Idrissa Seck selon Ousmane Ngom : d’hier à aujourd’hui par Birame Waltako Ndiaye

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Revoilà Me Ousmane Ngom, avec sa voix forte, sa carrure imposante, son verbe facile, son art de la communication fin. En «hibernation» depuis son retour «à la maison du père», l’ex-débatteur hors pair du PDS, malgré les «attaques et les quolibets de ses adversaires dans le parti», s’était imposé un exercice très difficile pour un avocat et un politicien de sa trempe : le silence. Avec le départ du Premier ministre Idrissa Seck, Me Ousmane Ngom, Ministre Conseiller aux Relations internationales du président de la République, accepte enfin de parler. Et de quelle manière ! Dans une interview exclusive qu’il a accordée au journal «L’Observateur», il se confie. Nous l’avons trouvé, très relax, dans sa superbe villa blanche de fonction sise à Fann Résidence où il a comme voisin, Youssou Ndour, Amath Dansokho, l’ambassadeur d’Afrique du Sud… Il revient sur ses problèmes avec Idrissa Seck, les milliards de Thiès qu’il considère comme un crime économique, le prétendu militantisme ininterrompu de 30 ans de l’ex-Premier ministre avec Me Wade, ses diplômes… Entretien.

On vous attendait dans le gouvernement actuel, mais on ne vous a pas vu. Que s’est-il passé ?

Le Président a estimé au dernier moment qu’il préférait que je reste à ses côtés pour travailler avec lui et l’aider à relever les grands défis auxquels le pays est confronté. Évidemment, j’aurai pu jouer un rôle aussi important en étant à la tête d’un département ministériel pour mettre en œuvre la vision du Président aider à la réalisation de l’idéal du Sopi, aider au règlement des problèmes de vécu quotidien des Sénégalais, accélérer le rythme des changements. Je pense que je peux autant le faire aux côtés du Président qui, quoi qu’on dise, est celui qui est investi des prérogatives constitutionnelles de mettre qui il veut là où il veut.

Vous êtes déçu ?

Non, en ce qui me concerne, vraiment je n’ai plus rien à prouver comme homme d’État ou membre d’un gouvernement. A deux reprises, on m’a confié des départements ministériels que j’ai gérés à la satisfaction non seulement des autorités du pays, mais surtout des populations sénégalaises qui l’ont exprimé de moult manières. De ce point de vue, je n’ai rien à prouver. Ce qui peut peut-être me chagriner, ce sont les intrigues, les manipulations, et les turpitudes qui peuvent être à la base de certaines décisions. Le Président est tout de même un homme qui peut être trompé, abusé comme il l’a été en 1998 au moment de notre départ du Pds. Il a été abusé par des gens qui ont ourdi un complot savamment orchestré pendant près d’un an. Et c’est après notre départ seulement qu’il a compris la manipulation qui était derrière. Les faits d’aujourd’hui nous donnent raison avec 6 ans de recul. Aujourd’hui aussi en ce qui concerne le positionnement des uns ou des autres dans le gouvernement, je suis persuadé qu’il y a eu une manipulation de dernière minute qui a été faite. Mais qu’à cela ne tienne. Quelle que soit la position où je me trouverai, je suis persuadé de pouvoir apporter mon concours efficace pour faire avancer la cause du changement.

Idrissa Seck, lors de la réunion de la DPN, vous a désignés Cheikh Tidiane Sy et vous comme des «traitres». Qu’est-ce qui explique que la dernière pique de M. Seck au moment de la cessation de ses fonctions de PM, vous ait été destinée ?

