattara et leurs tueurs, qui continuent d’être en liberté dans des zones meurtries comme l’Ouest de la Côte d’Ivoire ? Mais, bien entendu, il n’y a aucune urgence à les mettre hors d’état de menacer les survivants… Jusqu’où ira l’hypocrisie internationale ?
Théophile Kouamouo
Source: NOUVEAU COURRIER.INFO
TRANSFERT DE GBAGBO A LA CPI: LE FILM D’UN DECHIREMENT
Alassane Ouattara l’a appelé de tous ses vœux, au point d’en faire un axe central de son programme de gouvernement. Hier, la CPI a formellement inculpé le président Gbagbo. Et l’a immédiatement transféré à La Haye. La journée d’hier, mardi 29 novembre 2011, a été particulièrement chargée et harassante hier pour le président Gbagbo à Korhogo. En fin de matinée, ce mardi, assisté de ses avocats, il reçoit la visite d’un magistrat de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel d’Abidjan. Qui doit venir, lui a-t-on dit, pour vérifier ses conditions de détention. Le président Gbagbo croit que cette visite fait partie de la réponse à la requête qu’il a émise : pouvoir marcher dans la cour de sa «cachette» deux heures par semaine. Quand la délégation d’Abidjan arrive à son lieu de détention, elle ne prend même pas la peine de s’asseoir. Une lettre lui est tout simplement tendue.
Quand il interroge ses hôtes sur son contenu, il n’a droit qu’à des mines gênées. On lui explique que puisque le courrier lui est adressé, il doit en avoir la primeur. C’est donc avec surprise qu’il se rend compte qu’il s’agit d’un mandat d’arrêt émis par la Chambre préliminaire de la CPI.
«Que devons-nous faire maintenant ?», demande-t-il, en substance. Il lui est demandé de suivre ses hôtes au tribunal pour que le mandat d’arrêt lui soit officiellement signifié et qu’il réagisse. Ses avocats nationaux, surpris, demandent un report pour concertation. Un refus leur est opposé. De vifs échanges s’ensuivent. Face à la situation, le président Gbagbo choisit de parler à ses avocats. Pour lui, la décision de son inculpation est une décision politique. Et au vu de la volonté du nouveau régime de le transférer devant La Haye le plus tôt possible, obtenir un répit ne servirait à rien. Après avoir donc pris connaissance des documents, il les signe, sous l’œil vigilant de ses défenseurs. La procédure ivoirienne est ainsi mise en veilleuse, le régime ayant opté pour son transfèrement à La Haye, prétendu gage d’une vraie réconciliation. A partir de cet instant, les choses vont s’accélérer. Le président Laurent Gbagbo, qui a fait revenir Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié de France en 2001, devient le premier ivoirien contraint à l’exil. En dépit de la Loi fondamentale.
Laurent Gbagbo aux Ivoiriens : «Ne pleurez pas, soyez forts…»
Le président Gbagbo, qui a toujours œuvré pour le bien-être des Ivoiriens, est resté fort et digne face à cette autre épreuve qui, assurément, afflige les patriotes voiriens et les démocrates, épris de paix. C’est donc fort logiquement qu’il refuse que les Ivoiriens qui l’ont soutenu et le soutiennent encore sombrent dans la détresse. Voici son message au peuple ivoirien, par le biais de ses avocats, présents à ses côtés à Korhogo : «Ne pleurez pas, soyez forts et courageux, le temps est un autre nom de Dieu». Aux environs de 17h 40, le président Gbagbo qui n’a pas mangé de la journée, ayant été retenu au tribunal toute la journée, regagne – sous la surveillance des hommes de Fofié Kouakou – la villa où il est maintenu en résidence surveillée depuis sa déportation à Korhogo, au lendemain de son arrestation.
Aux environs de 18 heures, la nouvelle de son transfèrement à La Haye, à bord d’un avion qui attendait à l’aéroport de Korhogo, fait le tour du monde. L’information sera confirmée quelques heures plus tard par des sources proches des avocats de Laurent Gbagbo. La nouvelle a profondément ému les Ivoiriens qui ont vite regagné leurs domiciles. Tous s’indignaient de l’attitude des nouveaux dirigeants et formulaient des prières à l’endroit de Laurent Gbagbo. Un digne fils de Côte d’Ivoire que Ouattara envoie croupir a mille lieues de la terre de ses ancêtres. L’histoire le retiendra.
Stéphane Bahi
Source : NOUVEAU COURRIER.INFO
COTE D’IVOIRE: SILENCE, ON ASSASSINE L’INTELLIGENCE!
Tout ce que le pays a, patiemment, rassemblé pour la formation de sa jeunesse, a été pillé, volé ou saccagé, avec une violence et une haine indescriptibles. Il est vrai que les laboratoires étaient sous-équipés, mais ils fonctionnaient. Les ordinateurs contenaient des données sans prix. Mais la horde de pillards dans le sillage de Ouattara avait pour mission de tout voler et de tout détruire, méthodiquement, car tout cela était programmé. La preuve, c’est que ces actes n’ont jamais été condamnés par les nouvelles Autorités.
Ainsi, le pillage du Centre National de Floristique sonne le glas du plus important herbier d’Afrique, constitué pendant plus de cinquante années de Recherche par le Professeur AKE Assi, et qui représente un trésor inestimable, dont la valeur est reconnue par toutes les universités du monde entier, puisque y figurent plus de 3000 plantes de notre Pays, dont de nombreuses espèces ont maintenant totalement disparu. Plus qu’un patrimoine national, c’était un patrimoine mondial.
Par ailleurs, des travaux de Recherches dont beaucoup étaient sur le point d’être publiés ou soutenus, ont été victimes de la furia barbaresque ouattariste. Pourra-ton jamais les reconstituer un jour? Combien de temps cela prendra t-il? Mesure-t-on la détresse des Chercheurs?
Et pourtant, non seulement la carrière des enseignants, mais aussi et surtout la formation des cadres ainsi que le développement du pays en dépendaient. Et on se permet d’annoncer avec le sourire que l’Université est fermée… Pour combien d’années? C’est proprement désolant et … révoltant!
Tout universitaire, de toutes les universités du monde, comprend et mesure, immédiatement, la catastrophe qui, sur le plan scientifique et intellectuel, s’abat sur notre Pays.
Voilà comment Ouattara, sur ordre de Sarkozy, assassine l’intelligence en Côte d’Ivoire! Même Houphouët-Boigny dont les principaux opposants étaient des universitaires, n’a pas assassiné l’intelligence, source de réels progrès, dans son pays.
Casser des bâtiments ou des monuments, ce n’est rien! Mais, gommer l’élite intellectuelle d’un pays et programmer son non-renouvellement sont des crimes sans nom. La Côte d’Ivoire sera, ainsi, le seul pays du monde où il n’y a aucune université, parce que cela arrange un régime qui veut en profiter pour mieux asseoir sa dictature, pour la plus grande gloire de la France qui voudrait que les Africains soient des éternels assistés aussi bien sur le plan scientifique que technologique.
Silence de l’UNESCO et de toutes les ONG d’ordinaire si fébriles lorsqu’il s’agissait de Gbagbo, leur cible favorite! Et pourtant, sous Gbagbo, aucun universitaire n’a fait l’objet de brimades pour ses idées, aucun journaliste n’a jamais été arrêté pour ses écrits, encore moins emprisonné, alors que, profitant de cette liberté, certains se permettaient même de traiter Gbagbo de Hitler noir. Gbagbo n’a jamais déporté ses opposants. Gbagbo n’a jamais arrêté ni bloqué les comptes d’un seul homme
politique opposant ou non, et Ouattara en profitait pour lancer à travers le pays des propos séditieux, sans jamais avoir été inquiété. Mieux, sa pension d’ancien Premier ministre, lui était régulièrement versée, ainsi qu’une dotation de 800 millions de francs CFA par an, pour le RDR, le parti de Ouattara (la même somme qui est allouée au FPI, le parti de Gbagbo). Sous Gbagbo, il n’y avait aucun réfugié politique. Voila maintenant le bourreau Ouattara qui traîne la victime Gbagbo devant le CPI avec la complicité active de la France. Mais s’il y a une justice, c’est Ouattara et sa horde d’assassins Soro y compris, qui vont se retrouver à la CPI, sans cela elle perd toute crédibilité et toute légitimité. Maintenant que la Côte d’Ivoire est soumise à une des dictatures les plus féroces de la planète, ces ONG sont devenues, subitement, muettes, tétanisées, probablement honteuses de découvrir avec horreur le monstre qu’elles ont contribué à créer. Un peu de courage, Messieurs et Mesdames les humanitaires de tous les pays! Ressaisissez-vous, l’erreur serait de persévérer dans le faux. L’histoire qui finit toujours par découvrir la vérité, eh oui, pourrait ne jamais vous le pardonner.
Professeur N’GUESSAN Yao Thomas
Ministre Délégué à l’Enseignement Supérieur du Gouvernement Aké N’GBO
Source: INDIGNEZ-VOUS HAUT ET FORT
OUATTARA-OCAMPO: L’INDECENCE D’UNE RENCONTRE, LE SCANDALE D’UNE ACCOINTANCE
Selon le tabloïd français L’Express, « A la faveur d’un séjour privé à Paris, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Dramane Ouattara aurait rencontré à la fin de la semaine écoulée (25-26 novembre 2011, Ndlr) le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), l’Argentin Luis Moreno Ocampo, de passage lui aussi sur les bords de Seine ». Comme par hasard, dirions-nous. Les deux hommes auraient notamment évoqué le transfèrement à La Haye du président Laurent Gbagbo. Une accointance de mauvais augure et une coïncidence de fort mauvais goût. Qu’est-ce qu’a un procureur instruisant un dossier à charge contre une des parties en contentieux – c’est le moins que l’on puisse, par euphémisme, dire – à s’afficher sans cesse avec la partie adverse ?
L’on se souvient encore que le vendredi 14 octobre 2011, à la demande du nouveau pouvoir ivoirien et sous l’instigation de l’exécutif français, Monsieur Luis Moreno-Ocampo a effectué une visite en Côte d’Ivoire, au cours de laquelle il a rencontré le chef de l’Etat Alassane Ouattara, le Premier ministre Soro Guillaume, le Garde des sceaux et ministre de la justice, Me Ahoussou Jeannot, le président de la Commission Dialogue , Vérité et Réconciliation, Charles Konan Banny et le président par intérim du FPI, parti du Président Laurent Gbagbo, Miaka Oureto. L’«illustre hôte» n’a pas même daigné rencontrer, pour entendre ou simplement voir où se trouve illégalement retenu en captivité par Ouattara, l’ancien chef de l’Etat ivoirien.
Mieux, nous décriions le mois dernier le fait que ce soit lors d’une première visite d’Alassane Ouattara en France et une autre, le jeudi 29 septembre, du ministre français de la justice, Michel Mercier, au président de la CPI , que cette cour a lancé sa machine sur le dossier ivoirien, en prenant le soin de bien circonscrire la période d’enquête à l’après 28 novembre 2010. Blanchissant du coup le camp Ouattara de tous les crimes commis depuis 2002. Bien avant le procès. Etat de fait qu’a dénoncé l’une des juges de la CPI , Madame la juge Silvia Fernandez de Gurmendi, argentine comme le très controversé procureur Louis Moreno-Ocampo, éventant, en des mots à peine différents, un complot au sein de l’instance judiciaire internationale visant à tronquer les faits et à rendre un jugement partial.
Il faut relever avec indignation et souligner avec force que la visite de Michel Mercier à La Haye , au juge sud-coréen Sang-Hyun Song, président de la Cour pénale internationale a, elle aussi, été suivie de celle du ministre ivoirien Coulibaly Gnénéma des Droits de l’Homme et des Libertés publiques à la même CPI, accompagné du même Michel Mercier, pour une saisine officielle sur le dossier ivoirien. Ce ballet avait vraiment quelque chose de sinistre, de nauséeux et de pas du tout transparent. Nous dénoncions alors une collusion qui laissait présager une justice à sens unique de l’instance internationale contre le Président Laurent Gbagbo et tous ses proches.
Quant s’ajoute à tout ce bataclan la fabrication de preuves par les pro-Ouattara, assistée par les services même de la CPI , le scandale ne peut plus être couvert. En effet, Le Nouveau Courrier rapportait dans son édition du jeudi 24 novembre 2011 qu’une délégation du greffe de la Cour pénale internationale, composée de personnels en charge de la sensibilisation et de l’encadrement des victimes présumées au sein de la juridiction serait bientôt à Abidjan où elle prendrait part, à l’Hôtel Tiama, à une journée d’information. Ce séminaire a été organisé le samedi 26 novembre, conjointement par la Section de l’information et de la documentation et la Section de la participation des victimes et des réparations, toutes deux appartenant au Greffe de la Cour pénale internationale. Il visait, selon Caroline Maurel, fonctionnaire adjointe chargée de la Sensibilisation – Section de l’information et de la documentation de la CPI , « à informer les acteurs de la société civile ivoirienne sur le rôle et le mandat de la Cour ainsi que sur les droits des victimes devant la Cour ».
Mais bien avant la tenue de ce séminaire d’information, des sources au sein de cette même CPI et du système des Nations Unies ont dénoncé ce qui apparaissait à leur sens comme un montage grotesque en vue de recueillir des preuves tangibles contre le président Gbagbo – dont le régime Ouattara fait du transfèrement à la Haye une priorité voire une obsession morbide.
Selon ces sources, les dossiers réceptionnés par la CPI contre le président Laurent Gbagbo seraient frappés d’un atavisme déconcertant : manque notoire de consistance et de sérieux. Les ONG plaignantes ayant fait du faux en se servant des images des crimes commis par les FRCI et leurs supplétifs « Dozo » à Duékoué, Guiglo et Bloléquin pour documenter leurs accusations. Y a-t-il cynisme plus outrageant et machiavélisme plus criant ! Ainsi, à la place des présumées victimes de Gbagbo dont les identités ont été préalablement clairement déclinées, ce sont les images des femmes de l’ethnie Guéré qui ont fui les exactions et les tueries des FRCI dans ces localités qui sont produites, ainsi que les photos des massacres qu’ils y ont perpétrés. Devant des fonctionnaires de la CPI médusés, sidérés par l’énormité de la fraude morale. De tels plaignants ne devraient-ils pas, de fait, être disqualifiés ? Que non ! On cherche à rattraper le tir, on les aide à parfaire la fabrication de preuves inexistantes, qui soient plus crédibles et plus solides. Ce faisant, on descend soi-même au charbon, pour faire passer la pilule de la condamnation prochaine de l’ancien chef de l’Etat ivoirien. D’où le voyage d’Abidjan. Y a-t-il des termes pour qualifier cette imposture ?
Toute cette alchimie rocambolesque donne la preuve, selon nos informateurs, que « quelque chose ne tourne pas rond. Toutes ces actions maladroitement planifiées visent à montrer aux yeux du monde que Gbagbo est un criminel de guerre ». Il n’en est rien, en réalité. Toutes les preuves sont là. Nicolas Sarkozy, Alassane Ouattara, Luis Moreno-Ocampo – procureur iconoclaste – et tout le pouvoir RHDP le savent. Mais qu’importe, il faut urgemment mettre hors d’état de nuire un indépendantiste, un démocrate, un patriote africain et un homme politique rétif, transcendant au sein de son peuple, atypique, empêcheur de tourner en rond, dans une nébuleuse françafricaine à bout de force après un demi-siècle de nuisance diabolique, en quête d’une nouvelle vie et d’un nouveau souffle. Au détriment de tout le continent africain et de sa démocratie à peine existante.
Le bouquet de l’affaire, c’est la nomenclature des ONG qui ont, pour ainsi dire, porté plainte contre le président Laurent Gbagbo. Avancer qu’elles sont inconnues en Côte d’Ivoire sur le terrain de la défense des droits humains, c’est peu dire, tant leur anonymat est prononcé et leur représentativité nulle. En réalité, elles ont été fabriquées de toutes pièces par le camp Ouattara – autant que leurs preuves – pour incriminer l’ancien président ivoirien et sont presque toutes tenues par des ressortissants du Nord, région d’origine d’Alassane Ouattara, versant une fois de plus dans le clivage ethnique, le cloisonnement tribal et l’enfermement régionaliste. Appréciez de vous-mêmes : Collectif des victimes de la barbarie de Laurent Gbagbo de Mamadou Sanogo ; l’Alliance pour le changement (APC) du frère cadet et conseiller du Premier ministre Soro Guillaume ; Assistance bénévole sans frontière de Moussa Zalié ; AIECA d’Abobo ; Femmes actives de Côte d’Ivoire ; des ONG maliennes ou burkinabé comme Malian Ambassy de Nouhou Diallo, etc.
Plus grave, comme l’a relevé Le Nouveau Courrier dans sa parution du jeudi 24 novembre, alors qu’il y a en Côte d’Ivoire un ministre en charge des Droits de l’Homme et une Commission nationale des Droits de l’Homme, c’est la « Coalition ivoirienne pour la CPI », organisation fantoche du nommé Ali Ouattara, qui est l’interface de la Cour pénale internationale en Côte d’Ivoire. Autant d’incongruités qui nous laissent sans voix.
Le fait donc pour nous de voir Alassane Ouattara recevoir, en catimini – c’est le lieu de le dire – le procureur de la CPI , de passage comme par enchantement en France, au moment où le chef de l’Etat ivoirien s’y trouve, pour évoquer dans une messe basse, l’hypothèse du transfèrement à La Haye – imminent selon L’Express.fr – du président Laurent Gbagbo, en résidence surveillée à Korhogo, dans le Nord de la Côte d’Ivoire, depuis le mois d’avril 2011, ainsi que le sort d’autres cadres, civils ou militaires de son régime, nous apparaît inacceptable. Ouattara en tête à tête avec Ocampo pour échanger sur le transfert d’un adversaire politique à qui il a fait la guerre depuis 2002, par rébellion interposée, nous semble d’une impudicité repoussante.
Les deux hommes auraient également planché sur le sort de chefs de la rébellion pro-Ouattara, susceptibles d’être inculpés par la CPI de crimes de guerre et/ou crimes contre l’humanité. Nous en doutons fortement. A moins qu’il s’agisse de manœuvres pour traduire le patron des Forces Nouvelles et des FRCI, Soro Kigbafori Guillaume, devant la CPI , pour servir de souffre-douleur à Alassane Ouattara, personnellement loin d’être innocent dans les tueries massives de la crise postélectorale. C’est un secret de Polichinelle. Cette « discrète rencontre Ouattara-Ocampo sur le sol français » n’augure donc rien qui vaille et nous incline plus que jamais à penser que les plus grands ennemis de la réconciliation nationale se trouvent être notre actuel chef d’Etat, le procureur de la CPI , Luis Moreno-Ocampo, et le président français Nicolas sarkozy. Certainement pas Laurent Gbagbo dont le transfert à La Haye est présenté par le pouvoir RHDP comme salutaire pour notre pays car devant favoriser la réconciliation des Ivoiriens. Méprise monumentale ! A cet effet, ce mardi 29 novembre 2011, La Cour pénale internationale a signifié son inculpation formelle à l’ancien chef d’Etat ivoirien Laurent Gbagbo, en prélude à ce transfèrement, et l’a effectivement transféré à La Haye, le même jour.
De toutes les façons, la Justice qui transcende toutes les autres justices triomphera bien, un jour, dans ce pays. N’en doutons pas un seul instant. Peut-être plus tôt qu’on pourrait l’imaginer ou que ne pourraient le laisser présager les évènements actuels.
Que DIEU bénisse la Côte d’Ivoire !
DINDE Fernand AGBO
In le quotidien ivoirien « Le Nouveau Courrier » N° 380 du 1er décembre 2011.
samedi, 03 décembre 2011
DES ERREURS SUR LE MANDAT D’ARRET DE GBAGBO: LA CPI VA-T-ELLE LIBERER L’ANCIEN CHEF DE L’ÉTAT IVOIRIEN?
Ça fait déjà débat sur la toile. Ocampo se serait-il trompé sur l’identité ou aurait-il commis une erreur sur la personne de l’ancien chef de l’État ivoirien, transféré à la Cour Pénale Internationale (CPI) dans la nuit du mardi 29 ou mercredi 30 novembre 2011 ? En effet, le mandat d’arrêt international et l’acte d’accusation délivrés dans un document judiciaire unique par le Procureur argentin de la CPI, contre l’ex-président de la République de Côte d’Ivoire, est ainsi libellé : «(…). Par ces motifs, la Chambre délivre le présent mandat d’arrêt à l’encontre de Laurent Koudou Gbagbo, né le 31 mai 1945 dans le village de «Mama», sis dans la sous-préfecture de Ouragahio, dans le département de Gagnoa, en Côte d’Ivoire, de nationalité ivoirienne et membre de la tribu des Bété (…)». Du coup, plusieurs observateurs ont relevé des erreurs matérielles sur ledit mandat d’arrêt, et les internautes se sont saisis de l’affaire. D’abord, ils ont relevé que Laurent Gbagbo s’appelle à l’état civil Gbagbo Laurent.
