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Elle doit payer 560$ pour un échantillon de crème à 10$

Carole Lebeau, de Saint-Jérôme, voulait juste tester l’efficacité d’une crème rajeunissante. On la condamne aujourd’hui à payer des centaines de dollars pour des produits qu’elle ne reçoit même pas.
Carole Lebeau, de Saint-Jérôme, voulait juste tester l’efficacité d’une crème rajeunissante. On la condamne aujourd’hui à payer des centaines de dollars pour des produits qu’elle ne reçoit même pas. Photo stéphan dussault


Une résidente de Saint-Jérôme est prise dans un engrenage infernal après l’essai de deux échantillons de crèmes de jouvence.

Avec tous les tracas qu’elle vit depuis un mois, les crèmes rajeunissantes que Carole Lebeau a commandées sur le web lui donnent plus de rides qu’elles ne lui en enlèvent!

«Je voulais juste tester une crème offerte à 10 $ et, depuis, ils me facturent des centaines de dollars chaque mois sur la carte de crédit», peste Mme Lebeau.

Rien à perdre, vraiment ?

Les problèmes ont commencé le 5 septembre, quand une offre de crèmes rajeunissantes DuaDerma et Alvena apparaît sur sa page Facebook.

À 9,39 $ pour les échantillons, il n’y a pas grand-chose à perdre si ça ne fonctionne pas, se dit-elle.

Erreur... Quand elle reçoit le premier relevé de carte de crédit, elle constate que l’entreprise new-yorkaise lui a facturé 191 $ de crème Averna et 177 $ de crème DuaDerma. Des produits qu’elle n’a jamais voulus et qu’elle n’a jamais reçus non plus.

MasterCard a réussi à annuler l’offre de DuaDerma, mais pas celle d’Averna, de sorte qu’elle vient de recevoir une autre facture de 191 $.

Pas seule

Si elle avait lu les petits caractères, elle aurait constaté qu’elle leur donnait le droit de faire ces prélèvements. Mais qui les lit?

«La vérité, c’est que c’est vraiment une arnaque», lance-t-elle.

Carole Lebeau est loin d’être la seule à ne pas lire les détails.

«Ils m’ont facturé plus de 900 $. Des voleurs! Lorsque j’ai communiqué avec MasterCard, ils m’ont dit qu’il n’y avait rien à faire, que je n’aurais pas dû donner mon numéro de carte de crédit!» écrit une dame sur Facebook.

Des droits clairs

Malgré sa négligence de ne pas avoir tout lu et d’avoir fait affaire avec une compagnie dont elle ne connaît même pas le nom à part le numéro de sa boîte postale à New York, Carole Lebeau a des droits.

«Il peut vous facturer le produit uniquement si vous lui avez donné clairement votre accord», résume-t-on à l’Office de la protection du consommateur.

L’OPC rappelle que le client a 60 jours pour demander par écrit une rétrofacturation, soit un remboursement des montants payés, à l’émetteur de la carte.

Comme le scandale des baies d’açaï

Plus ça change, plus c’est pareil, est-on tenté de se dire en se souvenant des millions de dollars que les consommateurs de partout dans le monde ont perdus il y a quelques années dans le scandale des baies d’açaï.

Il a suffi que l’animatrice américaine Oprah Winfrey en parle à la télé pour que ces fruits du Brésil censés faire maigrir se vendent comme des petits pains chauds.

C’est là que des petits malins se sont mis à les vendre pas cher sur le web, mais en hameçonnant les clients avec une clause cachée par laquelle ils se donnaient le droit de les approvisionner à vie en débitant automatiquement leur carte de crédit.

Fraude planétaire

«C’est devenu une fraude planétaire. Jamais je n’ai vu un problème aussi gros en 35 ans à l’Office de la protection du consommateur», lance le retraité Réal Coallier, aujourd’hui consultant à l’Association coopérative d’économie familiale (ACEF) de l’est de Montréal.

Car s’en sortir n’était pas facile. Les clients ne connaissaient pas leurs droits en matière d’achat à distance, et le service à la clientèle des émetteurs de cartes de crédit ne les leur rappelait pas toujours.

«Des clients, incapables de faire cesser ces prélèvements mensuels, ont carrément décidé d’annuler leur carte de crédit et d’en prendre une autre», se souvient Réal Coallier.

 

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