Cette question devrait être posée à Idrissa Seck. Mais je vais tout de même y répondre. Toutefois, permettez-moi de faire avant tout quelques précisions liminaires. Tout le monde aura constaté que depuis que je suis aux côtés du président de la République, je me suis volontairement abstenu de toute réaction dans la presse malgré les quolibets, propos outrageants ou attaques dont j’ai fait l’objet de la part d’Idrissa Seck ou de ses affidés. J’ai observé cette attitude parce que le Président m’avait demandé de me taire, de ne pas répondre à la provocation. Mais aussi parce que, Républicain jusqu’au bout des ongles, je n’ai pas voulu toucher au symbole que représentait Idrissa en tant que premier collaborateur du chef de l’État ou en tant que Premier Ministre. Aujourd’hui, je me libère de cette obligation de réserve parce qu’Idrissa Seck, redevenu un simple citoyen, aveuglé par la haine et par ses gargantuesques appétits « pouvoiristes » stoppés net du fait de ses graves erreurs, a osé franchir le Rubicon en m’insultant publiquement. Lorsqu’on touche à mon honneur et à mon amour-propre toute réserve s’efface. En me taxant de traître pour la énième fois, affirmation grave amplifiée par ses milices et ses obligés, il a dépassé les limites de la décence et de l’élégance. Dès lors, pour réhabiliter mon honneur et ma dignité, pour apaiser mes amis et mes proches, je suis tenu de répliquer et de rétablir la vérité historique.

Mais pourquoi tant de haine et pourquoi s’est-il attaqué à vous ?

Vous savez, je ne connais pas la haine, parce que mon père que tous les Saint-Louisiens connaissent nous a inculqués des préceptes moraux où ne figurent ni la haine, ni la jalousie, encore moins la perfidie. Chaque jour lorsque je me lève, je me dis que cela peut être le dernier de mon existence. J’ai vu tellement de gens mourir emportant avec eux leurs projets ou leurs ambitions que je me refuse à entrer dans ce jeu pernicieux de la haine ou de la liquidation. Avec le recul, c’est seulement après 7 (sept) ans dont cinq de traversée du désert (entre 1997 et 2004), que j’ai trouvé la réponse à votre question : Idrissa a tant de haine pour moi parce que je suis l’unique obstacle à son rêve fou de remplacer Abdoulaye Wade. Tous ses plans ont jusqu’ici marché. Rappelez-vous, il avait de façon péremptoire, décrété ma «mort politique» en affirmant à la télévision que j’étais désormais du bois mort tout juste bon pour servir de combustible. Peut-être pour allumer la fusée qui devait le propulser vers les cimes du pouvoir ? Cela me rappelle les mots d’un vieil homme politique du Baol qui m’a lancé un jour : «Mon fils, ce n’est pas parce qu’on te dit que tu sais grimper que pour le prouver tu montes jusqu’à dépasser les cimes». Assurément Idrissa comme Icare a dépassé les cimes, il s’est tellement approché du Soleil qu’il s’est brûlé les ailes et il est retombé avec une fulgurance qui dépasse celle de son ascension. Ma «mort politique» tardant à intervenir malgré la brouille savamment orchestré par ce Raspoutine tropical entre mon père spirituel Abdoulaye Wade et le disciple que je suis, malgré ses plans diaboliques, on comprend pourquoi il a déversé sa bile sur moi à la DPN.

Qu’est-ce qui vous fait dire que vous êtes le seul obstacle à la réalisation des ambitions d’Idrissa, il s’était également opposé à l’entrée de Djibo Ka au gouvernement ?

En vérité, l’opposition à l’entrée de Djibo n’était qu’un écran de fumée, un prétexte. Idrissa n’y tenait pas outre-mesure car Djibo ne fait pas partie du Système Pds et pouvait à ses yeux être tenu en respect. Je vais vous faire une révélation : quelques jours avant le remaniement Idrissa Seck a envoyé un émissaire chez Djibo Ka en la personne de Nguirane Ndiaye son adjoint, pour donner des assurances au leader de l’Urd et le rassurer en lui faisant comprendre que son vrai problème était d’ordre interne au Pds. Ses véritables cibles étant Ousmane Ngom et Cheikh Tidiane Sy. Une autre révélation ! Saviez-vous qu’il y a, à peine deux (2) mois, Idrissa et sa bande de comploteurs avait convaincu le président de la République de «m’éloigner pendant quelques temps» en m’envoyant diriger une Ambassade en Europe ?

En somme une sorte d’exil doré ? La presse a parlé avant-hier de Bruxelles (Walf du Vendredi 23 Avril). Êtes-vous toujours partant?