C’est sous ce nom qu’il a été régulièrement enregistré aussi bien durant son cursus scolaire, universitaire et professionnel, que dans les documents officiels de la Commission électorale indépendante (CEI) et du Conseil constitutionnel ivoirien lors des deux tours de l’élection présidentielle, en octobre et novembre 2010 en Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo n’a jamais porté le patronyme «Koudou» qui est celui de son père Koudou Zêpê Paul. L’homme avait fait savoir quand il était encore dans l’opposition, qu’il intenterait une action en justice pour l’adjonction du nom «Koudou» sur son état civil, mais il ne l’a jamais fait.
De plus, dans les registres de l’état-civil ivoirien, Laurent Gbagbo serait né à Babré, dans la commune de Gagnoa, et non à «Mama, sis dans la sous-préfecture de Ouaragahio, dans le département de Gagnoa», comme cela est inscrit dans le mandat d’arrêt d’Ocampo. Vrai ou faux ? Il faudra le vérifier dans les registres d’état civil de Ouragahio et de Gagnoa. Mais il n’en fallait pas plus aux partisans du nouveau pensionnaire de la prison de Schweningen à La Haye, pour alerter l’opinion nationale et internationale via Internet et les réseaux sociaux dont Facebook, sur ce qu’ils qualifient de «grossièretés judiciaires» de la CPI.
Que va faire la CPI ?
A l’audience de présentation qui aura lieu le lundi 05 décembre à 13 GMT (14 heures locales), Laurent Gbagbo pourrait opposer ce genre d’argumentaire à la Cour lors de sa première comparution : «Je ne suis pas Laurent Koudou Gbagbo, et je ne suis pas né à Mama (…). Vous vous trompez sûrement de personne. Moi, je me nomme Gbagbo Laurent et je suis né à Babré (…). Donc allez chercher ailleurs votre Laurent Koudou Gbagbo né à Mama, et libérez-moi». Aussi surréaliste que cela puisse paraître, la procédure pourrait se trouver enrayée par une telle posture de l’accusé, et fortement embarrasser la CPI. Ces détails relevés ci-dessus peuvent-ils valablement conduire la Cour à se dessaisir – même momentanément – du dossier Gbagbo ou à reprendre la procédure ?
En d’autres termes, Gbagbo peut-il bénéficier d’une liberté, même provisoire ou à titre temporaire, pour ces raisons ? Des erreurs sur l’identité et la filiation de la personne poursuivie peuvent-elles conduire à un non-lieu ou à un abandon des charges contre le mis en cause ? Que dit la loi et la jurisprudence nationale et internationale en la matière ? Nous avons posé toutes ces questions aux conseils juridiques de Laurent Gbagbo.
Les avocats de l’ancien chef de l’État ivoirien ont promis de nous faire le retour. On attend leur réponse. Interrogée sur la question, une source judiciaire près le Tribunal de Grande Instance d’Abidjan-Plateau a fait l’observation suivante : «Si par extraordinaire la CPI prononçait un non-lieu ou un abandon des charges contre M. Gbagbo, ce qui est du reste très peu probable, il sera ramené à Korhogo où il était assigné à résidence surveillée. N’oubliez pas que M. Gbagbo fait l’objet d’une procédure ouverte par la justice ivoirienne notamment pour crimes économiques». L’imbroglio judiciaire national et international ne fait que commencer.
Anassé Anassé, in le quotidien ivoirien «L’Inter» N° 4052 du samedi 3 décembre 2011.
DEPORTATION DE GBAGBO A LA CPI – ABOU CISSE A OUATTARA: «TU VIENS DE MANGER TON TOTEM»
Abou Cissé, oncle d’Alassane Ouattara, ne voulait pas garder le silence après la déportation du Président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale. Selon lui, son neveu vient de se tirer une balle dans le pied. Entretien.
Quels commentaires faites-vous sur la déportation du Président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale?
C’est une honte pour la côte d’ivoire. Un vrai ivoirien ne peut faire cela à un autre ivoirien. Ce n’est pas possible. Quel que soient nos problèmes, on peut s’asseoir autour d’une table pour trouver une solution. En envoyant le Président Laurent Gbagbo à la cour pénale internationale, Alassane Ouattara vient de signer l’arrêt de mort de la côte d’ivoire. C’est la destruction du pays à petit feu. Et nous avons peur pour demain. Ce qu’Alassane vient de faire au Président Laurent Gbagbo n’est pas digne de lui. dans tous les cas, il va le payer très cher. C’est son totem qu’il vient de manger. Il s’est tiré une balle dans le pied. Nous avons des inquiétudes.
Quelles sont ces inquiétudes?
En envoyant le Président Laurent Gbagbo à la cour pénale internationale de la Haye, on ne fait qu’emprisonner celui qui est au pouvoir actuellement. Parce que Laurent Gbagbo en prison pose plus d’inquiétudes que d’apaisement.
On ne vous suit pas…
Le Président Laurent Gbagbo a une personnalité. Cette personnalité a régné pendant dix ans. Plus il est en prison, plus il a une aura qui va s’affirmer contre les erreurs du pouvoir actuel. Ce pouvoir n’a pas la dimension de résoudre tous les problèmes des ivoiriens. Vous allez voir que les gens, sans distinction politique, religieuse, ethnique et régionale, vont se retrouver de plus en plus dans les idées du Président Laurent Gbagbo. À travers cette situation, il a toutes les chances de devenir une icône, un symbole. Il va atteindre une telle dimension que le pouvoir en place ne pourra pas diriger ce pays.
Comment ?
Bon nombre d’ivoiriens vont se sentir, compte tenu du fait qu’il a mis pratiquement tout le monde en prison, dans l’idéal du Président Laurent Gbagbo. Prenons l’exemple de Mandela, quand il était en prison. Ce n’était pas lui qui faisait la révolte, en Afrique du sud. C’est le fait qu’on l’a mis en prison. Cela a donné une autre valeur à Mandela. Aujourd’hui, Gbagbo va atteindre une dimension telle que la Côte d’Ivoire ne pourra pas être géré par ceux qui sont là. Il ne va pas utiliser, comme les autres l’ont fait, les armes ou la rébellion. Sa présence à la Cour pénale internationale va susciter, plutôt, une chaîne de mouvements au niveau de la classe sociale. On n’aura pas besoin des armes ou d’une révolution par la guérilla. C’est le peuple lui-même qui va se soulever. Parce que le pouvoir actuel ne pourra pas répondre aux attentes des ivoiriens. La côte d’Ivoire n’avait pas besoin de cette situation. On aurait pu en faire l’économie. Pour diriger un pays, il faut être investi d’un certain humanisme. Nous prenons l’exemple du Président Gbagbo. Il est d’un humaniste incroyable. La politique du Président Laurent Gbagbo prenait en compte tout le monde, sans distinction d’ethnie, de religion et de région. Alassane est le problème de la Côte d’Ivoire. Il n’est pas la solution.
En quoi il est le problème ?
Il est en train de nous conduire dans le mur. Ce n’est pas en envoyant le Président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale qu’il y aura la paix. Bien au contraire! Au lieu de gouverner, il crée des problèmes. Alassane montre son incapacité à diriger convenablement le pays. Il n’a pas le coffre d’un chef d’Etat. Cela se sent. Il ne connaît pas la Côte d’Ivoire. Il vient de créer un précédent dans la vie politique ivoirienne. On a fait plus de tort au Président Laurent Gbagbo quant il était dans l’opposition. Il a fait plusieurs fois la prison. Il a connu l’exil. Sa famille n’a pas été épargnée du courroux des pouvoirs Pdci. Arrivé au pouvoir, il n’a jamais daigné se venger. Bien au contraire, il a appelé tous les ivoiriens sans distinction aucune à travailler ensemble pour le développement de la côte d’ivoire. On ne gouverne pas un pays avec la haine.
On a pensé que les Ivoiriens allaient manifester…
Le silence est un message. Le silence des ivoiriens ne veut pas dire qu’ils ont abdiqué. Le temps est le second nom de Dieu. Il va faire son effet. Le silence des ivoiriens est un signal pour ceux qui ont décidé de déporter le Président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale. Tout a une fin. Et la fin du film n’est pas loin. Allons doucement, car nous sommes pressés. Le temps joue en faveur du peuple. Et non en faveur d’Alassane et ses amis.
Soro soutient que le Président Laurent Gbagbo a été déporté parce que le Fpi a refusé d’entrer au gouvernement et d’aller aux législatives. Et que Gbagbo a refusé de discuter avec Ouattara…
Si nous comprenons bien Soro, c’est un règlement de compte. C’est une décision politique qui a déporté le Président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale. Guillaume Soro soutient avoir pris les armes, le 19 septembre 2002, pour réparer une injustice. Quelle contradiction avec ses actes d’aujourd’hui. Que soro ne se presse pas. Son tour va bientôt arriver. Aujourd’hui, dans les bonnes grâces de ceux qui ont décidé de mettre la Côte d’Ivoire à genou. Il n’échappera point. Il va être rattrapé par ses crimes perpétrés depuis le 19 septembre 2002. Le massacre des gendarmes à Bouaké, les femmes enceintes éventrées… Il va connaître le même sort que ceux qui ont été soutenus par les grandes puissances pour détruire leur pays. Qu’ils se souviennent de Mobutu. Il est mort dans l’anonymat. La France a refusé de lui délivrer un visa pour se faire soigner à Monaco. Et pourtant, c’est lui qu’on a utilisé pour tuer Patrick Lumumba. Que dire d’Omar Bongo. Le pion incontournable de la Françafrique. Paris a actionné des Ong pour l’accabler de recel de biens mal acquis. Ce qui a précipité sa mort. Ben Ali en Tunisie, Moubarak en Egypte, ne diront pas le contraire. Rira bien qui rira le dernier.
Selon la Cpi, il est considéré comme co-auteur de ce qui s’est passé…
C’est du rigolo. Comment peut-on arrêter un co-auteur et laisser l’auteur en liberté. C’est la première fois que nous voyons cela. Le monde est l’envers.
Qui est l’auteur ?
C’est Alassane Ouattara, Guillaume Soro, la France, le Burkina Faso. Ils sont à la base de ce qui est arrivé à la Côte d’Ivoire. ce sont eux qui ont attaqué la Côte d’Ivoire, le 19 septembre 2002. Le Président Laurent Gbagbo n’a fait que se défendre. Soyons sérieux. Il ne faut pas nous prendre pour des imbéciles. Qu’ils aient du respect pour le peuple ivoirien.
Malgré l’appel de certains chefs d’Etat, d’hommes religieux, de la société civile de libérer le Président Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara l’a transféré à la Cour pénale internationale…
Quant Dieu veut te perdre, il endurcit ton cœur. Un vrai ivoirien n’aurait pas fait ce qu’Alassane a fait au Président Laurent Gbagbo. Il n’est pas reconnaissant. Il doit beaucoup au Président Laurent Gbagbo. Ce sont les conseils de certains chefs d’Etat, d’hommes religieux qui ont poussé Gbagbo à accepter l’inacceptable. Et cela au nom de la paix pour son pays. C’est lui qui a réparé tous les torts à lui causés par Henri Konan Bédié qui est devenu subitement son allié.
Que dire de la réconciliation nationale ?
C’est fini. Si Charles Konan Banny a un peu de dignité, il doit démissionner. Parce que son travail est fini. Alassane a enterré la réconciliation. Qui va-t-il réconcilier ? Il ne peut pas réconcilier Alassane avec lui-même. L’idée de réconciliation est terminée. On ne peut pas la faire en excluant le Président Laurent Gbagbo. C’est un acteur majeur. il est incontournable.
Il faut que les Ivoiriens se réconcilient…
La réconciliation sera possible si le Président Laurent Gbagbo est libéré. Il faut qu’on se dise la vérité. La réconciliation sera possible avec son absence. si on se fie aux faux chiffres donnés par Youssouf Bakayoko, Gbagbo pèse 46%. Peut-être que Banny veut réconcilier Alassane avec les ivoiriens.
Que pouvez-vous dire aux Ivoiriens ?
Nous leur demandons de rester mobilisés. La lutte n’est pas terminée. Le combat du Président Laurent Gbagbo dépasse les frontières de la Côte d’Ivoire. Il nous reviendra de manière triomphale comme Mandela, en Afrique du sud. Nous n’avons pas le droit de baisser les bras. Le Président Laurent Gbagbo est en congé. Il n’y a aucun doute sur son retour. Nous demandons à la direction du Fpi, aux militants de la Majorité présidentielle et aux démocrates de ne pas se décourager. Le jour de notre jour n’est pas loin. Le combat continue. Nous allons le gagner, pas avec les armes. Mais avec les voies légales et démocratiques.
Entretien réalisé par Yacouba Gbané.
yacou066336510@yahoo.fr
In le quotidien ivoirien « Le Temps » N° 2505 du samedi 3 décembre 2011.
LE LIVRE DE CHARLES ONANA INTROUVABLE EN COTE D’IVOIRE
Alors que le livre de Charles Onana sur le 11 avril intitulé à juste titre « Côte d’Ivoire : le coup d’Etat » fait l’objet d’une grosse demande auprès des libraires abidjanais, ceux-ci restent impassibles et ne semblent guère intéressés par des profits substantiels.
Combien coûte « Côte d’Ivoire : le coup d’Etat », ce livre de Charles Onana qui pénètre au tréfonds des événements du 11 avril ? Aucun libraire ivoirien ne pourra répondre à cette question, car depuis qu’il est sorti en France et qu’il y fait un véritable tabac, Abidjan a choisi de ne rien faire pour qu’il soit dans les librairies nationales.
Officiellement, rien ne justifie la réalité d’une chape de plomb sur les meilleures ventes du moment en termes de productions littéraires. Il n’y a donc pas d’omerta assumée, pas non plus de consigne directe contre ce livre qui affirme que ce qui s’est passé pendant la crise postélectorale en Côte d’Ivoire relève d’un coup d’Etat et où le Président Gbagbo déporté dans l’un des goulags nordistes d’Alassane Ouattara témoigne abondamment.
Sauf, un incompréhensible manque d’empressement qui agace les Ivoiriens qui couvrent littéralement de demandes toutes les librairies de la place, à commencer par la plus prestigieuse et sans doute aussi la plus fortunée d’entre elle, La librairie de France. Ici, les responsables se défendent de snober l’ouvrage, pour des raisons qui pourraient être d’ordre politique et affirment avoir écrit aux éditions Duboiris qui éditent depuis de nombreuses années les productions du journaliste camerounais. « Nous lui avons écrit et attendons toujours d’avoir sa réponse ».
Bref, Duboiris aurait en creux décidé d’ignorer l’espace où le livre a pris forme et où on montre une voracité évidente pour lui. Quant au géant de la distribution ivoirienne Edipresse, ses rayons ne comportent pas non plus le sésame du moment. Selon l’un de ses responsables, le principe de la maison est d’attendre d’abord les demandes des libraires ; ce n’est qu’après qu’Edipresse assure la commande et fait venir les stocks demandés. Il arrive cependant qu’elle fasse venir des livres susceptibles d’intéresser les libraires quand Edipresse flaire une bonne affaire. Mais cette fois-ci, rien n’a été tenté de ce côté-ci et personne, apparemment ne semble intéressé de faire quelques profits sur la plus grosse vente du moment.
Mais cette attitude des libraires ivoiriens est d’autant plus bizarre que dans l’histoire, les autorités ivoiriennes ont souvent procédé à l’interdiction pure et simple de publications gênantes. Des publications entières de Jeune Afrique ont déjà été suspendues sur toute l’étendue du territoire national sans compter celles dont les éditions étaient totalement rachetées par le gouvernement pour empêcher la divulgation d’un secret important. Or le livre de Charles Onana est un condensé de secrets d’Etat. Pour la postérité, Laurent Gbagbo y livre sa part de vérité une fois que les clameurs semblent s’être tues.
En librairie depuis le 4 novembre, ce livre parle beaucoup de la crise post-électorale qui a entraîné l’intervention militaire de l’armée française et des troupes rebelles en Côte d’Ivoire. La version officielle a tenté de faire croire qu’il s’agissait d’une action visant à faire respecter le résultat de l’élection présidentielle qui donnait Alassane Ouattara vainqueur.
L’enquête de Charles Onana tend plutôt à prouver qu’il s’agit d’un coup d’Etat préparé par le président Sarkozy et par Blaise Compaoré, président du Burkina Faso. L’auteur dévoile les correspondances secrètes échangées par ces deux dirigeants dans le but de renverser Laurent Gbagbo.
Il montre également comment les banques françaises ont participé à cette action de déstabilisation à travers les filiales de la Société générale et de la BNP Paribas.
Pour la première fois, un général français, ex-numéro 2 de la force Licorne en Côte d’Ivoire, témoigne de ce qu’il a vécu. Dans cet ouvrage, l’auteur publie aussi plusieurs rapports confidentiels de l’ancien ambassadeur de France à Abidjan, Renaud Vignal, dont un accablant sur Alassane Ouattara.
Charles Onana, qui a également reçu les confidences du président Laurent Gbagbo, montre comment les autorités françaises, principalement Michel Alliot-Marie, ministre de la Défense, et Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, ont étouffé la vérité sur la mort des soldats français en novembre 2004 à Bouaké. Son enquête met également en lumière le rôle trouble de deux personnalités françaises dans la disparition de Guy-André Kieffer.
Ce livre, très documenté et qui illustre dix années de combat contre le régime de Laurent Gbagbo, est préfacé par l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, médiateur de la crise ivoirienne. On peut donc comprendre que la plupart des éditeurs ne soient pas vraiment chauds pour le mettre dans leurs rayons.
Joseph Titi, in le quotidien ivoirien N° 107 du mardi 29 novembre 2011.
dimanche, 04 décembre 2011
CHARLES ONANA (JOURNALISTE-ECRIVAIN): «LES ACCUSATIONS PORTEES CONTRE GBAGBO SONT FAUSSES»
Journaliste, auteur de plusieurs ouvrages à succès, notamment les « Tirailleurs sénégalais », « Les secrets du génocide rwandais », Charles Onana, de nationalité camerounaise, s’intéresse à tout ce qui se passe en Afrique. A la faveur de la sortie, le 4 novembre 2011 de son livre « Côte d’Ivoire : Le coup d’Etat », il a bien voulu se prêter aux questions de Le Temps. Entretien.
Vous venez de publier « Côte d’Ivoire : Le Coup d’Etat »… Quels sont les éléments concrets auxquels s’applique une telle image ? Et à quelle question vouliez-vous répondre ?
Ce titre correspond à une réalité politique qu’ont eu à affronter le chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo et tous les Ivoiriens qui l’ont élu. Depuis son arrivée au pouvoir en Côte d’Ivoire, il a échappé à au moins trois coups d’Etat. Le premier en 2001, le second en 2002 et le troisième en 2004. Il s’agit, dans les trois cas, d’initiatives militaires tantôt conduites par les « rebelles ivoiriens » avec le soutien implicite ou explicite du Burkina Faso et d’Alassane Ouattara, tantôt sous l’impulsion de la France pendant la présidence de Jacques Chirac. Je fais allusion dans ce dernier cas aux événements de 2004 où l’aviation ivoirienne a été détruite par l’armée française sous prétexte que le président Gbagbo aurait commandité l’assassinat de 9 soldats français à Bouaké. Je démontre dans mon livre, sur la base de témoignages et de documents émanant des juges français et même des militaires français que les accusations portées contre le président Gbagbo sont fausses. Mieux, que le travail de la justice française est fortement entravé par le pouvoir politique en France. Je publie les deux lettres des juges françaises chargées d’enquêter sur les évènements de Bouaké qui affirment clairement n’avoir rencontré que des obstacles et aucune coopération des autorités françaises dans ce dossier. Pourquoi empêcher la justice française de faire son travail si c’est le président Gbagbo qui est responsable de la mort des 9 soldats français? Ce que je peux dire, c’est que dans le dossier de la justice française que j’ai consulté, presque tous les officiers de l’opération Licorne mettent le président Gbagbo hors de cause dans la mort de leurs soldats. Même l’avocat des victimes françaises m’a dit qu’au départ, il croyait ce que disaient les médias sur le rôle du président Gbagbo mais que désormais, de ce qu’il a vu dans le dossier, il ne veut plus entendre parler de l’implication du président Gbagbo dans la mort des soldats français à Bouaké. Comprenez qu’il est difficile de trouver plus crédible que lui! Le dernier point qui permet de parler de coup d’Etat est l’attaque du palais présidentiel en avril dernier. Il a été dit que le président Gbagbo aurait perdu les élections présidentielles et que pour cette raison, le vainqueur désigné par la « communauté internationale », c’est-à-dire monsieur Alassane Ouattara, devait être placé au pouvoir conformément au résultat électoral. Mon enquête montre qu’il n’en est rien. Il s’agit simplement d’une décision politique prise par le président burkinabé Blaise Compaoré et par le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy dans le but de renverser le président Gbagbo et de mettre à sa place monsieur Ouattara. J’ai retrouvé des correspondances très confidentielles échangées entre les deux hommes à ce sujet. Je les publie également. En résumé, le titre du livre reflète le combat acharné mené pendant 10 ans de 2001 à 2011 contre un homme et un régime qui ne correspondaient pas à l’idée que certains se faisaient ou se font encore d’un chef d’Etat en Afrique. Laurent Gbagbo est un dirigeant atypique et insoumis. Voilà le profil que Paris et Washington ne voudraient pas voir à la tête de la Côte d’Ivoire ni en Afrique francophone.
