Corbeil : le meurtrier échappé de l'unité psychiatrique est abattu par la police

Corbeil : le meurtrier échappé de l'unité psychiatrique est abattu par la police

    L'homme était connu pour sa dangerosité. Il en a fait la dramatique démonstration ce mardi midi dans les rues de Corbeil-Essonnes. Deux coups de feu tirés par une policière ont été nécessaires pour stopper la folle cavale de ce patient tout juste échappé de l'unité psychiatrique du Centre hospitalier sud-francilien (CHSF).Cerné par trois patrouilles de police, cet homme de 30 ans a résisté aux jets de gaz lacrymogène et coups de matraques télescopiques assénés par les forces de l'ordre pour tenter de le maîtriser. Dans un terrible accès de violence, il est parvenu à blesser un fonctionnaire à l'aide d'un des deux couteaux de table subtilisés au CHSF. C'est au moment où il se jette sur une policière qu'il est stoppé net par les deux coups de feu et s'écroule en bordure de la N 7, non loin du lycée Robert-Doisneau.Quelques minutes plus tôt, dans la chambre de l'établissement où il était confiné « depuis plusieurs années » selon le procureur de la République d'Evry Eric Lallement, le patient « a frappé de plusieurs coups de poing un personnel soignant, poursuit Thierry Schmidt, le directeur du CHSF très marqué par ce terrible épisode. Il en a agressé deux autres à l'aide de couteaux et fourchettes qu'il a pu trouver dans la salle des repas dressée à cette heure. » L'homme prend alors en chasse deux autres infirmiers. Il s'engouffre derrière eux quand ils sortent de l'unité sécurisée pour tenter de lui échapper. Puis se retrouve face aux patrouilles de police.Le patient avait commis un meurtre au couteau en 2009« Pourtant, son cas était devenu plus simple ces derniers mois, s'étonne Thierry Schmidt. On n'a pas identifié les raisons qui ont abouti à ce très fort accès de violence. »Le trentenaire avait déjà un lourd passif, commettant, en 2009, un meurtre au couteau en pleine rue. « Les faits s'étaient déroulés à Bagneux (Hauts-de-Seine), a rappelé Eric Lallement. Il avait été immédiatement interné en Unité pour malades difficiles (UMD). En 2011, la Cour d'appel de Versailles l'avait jugé irresponsable. » Identifié par les experts comme schizophrène et souffrant de psychoses chroniques, le patient avait finalement été transféré vers le service psychiatrique du CHSF où il résidait de façon permanente jusqu'à ce mardi.L'enquête de police sur les faits survenus dans l'enceinte de l'hôpital a été confiée à la Sûreté départementale de l'Essonne. « Une deuxième enquête devra faire la lumière sur les conditions du tir opéré par l'agent de police, complète le procureur d'Evry. Elle sera menée par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). C'est la procédure classique dans ce genre de cas. »Ce mardi en fin de journée, le Premier ministre Manuel Valls s'est rendu auprès du personnel soignant de l'hôpital. « Ils ont eu peur mais tout le monde est resté solidaire », souligne encore Eric Schmidt. « L'équipe est très marquée par ce qui s'est passé, ajoute Catherine Fayet pour le syndicat Sud Santé. On a demandé un CHSCT extraordinaire pour étudier les conditions de travail et évoquer les problèmes d'effectifs, de formation et de sécurisation des locaux qui existent. » De son côté, le syndicat Alliance Police Nationale «souhaite relancer le débat sur la dotation pour tous les équipages, d'armes non létales de type tazer, arme qui aurait permis, dans ce cas précis, estime le syndicat, de maitriser l'individu dès le début de l'interpellation».