Jamais, c’est une affaire qui est dépassée et classée. Le Président a depuis longtemps renoncé à ce projet. Comment pouvais-je du reste y souscrire, au vu de mon engagement politique de plus d’un quart de siècle aux côtés de compagnons et amis qui ont souffert avec moi le martyr pour la réalisation de l’idéal du Sopi. Aujourd’hui plus que jamais, je ne suis obnubilé ni par les lambris du pouvoir, ni par les sinécures. C’est ici au Sénégal le vrai enjeu et c’est ici que je resterai pour me battre et barrer la route aux apprentis-sorciers.

N’avez-vous pas peur de représailles avec la réplique salée que vous êtes en train de servir à vos adversaires ? Visiblement vous êtes touché !

C’est vrai, je suis touché dans ma dignité d’homme tout court et l’homme politique que je suis et qui n’est pas né de la dernière pluie, a mesuré le pour et le contre. Au bout du compte, je me suis dit qu’après des années de silence, de souffrance et de tumultes, le moment était venu de montrer à Idrissa en quoi j’étais meilleur que lui sur tous les plans, même s’agissant des torts que nous avons, tous les deux infligés au Président Wade. La grande différence entre nous, c’est que face à une situation que nous estimons injuste : moi je choisirais de me révolter comme je l’ai fait en 1998 alors qu’Idrissa lui, choisirait la félonie et la ruse. Permettez-moi d’illustrer avec quelques exemples et rappels historiques. A la suite d’un complot, savamment ourdi par Idrissa et sa clique entre 1997 et 1998, après les élections désastreuses de cette année, j’ai été poussé à la sortie du Pds avec mes amis suite à un dépit amoureux et une révolte. Au début, certains m’ont fait porter le chapeau alors que j’étais victime d’une cabale dont l’objectif final était le contrôle du parti par les usurpateurs. Cinq ans après, en 2002, après les liquidations dont ont été victimes des personnalités du gouvernement et du parti du fait du même Idrissa, les gens ont découvert la savante superstructure mise en place par ce denier pour succéder prématurément au Président Wade. Il n’est point besoin que je m’attarde sur ce problème. Tout le monde est édifié aujourd’hui avec l’épilogue de tout cela intervenu, il y a moins d’une semaine (le mercredi 21 Avril avec le limogeage d’Idrissa).Il est heureux que le Président Wade ait compris à temps que Raspoutine* Seck, qui se prétendait son confident et fidèle disciple, n’était en fait qu’un imposteur sectaire, assoiffé de pouvoir qui, pour avoir vendu son âme au diable, représentait en fait les forces du mal. A la différence d’Idrissa qui se gargarise de façon ignoble de versets du Saint-Coran pour séduire, nuire ou blasphémer, je suis convaincu que Dieu «Allah Soubhanna Watalla» existe et qu’Il est le meilleur juge. En tant qu’homme politique, témoin de mon temps et des choses ultrasensibles, jouissant de l’estime et de la considération de larges franges de la population, j’ai refusé de faire du chantage et de la menace les instruments de ma promotion. Néanmoins, je sais que je représente un danger pour certains cercles qui ne reculent devant rien pour assouvir leur boulimie de pouvoir, d’argent et possession. Je suis prêt à donner ma vie pour le Sénégal, pour la concrétisation des idéaux sacrés du Sopi comme je l’ai toujours fait plus de 26 ans durant mais aussi pour le triomphe de la vision novatrice du Président Wade. Mais que les apprentis-sorciers se le tiennent pour dit, j’ai pris mes précautions au cas où il devait m’arriver quelque chose. Ils savent que mes amis et moi avons enquêté et détenons des dossiers explosifs sur eux et que nous n’accepterons jamais que le pays continue d’être la vache à lait de gens sans scrupule.

Pouvez-vous nous parler de ces dossiers ?