C’est tout de même bouleversant comme information quand on sait que la communauté internationale et l’Onu ont parlé de « confiscation du pouvoir de la part de Laurent Gbagbo » et « d’actions pour rétablir la démocratie ».
C’est une plaisanterie. Comment le président Gbagbo pouvait-il confisquer le pouvoir en acceptant la tenue d’élections dans un pays coupé en deux et contrôlé en partie au Nord par les rebelles sous le regard bienveillant de l’ONUCI et des forces françaises ? Qui peut regarder les Ivoiriens droit dans les yeux et soutenir sérieusement ce discours ? La réalité est la suivante : lorsque le président Gbagbo demandait le désarmement des rebelles avant d’aller aux élections, ce qui était d’ailleurs conforme aux accords de Ouagadougou et d’Accra, les grandes puissances disaient qu’il refusait d’organiser les élections parce qu’il voulait rester au pouvoir. Lorsqu’il les a organisées, on a dit encore qu’il ne voulait pas quitter le pouvoir. Pendant les élections, lorsqu’il constate – la mission des observateurs de l’Union Africaine également – qu’il y a des fraudes massives dans cette même région du nord, personne ne veut en tenir compte. Il demande même une commission d’enquête internationale pour faire la lumière sur la réalité électorale dans le Nord et tout le monde hausse les épaules. En fait, ceux qui accusent le président de tous les maux et qui n’ont pas voulu recompter les voix, même sous les caméras de télévision du monde entier, avaient besoin des élections dans un pays illégalement occupé pour réussir le coup d’Etat. Ils savaient que la fraude et la brutalité des forces rebelles étaient indispensables pour parvenir à leurs fins. Certaines sources à l’ONUCI m’ont confirmé qu’il était hors de question de ne pas suivre les objectifs de Paris et de Washington qui voulaient installer monsieur Ouattara au pouvoir, au besoin par la force. C’est finalement ce qui a été fait.
Dans votre livre, vous expliquez que ce sont Sarkozy et Blaise Compaoré qui ont renversé Laurent Gbagbo. Mais, comment est-ce possible quand on sait que le président Blaise Compaoré se trouve être le facilitateur de l’Accord de Ouaga ?
Monsieur Blaise Compaoré a joué au moins sur trois tableaux. Premièrement, il a toujours soutenu Alassane Ouattara tout en orchestrant, pour des raisons de politique intérieure burkinabé, l’instabilité en Côte d’Ivoire. Souvenez-vous que les autorités burkinabés avaient fait publier un communiqué en 2000, au moment où la polémique battait son plein à Abidjan sur la nationalité d’Alassane Ouattara, affirmant haut et fort que monsieur Ouattara n’était pas burkinabé. Ce qui est faux. Il a toujours été burkinabé comme le prouvent tous les témoignages et les documents que j’ai retrouvés aux Etats-Unis. Il me semble bien que les autorités burkinabé, à défaut de dire la vérité sur l’identité de leur ancien étudiant boursier aux Etats-Unis (Alassane Ouattara), devraient tout moins s’abstenir d’interférer dans un débat de politique intérieure propre à la Côte d’Ivoire. Jamais la Côte d’Ivoire ne s’est mêlée de la vie politique intérieure du Burkina faso sous Blaise Compaoré.
Deuxièmement, il a été désigné par des puissances étrangères comme médiateur dans un conflit dont il était un des parrains. C’est très cynique de sa part mais cela correspondait à une réalité et à sa propre stratégie du moment. En même temps qu’il participait à la médiation, il abritait les camps d’entraînement des rebelles sur son territoire, et soutenait militairement les mêmes rebelles. Il souriait publiquement au président Gbagbo mais préparait sa chute. Il s’agissait d’un véritable jeu de dupes.
Troisièmement, lorsque je tombe sur la lettre du président Compaoré du 24 mars 2011 invitant le président Sarkozy à engager une action militaire contre le président ivoirien Laurent Gbagbo, je comprends qu’il n’a jamais renoncé à renverser le chef de l’Etat ivoirien. Les déclarations de monsieur Compaoré dans la presse française souhaitant la chute du régime ivoirien sont explicites. Il a endormi certains de ses interlocuteurs pour mieux réaliser son coup. Ceci coïncidait bien avec l’agenda des puissances étrangères et du président Sarkozy contre Gbagbo. Monsieur Compaoré a légitimé, au sein de la CEDEAO, le coup d’Etat contre Gbagbo. En plus d’avoir renversé son prédécesseur et ami Thomas Sankara, il a voulu et obtenu la chute du président Gbagbo. Reste à savoir si la CEDEAO prendra un jour à Ouagadougou les mêmes initiatives lorsque les opposants burkinabés dénonceront, encore plus fort qu’ils ne le font depuis plus de 20 ans, la fraude électorale et les dérives bien connues du régime burkinabé.
Vous nous dites donc que le monde entier a été trompé sur la réalité de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire ?
C’est évident! Le président Thabo Mbeki, médiateur de la crise ivoirienne, le chef de la mission des observateurs de l’Union africaine Joseph Kokou Kofigoh, le disent aussi. Sauf à croire qu’ils sont tous naïfs et de mauvaise foi. Ce que personne ne peut croire ou démontrer objectivement. Les faits sont sous nos yeux pour ceux qui veulent les voir.
Partagez-vous l’opinion selon laquelle on aurait fait l’économie d’une guerre si le président Laurent Gbagbo s’était refusé d’organiser l’élection présidentielle dans les conditions qu’on savait, avec une rébellion armée qui contrôlait encore toute la moitié nord du pays ?
Non, je ne partage pas cette vision des choses, mais je la comprends. Vous savez, l’analyse du dossier ivoirien n’est pas simple et pour mieux comprendre la réaction du président Gbagbo, il faut tenir compte de plusieurs paramètres internes et externes. Il a engagé une action militaire à travers l’opération « César » ou « Dignité » pour reprendre le contrôle du nord et organiser des élections dans un contexte politique d’unité territoriale. Au moment où cette action était sur le point d’aboutir, l’Elysée a orchestré une action de manipulation à Bouaké avec des complicités internes en Côte d’Ivoire. 9 soldats français ont été tués dans des circonstances encore non élucidées et l’on a accusé immédiatement le président Gbagbo d’en être le responsable. Ceci a été le prétexte pour détruire l’aviation ivoirienne le 6 novembre 2004. Pis, ce même événement a entraîné les tueries de l’Hôtel Ivoire et de nombreuses victimes ivoiriennes. C’est dire qu’une action militaire forte était prévue contre le régime Gbagbo quelque soit le cas de figure (élections ou pas élections). Par la suite, la communauté internationale a intensifié les pressions avec l’embargo sur les armes et une campagne médiatique sans équivalent contre le régime du président Gbagbo. En plus des ingérences africaines, en l’occurrence celle du Burkina Faso, le président Gbagbo devait lutter contre l’isolement de son pays et les pressions de toutes sortes sur le plan international. Il a choisi la paix et la négociation. C’est ce qui a permis aux Ivoiriens d’obtenir un répit jusqu’aux élections. Ceux qui pensent qu’il était possible d’éviter la guerre en refusant d’organiser les élections se trompent. Savent-ils quel était l’agenda des déstabilisateurs de la Côte d’Ivoire ? La seule chose qui pouvait éviter la guerre c’était de faire cadeau du pouvoir à monsieur Ouattara comme l’exigeaient, sous différentes formes, le Burkina et « la communauté internationale ». Ce qui signifie qu’il ne fallait pas suivre les règles constitutionnelles et les procédures démocratiques. L’attitude décrite sur la reconnaissance précipitée d’Alassane Ouattara après les élections et le soutien massif des grandes puissances en est la démonstration. La constitution ivoirienne, le choix des Ivoiriens, les procédures démocratiques n’intéressaient pas les parrains de l’instabilité en Côte d’Ivoire.
Certains observateurs politiques traduisent la crise ivoirienne et la capture de Laurent Gbagbo comme répondant à des enjeux géostratégiques et économiques de la France. Qu’en pensez-vous ?
Je ne suis pas de cet avis. La capture de Laurent Gbagbo et la déstabilisation de son régime reposent essentiellement sur la volonté personnelle de Nicolas Sarkozy et de certains lobbies financiers qui voulaient changer de régime en Côte d’Ivoire. Parler globalement de la France n’est pas exact car la décision de renverser Laurent Gbagbo n’a pas été prise après un débat parlementaire ni après une consultation nationale. Le chef de l’Etat français a utilisé abusivement son pouvoir de représentant de l’Etat français pour réaliser le coup d’Etat au mépris de la souveraineté de la Côte d’Ivoire et du débat démocratique en France. D’ailleurs, différents députés de gauche comme de droite ont exprimé leur désapprobation sur l’intervention française. Certains ont aussi demandé une commission d’enquête au Parlement, demande qui a visiblement été étouffée.
8 mois après l’avènement du régime Ouattara, peut-on considérer qu’aujourd’hui une démocratisation du pays est en marche, avec un Etat de droit, une liberté de la presse ? Autrement dit, après 20 ans de crise, Ouattara est-il l’homme de la réconciliation de la Côte d’Ivoire ?
Il me semble, d’après certaines organisations des droits de l’Homme que l’on ne peut soupçonner d’être favorables à l’opposition, que la situation des libertés publiques est très préoccupante en Côte d’Ivoire. Reporters Sans frontières écrit par exemple ceci : » Depuis le mois d’avril et l’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara, les autorités ivoiriennes n’ont pas démontré leur respect de la liberté de la presse « . Même le consulat de France donne des consignes de très grande prudence aux touristes qui se risqueraient à voyager à Abidjan. A croire que la fanfare sur l’avènement démocratique en Côte d’Ivoire ne tient toujours pas ses promesses.
Que pensez-vous des prochaines législatives en Côte d’Ivoire ? Vont-elles conduire à une normalisation de la vie sociopolitique, comme le pense le pouvoir en place ?
Il ne peut y avoir de compétition politique normale dans un climat de peur, de racket et de pillages des populations civiles. Le nouveau pouvoir n’a pas réussi à garantir la sécurité des Ivoiriens ni même celle des étrangers. Les Ivoiriens ne peuvent pas croire à la sincérité des élections lorsque les résultats des élections de novembre 2010 n’ont pas été clarifiés et que la décision du Conseil constitutionnel n’a pas été respectée.
Le pouvoir a libéré 20 prisonniers politiques, il y a peu. Seulement, le Fpi ne participera pas à ces législatives. Il a posé comme condition à sa participation, entre autres, la libération de Laurent Gbagbo… Quelle lecture en faites-vous ?
C’est toujours bien de libérer des innocents ou des prisonniers politiques. Le FPI est logiquement fondé à réclamer la libération de ses militants et de tous les prisonniers politiques. La détention du président Gbagbo à Korhogo est totalement arbitraire et repose uniquement sur des motivations politiques. Pour l’instant, les avocats et de nombreux observateurs constatent que les accusations portées contre le président Gbagbo ne sont pas étayées. Pour le FPI, participer à des élections dans ces conditions reviendrait à entériner la reconnaissance internationale du nouveau régime au niveau national. C’est-à-dire, à accepter que Monsieur Ouattara a été le vainqueur de l’élection présidentielle de 2010, ce qui, à ce jour, n’est pas prouvé.
Les chefs d’Etats se succèdent en France sans qu’il y ait rupture dans les méthodes dites « françafricaines ». Un rééquilibrage des relations France-Afrique vous semble-t-il possible ? Et dans quelles conditions ?
Le changement des rapports entre la France et l’Afrique francophone ne dépend pas et ne doit pas dépendre des dirigeants français, mais plutôt des dirigeants et des élites du continent africain. Ils doivent faire valoir leurs priorités, leurs intérêts et leurs politiques. Pour l’instant, c’est la France qui a toujours conduit les débats et les Africains ont presque toujours suivi. Le président Gbagbo a été parmi les rares dirigeants africains à vouloir faire valoir les intérêts de son pays et de ses populations, on lui a préféré un allié du FMI et de la finance internationale. Au lieu de passer beaucoup de temps à critiquer la politique française (ce qui est fait régulièrement depuis les indépendances), les Africains doivent aujourd’hui passer aux actes. Le président Gbagbo a passé moins de temps à critiquer la France mais a essayé de montrer qu’il y avait une autre façon de faire ou de travailler avec la France. La CEDEAO a préféré le menacer plutôt que de défendre les intérêts vitaux d’un pays phare de la sous-région. Ce qui est déplorable.
Comprenez-vous mieux aujourd’hui René Dumont lorsqu’il déclarait au début des années 60 que « l’Afrique noire est mal partie » ?
Non, l’Afrique noire n’est pas mal partie ! Ce sont les dirigeants africains qui ne savent pas toujours où ils vont. Ils sont censés diriger leur pays en défendant à la fois la souveraineté de leurs Etats et le bien-être de leur population ; ils semblent plutôt qu’ils écoutent davantage ce que leur suggèrent les puissances extérieures et les forces qui empêchent le développement du continent africain. On leur a dit que les plans d’ajustement structurel étaient bons, ils les ont appliqués. On leur a dit que la dévaluation du franc CFA était une bonne chose pour leurs économies, ils l’ont acceptée. On leur a dit de signer des accords avec l’Union Européenne ou les Etats-Unis parfois au détriment de leurs propres avantages, ils l’ont fait, avant de se rendre compte que les termes de ces accords leur étaient défavorables. Il faudra bien un jour qu’ils sachent négocier, qu’ils sachent résister, qu’ils refusent la facilité et qu’ils n’aient pas toujours peur d’être renversés s’ils n’obéissent pas à ceux qui tirent les ficelles.
Avec le recul, pensez-vous que cette crise ivoirienne était liée à un déficit de démocratie?
Ça dépend encore de ce qu’on entend par démocratie. Les uns ont pensé que la démocratie en Côte d’Ivoire, c’était le fait que la communauté internationale impose le dirigeant de son choix à la tête du pays, peu importe qu’il y soit mis par des moyens illégaux, non conformes aux lois et à la constitution ivoiriennes. D’autres au contraire pensent que la démocratie, c’est le respect scrupuleux de ces lois et de cette constitution mises en place après un référendum populaire. Je ne crois pas qu’il y a eu déficit de démocratie mais plutôt une conception antagoniste des règles de base du fonctionnement d’un Etat démocratique. Certains étaient prêts à prendre le pouvoir par tous les moyens alors que d’autres voulaient respecter scrupuleusement la loi et la constitution de Côte d’Ivoire.
Les crises ivoiriennes et libyennes ne sont-elles pas symptomatiques du caractère inopérant de l’ingérence du droit humanitaire ? Et finalement l’Onu et la communauté dite internationale ne portent-elles pas toute la responsabilité de ces crises africaines ?
Je ne crois pas qu’il faille attribuer toute la responsabilité des crises africaines à l’ONU et à ce qu’il est convenu d’appeler « la communauté internationale ». Les Africains ne sont pas de grands enfants qui subissent et qui par fatalité ou déterminisme doivent toujours subir. La CEDEAO a été la première à menacer le président Gbagbo d’intervention militaire. Ce fut déplorable, irresponsable et lamentable. L’Union Africaine s’est illustrée par une complaisance sans équivalent lorsque la prétendue « communauté internationale » a reconnu monsieur Ouattara. De nombreux dirigeants sachant qu’ils côtoient beaucoup la fraude électorale et qu’ils règnent sans opposition démocratique dans leur pays ont entériné la décision de la France et des Etats-Unis. Les mêmes Africains ont applaudi la secrétaire d’Etat américaine Hilary Clinton qui leur ordonnait presque d’expulser les ambassadeurs libyens accrédités dans leurs pays respectifs. En cela, leur comportement ne fut guère exemplaire non pas pour le colonel Khadafi mais pour la dignité et la respectabilité des dirigeants africains. La première responsabilité est donc la leur.
Vous dénoncez « les secrets de la justice internationale » dans l’un de vos ouvrages. Quelles sont les solutions que vous proposez pour que l’Afrique se réapproprie son développement et son avenir?
Ce serait prétentieux de ma part que de prétendre détenir des solutions sur le devenir de l’Afrique. La justice internationale ou ce qu’on qualifie comme telle n’en est pas une. Celle qui traite par exemple du Rwanda est un scandale. Dans un conflit qui a opposé des rebelles aux forces gouvernementales, seuls les membres du gouvernement rwandais sont incarcérés et condamnés. C’est comme si en Côte d’Ivoire, on décidait de traduire en justice tous les ministres pro-gbagbo et que tous les rebelles qui ont commis des actes répréhensibles depuis 2001 n’étaient aucunement concernés par la justice. C’est cela le Tribunal pénal International pour le Rwanda. La communauté internationale a décidé que seuls les Hutu étaient les méchants et les rebelles tutsi, eux, les bons et les gentils. Malgré tous les crimes que ces derniers ont commis au Rwanda et au Congo, la justice ne s’intéressera jamais à eux. C’est probablement ce scénario qui est envisagé en Côte d’Ivoire. On parle de traduire le président Gbagbo devant la CPI, sur quel fondement juridique? Quelle est la légitimité de la CPI dans les élections et les actes qui entourent ces élections en Côte d’Ivoire ? J’ai eu le privilège de recevoir au cours de mon enquête le mémorandum du 9 mars 2011 rédigé par les avocats français de monsieur Alassane Ouattara qu’ils ont adressé à la Cour Pénale Internationale. Ce document préparé avant le coup d’Etat d’avril 2011 avait été concocté pour neutraliser le président Laurent Gbagbo et non pas pour analyser la situation des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire comme ses auteurs le prétendent. Ils accusent « le président Gbagbo et son clan » de multiplier les violations des droits de l’Homme depuis « l’élection » de monsieur Ouattara le 28 novembre 2010. Pourquoi ce texte très politique commence à accuser le président Gbagbo seulement à partir du 28 novembre ? Il eut été préférable et plus cohérent, dans cette logique, de commencer dès son arrivée au pouvoir en 2000 ou dès 2001. On pourrait ainsi enquêter sur ceux qui ont fait la tentative des coups d’Etat de 2001, 2002, 2004, ainsi que leurs commanditaires et finir par le coup réussi de 2011. Y a-t-il eu violations des droits humains à toutes ces périodes ou pas ? Les Premiers ministres successifs peuvent-ils être concernés par des enquêtes judiciaires ou pas ? Vous voyez que lorsqu’il faut aller au fond des choses, ça peut devenir très embarrassant et peut-être aussi très intéressant. Je pense pour l’instant qu’il faut libérer celui qui a permis à monsieur Ouattara de se présenter aux élections alors qu’il était sous le coup d’un mandat d’arrêt international de monsieur Bédié pour faux et usage de faux. Je note simplement que Monsieur Gbagbo n’a jamais mis monsieur Ouattara en prison alors qu’il était fondé de le faire après deux tentatives de coup d’Etat en 2001 et 2002. Cependant, monsieur Ouattara a déjà mis arbitrairement Laurent Gbagbo en prison à deux reprises (1992 et 2011) simplement parce qu’il n’a jamais toléré de voir ce dernier gravir les hautes marches vers le pouvoir suprême. En regardant simplement les faits, on est obligé de constater que sa conception de la démocratie est vague et très aléatoire.
Réalisée par Nikitta Kadjoumé
knikitta@yahoo.fr
Source: IVORIAN.NET
LEGISLATIVES: LE CAMP GBAGBO BOYCOTTE, LE RHDP SE DECHIRE
Le pouvoir Ouattara a maintenu «ses» élections législatives. Contre vents et marées. Malgré les interpellations de la «communauté internationale» qui a souhaité sans succès un scrutin «transparent et inclusif». Et des protestations de l’opposition politique conduite par le FPI. Le contexte sociopolitique reste marqué, neuf mois après l’accession au pouvoir de Ouattara, le climat sociopolitique s’est nettement dégradé avec les exactions et actes d’intimidation des Frci contre les partisans du président Gbagbo, dont le transfèrement à la Haye continue de choquer profondément les Ivoiriens toutes convictions politiques confondues.
Un acte attentatoire à la cohésion que les dirigeants du pays, surpris de la réaction des Ivoiriens, tentent vainement de justifier. Au moment où s’ouvre la campagne électorale pour les législatives du week-end prochain, dans un climat délétère, on peut dire que l’on s’achemine vers un scrutin qui consacrera le partage du gâteau entre les seuls «vainqueurs de la bataille d’Abidjan», les conditions de son déroulement ne permettant pas du tout la participation des partis de l’opposition conduite par le Fpi. En clair, il s’agit d’élections mono-partisanes, ouvertes aux seuls «vainqueurs», traduction de la justice des vainqueurs obséquieuse actuellement dans notre pays. Le pouvoir est d’autant plus isolé sur ce terrain des législatives que les quelques partis membres du Cnrd et autres candidats indépendants proches de cette organisation viennent de se retirer de la course au parlement, rejoignant ainsi dans sa position le FPI qui avait, dès le début, décider de ne pas y prendre dans un environnement sécuritaire aussi chaotique et catastrophique que celui que nous connaissons.
