Présidentielle 2017 : les réformes radicales de Sarkozy et Juppé

Caen (Calvados), décembre 1995. Les réformes radicales d’Alain Juppé, alors Premier ministre, avaient provoqué des manifs monstres.
Caen (Calvados), décembre 1995. Les réformes radicales d’Alain Juppé, alors Premier ministre, avaient provoqué des manifs monstres. AFP/MYCHELE DANIAU

    En cas de victoire à la présidentielle, Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé vont-ils jeter des centaines de milliers de français mécontents dans la rue? Difficile évidemment de prédire une crise sociale six mois avant une élection mais, pour Boris Walbaum, le fondateur de Couragepolitique.fr, pas de doute : « Cela risque d'être très très chaud. »

    Et pour cause : les deux favoris à la primaire de la droite ont concocté des programmes carrément... explosifs. « On a changé de paradigme », résume Boris Walbaum qui a décortiqué les mesures préconisées par les candidats.

    Remise en cause du modèle social

    Certes, en 2007, Nicolas Sarkozy avait déjà ouvert une brèche, en proposant une rupture très nette et des réformes parfois radicales. Mais rien de comparable avec le remède de cheval préconisé pour 2017 par la droite. « On tape dans le dur : il y a une remise en cause du modèle économique et social français. C'est logique : en dix ans, la crise s'est accentuée et les Français sont plus favorables aux réformes », assure Boris Walbaum.

    Alain Juppé a beau avoir une image plus centriste que son rival prompt à railler « l'alternance molle » qu'incarnerait le maire de Bordeaux, son programme est tout aussi musclé. Entre les deux favoris du scrutin, très peu de différences : ils s'attaquent bille en tête à des totems, notamment l'éducation ou l'enseignement supérieur. « C'est dans ces deux domaines qu'ils prennent le plus de risques en défendant des réformes comme la sélection à l'université », constate l'expert.

    Leurs projets en matière économique et sociale — entre dégressivité des allocations chômage ou baisse drastique du nombre de fonctionnaires — tranchent également. Audacieux, certes, mais très risqués. Et difficiles à vendre à des Français qui restent toujours fondamentalement attachés à leur modèle.