Ce n’est pas encore le moment, mais je vais en dévoiler un bout :- Pourquoi Idrissa n’a jamais répondu au scandale de l’achat du nom de domaine de la Sonatel. Com sous le faux nom de Paul Stewart avec une fausse adresse aux États-Unis ? (scandale révélé par la presse)- Le scandale des Autorisations d’Importer des Véhicules avec un réseau national et un réseau international. Ce qui a conduit le régime à présenter en urgence en Conseil des ministres un décret supprimant ces autorisations contre l’avis du Ministre de tutelle qu’il était.- Au ministère du Commerce, Idrissa avait fixé des objectifs financiers (comprenez des valises ou grosses enveloppes qu’ils devaient lui remettre chaque semaine) et ceux qui faisaient de la résistance ont été limogés sans ménagement. Interrogez Abdoulaye Fall, ancien Directeur du Commerce Intérieur ou Aminata Sall du Trade Point ou encore Khady Diagne, son ancien Directeur de cabinet qui a en plus payé son opposition à Idrissa par un long séjour en prison. Abdourahim Agne sait pourquoi il lui a lancé à la figure cette phrase terrible : «Tout le monde peut parler de corruption au Sénégal sauf toi Idrissa!» Je ne parle pas des scandales plus récents, depuis l’avènement de l’alternance, qui sont cent fois plus énormes, avec des transferts massifs de fonds en Europe, en Australie, aux États-Unis et j’en passe. Sans parler des acquisitions immobilières à Paris, à Lille, aux Usa, à Dakar et surtout à Thiès où la moitié de la ville a été achetée par Idrissa Seck et son clan. C’est quand même scandaleux pour quelqu’un, qui à la veille de l’alternance, a laissé des arriérés de loyers à l’Agence Immobilière, qui lui louait son cabinet !Je ne parle pas non plus des relations troubles et équivoques qu’Idrissa a toujours entretenues avec le Parti socialiste, depuis Jean Collin, avec la fameuse lettre destinée à compromettre Wade, son exfiltration par Ibrahima Niang ex-D.G des chemins de Fer vers les Usa alors que nous étions en prison Wade et moi. Ce qui a fait dire à d’aucuns qu’Idrissa était en fait un Agent dormant du Ps auprès de Wade. Je crois que ses relations avec Tanor et leurs effusions et amabilités sont là pour conforter une telle assertion. Ah, j’allais oublier l’interpellation de la presse sur ses faux diplômes et sur son cursus universitaire ombrageux, j’en sais beaucoup du reste. Mais je défie Idy de répondre à toutes ces interpellations ignominieuses avant d’avoir la prétention de conduire les destinées de ce pays !

Mais vous-même vous avez eu des relations avec le Ps, vous avez même soutenu Diouf aux élections?

Oui, c’est vrai, mais comme je l’ai déjà dit, je l’ai fait par révolte et par dépit amoureux parce que j’étais fâché contre mon père, Wade. Vous savez, un enfant qui est en colère pour se faire entendre par son père casse, la télé ou le frigo… c’est ce que j’ai fait en m’alliant à l’adversaire de mon père. Mais je l’ai fait au grand jour tout en gardant mon identité libérale, ce que Diouf lui-même a reconnu en pleine campagne électorale. En revanche, Idrissa, c’est la perfidie, le ver dans le fruit, qui agit toujours sournoisement pour réaliser sur le dos de Wade ses lubies, son «destin présidentiel». Il n’a jamais cru en Wade, même entre les deux tours de l’élection présidentielle, il a rencontré Tanor pour négocier au cas où…

Revenons à la traîtrise dont vous accuse Idrissa Seck et des cercles proches de lui…

La traîtrise telle que définie par le dictionnaire, lui colle en réalité comme un gant. Le Larousse dit que le traître, c’est celui qui trahit d’une manière perfide, sournoise, qui trompe, qui est dangereux qui est déloyal. Voilà tous les qualificatifs. Tout le monde connaît la perfidie de Idrissa avec laquelle il a éliminé tous ses adversaires ou supposés ennemis. Que ce soit au niveau du parti, du pouvoir, de l’administration, un peu partout. Un vrai « terminator ».