Le MNC de Kabran Appiah, le CAP-UDD de Gervais Coulibaly, l’UDCY de Mel Eg Théodore, l’URD de Boni Claverie, etc. ainsi que des candidats indépendants se sont ainsi retirés du scrutin avant même l’ouverture de la campagne électorale. En guise de protestation contre le transfèrement du président Gbagbo à la Haye mardi dernier. Mais même seul sur le terrain, l’attelage hétéroclite RHDP vole déjà en éclats avant même l’ouverture de la campagne, alors que les partis membres – qui n’ont en commun en réalité que leur haine pour Laurent Gbagbo – disent défendre le même idéal.
Le panier de crabes
Les divergences sont profondes et béantes entre les alliés et ne peuvent être sabotées sans coup férir. En témoignent les derniers développements de l’actualité.
En effet, les uns et les autres ne se sont pas fait prier pour voler dans les plumes et jeter de grosses pierres dans le jardin de leurs alliés. Ainsi, en réponse à la sortie du ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko fustigeant récemment les candidatures en rangs dispersés, alors qu’il était convenu de présenter une liste RHDP dans la commune de Cocody, la jeune candidate du PDCI, Yasmina Ouégnin, s’est montrée très incisive. A la limite du tolérable pour le tout puissant patron du ministère de l’Intérieur s’il s’était agi d’un partisan de Laurent Gbagbo. La fille de l’ancien directeur du protocole d’Etat sous Houphouët Boigny n’a ménagé aucunement le «fils de Ouattara», affirmant que ses propos témoignent de «dérives dictatoriales». Réponse du berger à la bergère. «Nous sommes choqués par ces propos de madame Guessend née Yasmina Ouégnin. Ses propos ne sont pas de nature à honorer le PDCI qu’elle prétend représenter. Le ministre d’Etat n’a cité aucun nom en particulier lorsqu’il avait fustigé «ce qui se passe dans cette commune », répliquent jeudi les partisans d’Hamed Bakayoko. La polémique enfle sur cette guéguerre entre alliés qui cachent à peine leur haine les uns pour les autres. Il y a peu, c’est le ministre de l’Artisanat, Sidiki Konaté, candidat RDR à Man, qui se distinguait par des propos haineux et tribalistes à l’endroit de l’UDPCI de Mabri Toikeusse, dans sa course folle et sans merci pour contrôler le siège de député de cette circonscription.
Les exemples sont légions. Au niveau même de la haute direction du RHDP, la situation n’est pas moins complexe. «Il y a problème au Rhdp !», reconnaissait la semaine dernière le président du Mfa, Anaky Kobena, fustigeant ses alliés accusés d’être voraces et vouloir étouffer sa formation politique. Le secrétaire général du PDCI, également président du directoire du RHDP, lui-même, n’a pas manqué de rappeler à l’ordre le secrétaire général du RDR d’Alassane Ouattara qui répète à qui veut l’entendre que son partir gagnera ces élections législatives vaille que vaille. Selon toute vraisemblance il y a de l’eau dans le gaz. Une vraie crise de confiance au RHDP. «Quand on part à une élection. On ne dit pas on gagne à tous les coups. Mais tous les coups ne sont pas permis en démocratie. Il y a des règles du jeu qu’il faut respecter et il faut être prêt à faire face à la défaite», s’est indigné Djédjé Mady, craignant certainement de voir son parti broyé par la machine électorale du RDR.
Parlement des vainqueurs ou célébration de la haine
Cette guéguerre traduit la volonté de chaque camp, notamment le PDCI et le RDR, de contrôler le parlement. En s’adjugeant le poste de président de l’Assemblée nationale, le PDCI veut se donner un moyen de pression pour peser sur la prise de décision au sommet de l’Etat. Cela permettrait en tout cas au PDCI de Konan Bédié de s’offrir une meilleure part du gâteau confisqué presque entièrement par ses alliés du Rdr et des forces nouvelles de Soro Guillaume qui s’accroche à la Primature. Avec la bénédiction de Ouattara. Avec ces élections, l’«alliance de dupes» qu’est en réalité le Rhdp est à l’épreuve. Et il est à craindre que les animosités qui dominent leurs relations hypocrites de «je t’aime moi non plus » se transportent au sein du futur parlement. Dans tous les cas, le parlement des « vainqueurs » qui naîtra de ces élections ne pourra prétendre être représentative des populations ivoiriennes dont la grande majorité vit aujourd’hui dans la peur, dans l’incertitude, à la merci des Frci et du parquet dont la mission principale est de traquer et emprisonner tous les partisans du président Laurent Gbagbo. Dans un tel parlement, il est clair que les querelles intestines entre alliés occulteront les préoccupations essentielles des Ivoiriens.
Source: NOUVEAU COURRIER.INFO
LUCIE BOURTHOUMIEUX, AVOCATE DE LAURENT GBAGBO: «RECUSER MORENO-OCAMPO ET ATTAQUER SARKOZY ET OUATTARA POUR CRIMES CONTRE L’HUMANITE»
« La question fondamentale qui se pose est celle de la crédibilité de la Cour pénale internationale, et donc de la justice internationale. Nous appelons tous, et le Président Gbagbo le premier, à la justice. Cette manière de faire, la partialité affichée, la connivence affichée du procureur Ocampo qui le jour de sa décision va à Paris rencontrer Ouattara et me dit-on Sarkozy [sic], sa connivence affichée avec les auteurs identifiés des crimes de Duékoué [attribués aux forces de Ouattara], cette façon de se mettre aux ordres des puissants remet profondément en cause la crédibilité de la justice internationale dont nous avons pourtant tous besoin. La question qui est posée aujourd’hui va au-delà même de la personne de Gbagbo ».
« Ce mandat d’arrêt est absolument illégal. Dans le texte du Traité de Rome qui institue la Cour pénale internationale, il est indiqué que les mesures de mandat d’arrêt et de transfèrement pendant la période d’enquête préliminaire sont des mesures exceptionnelles qui ne peuvent être réalisées qu’à une seule condition. La personne à l’encontre de laquelle cette mesure est prise doit constituer pour le territoire sur lequel elle se trouve une menace à la paix. Je vous rappelle que la commission des droits de l’homme des Nations-Unies en Côte d’Ivoire est reconnue comme une autorité internationale habilitée à établir des faits qui permettent aux différentes instances de prendre une décision. Cette commission a établi un rapport qu’elle a présenté il y a deux mois devant la chambre préliminaire, dans lequel il était formellement indiqué que la présence du Président Gbagbo sur le territoire ivoirien était plutôt un élément stabilisateur, qu’en tout état de cause, cette présence n’était pas une menace à la paix, et qu’en conclusion il n’était pas question pour eux de soutenir un quelconque transférement à la Haye. Nous sommes donc très étonnés ».
Commandant de zone Fofié Kouakou.
Chargé de surveiller Gbagbo à Korhogo, et frappé par les sanctions de l’ONU depuis 2004 pour enrôlement d’enfants-soldats, enlèvements, imposition de travail forcé, sévices sexuels sur les femmes, arrestations arbitraires et exécutions extra-judiciaires…
« Gbagbo n’est pas accusé de crimes. Je vous rappelle qu’on est dans la période d’enquête préliminaire. Préliminaire ! Il ne s’agit pas d’inculpation, Gbagbo n’est pas inculpé parce que pour inculper il faut être capable de juger, or la Cour pénale internationale n’a aucune compétence aujourd’hui pour juger un citoyen ivoirien pour la bonne et simple raison que l’État Ivoirien n’a jamais ratifié la compétence de la Cour pénale internationale. La Cour n’a aucune compétence, ce n’est pas une mesure de justice, c’est une mesure politique qui a pour objectif d’écarter le Président Gbagbo du débat politique ! Le seul objectif est de faire plaisir à Ouattara qui, 7 mois après sa prétendue investiture, n’a pas la réalité du pouvoir… La seule personne qu’il accuse à cet effet est le Président Gbagbo. Donc on l’éloigne comme il le demande. C’est un leurre. À l’heure où je vous parle il y a trois journalistes ivoiriens, reconnus nationalement et même internationalement, qui ont été inculpés et déférés en prison hier pour atteinte à la sûreté de l’État, vous savez pourquoi ? Parce qu’à la une de leurs journaux, ils ont titré sur une dévaluation du franc CFA en 2012, reprenant en cela un article paru dans un journal français. Où-va t-on ? Ocampo ne va pas nous dire qu’il n’est pas au courant puisqu’il a des rapports hebdomadaires de la même commission des droits de l’homme qui conclut à chaque fois à des exécutions sommaires et à la confiscation des libertés publiques. La question est: est-ce que 50 ans après, le peuple africain va accepter comme cela au grand jour d’être soumis, vassalisé, par la puissance coloniale d’hier? ».
Texte: Extraits d’une interview réalisée le 30/11/2011 par Stéphane Malka de « LexTimes.fr ».
Source: LE GRI-GRI INTERNATIONAL
GBAGBO A LA CPI: DECLARATION OFFICIELLE DU FPI – LE PROCESSUS DE RECONCILIATION AU POINT MORT
«Tenez-vous prêts pour des mots d’ordre à venir»
Le lundi 28 novembre 2011, dans une procédure complètement illégale, la doyenne des juges d’instruction du tribunal de première instance du Plateau engage une audition du président Laurent Gbagbo sur les infractions de «crimes économiques». Le mardi 29 novembre 2011, contre toute attente, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel d’Abidjan notifie au Président Laurent Gbagbo un mandat d’arrêt international émanant de la Cpi. On assiste alors à un emballement de l’appareil juridico-politique pour aboutir le même jour au transfèrement du Président Laurent Gbagbo à la Cpi à la Haye selon une procédure toute aussi illégale.
Cette opération n’est qu’une mascarade et une parodie de justice mises en oeuvre par le Président Ouattara pour obéir aux injonctions de ses parrains. Elle n’est que la manifestation suprême d’une haine qu’ils vouent au Président Laurent Gbagbo pour sa vision politique ancrée sur la souveraineté nationale. Elle finit de convaincre le Fpi et ses alliés, ainsi que l’opinion nationale et internationale sur le refus définitif du Président Ouattara de voir une Côte d’Ivoire réconciliée.
C’est pourquoi le Comité central instruit instamment le Secrétariat général de prendre des mesures légales appropriées, notamment la mobilisation des structures, de l’opinion nationale et internationale et ce, dans le cadre de l’action unitaire au sein du Cnrd, afin d’obtenir la libération définitive et le retour du Président Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire.
Par ailleurs, le Comité central:
- condamne ce véritable hold-up politico-judiciaire de transfèrement du Président Laurent Gbagbo à la Haye alors que les enquêtes sont en cours; ce qui constitue une violation grave de la présomption d’innocence reconnue à tout être humain;
- s’insurge contre cet enlèvement politique qui s’apparente plus à une contrainte à l’exil sous le prétexte de «mandat d’arrêt internationale» alors que les vrais criminels sont les rebelles et leurs vrais chefs dont les dossiers sont pendants à la Cpi depuis 2004 ;
- dénonce la collusion du procureur Ocampo avec Alassane Ouattara sur fond de corruption massive dont les indicateurs sont, entre autres, la rencontre secrète récente entre les deux hommes à Paris et l’affrètement d’un avion privé par le Président Ouattara pour le transfèrement du Président Gbagbo, alors que le Cpi dispose de moyens à cet effet ;
- assure le Président Laurent Gbagbo du soutien et de la solidarité indéfectibles du parti dans cette épreuve qu’il bravera pour le bonheur des Ivoiriens et des Africains. En attendant que le Secrétariat général, en liaison avec les organes exécutifs respectifs de nos alliés du Cnrd, entreprenne des actions idoines, le Fpi, sur décision du Comité central:
- suspend sa participation à tout processus de réconciliation et demande à tous ses cadres de s’abstenir de toute activité y afférant ;
- affirme que le transfèrement du Président Laurent Gbagbo signe la rupture du dialogue républicain en cours avec le pouvoir et ses alliés. Enfin, le Comité central du Fpi demande à tous les militants sympathisants, démocrates ivoiriens et africains de se tenir prêts et de rester à l’écoute de la Direction pour les mots d’ordre imminents à venir.
Fait à Abidjan, le 30 novembre 2011
Pour le Comité central du Front populaire ivoirien,
Le Secrétaire général, Porte-parole
Laurent Akoun
Source: COTE D’IVOIRE LA VRAIE
AFFAIRE GBAGBO: LE DEUX POIDS DEUX MESURES DE LA CPI
Dans la nuit du 29 au 30 novembre, l’ex-président de la Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo a été transféré à la prison de La Haye. Le procureur de la CPI lui a signifié un mandat d’arrêt international. Le camp du président Ouattara est épargné. Alors que sur le papier, l’actuel chef de l’Etat est lui aussi susceptible d’être inquiété.
L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo comparaîtra le 5 décembre pour la première fois devant la Cour pénale internationale (CPI) qui le soupçonne de crimes contre l’humanité commis lors des violences post-électorales de 2010-2011.
Laurent Gbagbo, inculpé par la Cour pénale internationale ce mardi 29 novembre, a donc été transféré à La Haye, aux Pays-Bas.
La CPI a été d’une rapidité inégalée pour traiter le cas de l’ex-président ivoirien, débarqué du pouvoir le 11 avril dernier et emprisonné depuis dans le nord de la Côte d’Ivoire. A l’évidence, cette décision est hautement politique et le résultat de négociations entre le procureur Ocampo et les autorités ivoiriennes. En témoigne la rencontre secrète, révélée par plusieurs organes de presse, entre ce dernier et le président Ouattara, à Paris le 26 novembre dernier, et les pressions discrètes de la France dans le même sens.
Depuis le second tour de la présidentielle du 28 novembre 2010, Alassane Ouattara a maintes fois répété qu’il collaborerait pleinement avec la Cour pénale internationale. Dès la chute du président Gbagbo, le nouveau chef de l’Etat ivoirien a annoncé qu’il livrerait son prédécesseur à la Cour de La Haye. Sur ce point, il a tenu parole. Le procureur Ocampo s’est rendu à Abidjan à la mi-octobre, précédé d’une équipe d’enquêteurs. Puis en quelques semaines, il a pu boucler son mandat d’arrêt.
Enquête express à Abidjan
« Nous avons beaucoup travaillé à Abidjan, c’est pourquoi nous avons été aussi rapides, a-t-il expliqué à l’Agence France Presse. Nous avons bien organisé les choses, nous avons identifié des témoins et envoyé une équipe à Abidjan: en une semaine, nous avons mené tous les interrogatoires nécessaires pour compléter les investigations», a-t-il expliqué.
Le magistrat argentin en a profité pour saluer «la bonne coopération» avec le procureur général ivoirien, précisant que ses enquêteurs ont «interrogé plus de 160 victimes et nous ont donné une énorme quantité d’éléments de preuve».
Il a toutefois rappelé que des crimes ont été commis dans les deux camps et que d’autres personnalités suivront le même chemin que Laurent Gbagbo.
«L’enquête suit son cours. Nous continuerons de recueillir des éléments de preuve en toute impartialité et en toute indépendance, et nous saisirons la Cour d’autres affaires, quelle que soit l’affiliation politique des personnes concernées», a précisé le magistrat argentin.
A l’évidence, l’exercice s’avérera plus difficile. Laurent Gbagbo a été livré sur un plateau à la Cour pénale internationale par Alassane Ouattara. Et même si ce dernier a promis que les crimes passibles de la CPI commis par ses propres troupes seraient punis, il reste à voir qui le président ivoirien acceptera de lâcher dans son entourage. Le chef de l’Etat sait en effet qu’il doit son arrivée au pouvoir, outre à la France et aux Nations unies, à son Premier ministre Guillaume Soro et aux chefs de guerre de l’ex-rébellion des Forces nouvelles, aujourd’hui incorporés dans l’armée ivoirienne ou la sécurité présidentielle.
En outre, si la CPI tient aujourd’hui Laurent Gbagbo pour responsable de crimes commis par l’armée ou des miliciens lorsqu’il était encore aux affaires, que peut-il en être d’Alassane Ouattara? Les FRCI, Forces républicaines de Côte d’Ivoire pro-Ouattara, ont été créées par décret présidentiel le 17 mars 2011. Quelques jours plus tard -selon le CICR, Amnesty International et Human Rights Watch- des membres de ces mêmes FRCI se sont livrés à des massacres de grande ampleur dans la ville de Duekoué, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire.
Ouattara, Soro et les autres…
En outre, des rapports des Nations Unies et d’organisations de défense des droits de l’homme ont largement détaillé les exactions et les meurtres commis par des membres des Forces nouvelles (qui composent les FRCI) de l’actuel Premier ministre Guillaume Soro. Sur le papier, Alassane Ouattara, comme Guillaume Soro pourraient donc, eux aussi, être passibles de la CPI. A l’évidence, sauf bouleversement extraordinaire, leur comparution est très peu probable. D’autant que même les plus petits poissons comme le chef de guerre pro-Ouattara Kouakou Fofié, commis à la surveillance de Laurent Gbagbo à Korhogo, et soumis à des sanctions de l’ONU pour des exactions et des viols, n’a pas pour l’instant été inquiété.
Avec ce transfèrement du président Gbagbo, le procureur Ocampo, dont le mandat s’achève à la fin de l’année, peut en tout cas être assuré de quitter son poste avec un tableau de chasse fourni, alors qu’il a jusqu’ici échoué à mettre la main sur le président soudanais Omar el Béchir, poursuivi, lui, pour crimes contre l’humanité dans le Darfour.
Soupçonné par les défenseurs des droits de l’homme d’actes de génocide et de massacres à grande échelle, Omar el Béchir est, il faut dire, protégé par l’Union africaine, hostile, dit-elle, à l’idée de faire juger un chef d’Etat africain en Europe. Manifestement, cette règle ne vaut pas pour Laurent Gbagbo, qui est pourtant loin d’être un «Hitler africain».
Dans l’entourage de l’ex-chef de l’Etat ivoirien, en tous cas, la colère gronde.
«C’est une forfaiture juridique que dénoncent dès à présent les avocats du président Gbagbo qui préparent la riposte appropriée, s’insurge Bernard Houdin, un de ses conseillers dans un communiqué. Messieurs Ouattara et Soro sont(…), plus que quiconque, redevables de la CPI.»
A Abidjan en revanche, le porte-parole du gouvernement ivorien, Bruno Koné, estime que «ce transfèrement est salutaire». Il ajoute que cela aidera à «tourner une page triste de l’histoire de la Côte d’Ivoire». Il jure par ailleurs que si des personnes de l’entourage du pouvoir actuel sont concernées par des procédures de la CPI, une même procédure du même type que pour Laurent Gbagbo sera mise en œuvre.
Aya Touré
Source : SLATE AFRIQUE
UN GBAGBO AMAIGRI, DIMINUE MAIS OFFENSIF CONTRE LA FRANCE ET OUATTARA
La première audience du président ivoirien renversé Laurent Gbagbo s’est achevée vers 14 heures 30 locales (13 heures 30 GMT) devant la troisième Chambre préliminaire de la Cour pénale internationale de La Haye. Vêtu d’un costume noir, d’une chemise blanche et d’une cravate bleu nuit, rasé de près, Laurent Gbagbo est apparu publiquement, pour la première fois depuis le 11 avril 2011, amaigri, visiblement fatigué, diminué au point de vue de sa santé comme il a eu à le dire lui-même, mais pugnace et offensif. En dépit du fait que l’audience ne consistait qu’en une présentation des charges et en une vérification de son identité.
Interrogé par la juge Silvia Fernandez de Gurmendi sur ses conditions de transfert et de détention, il a rappelé les conditions de son arrestation le 11 avril 2011, insistant sur le fait que « ce sont les Français qui ont fait le travail », le remettant aux forces d’Alassane Ouattara, « qui n’étaient pas encore des forces régulières ». Laurent Gbagbo a rappelé l’assassinat de Désiré Tagro, les tortures auxquelles ont été soumises son fils Michel et son médecin particulier Christophe Blé « qui se trouve toujours à Korhogo ».
Le président Gbagbo a aussi révélé aux juges les conditions de sa détention à Korhogo. « Je ne voyais pas le soleil. Je ne savais ce qui se passait dans le ciel que quand il pleuvait sur le toit. (…) L’enfermement sans pouvoir marcher, sans pouvoir voir le ciel, sans pouvoir sortir… ont fait que j’ai des nouvelles pathologies en plus de celles que j’avais déjà », a-t-il dit. Il a également expliqué qu’il a été transféré à La Haye suite à une audience « volée » avec le juge ivoirien d’application des peines, camouflée sous d’autres motifs, sans que ses avocats ni lui n’aient été préparés à la remise d’un mandat d’arrêt.
Le président Gbagbo s’est dit prêt à « aller jusqu’au bout » de son procès, et dit attendre les « preuves » de ceux qui l’accusent, qu’il confrontera avec sa vérité à lui. La prochaine étape de ce procès, l’audience de confirmation des charges, aura lieu le 18 juin 2012, donc après le départ du procureur Louis Moreno-Ocampo. « Il s’agit d’une audience publique au cours de laquelle la Chambre préliminaire de la CPI décide de confirmer ou non, partiellement ou dans leur totalité, les charges retenues par le Procureur à l’encontre du suspect et de renvoyer l’affaire, le cas échéant, en jugement devant la Chambre de première instance. »
Source: NOUVEAU COURRIER.INFO
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GBAGBO CHARGE LA FRANCE DEVANT LA COUR PENALE INTERNATIONALE
L’audience de comparution initiale de Laurent Gbagbo, ancien président ivoirien soupçonné de crimes contre l’humanité, s’est ouverte ce lundi après-midi devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.