Qui par exemple ? On est au Sénégal. On peut faire une très longue liste de gens qui ont été liquidés par Idrissa Seck pour assouvir ses ambitions personnelles et ses ambitions inextinguibles d’argent et d’enrichissement. Idrissa Seck considère même qu’il peut abuser le bon Dieu, le Maître du visible et de l’invisible. C’est un faux érudit, un mauvais pratiquant des préceptes religieux. Il cite pêle-mêle les sourates du Coran. Je suis persuadé qu’il ne croît pas à tout cela. Quelqu’un qui a érigé la liquidation des personnes comme viatique ne peut pas être un bon croyant. Il sait qu’il a échoué dans son ambition aveugle, démesuré, de remplacer Wade au sommet de l’État. Aujourd’hui, il nous accuse Cheikh Tidiane Sy et moi. Tout notre parcours, nous avons essayé d’être des hommes d’honneur, des combattants, des gens qui ont la fibre militante, qui ont risqué leur vie. Alors qu’Idrissa n’a même pas risqué sa liberté pour la réussite du combat pour le Sopi. Il n’a fait qu’un bref passage en prison. Et cela, il a fallu qu’on prenne en otage son épouse pour qu’il sorte de l’ombre. Il s’est rapidement arrangé pour être exfiltré avec la complicité d’Ibrahima Niang et d’autres personnalités pour aller se réfugier aux États-Unis. Pour lui, le Pds était un parti d’opposition professionnelle qui n’allait jamais arriver au pouvoir. C’est pourquoi, il n’a fait que de brèves apparitions pendant les moments d’accalmie. Où était-il entre 1989 et 1991 ?

Poursuivre ses études aux États-Unis Il avait même disparu des instances, secrétariat national, comité directeur. Il n’est revenu que lorsque le Pds est redevenu fréquentable, c’est-à-dire quand nous sommes entrés au gouvernement. Quand il y a eu l’épisode Me Sèye, il avait encore disparu ne revenant qu’en 1994 pour se mettre dans une position très confortable de conseiller spécial du secrétaire général. Pour vous dire que c’est un imposteur, un manipulateur qui a toujours cherché à tirer son épingle du jeu mais il n’a jamais eu cette fibre militante. Il s’attaque aujourd’hui à Cheikh Tidiane Sy qui a mis sa fortune à la disposition du Pds, qui l’a aidé, lui personnellement dans des conditions extrêmement importantes qu’il ne révèlera jamais publiquement. Il l’accuse de trahison alors que ce dernier a fait la prison en 1994, malade pendant plus de 6 mois, jusqu’à ce qu’une grève de la faim les fasse sortir avec Me Wade. Personne ne peut m’accuser de traitrise parce que j’agis chaque fois au grand jour. Quand je ne suis pas d’accord, je le dis. S’il faut me révolter, je le fais. S’il faut casser la baraque, je n’hésite pas même à tort quelques fois, mais c’est ça mon tempérament. Lui est sournois, perfide. J’ai entendu Idrissa Seck citer un sage qui parlait de la médisance en disant ceci : « Ne les écoute pas, ne soit pas affligé par leurs complots, endure ce qu’ils disent, ils ne sauront te causer aucun grand mal, seulement une nuisance de la langue… Idrissa pour ceux qui le connaissent bien, en fait partie, c’est un adepte de la duplicité, du faux, de la médisance et de la tricherie. Il est passé maître dans l’art du chantage, de la menace et de la corruption des consciences. Il fait le contraire de ce qu’il dit c’est certain.

Cela signifie-t-il qu’Idrissa Seck est riche ?

Souvenez-vous qu’à Ziguinchor lors d’une réunion avec la Banque mondiale, il avait dit qu’il était riche, très riche d’ailleurs. Certains disent même qu’il est riche à milliards. Ne serait-ce que par les derniers chantiers de Thiès qui ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, tout le monde sait qu’à Thiès, on n’a même pas investi là-bas 20 milliards même pas 15 milliards. Alors où sont passés les 43 milliards débloqués par l’État. C’est un crime économique et je suis persuadé que le Président ne laissera pas impuni ce crime, le peuple sénégalais non plus. Personnellement, je me battrai avec tous les patriotes jusqu’à ce que ce scandale et les autres aussi soient éclaircis et que les prévaricateurs soient châtiés de façon exemplaire.

Lui aussi aurait vendu sa maison pour financer le parti. Quelle maison ? Avant l’alternance, la seule maison que je lui connaissais est celle du Point E et il ne l’avait même pas encore entièrement payée. Et c’est là-bas qu’il a emménagé quand il a quitté la Primature. Comment a-t-il pu vendre cette maison et la racheter quand il est arrivé au pouvoir? Depuis la semaine dernière, c’est là-bas qu’il est et qu’il reçoit. C’est vous dire la duplicité, la déloyauté de ce bonhomme.

Comment vous êtes-vous connus et qu’est-ce qui explique la dégradation de vos relations ? Apparemment, il est plus vieux que vous dans le parti puisqu’il dit avoir un compagnonnage ininterrompu de 30 ans avec Me Wade. (Il rit). C’est franchement de la rigolade. Le Pds n’a même pas encore 30 ans, alors comment il peut prétendre cela ? Il était inconnu dans les annales du Pds jusqu’en 86-87 au moment du départ des Serigne Diop. Lorsqu’il est arrivé à Paris en 81 et qu’il m’a contacté, je ne le connaissais même pas. Il s’est présenté comme neveu de Alioune Badara Niang pour me dire qu’il souhaitait que je l’héberge pendant une semaine ou quelques jours parce qu’il devait aller faire le concours de HEC. Je faisais à l’époque un DESS de Relations internationales et un DESS de Sciences politiques à la Sorbonne. C’est comme ça que je l’ai accepté, je l’ai couvé, je l’ai hébergé, j’ai fait la cuisine pour lui. Je me suis comporté comme un grand frère dans le sens plein du terme pour l’assister en pays étranger. Mais même à cette période là, il n’a pas milité au Pds. On a créé à la même époque l’organisation des travailleurs étudiants en France avec Mody Sy et Youssou Diagne. Où était Idrissa ? Lorsque même nous allions dans les foyers pour semer la bonne parole et amener les travailleurs émigrés à adhérer, il nous disait : «Suivez Laye Ndiakhoum jusqu’à échouer dans vos études et vous verrez». La première fois qu’il a participé à une réunion publique à Thiès, c’était à Keury Kao chez Ndiakhar Ciss en 1987 hormis l’épisode de la participation au bureau politique en 1986 au moment du départ des Serigne Diop. Je vous annonce que son nom ne figure pas dans les listes de l’Ujtl. Idrissa est aveuglé par son ambition à tel point qu’il croit qu’il peut tout balayer sur son passage. C’est ce qui explique tout le combat qu’il a mené contre moi parce qu’il estimait que je suis son principal obstacle. Aujourd’hui plus que jamais, le bois mort dont il avait parlé a « regermé » et va fleurir s’il plait à Dieu. Je n’aime pas comme lui me gargariser de versets de Coran mais Dieu a dit que j’ai sorti le vivant du mort comme j’ai sorti le mort du vivant. Il n’a qu’à méditer cela.

Qu’en est-il de ses diplômes, vous qui le connaissez si bien ténébreux?

Je vous renvoie à l’article paru dans le «Messager» la semaine dernière. C’est suffisamment exhaustif et le journal lui a lancé un défi. Lorsque quelqu’un a l’ambition de diriger ce pays, il doit être transparent. Pour ma part, tout le monde peut enquêter sur mon cursus jusqu’à la Sorbonne. Encore que je n’ai pas une obsession des diplômes. On peut être un homme d’État et un homme de valeur même sans diplôme, mais il faut qu’il soit humble et sache que, dans la vie, personne n’a la science infuse et que les échappées individuelles ne peuvent pas mener loin.

Il est quand même toujours n°2 du parti.

Oui, mais jusqu’au moment où nous parlons. N’oubliez pas que seul Me Wade est élu par le congrès. Tous les autres sont nommés par lui.

Revenons à ce qui s’est passé en 1998. Plus que d’avoir quitté le Pds, on vous reproche surtout d’avoir été très dur à l’endroit du vieux contrairement à Serigne Diop, Jean Paul Dias.

En réalité, je ne veux pas revenir sur l’épisode de la sortie du Pds de Serigne Diop, Jean Paul Dias, ou de ce qu’ils ont pu dire ou de ce qu’ils n’ont pas pu dire. Wade sait et nous savons aussi. Mais pour rétablir la vérité des faits, le secrétaire général du parti a été abusé en ce qui nous concerne. Répondant lors de la conférence de presse de la création du PLS à la question d’un journaliste sur le financement du parti, je lui ai dit que j’étais avocat et que par conséquent, je pouvais gagner suffisamment d’argent et mettre une partie dans le fonctionnement du parti. Comme mes amis du reste le feront eux aussi. Mais aussi que j’ai des amis aussi bien au Sénégal qu’à l’étranger et qu’ils m’ont toujours aidé même quand j’étais dans le Pds et par conséquent je ne voyais pas pourquoi ils ne continueraient pas. On est allé raconter à Me Wade que j’ai dit que mes amis ont toujours financé le Pds. On a complètement déformé mes propos. On lui avait fait croire que je voulais insinuer que le Pds était financé de l’étranger, ce qui est contraire à la loi, pour susciter sa dissolution. Me Wade, piqué par les déclarations qu’on me prêtait a pris une position aussi extrême.