Laurent Gbagbo, écroué à La Haye, est soupçonné d’être « coauteur indirect » de crimes contre l’humanité lors des violences post-électorales de 2010-2011 commis par ses forces entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011. Son refus de céder le pouvoir à son rival et actuel président Alassane Ouattara avait plongé le pays dans une crise meurtrière qui avait fait 3 000 morts.
« La présence du président Laurent Gbagbo dans le box des accusés est manifestement une erreur judiciaire, une tromperie », s’est élevé son conseiller Toussaint Alain, lors d’une conférence de presse tenue avant l’ouverture du procès. « Nous dénonçons le parti pris d’une procédure insensée, prétendument judiciaire, qui a conduit au transfèrement illégal et à l’incarcération tout aussi illégale du président Gbagbo, victime expiatoire d’une justice politique », a-t-il déclaré.
« J’ai été arrêté sous les bombes françaises »
« J’ai été arrêté le 11 avril 2011 sous les bombes françaises », a déclaré Laurent Gbagbo en début d’audience. « C’est l’armée française qui a fait le travail. » Interrogé par la présidente Silvia Fernandez de Gurmendi sur ses conditions de détention, l’ancien président ivoirien a assuré que celles-ci étaient « correctes ». Mais a ajouté : « Ce sont les conditions de mon arrestation qui le sont moins. Une cinquantaine de chars français encerclaient la résidence – présidentielle, ndlr – pendant que les hélicoptères bombardaient. »
L’audience de confirmation des charges débutera quant à elle le 18 juin, ont annoncé les juges de la CPI.
Source: OUEST-FRANCE.COM
LA VERITE SUR LES MEDIAS OCCIDENTAUX
Si je vous disais que le journal Le Messager ou Dikalo (journaux camerounais) faisaient un meilleur travail d’information que le Figaro ou le Washington Post, vous ne me croiriez pas j’en suis sûr. Apres tout, ces 2 organes de presse ne sont-ils nommes parmi les meilleurs du monde ?
Ne sont-ils pas imprimés dans des sociétés démocratiques et sophistiquées ou la justice est amplement pratiquée, la constitution strictement respectée et la presse libre? N’ont-ils pas plus de moyens, plus d’équipement que leurs pairs africains? Leurs journalistes n’ont-ils pas reçu une très bonne formation et ne sont-ils pas possesseurs d’une plus grande indépendance d’esprit ? C’est ce que je croyais moi aussi jusqu’à ce que je comprenne un certain nombre de choses.
Cet article n’est pas une comparaison entre les médias occidentaux et africains. Il a simplement pour but de révéler la logique qui gouverne les médias occidentaux et révéler les secrets qui se cachent derrière ces apparences de professionnalisme.
Faux concepts
Imaginez un instant que vous soyez très riche et très influent et qu’en même temps vous fassiez de mauvaises choses comme par exemple tromper votre épouse. Evidemment c’est une chose que vous n’aimeriez pas que vos enfants sachent car cela vous ferait perdre leur respect et même votre place de chef de famille. Alors pour vous assurer que cela n’arrive pas, vous utiliserez votre influence et argent pour contrôler les organes d’information de votre maison et garder l’information secrète.
Et pour justifier vos sorties nocturnes, ces organes d’information de la famille donneraient d’autres raisons telles que des réunions de travail tardives, diner avec d’autres partenaires, tout cela évidemment pour le bien de la famille. C’est un peu la logique des organes de presse de ces jours-ci.
Il y a un certain nombre de faux concepts qui soutiennent la compréhension que certains africains ont des médias occidentaux :
Les médias veulent informer le public de ce qui se passe ? Faux :
Ceux qui dirigent les nations ne veulent pas que les populations sachent ce qui se passe réellement. La réalité des événements est si choquante que l’américain, l’allemand ou le français moyen n’en croirait pas ses oreilles. Faire connaitre la vérité ferait tomber des gouvernements et envoyer en prison un nombre élevé d’acteurs politiques. Vous ne pensez bien pas qu’on dira aux américains que les Etats-Unis vont en guerre en Iraq pour du pétrole et pour prendre pied dans une région ou elle pourrait alors déstabiliser des ennemis comme l’Iran.
On ne dira pas aux français que la France ne s’opposait pas à l’intervention américaine pour des raisons morales mais pour protéger ses propres investissements en Iraq. On ne dira pas aux français que leur pays a quelque chose à voir avec les événements qui ont abouti a la mort de Thomas Sankara et a la destitution de Pascal Lissouba. Ne vous y trompez pas, les peuples occidentaux sont aussi victimes des individus qui contrôlent le monde que les sont les peuples d’autres nations. Leurs médias sont aussi manipulateurs que les médias d’Etat en Afrique. Les occidentaux sont même plus manipulés que les africains le sont car ils vivent encore dans l’illusion que leurs pays sont libres et démocratiques. Malheureusement beaucoup de gens prennent pour vérité ce que la presse dit au lieu de s’en méfier.
La presse occidentale est plus libre ? Faux :
Aucun grand groupe de presse n’est vraiment libre. En occident comme en Afrique, les journaux sont sujets aux contraintes financières et à la pression politique. La presse occidentale fortement dépendante de la publicité est soumise à la dictature des groupes financiers. Certains des propriétaires d’organes de média sont amis d’acteurs politiques et influencent souvent la gestion de l’information que font leurs médias.
Bernard Arnault par exemple, propriétaire de La Tribune est un ami de Nicolas Sarkozy (qui est par ailleurs ami de beaucoup de capitaines d’industrie propriétaires de presse) dont il a été témoin du défunt mariage. Rupert Murdoch propriétaire du Wall Street Journal (dont le groupe a récemment été implique dans un grand scandale en Grande Bretagne) est un supporter politique de l’ancien président américain Georges W. Bush.
Il y a des articles que les journaux africains sortent sur leurs leaders que la presse occidentale ne peut dévoiler. Dan Rather de CBS avait fait une émission qui mettait en doute certains détails de la vie du président Georges W. Bush et il a été licencié. Plus récemment encore, Rick Sanchez un grand journaliste de CNN a été licencié car il a fait allusion au cours d’un de ses shows que la plupart des médias américains sont aux mains des juifs. A cause de ce fait, presqu’aucun grand journal du monde occidental ne dira rien de préjudiciable contre Israël.
La presse occidentale a un esprit indépendant ? Faux :
Les journaux privés travaillent pour les intérêts de leurs propriétaires qui sont souvent des groupes financiers ayant des intérêts dans d’autres secteurs de l’économie. C’est ainsi que la chaine de télévision NBC appartient a General Electric qui est par ailleurs un fabricant de moteurs d’hélicoptères de combat. La presse publique est paradoxalement même un peu plus crédible car dépendante des fonds publics et souvent sous le contrôle indirect des députés ou sénateurs.
Même comme cela, RFI, BBC ou LA VOIX DE L’AMERIQUE organes de propagande publics n’iront malgré les apparences jamais contre les intérêts stratégiques de la France, de l’Angleterre ou des Etats-Unis d’Amérique. Ils sont financés par le budget d’Etat et ne peuvent mordre la main qui les nourrit. Ces réseaux sont installés pour défendre les intérêts de ces nations Des journalistes américains tels que Dan Rather de CBN ont d’ailleurs dit pendant la guerre d’Irak que lorsque leur pays est en guerre, ils n’ont aucune honte à le supporter.
Le Figaro ne donnera pas une information qui puisse être préjudiciable au groupe Dassault (auquel il appartient) qui construit les avions de combat Rafale. « Vincent Bolloré, venu aux médias relativement récemment, a une vision toute personnelle de l’indépendance de ses rédactions, qui lui sont très utiles pour promouvoir ses intérêts en Afrique » selon Rue 89, un web site francophone. Pensez-vous toujours que les journalistes pris en sandwich entre les exigences financières et la pression politique puissent écrire ceux qu’ils aimeraient écrire ?
Même si ces organes de presse donnent souvent des informations partiellement vraies, elles mentent aux gens dans le « comment » et le « pourquoi ». Le principe sous-jacent c’est qu’un peuple informe et éduqué est difficile à diriger. Les gens qui essayent de contrôler de ce monde ne veulent pas plus que les français, les allemands ou les américains soient informés que les gouvernements africains ne veulent que les maliens, les sénégalais, burkinabés ou les togolais soient informés.
Certains journaux sont brimés : Al-Jazzera a été pendant longtemps interdit d’émission aux Etats-Unis parce qu’on lui reprochait de présenter l’Amérique sous un mauvais jour. Voilà ce que ce groupe de presse a répondu en substance : Nous présentons les faits tels qu’ils sont, sous une perspective parfois différente de celle des médias américains : Les médias américains présentent les missiles à leur décollage et nous les présentons à leur atterrissage. Mais ce groupe de presse qui appartient au gouvernement du Qatar, allié des Etats-Unis a perdu sa crédibilité depuis qu’il s’est transformé en un organe de propagande des intérêts de son gouvernement.
Pensez à ceci : la plupart des gens n’assisteront pas en direct aux événements qui se déroulent dans le monde. Nous serons pour la plupart de temps informés à travers la presse. C’est parce qu’ils savent que qui contrôle l’information contrôle les esprits et les opinions des gens que la plupart des pays occidentaux créent des réseaux de radios a travers le monde entier. Et cela leur réussit bien vu le nombre élevé de personnes, y compris de responsables politiques africains qui s’y informent.
Ce n’est pas par hasard que lorsque l’Otan ou un pays occidental en guerre, il commence d’abord par détruire la radio et la télévision de ce pays. On comprend ainsi pourquoi la France tenait tant à détruire la RTI (Radio Télévision Ivoirienne) pendant les derniers évènements de Cote d’Ivoire. Non seulement la RTI permettait de combattre la machine de propagande déclenchée par les medias français, mais elle montrait aussi des documentaires qui révélaient les activités mafieuses de la Françafrique et de la France en Afrique. En passant, ces mêmes documentaires sont montrés dans les médias français qui diffusent en France mais ne l’ont jamais été par France 24 par exemple qui dessert la région africaine. L’une des raisons pour laquelle Sarkozy en veut tant a Laurent Gbagbo c’est d’avoir exposé aux yeux du public ignorant la véritable politique de la France en Afrique. Comme vous le voyez, les dirigeants occidentaux ne veulent pas que vous sachiez la vérité.
Le mensonge est le même partout. La presse n’est libre nulle part et n’a aucune intention pour la plupart d’informer le peuple. Elle fait son travail sans passion comme certains pasteurs font leur ministère sans conviction, juste comme un gagne-pain. La différence entre les medias occidentaux et africains d’Etat est que les premiers sont plus sophistiques dans le mensonge. La preuve c’est que vous leur faites plus confiance que les journaux de vos propres pays.
Organisation des médias en occident
Il y a 3 genres de médias :
1. Les medias privés qui sont les plus contrôlés
Ils sont pour la plupart aux mains de groupes financiers. Comme nous l’avons dit ces groupes financiers ont des activités dans d’autres secteurs de l’économie que les groupes médiatiques qu’ils possèdent sont supposes protéger.
Ils appartiennent à des conglomérats : Par exemple, 6 grands groupes financiers aux Etats-Unis contrôlent plus de 90% des medias. La multiplicité des noms et la diversité géographique cache souvent ce contrôle et cette concentration de la presse dans les mains de quelques puissants individus. Un seul groupe peut contrôler des centaines de stations radio, des dizaines de journaux écrits et de chaînes de télévision. Les 6 groupes qui contrôlent l’essentiel de la presse aux Etats-Unis sont :
* General Electric: qui contrôle NBC, MSNBC, the History Channel, the Biography Channel. Ils contrôlent aussi Universal Pictures une maison de production de films.
* Walt Disney: contrôle ABC, ESPN. ABC a 226 stations affiliées qui atteignent 99% des domiciles américains.
* News Corp.: est propriétaire de Fox Channel, the Wall Street Journal, National Geographic. Possède aussi la maison de production de films 20th Century Fox et 120 chaines de télévision a travers le monde. Cette compagnie appartient a Murdoch qui été récemment au centre d’un scandale médiatique en Angleterre.
* Time Warner: est propriétaire de CNN, HBO, TBS. Il contrôle aussi Warner Bros, New Line Cinema, Castle Rock qui sont toutes des maisons de production de films.
* Viacom: est propriétaire de MTV, Simon and Schuster Publishing house, une maison de publication de livres et près de 130 stations radios
* CBS: contrôle CBS et près de 130 stations radio.
La chaîne la plus regardée de France -et d’Europe-, TF1, appartient à Bouygues, groupe de BTP qui signe quotidiennement des contrats avec la puissance publique. Arnaud Lagardère, important actionnaire du groupe aéronautique EADS, contrôle l’empire qui porte son nom et donc Europe 1, Paris Match, le Journal du Dimanche, 25% du Parisien-Aujourd’hui, 17% du Monde, et la moitié du plus grand circuit de distribution de journaux, les NMPP
General Electric fabrique et fait l’entretien des moteurs d’hélicoptères de combat, des chars Abrams, d’avions de combat F-16. Vous comprenez bien que la guerre comme celle d’Iraq fait son affaire et que NBC fera beaucoup d’efforts pour faire accepter à l’opinion que Saddam Hussein est un dictateur qui devait partir.
Ces groupes industriels contrôlent aussi des maisons d’édition célèbres telles que Simon and Schuster Publishing house, ce qui étend leur contrôle sur la publication des livres. Tout ceci pose un grand problème d’indépendance de l’information.
Vous avez vu récemment avec quel zèle des organes de presse tels que France 24, CNN, Al-Jazzera, BBC ont appuyé par la désinformation et le mensonge la guerre de l’Otan contre la Libye.
Le monde du cinéma n’échappe pas à leur contrôle comme vous l’avez constaté. Il y a peu de films qui sortent de façon innocente. Il y a quelques années, l’ennemi préféré des films était les Soviétiques. Aujourd’hui, ce sont les arabes. Vous pouvez en imaginer la raison.
L’information ne vient pas toujours de source indépendante : Il y a des journaux de province ou de taille moyenne qui ne peuvent pas envoyer des correspondants a certains coins du globe faute de moyens financiers. Alors ils achètent l’information auprès de grandes agences de presse telles que l’agence France Presse (AFP) ou Associated Press (AP) ou l’agence Reuters qui sont de puissants groupes de presse aux mains de l’Etat (AFP) ou d’individus privés. Ainsi les gens vivant en province en France ou dans l’Alabama aux Etats-Unis ou ceux lisant Yahoo sur le net vont avoir la même information sans avoir le moyen de vérifier sa crédibilité par d’autres sources. Même de grands journaux comme Le Monde ou le New York Times ne peuvent avoir des correspondants partout. Ils utilisent aussi très souvent ces agences de presse pour certains articles.
Lorsqu’un organe de presse n’appartient pas directement à une compagnie, il en dépend pour des frais de publicité. Les sources de revenus les plus importantes de ces journaux ne viennent de l’achat des journaux par les lecteurs. Elles proviennent des spots publicitaires pour lesquels les compagnies donnent de l’argent aux medias. L’un de moyens les plus efficaces de faire pression sur un organe médiatique est de menacer d’annuler les contrats publicitaires avec lui. Une annulation pareille signifie une baisse de revenus, le licenciement des journalistes et du personnel d’appui, la perte de maison, de voiture, de l’assurance maladie (dans des pays comme les Etats-Unis) et de tous les autres avantages de l’emploi pour les journalistes licenciés. En bref la fin de presque tout. Et cela personne ne le veut.
Qu’est ce qui se passerait si un journaliste prenait la liberté de publier un article qui raconte la vérité ? Pour commencer son éditeur ne laissera pas passer cet article. S’ils le faisaient ils seraient 2 à perdre leurs emplois. Les journalistes connaissent bien ces règles et jouent simplement le jeu pour survivre.
La presse privée qui représente environ 70% du total des medias dans les pays occidentaux est en fin de compte contrôlée par les riches. C’est ce qui explique qu’une minorité soit capable de diriger sans problèmes la masse.
Certains de ces medias appartiennent en totalité ou sont contrôles par des services de renseignements à travers des contributions. Ces services de renseignements les utilisent pour des opérations ponctuelles de manipulation de l’opinion et d’intoxication d’une cible précise.
2. Les medias publics sont curieusement plus crédibles que la presse privée
Ils sont plus importants en France qu’aux Etats-Unis. Dans les 2 pays, ils sont sous le contrôle direct des autorités politiques. Leurs chefs sont très souvent nommes en fonction de leur connaissance du jeu de l’information et du rôle que les dirigeants attendent de la presse. On n’y nomme pas des gens réputés pour leur indépendance d’esprit.
Curieusement c’est dans ces médias dans les pays comme les Etats-Unis que l’on retrouve parfois des informations de bonne qualité. Ils ne subissent pas la dictature stricte des financements prives. N’ayant pas autant d’argent que leurs confrères du domaine privé, ils n’offrent pas autant d’amusement (distractions) dont les gens raffolent et sont de toute façon pas très regardes aux Etats-Unis.
3. Les médias indépendants sont les plus fiables.
C’est a cause du constant accablant du contrôle de la presse par des groupes industriels prives que certains medias indépendants ont émergé. Ils ont investi le domaine de la télévision, de la radio, de la presse écrite et surtout de l’Internet. Ces medias qu’on appelle encore la presse citoyenne sont entretenus par d’anciens journalistes qui se sont lasses de jouer le jeu de la désinformation. Je suspecte même que certaines de leurs informations et articles viennent de journalistes de la presse privée qui ne peuvent simplement pas faire publier leurs articles dans leurs journaux.
Les médias indépendants échappent à la dictature de groupes financiers et à la pression politique. Ils n’utilisent pas de spots publicitaires et dépendent parfois de leurs audiences pour subvenir à leurs besoins financiers. Ils sont ainsi libres dans leur gestion de l’information. Lorsqu’ils sont télévisuels ou radiophoniques, ils dépendent des contributions volontaires des auditeurs. Parfois ces auditeurs doivent s’abonner pour accéder à l’information. Sur le net ils sont presque toujours gratuits.
Leurs invités sont aussi des gens bien informés, souvent d’anciens hauts responsables de l’Etat révoltés par le mensonge qui disent les choses sans les maquiller. Ils donnent en général la version cachée des événements, le pour, le comment et le pourquoi. C’est dans ces médias qu’on retrouve souvent la vérité crue, celle qu’on cache aux enfants, je veux dire au public.
Toute une industrie de l’information s’est créée dans l’Internet. Il y a la télévision, la presse écrite et même des radios. L’organisation y est plus facile. Vous n’avez pas besoin de vendre une idée à aucun groupe de presse ou de demander des autorisations. Vous créez simplement un web site et commencez à diffuser des informations. Il y a des centaines de groupes de ce genre sur tous les sujets imaginables : finances, religion, politique et dans toutes les langues etc….
Stratégies de mensonge
Il y a un certain nombre de techniques que les médias occidentaux font pour maintenir une certaine crédibilité et continuer la supercherie:
1. Ils se comportent d’abord comme s’ils disaient la vérité, c’est-à-dire qu’ils vous mentent froidement en vous regardant dans les yeux. Ils invitent des « experts » et d’autres professionnels qui viennent renforcer votre impression. Pensez-vous vraiment qu’un ancien ministre, président ou député vous dira les choses qu’on ne veut pas que vous sachiez ? Ils font partie de ce système de tromperie. On les fait venir parce qu’on sait qu’ils ont une crédibilité a vos yeux. Ces gens-la n’ont aucune intention de vous dire la vérité. C’est d’ailleurs pourquoi un de mes amis me disait que ce n’était pas la peine de lire leurs biographies car elles ne contiennent aucune information importante.
2. Ils évitent les gros mensonges. Ils font attention a ne pas dire les choses facilement vérifiables ou a omettre des choses que d’autres journaux pourraient publier. J’ai souvent lu sur le net des articles sur des sujets importants, bien de jours avant que les grands journaux de la presse écrite en parlent. Et lorsqu’ils en parlent l’information est souvent diluée.
3. Ils font un mélange de la vérité et du mensonge. La part de vérité a pour but de donner de la crédibilité au mensonge qu’ils professent. Le mensonge est la véritable substance de leur travail. Utilisons une métaphore pour bien illustrer cet aspect. Supposons que vous ayiez été attrapé en infidélité par le mari de votre concubine et qu’un bagarre s’en soit suivie. Si les medias vous sont favorables, ils diront qu’il y a eu bagarre dans la nuit (ce qui est vrai). La bagarre a eu lieu entre votre voisin et vous (qui reste vrai). Puis on dira que c’est lui qui vous a agresse (ce qui serait vrai aussi). Mais on ne parlera pas d’adultère et on prétendra dira qu’il a agresse a cause d’une dispute de terrain (ce qui pourrait être vrai mais cette raison est utilisée pour cacher le véritable délit).
Pour crédibiliser cette thèse on ajoutera que vous êtes un monsieur respectable dans la communauté, un père de famille, diacre à l’église locale (ce qui pourrait être vrai). On ajoutera que vous êtes un bienfaiteur qui contribue aux œuvres sociales (ce qui est vrai). De votre voisin on dira qu’il est alcoolique avec un passé de violent et des retards dans le paiement de son loyer. Personne ne lui donnera la parole sauf pour lui demander si c’est vrai qu’il a un passe de violent, qu’il a déjà été arrêté pour consommation d’alcool etc…. Ceux qui ne vous connaissent pas de façon intime croiront à cette version des faits parce qu’ils partent de l’assomption que LES MEDIAS DISENT LA VERITE. Ce genre de scénario se produit tout le temps dans les médias.
4. Ils détruisent l’image d’un individu gênant : Lorsqu’on veut éliminer un leader populaire par exemple on utilise d’abord les médias pour le « tuer » dans le cœur des gens. Les médias vont le peindre utilisant des apparences et en faisant une analyse tronquée des événements. Les médias jouent avec les émotions des gens dont ils savent qu’elles contrôlent leur comportement et leurs décisions. On peut dire par exemple qu’il a une maîtresse, qu’il a des fonds et des maisons à l’étranger ou qu’il brutalise ses enfants. Dès que ce leader a perdu l’estime de ses admirateurs alors on l’élimine physiquement sans aucun problème, en utilisant l’un des siens pour mieux protéger les commanditaires. On commence presque toujours par les médias lorsqu’on veut initier une action contre un individu.
5. Ils peuvent créer une fausse image positive : De la même façon que les médias sont capables de peindre en vilain un homme intègre, ils sont aussi capables de fabriquer une image positive d’un homme aux actions sinistres. Il se dit que c’est son contrôle sur la presse italienne qui permet a Silvio Berlusconi un homme soupçonné de contacts avec la mafia, de transactions financières douteuses et de relations sexuelles avec des mineures de rester premier ministre d’Italie.
6. On distrait les gens de choses sérieuses : L’homme aime le jeu et la fantaisie. Pour l’occuper, on lui donne toutes ces émissions qui tournent autour du sexe, des relations amoureuses, le sport, la musique, les scandales de célébrités etc… Ces émissions ont leur place car on ne peut pas toujours regarder des émissions de politique. Leur nombre est cependant si élevé qu’on peut voir clairement une volonté de distraire les gens. Il y a par exemple des protestations en ce moment aux Etats-Unis contre Wall Street pour son rôle dans la crise financières mondiale mais des medias comme CNN passent beaucoup plus de leur temps a montrer les témoignages des copines du médecin impliqué dans la mort de Michael Jackson
7. Ils présentent des informations négatives sur l’Afrique : Ce n’est pas par hasard que l’on ne voit que des images négatives de l’Afrique dans les médias occidentaux. Les occidentaux le font en partie pour entretenir un complexe de supériorité sur le noir. L’autre raison c’est de présenter L’Afrique comme un continent permanemment en proie à la famine, a la guerre, aux calamites naturelles.
Cette image permet aux puissances occidentales de cacher leurs interventions et leur présence sous la charte d’actes humanitaires. Et comment répond l’Afrique à cette offensive ? Elle passe le temps à faire rêver son peuple sur l’occident, a montrer les jeux de télévisions et émissions importes. Elle fait auprès de son propre peuple la propagande de l’occident. Il n ya pas un seul africain qui n’ait été surpris de découvrir une réalité différente lorsqu’ils sont arrives en France, en Allemagne ou au Canada. Comment un peuple peut-il se libérer s’il continue de tirer son information de l’oppresseur ?
8. Ils peuvent être utilisés pour faire pressions sur un leader politique : Lorsqu’un chef d’Etat africain défend les intérêts de la France par exemple, les journaux français pour la majorité ne diront pas de mauvaises choses sur lui. Un journal un peu rebelle appartenant a la mouvance de l’opposition pourrait écrire quelque chose d’embêtant mais ce sont des articles qui ne font pas souvent beaucoup de mal. En général, les medias valident ses élections frauduleuses, se taisent sur ses prisonniers politiques et lui accordent des interviews amicales Mais lorsqu’il essaye d’affirmer son indépendance, on commence à voir subitement apparaître dans ces journaux des histoires sur des comptes bancaires, des maisons et des affaires qu’il aurait a l’étranger. Tout aussi brusquement
9. Ils posent des questions difficiles aux « ennemis » : Faites simplement attention au genre de questions qu’on pose à Fidel Castro ou a Ahmadinejad. Certains journalistes sont souvent à la limite, impolis. Lorsqu’ils invitent ces leaders c’est essentiellement pour leur poser des questions sur des allégations de corruption, despotisme, d’abus de droits de l’homme, accusations de terrorisme etc…. Il n’y a rien de mal à poser ce genre de questions mais lorsque l’essentiel de la conversation met l’invité sur la défensive, ça devient suspect. A ces adversaires on ne pose pas de questions sur le développement ou les actions sociales qu’ils mènent. Considérez un peu le genre de questions qu’Euronews a posé à Gbagbo.
- L’Union européenne conteste votre légitimité. Votre adversaire Alassane Ouattara forme un gouvernement, nomme des ambassadeurs qui sont reconnus. Vos opposants disent que vous n’êtes pas un démocrate, que vous êtes un dictateur. Laurent Gbagbo seriez-vous prêt à sacrifier des Ivoiriens pour légitimer votre vision de la démocratie ?
- Vous ne quitterez pas le pouvoir ?
- Si dans les rues des violences sont commises, si des exactions sont commises de part et d’autre, quitterez-vous le pouvoir ? Si vous aviez fait attention, vous auriez remarque d’ailleurs l’agressivité des journalistes français vis-à-vis du camp Gbagbo. C’est d’ailleurs la même attitude vis à vis de Laurent Gbagbo qu’on a retrouve dans la quasi-totalité de la presse occidentale, solidarité avec la France oblige. Un jour le président Erythréen Issayas Afeworki avait carrément demande à Ris Khan de Al Jazzera si c’était la CIA ou le département d’Etat américain qui lui avait donné la liste de ses questions. Je sais, Al Jazzera n’est typiquement pas un média occidental mais il appartient a un gouvernement allié aux occidentaux.
Comment obtenir la bonne information
1. Etablissez une base de données. J’entends par base de données un ensemble de valeurs ou d’intérêts qui identifient un individu ou une entité. Vous avez une base de données consciente ou non de tous les gens qui sont autour de vous. Vous connaissez qui paye ses dettes, qui ment souvent, celui qui aime la calomnie, etc….. Vous savez où sont les intérêts de la France, quels sont les rapports des Etats-Unis avec le gouvernement Chavez, que les pays du monde occidental sont solidaires, à quels ordres mystiques appartient tel ou tel leader. Une bonne source d’information pour établir cette base de données est les livres et les documentaires.
2. Considérez la source d’information avec attention : si c’est un média d’Etat ou un média privé qui dépend de la publicité faites très attention. Jeune Afrique par exemple qui a fait la promotion de beaucoup de régimes africains a perdu la capacité de rester objectif et n’est plus crédible. Gardez à l’esprit que la plupart des journaux veulent faire de la désinformation. Si un leader est détesté par « la communauté internationale » mais est populaire dans son pays, c’est un leader défend les intérêts contre de grandes entités financières. Faites donc attention a tout ce que vous lirez sur lui. Allez sur Google ou YouTube écouter vous-même ses discours au lieu de prendre pour vérité ce que les autres disent de lui.
3. Comparez l’information que vous avez à votre banque de données. Réfléchissez par rapport à ce qui est logique, ce qui fait un sens. Si la presse américaine dit quelque chose sur Cuba, il faudra le prendre avec des pincettes. Retenez que la presse française protégera les intérêts de la France en Afrique et ailleurs. Voyez où sont les intérêts des parties en jeu. Qui y gagne de l’argent ?
4. Vérifier cette information dans la presse alternative. Aller sur le net et regardez quelle analyse ces web sites font de cette information. Aller sur Google et tapez quelque chose comme : « la vérité sur… » et vous y mettez le titre du sujet qui vous intéresse.
Rendons justice aux médias occidentaux. Il y a des journalistes même dans ces grands groupes privés qui prennent souvent le risque d’écrire des articles de bonne qualité. Ces journaux font aussi de l’excellent travail en termes de qualité d’expression, de présentation et d’élocution. De la même façon, il y a des journaux privés africains qui se sont laissés corrompre par la recherche du gain facile, se sont ainsi prostitués et sont devenus de véritables feuilles de choux.
In Cameroonvoice.com
Source : ABIDJAN DIRECT.NET
MME ODILE BIYIDI REAGIT AU TRANSFEREMENT DU PRESIDENT GBAGBO A LA HAYE
Odile Tobner Epouse Biyidi Awala, veuve d’Alexandre Biyidi Awala alias Mongo Béti, agrégé de lettres et auteur africain.
Ex-présidente et actuelle vice-présidente de Survie France, ayant succédé à François-Xavier Verschave, mort en juin 2005.
Lynx.info : Dans une de nos interviews, vous dites qu’Alassane Ouattara avait encore besoin de ses seigneurs de guerre. Après le transfèrement de Laurent Gbagbo à la CPI, a-t-il encore besoin d’eux ?
Mme Odile Biyidi : Alassane Ouattara a, plus que jamais, besoin d’eux, pour maîtriser la population de Côte d’Ivoire, choquée par ce transfèrement.
Lynx.info : Vous avez une explication sur l’acharnement de la France et de Ouattara qui a conduit au transfèrement de Laurent Gbagbo à la Haye ?
Gbagbo a commis le crime capital. Arriver au pouvoir sans l’aval de la France, qui n’a eu de cesse de se débarrasser de lui.
Lynx.info : Ce qu’on a refusé à Laurent Gbagbo concernant les droits de l’homme et le respect des journalistes, Ouattara le fait sans être inquiété. Comment vous l’expliquez ?
Il suffit d’être soutenu par la France pour jouir d’une totale impunité. Les exemples abondent : Déby, Sassou Nguesso, Biya peuvent assassiner leurs conciyoyens sans que rien ne se passe.
Lynx.info : Pour vous le transfèrement de Laurent Gbagbo à la CPI va réconcilier les Ivoiriens comme le dit Ouattara et ses proches ?
C’est évidemment le contraire qui va se passer. Une partie de la population va se sentir humiliée. Et même je pense que des Ivoiriens pas spécialement pro-Gbagbo vont être scandalisés de cette procédure. La situation en Côte d’Ivoire est très mauvaise. Ouattara pense qu’en éloignant Gbagbo il peut éviter des mouvements populaires demandant sa libération.
Lynx.info : Comment expliquez-vous qu’aucun proche de Ouattara ne soit inquiété par le TPI ?
L’impunité est toujours acquise aux protégés de la France et des puissances occidentales. C’est un véritable encouragement au crime.
Lynx.info : Le cas Guillaume Soro ne fait-il pas du TPI un tribunal partial ?
La partialité du TPI, à travers son procureur Ocampo, n’est plus, hélas, à démontrer. Les Massacres de SORO, depuis « le 19 septembre 2002″ (les 60 Gendarmes et pour certains avec toutes leurs familles à Bouaké en Octobre 2002, Guitrozon, Petit Duékoué, etc, etc) à aujourd’hui, passant par « l’assassinat » de son complice IB, patron « du commando invisible », en Mars 2011 sont établis, sont dans les rues, sur films. OCAMPO semble les « éviter »…On Verra bien!!
Lynx.info : Pour l’avocat français, Jacques Verges, tous les inculpés à la CPI sont noirs. Finalement, il est plus facile aux Occidentaux de s’imposer en Afrique ?
Les Occidentaux dominent les organisations internationales (ONU, TPI). Celles-ci ne s’attaquent donc pas à leurs crimes. Les autres grandes puissances, Chine, Russie, tiennent en respect ces organisations, qui n’osent pas s’attaquer à elles. Il ne reste que les pays africains assujettis pour subir cette loi.
Lynx.info : Peut-on assister, avec le transfèrement de Laurent Gbagbo au TPI, à un recul de la démocratie en Côte d’Ivoire ?
La démocratie n’a pas encore commencé en Côte d’Ivoire. Elle ne peut pas reculer. Ce qui a régné ce sont les différents despotismes (?? GBAGBO « un despote »??? Aucun Ivoirien NE PEUT ACCEPTER NI CROIRE A CELA, Mme Biyidi, aucun!! Là vient le grand problème de dits « Intellectuels » Africains!!), le dernier, celui d’Alassane Ouattara, étant le pire et le plus sanglant.
Lynx.info : Finalement, la gauche comme la droite française sont unanimes au transfèrement de Laurent Gbagbo. Etait-il le pire que l’Afrique ait comme dictateur ?
Il y a gauche et gauche. Le PCF vient de publier un communiqué très sévère sur ce transfèrement. Le PS n’a jamais eu, en politique africaine, de position différente de celle de la droite, satisfaisant aux même intérêts, avec le même mépris pour les populations africaines. On verra ce que l’avenir leur réserve, « ces socialistes », quant les Africains se réveilleront!!
Lynx.info : Pourquoi les socialistes en France en voulaient tant à Laurent Gbagbo ?
Certains socialistes, comme Hollande, après Mitterrand, ont toujours soutenu l’impérialisme français avant toute chose. C’est sous Mitterrand qu’un des plus grand leader d’Afrique francophone, Thomas Sankara, a été assassiné. Le « Rwanda » (1.000.000 de morts..!!), c’était l’époque Mitterand (avec les Juppé et Sarkozy, « déjà »).
Lynx.info : Quelles leçons peuvent tirer les ivoiriens et africains avec la guerre en Côte d’Ivoire pour une question électorale et le transfèrement d’un président élu à la CPI ?
Les Africains ne peuvent que constater l’instrumentalisation des organisations internationales censées faire régner la paix et la justice au service de tout ce qui les opprime et pour contrer toute ambition d’indépendance.
Lynx.info : Je vous remercie.
Interview réalisée par Camus Ali de Lynx.info, le 30 novembre 2011.
Source:TOGO FORUM.COM
mardi, 06 décembre 2011
LEGISLATIVES DU 11 DECEMBRE: DON MELLO MET A NU LA MASCARADE DE OUATTARA
Le 11 décembre 2011, le pouvoir Ouattara organisera les élections législatives en Côte d’Ivoire pour élire un nouveau parlement dans l’optique de mettre en place le deuxième pilier de la république: l’Assemblée nationale. Le 29 novembre 2011, soit deux (2) semaines avant ses élections, le Président Laurent Gbagbo est déporté à la Cour pénale internationale (Cpi) et selon l’acte d’accusation :
«Laurent Gbagbo aurait engagé sa responsabilité pénale individuelle, en tant que co-auteur indirect, pour quatre chefs de crimes contre l’humanité à raison de meurtres, de viols et d’autres violences sexuelles, d’actes de persécution et d’autres actes inhumains, qui auraient été perpétrés dans le contexte des violences post-électorales survenues sur le territoire de la Côte d’Ivoire entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011». Le même acte indique :
«Les forces pro-Gbagbo ont attaqué la population civile à Abidjan et dans l’Ouest du pays, à partir du 28 novembre 2010, prenant pour cible des civils qu’elles pensaient être des partisans du candidat de l’opposition, Alassane Ouattara».
Pour rappel, le président Laurent Gbagbo, lors de l’élection présidentielle de 2010, a eu le soutien sans faille de la région d’Abidjan et de l’Ouest. Dans le district d’Abidjan, Laurent Gbagbo a obtenu au premier tour 46.88% contre 31.37% pour M. Ouattara. En termes simples, sur trois (3) civils dans la rue, deux (2) sont probablement des partisans du Président Laurent Gbagbo et un (1) est probablement un partisan de M. Ouattara. De même, dans l’Ouest du pays c’est-à-dire, dans les 18 montagnes et le moyen Cavally, le Président Laurent Gbagbo a eu respectivement 40.15% et 53.26% contre respectivement 15% et 17.35% pour M. Ouattara c’est-à-dire, pour quatre (4) civils dans la rue, trois (3) sont probablement des partisans du Président Laurent Gbagbo et un (1) est probablement partisan de M. Ouattara. Au vu de ces chiffres, comment peut-on admettre que le Président Gbagbo puisse concevoir un «plan» pour commettre des «meurtres», des «viols», des actes de «persécutions» et des «actes inhumains» sur ses propres électeurs ?
Le fait que Laurent Gbagbo ait été embarqué à Korhogo sans M. Fofié Kouakou Martin, qui était présent sur le lieu d’embarquement et est sanctionné par le conseil de sécurité de l’Onu depuis 2006 pour la mise à mort de 99 personnes, sans M. Ouattara, dont les hommes ont commis le génocide Wê par son ordonnance du 17 mars 2010 faisant de lui, le chef hiérarchique des rebelles qui ont exterminé 800 personnes de même ethnie et sans M. Soro, chef de la rébellion dont les faits et méfaits peuplent tous les rapports de l’Onu depuis 2002, montre le niveau de sérieux qu’il faut accorder à la Cpi et aux raisons avancées pour justifier la déportation du Président Laurent Gbagbo. Peut-être qu’un article caché du statut de Rome instituant la Cpi connu par les initiés de cette cour stipule:
«Tout auteur, co-auteur de crimes contre l’humanité, crimes de guerre, viols et actes inhumains, parrainé par l’occident jouit d’une immunité internationale». Seul l’enjeu des élections législatives peut justifier cette précipitation.
En effet, le caractère illégal et non démocratique de la conquête du pouvoir exécutif par M. Ouattara constitue la grande faiblesse du régime actuel. Suite à la victoire du président Gbagbo proclamée par le Conseil Constitutionnel de la Côte d’Ivoire à l’issue du deuxième tour de l’élection présidentielle, M. Ouattara refuse de reconnaître cette victoire. La France, au mépris de la Constitution ivoirienne et croyant encore la Côte d’Ivoire sous le code de l’indigénat de l’époque coloniale qui donnaît droit au Président français de choisir les gouverneurs de ses colonies, a organisé un coup d’Etat pour installer à la tête du pays son candidat vaincu par le vote des Ivoiriens.
Ces élections législatives visent donc à transformer la défaite du candidat Ouattara à l’élection présidentielle en une victoire dans les urnes via le Parlement pour donner un visage démocratique à ce pouvoir ethnique et génocidaire mis en place depuis le 11 avril 2011 qui extermine peu à peu les Ivoiriens par des exécutions sommaires (26 exécutions en un mois selon l’Onu).
Le découpage électoral qui en est l’un des instruments, est l’objet de notre analyse.
Contrairement au consensus recherché autour des questions électorales depuis le coup d’Etat de 1999, le nouveau découpage électoral a été fait par M. Ouattara d’une manière unilatérale. L’objectif stratégique recherché, en violant sans inquiétude le consensus pour un régime qui prétend réconcilier les Ivoiriens, est de réaliser une écrasante majorité parlementaire par la fabrication d’un surnombre d’élus dans les zones favorables à M. Ouattara puis en écartant l’opposition remplacée par des indépendants sans électeurs (car la plupart des électeurs sont des déplacés internes ou des réfugiés externes et les autres restés sur place ne participeront pas au vote compte tenu des conditions de sécurité et de détention de leurs leaders) et enfin, en affaiblissant le Pdci, dans son bastion du centre du pays.
Fabriquer un surnombre d’élus dans les zones favorables au Rdr
La carte électorale des élections du premier tour donnant les zones d’influence des différents poids lourds à l’élection présidentielle de 2010 indique clairement que le candidat du Rdr venait en tête du classement dans cinq (5) régions dont quatre (4) du nord et un (1) du centre: la région des savanes, le Worodougou, le Bafing, le Denguélé et la vallée du Bandama. Les cinq (5) régions, zones d’influence du candidat Ouattara sont passées à onze (11) régions dont dix (10) du nord dans le nouveau découpage régional correspondant aux zones de règne des différents chefs de guerre de la rébellion. Sur treize (13) nouvelles régions créées, six (6) se trouvent donc au nord.
Les cinq (5) régions favorables à M. Ouattara sont passées de 53 sièges dans l’ancien découpage à 74 sièges dans les onze (11) régions favorables à M. Ouattara selon le nouveau découpage soit une augmentation de vingt et un (21) sièges. M. Ouattara commence les élections avec une avance nette de 74 sièges, soit 30% des sièges pour 17% de la population électorale.
Dans le Bafing, l’une des régions d’influence de M. Ouattara, pour une population électorale de 38 766, il est prévu 5 sièges de députés, soit 1 député pour 7 000 électeurs, contre 1 député pour 26 000 électeurs dans la région du fromager et 1 député pour 55 000 électeurs à Abidjan, pour une moyenne nationale de 1 député pour 22 453 électeurs. En terme simple, 1 électeur du Bafing vaut presque 4 électeurs de la région du Fromager et presque 8 électeurs à Abidjan. Le principe démocratique (1 homme une voix) devient : 4 hommes une voix dans l’ouest et 8 hommes une voix dans le Sud. Le département de Korhogo (10 sièges) a presque 2 fois plus de sièges que les départements suivants de même importance ou souvent plus grands: Yopougon (6 sièges), San-Pedro (5 sièges), Gagnoa (5 sièges), Daloa (6 sièges), Man (4 sièges).