L’épisode de la menace de démission d’Aliou Sow et de la démission de Fada. Comment appréciez-vous cela d’autant que Me Madické Niang avait dit que c’était un chantage inacceptable?

Je partage cette opinion. C’est grave que dans une République, les gens érigent le chantage, la menace comme arme. Lorsqu’on est ministre, on l’est au niveau d’un État et un État a des règles, un fonctionnement. Par conséquent, ce n’est pas sur la base des humeurs, des relations personnelles ou subjectives qu’on doit réagir. C’est pourquoi je suis persuadé qu’on doit voir comment les membres du gouvernement sont choisis pour que nous évitions ce genre d’épisodes qui n’honorent pas notre pays.

Macky Sall peut-il réussir la mission qui lui est assignée ?

Je le crois sincèrement. Macky est loyal, travailleur et a un parcours militant certain. Il a participé à des manifestations. Même au lendemain de l’alternance, il a continué à se battre pour exister. Il est suffisamment imprégné de la pensée et de la vision du président de la République pour les traduire en réalité pour le bien de notre pays. Je le félicite chaleureusement ainsi que les membres de son équipe. Il est pondéré et mesuré pour se conformer aux limites que les Institutions lui assignent pour accompagner l’action du Président et abattre un excellent travail à ses côtés.


*Raspoutine était un personnage très trouble dans la cour des Romanov. Il était un conseiller et un confident du tsar Nicholaï. Il croyait qu’il avait tous les pouvoirs et qu’il pouvait manipuler le tsar comme il veut. Lorsque le tsar a compris le jeu maléfique de Raspoutine, il a décidé de le bannir et de le chasser de la cour. Ne pouvant pas supporter ce bannissement, il s’est dit qu’il allait détruire le roi et toute sa famille. Il les a poursuivis, pourchassés même après leur sortie de la Russie, jusqu’à détruire la dernière fille du tsar.

Propos recueillis en 2004 par Cheikh Oumar NDAW &Mamadou Thierno TALLA

 

Birame Waltako Ndiaye

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10 Commentaires

  1. Le sénégalais est toujours nostalgique du passé… Pourquoi re-pondre encore une affaire de 2004. Mr NDiaye est tombé trop bas encore. Parlez du Sénégal d’aujourd’hui et oubliez ces Mammouths.

    • Pauvre Ousmane Ngom je viens de perdre tout l’estime que j’avais en toi ,je te croyais au dessus d’une telle bassesse d’esprit comme quoi être avocat ne signifie pas grandeur d’âme. J’aurais pas été surpris si de telles saletés sur idy sortaient de la bouche de Cissé Lô de toi c’est vraiment désolent.
      tu est dans la même catégorie que CISSE LO maintenant des BOUCHES POUBELLES car la saleté sort de poubelles.
      Mais rendons à CESAR CE QUI EST A CESAR: Idy était le seul à continuer à croire à WADE quand toi et les autres baissaient les bars du militantisme,c’est lui qui est parti le convaincre et le motivé à se présenter aux élections de 2000 quand WADE LUI MEME n’y croyait plus aprés plus de 27ans dans l’opposition. Aussi idy à endossé avec courage le role de directeur de campagne et organisé la fameuse MARCHE BLEUE ,sans rentrer dans les détails pour pas se rabaisser comme toi ,disons que ce travail de idy a payé car WADE a été élu président de la république en 2000 et donc grâce à idy le PDS réalise son rêve de prendre le pouvoir et avec un peu d’honneteté vous auriez dû reconnaitre sont militantisme, il a été un militant efficace contrairement à toi et malgré toutes ces années au PDS t’as rien apporté à ce parti au contraire t’as toujours profité des privilèges du pouvoir à tel point que tu peux plus t’en passer et donc tu rejoinds MACKY;heureusement les sénégalais NE sont pas amnésiques comme vous semblez les traiter.
      REMERCIER IDY CAR C’EST GRACE A LUI QUE VOUS ETIEZ MINISTRE A L’EPOQUE et ton enrichissement avec l’histoire des passeports diplomatiques on les connaît……..
      Tu cite Youssou DIAGNE « On a créé à la même époque l’organisation des travailleurs étudiants en France avec Mody Sy et Youssou Diagne » mais tu oublies de dire que c’est lui qui t’as HEBERGE chez lui dans 13e Arrondisment de PARIS en même temps que idy pendant vos études EN FIN DES ANNées 70 ,début 80 y compris « 1981 » :Comment peux-tu heberger quelqu’un alors que toi-même t’es hebergé? Encore une fois la décence m’empêche de rentrer dans les détails .
      Mr DIAGNE vous soutenais parce qu’il était MILITANT PDS ET AMI PROCHE de WADE QUI LUI AVAIT DEMANDé CETTE FAVEUR.
      DONC IDY A RAISON quand il revendique son militantisme depuis plus de 30 ans.