Le département d’Odienné (5 sièges) a plus de sièges que des départements plus importants comme Abengourou (3 sièges), Adzopé (3 sièges), Sassandra (2 sièges), Yamoussoukro (3 sièges).
Les cinq (5) régions favorables à M. Ouattara selon l’ancien découpage totalisent une population électorale de 976 409 électeurs soit 17% du collège électoral national. Avec le nouveau découpage électoral, ces régions auront 74 sièges de députés, soit 30% des sièges du Parlement. Abidjan qui totalise 30% de l’électorat a 12% des sièges. En terme simple, pour deux fois plus de population électorale à Abidjan par rapport aux régions favorables à M. Ouattara, il y a deux fois moins d’élus. Le Rdr commence, ainsi, la course avec une avance nette de 74 députés. La combinaison des critères de superficie et de population ne justifie pas cette inflation des élus dans les zones d’influence de M. Ouattara.
Ecarter le président Gbagbo pour écarter l’opposition
Le candidat de La majorité présidentielle (Lmp), Le Président Laurent Gbagbo, était en tête au premier tour des élections dans dix (10) régions qui sont : Agnebi, Lagunes, Marahoué, Sud-Comoé, Moyen-Comoé, Fromager, Zanzan, 18 montagnes, le Haut Sassandra, Sud-Bandama. Ces dix régions représentent 3 766 534 électeurs (4 fois plus d’électeurs que dans les zones pro-Ouattara) soit 66% du collège électoral national correspondant approximativement à 2/3 de la population électorale nationale. Ces régions totalisent 147 sièges soit 57% des sièges. Les 2/3 de la population électorale favorable au Président Gbagbo ont un peu plus de la moitié des sièges. Cela montre que M. Ouattara a intérêt à écarter les candidats Lmp aux législatives s’il veut contrôler le parlement. Au deuxième tour de l’élection présidentielle, si nous prenons uniquement en compte les 14 régions dont les résultats ont fait l’objet de consensus au niveau de la commission électorale indépendante (Cei) sur les 19 régions que comptait la Côte d’Ivoire, le résultat global du deuxième tour de l’élection présidentielle pour les 14 régions est de 53.87% pour Laurent Gbagbo et 46.13% pour M. Ouattara soutenu par M. Bédié. Ces résultats consolidés ont confirmé le soutien inconditionnel des dix (10) régions du premier tour au candidat Gbagbo sur le candidat Ouattara.
Ces chiffres démontrent avec éloquence que si le découpage était équitable et consensuel et si les conditions de sécurité étaient garanties et que la neutralité de la commission électorale indépendante (Cei) était avérée, les chances du pouvoir Ouattara de se donner une légitimité démocratique par le biais du Parlement seraient très minces et sa prétendue victoire à l’élection présidentielle suspecte. Priver les 2/3 de l’électorat de leur citoyenneté par l’emprisonnement, l’exil de ses candidats potentiels et de ses électeurs; fermer la porte à tout consensus sur le découpage électoral, la composition de la Cei, les conditions de sécurité, sont l’unique chance pour le pouvoir de justifier sa victoire à l’élection présidentielle et s’offrir une majorité pour se donner une façade démocratique.
Ecarter l’opposition d’une manière ou d’une autre, permettra donc de fabriquer des vainqueurs et des vaincus à souhait comme ce fut le cas dans la région nord du pays occupée par les rebelles lors de l’élection présidentielle. C’est donc au prix de l’exclusion de l’opposition, que le pouvoir Ouattara pourra remporter les circonscriptions des zones favorables à cette opposition ; l’Onuci, la Licorne et les Frci veillant au grain pour sécuriser les fraudes et déporter les inattendus, ou pire bombarder ceux qui revendiqueraient un quelconque recomptage ; l’Onuci se tenant prête pour certifier la mascarade selon son nouveau chef.
Affaiblir le Pdci dans son bastion
Principale force politique concurrente du Rdr au sein du Rhdp, M. Ouattara a promis le poste de Premier ministre au Pdci-Rda. En politique, les promesses n’engagent que ceux qui y croient selon une personnalité de la droite française; les rapports de force, les intérêts et les convictions profondes décident en dernier ressort. Les exigences sécuritaires ayant justifié le maintien de M. Soro Guillaume au poste de Premier ministre n’ayant pas changé, il est fort probable que la promesse faite au Pdci n’engage que ceux qui y ont cru. Pour avoir les mains libres de décider, M. Ouattara a intérêt à réduire le Pdci à une minorité invisible à l’Assemblée nationale, lui enlevant ainsi toute prétention à un chantage ou une pression politique.
Lors du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat du Pdci, M. Aimé Henri Konan Bédié est arrivé en tête des élections dans trois (3) régions : la région du lac, le Nzi-Comoé, le Bas-Sassandra. Dans le V Baoulé qui est sans conteste la zone d’influence du Président Bédié, sur 378 312 électeurs, il est prévu 19 sièges de député soit 1 député pour 16 000 électeurs contre 1 député pour 7000 électeurs dans le Bafing, bastion de M. Ouattara.
Pour les 3 régions favorables au Président Bédié, le collège électoral est de 806 014 électeurs soit 14% de l’électorat avec seulement 34 sièges soit 13% des sièges. La zone d’influence du Président Bédié possède deux fois moins de sièges que la zone d’influence de M. Ouattara pour à peu près la même population électorale. Pour faire passer cette pilule amère, une concession de taille a été faite au Président Bédié. En effet une région spéciale a été créée sur mesure pour le Président Bédié : la région d’Iffou avec comme capitale Daoukro dont le département bénéficie de 3 sièges devançant ainsi de grands départements comme Bongouanou (2 sièges), Agnibilékro (2 sièges), Sassandra (2 sièges), et un nombre de sièges identiques avec d’autres grands départements comme Adzopé (3 sièges), Aboisso (3 sièges), Bouaflé (3 sièges), Yamoussoukro (3 sièges), Abengourou (3 sièges).
Conclusion
Selon la carte politique de la Côte d’Ivoire telle qu’elle se présente aux yeux de l’observateur au vu des résultats du premier tour de l’élection présidentielle de 2010 et des résultats consensuels du second tour, le poids politique du Président Gbagbo et son assise nationale ne souffrent d’aucun doute : dix (10) régions sur 19 concentrant 66% des électeurs lui sont acquises. Il est véritablement le premier de la classe politique ivoirienne. Vouloir faire des élections démocratiques en écartant un tel leader, ses partisans contraints à l’exil interne et externe, c’est refuser la voie de la démocratie et emprunter la voie de l’usurpation politique pour installer une chambre d’enregistrement de la politique de recolonisation du pays. Le risque de compromettre la réconciliation et éloigner la Côte d’Ivoire de la démocratie et de l’Etat de droit est élevé.
Hier, M. Dramane Ouattara, animé d’une conception très sarkozienne de la démocratie (le pouvoir des bombes par les bombes et pour les bombes) faisait bombarder des Ivoiriens à Abidjan par l’armée française pour installer la «démocratie» pendant que ses hommes exterminaient près de 800 citoyens de l’ethnie wê, brûlaient des villages et tuaient d’autres dans une église à San-Pedro pour s’ériger en Chef de l’Etat.
Aujourd’hui, depuis son accession au pouvoir, il se réjouit de l’occupation illégale par ses combattants des domiciles et des plantations, de la déportation, de l’exil et de l’exécution au quotidien des Ivoiriens qu’il est censé protéger et pour qui il cherchait le pouvoir.
Dans sa conception très exceptionnelle de la démocratie, il est en train de se fabriquer une majorité à l’Assemblée nationale pour priver l’Assemblée nationale de tout débat démocratique et passer à l’offensive sociale contre les étudiants, les travailleurs et les propriétaires coutumiers de terre agricole.
L’organisation de la marginalisation du Pdci et le triomphe sans gloire du Rdr dans le Parlement à venir avant même le déroulement des élections par la manipulation du découpage électoral, finit par convaincre tout observateur attentif du peu d’intérêt de M. Ouattara pour la démocratie et sa peur bleue de toute compétition politique ouverte en Côte d’Ivoire. Ce sont les militants du Pdci et des autres partis du Rhdp qui apprendront que nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.
Dr. Don Mello Ahoua
Ministre et porte-parole du Gouvernement Aké N’Gbo
Source: LE TEMPS
GBAGBO A LA CPI: JERRY RAWLINGS POUR UNE JUSTICE AFRICAINE CONTRE L’INJUSTICE INTERNATIONALE
« J’ai appris avec consternation l’information selon laquelle le président ivoirien renversé Gbagbo a été transféré à la Cour pénale internationale (CPI), le mardi 29 novembre suite à un réquisitoire rapide, en contradiction avec les codes et procédures pertinentes et avec un mépris total pour les exigences de la paix en Côte d’Ivoire.
Ce transfert a suivi une procédure si expéditive qu’elle pouvait être légitimement décrite comme un enlèvement. Mes soupçons se sont accrus lorsque j’ai constaté que le procureur, qui affirme cibler six personnes en Côte d’Ivoire, insiste indûment sur Gbagbo, celui qui est le moins susceptible de s’échapper puisqu’il est déjà en détention. Cet empressement à inculper et à transférer Gbagbo, qui n’a pourtant pas fui lors du bombardement de son palais, comme un criminel de droit commun, défie la logique et la quête de la véritable réconciliation et d’une paix durable en Côte d’Ivoire. Après cinquante ans d’indépendance, l’Afrique devrait avoir l’expertise nécessaire pour rendre la justice qu’elle doit à ses propres citoyens et faire disparaître la justice d’importation.
Quel est ce type de poursuites qui se précipite pour traduire en justice la victime d’une attaque, et qui se montre si indulgente envers l’auteur de cette attaque ?
Personne ne cherche à échapper à la justice. Mais quand la justice baigne dans une mer d’humiliation et d’abus, régie par la haine de personnes qui s’autoproclament justes avec leur logique intenable, il est bon que la conscience humaine s’élève contre eux et pour le bien de tous. Nous ne resterons pas silencieux à ce sujet. Nous ne devons pas rester silencieux à ce sujet dans la mesure où nous sommes partie prenante de ce drame humain. »
Source: LE GRI-GRI INTERNATIONAL
CPI: GBAGBO CREVE L’ECRAN A LA HAYE
Un peu moins de trente minutes, c’est le temps qu’a duré hier, la comparution initiale du président Laurent Gbagbo devant les juges de la cour pénale internationale (CPI), à la Haye. Une sortie fort attendue en Côte d’Ivoire et dans bien d’autres contrées de la planète où l’on s’intéresse à ce procès qualifié déjà, par certains observateurs, de « procès du siècle » ou encore de l’ultime confrontation entre les souverainistes Africains et des tenants de l’ordre colonial ancien.
Devant les caméras des grandes chaînes de télévision mondiales, comme voulu par le président Laurent Gbagbo lui-même, parce que dit-il, « je n’ai rien à cacher », ce dernier est apparu serein et décontracté devant la Cour. Habillé dans un impeccable costume bleu-nuit qui lui allait comme un gant, avec une éclatante chemise blanche et une cravate bleu-ciel bien nouée, le champion de l’ex-majorité présidentielle ivoirienne a présenté hier, un visuel aux antipodes de l’image du déporté détenu dans des conditions exécrables à Korhogo et débarqué à la Haye avec en tout et pour tout bagage, le pantalon-chemise qu’il portait le jour de son transfèrement, comme il l’a expliqué lui-même à la barre, devant les des juges totalement médusés.
A l’image de la présidente Silvia Fernandez de Gourmandie, qui dirigeait hier les débats préliminaires et qui avait du mal à cacher sa grande émotion, pendant et après l’exposé liminaire du président Laurent Gbagbo. Si l’homme est apparu quelque peu amaigri, et a fait cas de certains bobos nés des conditions de détention décrites plus haut, il n’a en revanche rien perdu de sa verve, de son latin et de sa légendaire bonne humeur. Sans haine et sans rancune, mais digne dans l’épreuve, le mentor du FPI et des résistants ivoiriens a donné le ton de ce que seront les débats à la Haye, dans les prochains mois. A savoir, faire toute la lumière sur la crise postélectorale ivoirienne. Avec notamment, le rôle joué par les autorités françaises, le président Nicolas Sarkozy en tête.
Un militantisme massif en faveur de la manifestation de la vérité et une détermination à toute épreuve qui ont rempli de bonheur ses partisans aussi bien en Côte d’Ivoire qu’au-delà des frontières nationales. A Abidjan comme à l’intérieur du pays, la vie s’est pratiquement arrêtée hier à 13 heures GMT, poussant un peu plus dans l’anonymat la campagne pour les législatives prévues pour le dimanche prochain. Les rues se sont vidées et les bureaux désertés peu avant l’heure H. La préoccupation de tous était de se retrouver devant un poste téléviseur pour suivre en direct la première audition du président Laurent Gbagbo.
Visiblement, personne ne voulait se faire conter l’évènement, comme la jeune Habiba, scotchée devant le petit écran et qui a fait cramer la nourriture de la maisonnée de maman Katia. Heureusement pour elle, la cause de cette faute professionnelle était Laurent Gbagbo. Une cause largement suffisante pour que sa patronne passe par pertes et profits la méprise de la jeune servante.
D’ailleurs la maîtresse des lieux, à l’autorité si d’ordinaire cassante, était hier, particulièrement dans un bel état d’esprit, surtout après avoir revu huit mois après, les images rassurantes de son champion, Koudou Laurent Gbagbo. Ceux qui comme maman Katia ont suivi l’audience ont noté au passage, la mine pleine de gêne du procureur de la CPI, Louis Moreno Ocampo tout au long du temps de parole de l’ex-N°1 ivoirien.
De l’avis de la plupart des observateurs, Laurent Gbagbo a, d’entrée, crevé l’écran en faisant une belle prestation depuis le pénitencier de la Haye. Un brillant exercice que les communicants de Ouattara auront du mal à discréditer et à effacer dans l’esprit de tous ceux qui ont écouté, hier, le fils de Zêpê Koudou Paul.
Yves de Séry, in le quotidien ivoirien « Aujourd’hui » N° 113 du mardi 6 décembre 2011.
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PREMIERE COMPARUTION DE LAURENT GBAGBO A LA HAYE: SERENITE, EMOTION ET HONTE SUR LE PLATEAU DE LA CPI
Parade spectaculaire que celle qui a été donnée de voir au monde entier de voir hier, lundi O5 décembre 2011, dans la salle d’audience de la chambre préliminaire de la Cour pénale internationale. A l’affiche, la première comparution de Laurent Gbagbo, ex-Chef d’Etat de la République de Côte d’Ivoire devant les juges de la CPI. Comme il fallait s’y attendre, cette première comparution d’un ancien Chef d’Etat ivoirien a, d’évidence, cristallisé toutes les énergies psychologiques des Africains, notamment ceux issus de l’Afrique digne. Et qui n’ont pas voulu se laisser compter l’évènement du siècle.
L’audience elle-même débute à 13H, heure locale, avec l’entrée en scène de Mme Silvia Fernandez de Gurmendi, présidente du tribunal à la Cour, qui va dans un premier temps, demander à Laurent Gbagbo de se présenter à l’auditoire et, ensuite va l’interroger pour savoir s’il avait été informé des charges qui sont retenues contre lui, les conditions de sa remise à la CPI, puis celles de sa détention à la Haye et enfin, celles de son transfèrement dans ce quartier pénitentiaire de la cour pénale internationale.
En réalité, ces différentes questions, comme si Laurent Gbagbo s’y attendait, lui ont servi d’occasion pour surprendre le monde entier. Avec la maitrise du verbe et la sérénité légendaire qui le caractérise en pareille situation, Koudou Gbagbo Laurent, a servi la vérité à Silvia Fernandez de Gurmendi. La juge qui croyait ainsi se trouver en face d’un vulgaire criminel ivoirien, s’est très tôt ravisée. En face d’elle, était donc Laurent Gbagbo. L’homme qui, dans un speech magistral pour une si petite audience, se laissait découvrir avec admiration. Visage rayonnant, regard impérial et en coin, un sourire de malabar, le prisonnier du couple Sarko-Ouattara a averti. « Nous irons bien jusqu’au bout. » Une phrase qui situe sur la longueur du périple juridico-politique que va connaitre cette affaire à la Haye.
A toutes les questions qui lui ont été posées, des réponses ont été données. Sans rancune, ni haine. Même si, a-t-il précisé, il subit ce qu’il n’a jamais été capable de servir à ses adversaires. Et quand la présidente du Tribunal lui demande s’il parlait correctement le français, Laurent Gbagbo répondra par l’affirmative tout en précisant son sentiment de regret. « Oui, je ne parle que le français, malheureusement ». L’Argentine, Silvia Fernandez de Gurmendi qui, sans s’en rendre compte, s’est laissée embourbée psychologiquement par l’explication de Laurent Gbagbo n’en finissait pas d’acquiescer. Si ce n’est pas par la bouche qu’elle marquait son étonnement, c’est par les bras ou, quelque fois, par le regard. A vrai dire, elle a été surprise par les conditions de détention, du reste illégales, auxquelles Gbagbo était confronté. Toutefois, elle ne s’éloignait pas du dossier.
A l’inverse, le procureur de la cour pénale internationale, Luis Ocampo n’en pouvait pas d’assister longtemps à cette audience. La raison, personne ne l’ignore, les révélations de Laurent Gbagbo sur son transfèrement à la Haye, la mascarade bien orchestrée par lui, la justice ivoirienne et le régime d’Abidjan mettaient à nue le visage hideux de l’homme. Luis Ocampo est resté tête baissée. Les doigts entrelacés et les pieds dansant au rythme de la gène. Tout au long de l’audience, et surtout pendant l’explication à tonalité pathétique de Laurent Gbagbo relative à sa détention et son transfèrement humiliants à la Haye, Luis Ocampo qui a fait la pluie et le beau temps lors de son bref séjour en terre ivoirienne est subitement devenu petit, non seulement dans le regard, mais aussi petit dans ses souliers.
Rappelons que Laurent Gbagbo a été arrêté par la CPI pour sa responsabilité pour crime contre l’humanité en tant que coauteur indirect de meurtres, de viols et de violences sexuelles, d’autres actes de persécution et d’autres actes inhumains. Pour Gbagbo, avec ce procès, il est prêt à aller jusqu’au bout.
Simplice Zahui, in le quotidien ivoirien « Aujourd’hui » N° 113 du mardi 6 décembre 2011.
OPERATION «JE NE VOTE PAS LE 11 DECEMBRE»
Ce dimanche 11 décembre, le collège électoral ivoirien est convoqué aux premières élections de l’ère Ouattra: Les législatives 2011. Avec le président Laurent Gbagbo renversé par la France et déporté en prison loin de son pays, des milliers de nos compatriotes en exil, des autorités, cadres et militaires ivoiriens injustement détenus dans les goulags du Nord par Alassane Ouattara, une CEI entièrement de coloration RHDP, un découpage électoral frauduleux et proprement scandaleux (juste un petit exemple: 6 sièges pour Yopougon, la plus grande commune de Côte d’Ivoire, la deuxième circonscription la plus peuplée du pays après Abobo, et 10 sièges pour Korhogo valant à peine la moitié de son poids électoral), une insécurité prononcée, avec des FRCI – constamment coupables d’exactions et de crimes – dans tous nos villages et villes, et une intolérance politique à l’égard des partis issus de La majorité présidentielle et particulièrement du FPI, le parti de Laurent Gbagbo, dont les meetings sont persécutés et dispersés, avec à la solde des blessés par balles et par armes blanches.
Aujourd’hui, ils ont besoin de toi pour les accompagner dans leur forfaiture et légitimer un régime installé par la force des armes, par une coalition internationale menée par Nicolas Sarkozy. En homme digne, en femme responsable, en citoyen libre, dis « NON » à cette imposture.
Ce dimanche 11 décembre donc, reste chez toi et prie pour la Côte d’Ivoire, pour tous les Ivoiriens qui souffrent, pour la survenue d’une paix véritable et pour le Président Laurent Gbagbo.
Je ne donnerai pas ma voix à la dictature et à cette escroquerie morale. Je ne voterai pas même un indépendant se réclamant de Gbagbo ou du CNRD. Fais-en de même! Prouve, par le recours citoyen à l’abstention massive, que tu représentes la majorité et que tu ne peux cautionner la prise en otage de ton pays, la Côte d’Ivoire, par un régime qui prend ses ordres à l’Elysée.
jeudi, 08 décembre 2011
LES RAISONS DE LA SUSPENSION DU JOURNAL «AUJOURD’HUI»
Le CNP (le Conseil National de Presse) a encore frappé dans le camp de la presse de l’opposition. Le journal Aujourd’hui a reçu hier matin sa troisième lettre de suspension dans un intervalle de quatre mois. Ce qui passe désormais pour un harcèlement s’est présenté cette fois sous la forme d’une cascade de sanctions. Le journal est suspendu pour 26 parutions et le directeur de publication l’est, à titre personnel, pour trois mois. Il y a un cran au dessus de tout ce que cet organe de presse a jusqu’à maintenant reçu comme sanction. Avant de faire un analyse de ce qui pourrait sous-tendre cet acharnement, voici ce qui fait sortir le CNP de son lit :
Un avant papier sur la célébration de la victoire électorale de Laurent Gbagbo qui a eu lieu en France le 04 décembre dernier et signé par Joseph Titi a été indexé par le CNP comme « constituant à l’évidence une remise en cause des résultats de l’élection présidentielle et qu’un tel traitement de l’information revêt un caractère subversif. »
Un papier publier le 30/11/11, rapportant l’appel lancé par Alain Toussaint demandant aux compatriotes Ivoiriens et patriotes africains à empêcher par tout moyen légal la déportation du président Gbagbo à la Haye a été pris par le CNP pour un message appelant à la révolte.