      On aurait cru aux saletés que vous déversez sur idy si elles étaient vraies et que vous étiez du bon côté ,mais
      allié à MACKY SALL pour continuer à profiter des privilèges de l’état comme à votre habitude et téléguidé par APR, le peuple sénégalais reste attentif et lucide pour ne pas tomber dans vos manipulations .
      Vous attaquez idy car c’est la seule alternative à ce gouvernement incompétent et manipulateur.
      La mauvaise foi est une maladie incurable .

      VIVEMENT 2017 QUE IDY ARRIVE

  2. il parle du passè ,ces gens payès par le pouvoir uniquement pour salir IDRISSA SECK,mais c,est peine perdue.nous sommes en 2015 après 11 ans vous faite revenir ceque ousmane n,gom avait dit.vous ne pouvez pas salir IDRISSA SECK.le bon DIEU a jugè tous qui ètait avec ABDOULAYE WADE pour combatre IDRISSA SECK ont tous payè cher.vous ètes trop petit pour salir IDRISSA.

  3. birame, je ne comprends pas, es ce que les avis de ousmane n’gom sur idrissa SECK interessent les gens? en tout cas pas moi, et je regrette pour une fois d’avoir perdu mon temps à vous lire,j’y regarderais à deux reprises la prochaine fois

  4. Je vous ai dit ici que ce Waltako ou WayouMacky est un pion de l’APR j’en suis sur que meme Ousmane Ngom regrette ses propos vous lui aurez posè les memes questions il va user un autre ton et dira des propos moins insultants vis a vis de Seck car maintenant il a compris beaucoup de choses
    A l’epoque la devolution monarchique etait en branle il fallait liquider celui qui etait l’obstacle Wade promis a Seck en cas de victoire il ferait un mandat et partir meme après la victoire surprenante de 2000 il a rèaffirmè sa promesse mais hèlas Viviane Wade lui a fait changer d’avis

    • OUI FROC c’est quand il avait décidé de rester au pouvoir au temps du PS en tant que ministre de la santé,à l’époque idy était ministre du commerce et WADE minitre détat alors que les éléction de 2000 s’approchaient.La stratégie du PDS était de quitter le pouvoir pour battre campagne. IDY A SUIVI WADE ,ils ont quitté le pouvoir mais OUSMANE NGOM les a trahi pour continuer a profiter des privilèges de l’état.Et quand le PDS A PRIS LE POUVOIR ,Ousmane voulait les rejoindre aprés les avoir abandonné et c’est à cette période (en 2000) que idy l’avait qualifié de traitre qui est mort politiquement. Malgré tout,quelques années plus tard, idy l’avait quand même admis au pouvoir comme ministre de l’interieur.Aussi la malhonneteté de OUSMANE NGOM est de présenter cet histoire qui date de + de 15ans comme si c’était y’a 1 mois tout ça pour détruire l’image de idy en manipulant les sénégalais; mais on est vigilant et on sait que MACKY EST DERRIERE tout ça.
      Macky a un sal dossier sur OUSMANE NGOM conser

    • honte à ces messieurs on n’ai fier s de monsieur seck il à su concrétiser le souhait de wade avec la volonté divine de le mettre au pouvoir cé traitre payerons cher

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