Un billet de Joseph Marat intitulé « Il est là, le débat sur la dévaluation aussi ». Pour le CNP cet article « est de nature à inciter à la violence… »
Un autre billet de Joseph Marat intitulé « Koenders se croit en brousse » renferme pour le CNP des injures graves et intolérables à l’encontre du diplomate onusien.
Un autre article de Joseph Titi publié le 1/12/12 faisant cas de la scène des 7 femmes d’Abobo dont l’une s’était relevée devant une camera simulant une fausse mort est jugé par le CNP comme une manipulation intolérable de l’information et une apologie du meurtre.
Nous aurions aimé nous instruire de la sagesse du CNP dans sa volonté déontologique de nous redresser dans l’exercice de notre profession, mais hélas ! A la lecture de tous les griefs retenus contre le quotidien nous avons la nette impression qu’il a suffi au CNP de vouloir nous suspendre pour qu’il recherche les justificatifs pouvant motiver sa forfaiture. Parce qu’au fond il n’y a vraiment rien à fouetter un chat. Il y a pire qui passe le corridor du CNP. C’est pourquoi nous sommes convaincus, au journal Aujourd’hui, que nous sommes victimes de notre positionnement dans l’espace médiatique ivoirien. Nous savons que le CNP dans sa configuration actuelle ne tolère pas que nous ayons contrarié le plan politique du nouveau régime de faire oublier totalement Laurent Gbagbo. Il est vrai qu’avant que nous ne paraissions dans les kiosques à journaux, on ne parlait plus du président Laurent Gbagbo. Notre péché originel est donc d’avoir sonné la mobilisation mondiale autour de ce chef d’Etat, qui pour nous, subit un sort injuste. Pour cela, nous comprenons qu’Eugène Kakou et son équipe veuille nous abattre au risque d’exposer au chômage et à la misère toutes les familles que cet organe permet de faire vivre.
Une autre raison quelque peu mesquine qui taraude le CNP est le sentiment d’avoir été floué dans son orgueil par le directeur de publication Joseph Titi qui enlève ici la palme de la sanction. Eugène Kakou aurait confié à ses proches que Titi ne lui lèche pas assez les bottes. Le refus de celui-ci, par principe de solidarité aux journalistes de Notre Voie emprisonnés, de faire participer son organe à un séminaire organisé par le CNP à Yamoussoukro a été pris par le sieur Eugène Kakou comme un crime de lèse majesté.
Bien pesé, tout le personnel du quotidien aujourd’hui décide d’attaquer cette décision illégale et de porter plainte contre le Conseil National de la Presse pour abus de pouvoir.
La Direction du journal « Aujourd’hui ».
MAITRE EMMANUEL ALTIT, AVOCAT DE GBAGBO: «VOICI LES BATAILLES JUDICIAIRES A VENIR»
Dans cette interview exclusive accordée au Nouveau Courrier, Maître Emmanuel Altit explique les batailles judiciaires à venir, évoque l’aide que peuvent apporter les Ivoiriens, annonce qu’il va faire une demande de liberté provisoire pour son client. Et raconte un homme qui a souffert, qui est physiquement éprouvé mais intellectuellement combatif.
L’opinion ivoirienne est surprise de la durée qu’il y a entre la première et la deuxième audience du procès du président Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale. Quelle est la justification technique d’un tel délai ? Pourquoi ne l’avez-vous pas contesté ?
Non. Loin de là ! C’est excellent pour nous parce que ça nous donne du temps. Comprenez bien que le procureur est en train de constituer un dossier et mène des enquêtes depuis extrêmement longtemps, et nous avons besoin, nous aussi, de temps. Par conséquent, plus la durée entre l’audience de première comparution, celle d’aujourd’hui, qui est en quelque sorte le coup d’envoi de la partie et l’audience de la confirmation des charges, qui est le moment où seront discutées les accusations, est longue, plus nous avons l’occasion de mener des enquêtes et de constituer notre propre dossier de manière à faire reculer ensuite le procureur.
Maintenant, est-ce que ce n’est pas une période trop longue durant laquelle le président va rester ici à La Haye ? Ma réponse est que cela n’a rien à voir. Nous pouvons demander, et nous allons demander sa liberté provisoire bientôt ! Il n’y a pas de lien direct entre la date de l’audience de confirmation des charges et notre demande de mise en liberté.
Quel est le statut du président Gbagbo ? Est-il inculpé ?
Non, il n’est pas inculpé. Il n’y a même pas d’accusation au sens strict du terme. Le procureur mène l’enquête en Côte d’Ivoire. Il a considéré que certains pouvaient, de son point de vue de procureur, être soupçonnés d’avoir eu un rôle. Pour les raisons que vous connaissez, il a décidé d’accuser le président Gbagbo. Pour se faire, il a demandé à la Chambre préliminaire de la Cour pénale internationale de l’autoriser à délivrer un mandat d’arrêt contre le président Gbagbo. Maintenant, pour plaider ce mandat d’arrêt, il a pu donner à la Chambre préliminaire des éléments. Mais ces éléments n’ont pas de valeur autre que celle de la parole d’un procureur. Ce ne sont que des allégations, ce ne sont pas des accusations. Il n’y aura des accusations que lors de l’audience de confirmation des charges. Le procureur déposera un acte d’accusation que nous discuterons et que nous essaierons de réduire à néant. En fonction de la manière dont seront discutées les accusations, peut-être qu’il n’en restera plus rien. Jusque-là il n’y a ni accusation, encore moins inculpation. Nous ne sommes pas dans une procédure où le juge peut inculper. Mais dans ce cas de figure, ce sont des parties qui font le procès. Il y a l’avocat de l’accusation – le terme est plus exact que procureur – et l’avocat de la défense. Ce sont ces parties qui font le procès, les juges prenant acte et vérifiant que les formes sont respectées.
Le président Gbagbo est donc dans une forme de détention provisoire. Mais en général, dans les droits nationaux, la mise en détention provisoire n’est pas aussi longue…
C’est pour cette raison que nous allons demander sa mise en liberté provisoire bien avant juin 2012.
Le procureur prétend que le fait qu’il soit en liberté peut entraver la justice…
Le procureur dit ce qu’il a envie de dire. Moi je dirai autre chose, et les juges décideront.
On a la vague impression que vous n’aurez pas accès au dossier avant juin 2012…
Non. Ce n’est pas comme cela que ça se passe. Le procureur a obligation légale de nous transmettre tous les éléments en sa possession le plus vite possible.
Dès demain, alors ?
Oui, dès demain, absolument. S’il ne le fait pas, nous utiliserons cette éventuelle erreur contre lui.
Est-ce qu’il pourra mettre de nouveaux éléments dans son dossier?
Oui, il continuera de mener son enquête, je mènerai la mienne. Et lors de l’audience de confirmation des charges, on confrontera. Pour l’instant, nous n’avons pas beaucoup d’enquêteurs à notre disposition pour des questions de moyens. Nous espérons en avoir plus à l’avenir. L’accusation en a beaucoup plus que moi. En plus des enquêteurs officiels, ils disposent de moyens dont je ne dispose pas. Notamment l’aide des autorités ivoiriennes et des grandes puissances.
Avez-vous besoin d’aide ? Est-ce que des citoyens ivoiriens peuvent participer ? Avez-vous des besoins ?
Oui, nous avons des besoins très importants. Notamment financiers, pour payer les gens qui travaillent. Les citoyens ivoiriens peuvent donner, et sont bienvenus. C’est une question de justice. Il s’agit de dire quelle est et quelle a été la réalité de la situation en Côte d’Ivoire.
Vous avez eu le président Gbagbo. Vous l’avez eu longuement. Il a expliqué qu’il n’a pas été très bien traité. Les Ivoiriens sont inquiets pour sa santé.
Je peux les rassurer. Depuis son arrivée à La Haye, il est suivi médicalement, nourri de manière tout à fait correcte, et ses conditions de détention sont acceptables. Il est vrai que pendant sept mois, il a été traité d’une manière qui ne correspond pas à la manière dont doit être traité un président, ou un ancien président. Nous pensons qu’il va pouvoir récupérer. Je peux vous rassurer et rassurer les Ivoiriens . Intellectuellement, il est toujours le même. C’est un homme qui s’est toujours battu et qui va une fois de plus se battre pour faire prévaloir la vérité.
Est-ce qu’il peut s’informer, regarder la télévision, aller sur Internet?
Oui, il peut regarder la télévision. Pour Internet, je ne peux pas vous le dire.
Propos recueillis par Théophile Kouamouo
Source: NOUVEAU COURRIER.INFO
DETENUS ARBITRAIREMENT PAR ALASSANE DRAMANE OUATTARA: LES TROIS JOURNALISTES DE NOTRE VOIE LIBERES
Accusés d’abord par le parquet d’Abidjan d’offense à Alassane Dramane Ouattara, puis d’incitation au vol, pillage et de destruction de bien publics, Lawa Souanga alias César Etou, Didier Dépry et Boga Dago Joachim alias Boga Sivori, respectivement Directeur de publication, rédacteur en chef et Chef de service politique au quotidien Notre voie ont été libérés hier mardi 6 décembre. Ce, à l’issue de l’audience qui a lieu au Palais du tribunal d’Abidjan.
Les deux charges retenues contre eux, ont été requalifiées de délits de presse par le même parquet. Qui, apparemment a trouvé finalement ce dossier vide de toute substance. Une occasion pour la défense de dire que ces différentes requalifications des charges cachent quelque chose d’étrange. C’est pourquoi, elle a conclu que ses clients ont été retenus pendant 13 bons jours à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) pour rien.
En effet, c’est suite à deux articles que ces confrères ont été arrêtés. Le premier article écrit de Boga Sivori, piqué dans la lettre du continent est intitulé «Pendant que les Ivoiriens meurent de faim, Ouattara s’offre 40 Mercédès au gouvernement». Le second papier écrit par Didier Dépry porte sur «la dévaluation prochaine du Fcfa». Ce sont ces deux écrits qui ont valu l’arrestation des confrères sur instruction du Procureur de la République, Simplice Koffi Kouadio.
En tout cas, après le verdict, les parents, amis et autres confrères des journalistes ont éclaté de joie. Pour eux, c’est une première victoire que vient de remporter la presse libre en Côte d’Ivoire sous le pouvoir d’Alassane Dramane Ouattara.
Joseph Atoumgbré
Source: LE TEMPS
POURQUOI GBAGBO REVIENDRA DE LA CPI
Laurent Gbagbo devant la juge argentine, Sylvia Fernandez de Gurmendi, à sa première comparution devant la Cour pénale internationale. Un spectacle qui laisse interdit, incrédule. Tant le surréalisme révolte et la conspiration donne à vomir. Sentiments contradictoires, ambivalents, empreints à la fois de la joie de revoir, pour la première fois depuis sept mois, le « Woody » national, de tristesse, de recueillement, parfois de colère et finalement de soulagement et d’espoir. Après la valse des émotions, l’analyse froide. Tout bien considéré, c’est la meilleure chose que nous puissions espérer.
En effet, l’on ne pouvait qu’être habité de cette conviction intime à la vue d’un Laurent Gbagbo, certes amaigri et quelque peu diminué physiquement, mais qui a gardé la pugnacité légendaire que nous lui connaissions, ici, sur les bords de la Lagune Ebrié, depuis qu’il est en politique.
D’entrée de jeu, il annonce les couleurs en chargeant clairement et sans équivoque aucune la France et Alassane Ouattara. Ce qui laisse à tous une idée de ce que pourrait être la suite de ce transfèrement illégal, parti d’une arrestation illégale, suivie d’une déportation illégale, aggravée d’une détention illégale et couronnée d’une séance de jugement « volée » par le juge de l’application des peines, à Korhogo, ayant débouché sur un transfert inique et inqualifiable. Un véritable cas d’école qu’il faudra étudier dans les facultés de droit !
D’aucuns pourraient dire : « On ne revient jamais de la CPI. Gbagbo est fini ». Ce qui explique justement la joie – véritable énigme, il faut l’avouer – des militants du RHDP (pas tous, d’ailleurs), nostalgiques d’une époque antique, celle des esclavagistes et des colons qui cassent du noir et qui pillent impunément une Afrique riche et généreuse, malheureusement trop couarde et peu solidaire. Mais ils pourraient bien vite ravaler leur joie. Parce qu’en réalité, les choses ne font que commencer et ceux qui pensent avoir joué une belle carte pourraient bientôt se mordre le doigt jusqu’à l’os.
Nous en voulons pour preuve un certain nombre d’indices révélateurs. D’abord, cette déclaration sur TV5 Monde de l’avocat tunisien, Me Faouzzi Kamel Hamdaoui : « Le Président Gbagbo sera le premier homme politique à être acquitté par la CPI. Nous disposons d’un arsenal de preuves qui n’épargne personne tant en France qu’à travers le monde. En droit pénal, on appelle ces preuves PNRA. Je ne vois pas comment ce tribunal peut rendre un verdict autre que la relaxe du président Laurent Gbagbo, avant l’été 2012, dès la première audience. J’ai souhaité ce transfert; il était tant attendu. Le moment a sonné pour tous ceux qui ont soif de justice dans le monde. Des images et des écrits seront portés à leur connaissance pour (connaître) ce complot international ».
Nous le voyons, rien n’est gagné d’avance pour le camp Sarkozy-Ouattara. Ils ont peut-être réussi le tour de force – c’est le lieu de le dire ! – de déporter un autre africain à La Haye, au mépris de toutes les règles de droit, occasionnant ainsi un grave vice de procédure dans le transfèrement de l’ex-président ivoirien, mais celui-ci va immanquablement leur rester en travers de la gorge. Véritable animal politique au moral d’acier, ils ont véritablement à craindre Laurent Gbagbo. Non seulement pour sa combativité hors pair, mais aussi et surtout pour la mobilisation exceptionnelle et inédite que cette injustice criante à lui faite a engendrée chez tous les africains panafricanistes et chez tous les citoyens du monde, épris de justice et de vérité. Ce procès est donc sorti du domaine privé et personnel de Laurent Gbagbo pour se déporter sur la place publique et dans la cause commune, ralliant toutes les aspirations souverainistes, indépendantistes africaines et capitalisant les frustrations des peuples brimés et opprimés du continent noir, surtout après la « guerre humanitaire et démocratique » de Libye, menée par l’OTAN, qui a vu l’assassinat lâche du Guide libyen nationaliste et panafricaniste invétéré, Mouammar Kadhafi, et le coup d’Etat français en Côte d’Ivoire, dénoncé par le président Laurent Gbagbo à sa première comparution. En voulant mettre sous l’éteignoir un africain indocile, qui refuse de se plier au diktat de l’Occident et de la Françafrique, le trio infernal Sarkozy-Ouattara-Ocampo n’aura finalement réussi qu’à en faire une icône internationale, à l’image du célèbre prisonnier de l’Apartheid, Nelson Mandela.
Tous les ivoiriens et africains amoureux de la justice devraient s’en convaincre : il n’y a que de la mort et du séjour des morts que l’on ne revient pas. La CPI n’est justement et heureusement ni l’une ni l’autre. Il faut donc garder espoir et conserver un esprit incisif, combatif, à l’image de l’ex-président ivoirien. C’est désormais une affaire de procédures, d’argumentaires et de confrontation de preuves. En la matière, les avocats de Laurent Gbagbo sont plus qu’armés. Sûrement mieux outillés que l’adversaire. Si le Droit existe sur cette petite planète bleue, sur cette terre des hommes, alors aucun doute n’est permis : Laurent Gbagbo reviendra sur les bords de la Lagune Ebrié, en homme libre et blanchi. Ce sont même ses adversaires qui ont, au contraire, tout à craindre. Eux qui vont certainement prendre sa place dans les cellules des couloirs sinistres de la CPI, à Rotterdam.
Au chapitre des indices révélateurs de la conspiration politique contre l’ancien chef d’Etat ivoirien, il faut relever l’extrême rapidité de l’enquête menée en Côte d’Ivoire par le procureur Luis Moreno-Ocampo. Tant et si bien qu’elle est apparue invisible ! Comme le rapportait Le Nouveau Courrier, la semaine dernière, Christian Chartier, directeur du centre d’observation de la justice internationale, ancien porte-parole du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), qu’on ne peut pas précisément accuser d’être un pro-Gbagbo, s’est indigné récemment sur RFI, la radio internationale française : « Ocampo aurait voulu faire en sorte que l’on comprenne que la justice internationale peut être instrumentalisée à des fins politiques qu’il n’aurait pas pu mieux faire… Cette enquête est d’une rapidité suspecte (commencée seulement le 3 octobre et bouclée en novembre. Un véritable record !) ».
Il a donc tout logiquement, en connaisseur de ce type de dossier, qualifié le mandat d’arrêt qui en est sorti « d’un vague extrêmement inquiétant ». Et pour cause : « Dans le mandat d’arrêt, on parle de violences contre des communautés ethniques et religieuses spécifiques sans pour autant les désigner. Il y a quand même des choses troublantes dans cette affaire et que je trouve extrêmement inquiétantes pour la CPI », a-t-il relevé. En clair, des charges contre Laurent Gbagbo mal qualifiées et dénotant d’un manque de professionnalisme déconcertant de la part d’un juriste du rang de l’argentin que seules ne peuvent expliquer que la mauvaise foi et l’imposture.
Les chefs d’accusation ont été, certes, faciles à formuler pour le Procureur Luis Moreno-Ocampo, mais une toute autre chose est de parvenir à les étayer. C’est là que les avocats du Président Gbagbo attendent de pied ferme ce procureur au service des grandes puissances, qui foulent au pied la justice pour satisfaire aux desiderata de « petits copains ».
Pire, Ocampo n’a pris l’attache ni de la division des droits de l’homme de l’ONUCI (incontournable dans le cas de figure) ni des magistrats envoyés en mission par la CPI (sa propre structure) sur le dossier ivoirien. Il s’est plutôt appuyé sur les investigations biaisées, maladroites, non professionnelles et forcément partisanes de la « Coalition pour la CPI » d’Ali Ouattara, en réalité un démembrement du RDR, le parti d’Alassane Ouattara. Quel crédit peut-on alors accorder à une telle association, si tant est qu’elle peut mener des investigations judiciaires, et à un tel homme de droit ?
Ces incongruités d’une rare énormité n’empêchent pas le procureur Ocampo de se fendre, dans un mandat d’arrêt loufoque, de chefs d’accusation tout aussi carnavalesques : « Au vu des éléments de preuve (quelles preuves ?), la Chambre conclut qu’il y a des motifs raisonnables de croire qu’au lendemain des élections présidentielles en Côte d’Ivoire, les forces pro-Gbagbo ont attaqué la population civile à Abidjan et dans l’Ouest du pays, à partir du 28 novembre 2010. Elles ont pris pour cible des civils qu’elles pensaient être des partisans d’Alassane Ouattara, et les attaques étaient souvent dirigées contre des communautés ethniques ou religieuses spécifiques (encore une fois, lesquelles ?) ». Or, il est clair pour tous que c’est le « Commando invisible » d’Ibrahim Coulibaly alias IB, partisan et chef de guerre d’Alassane Ouattara, et Soro Guillaume, depuis l’Hôtel du Golfe, qui ont commencé les hostilités et notamment les tueries à Abobo, après le deuxième tour de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. Qu’en est-il de leur citation ou de leur assignation devant la CPI ? Mutisme absolu !
Pour notre part, il n’y a rien à craindre pour le Président Laurent Gbagbo, même si la CPI est internationalement reconnue pour être particulièrement lente. Monsieur Christian Chartier le relève justement : « La CPI existe depuis dix ans et n’a pas rendu à ce jour un seul jugement ne serait-ce qu’en première instance ». Qu’à cela ne tienne, les meneurs de la lutte pour la libération de Laurent Gbagbo et pour le triomphe de la vérité et de la justice devront s’armer de courage et de détermination pour le faire relaxer, avec des preuves inattaquables qui vont renverser la vapeur. Bientôt, la peur va changer de camp. Pour se transporter dans celui d’un Nicolas Sarkozy empêtré dans l’écheveau de la crise financière européenne, à la remorque de l’Allemagne de la Chancelière Angela Merkel pour un salut problématique et d’un Alassane Ouattara qui devra redouter comme la peste que la défense de Laurent Gbagbo parvienne à fournir toutes les preuves de la guerre qu’il a livré à Laurent Gbagbo depuis le 19 septembre 2002 et qui a été couronnée, en 2011, par le massacre d’un milliers d’Ivoiriens à Duékoué. Et nous verrons bien qui sera gardé à la CPI pour le reste de ses jours.