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La traversée du Canada d'Ouest en Est, de Vancouver à Halifax. 6012.9 km en course à pied. Aucun jour de repos. Plus de 65 km de moyenne par jour .

5 novembre 2019 2 05 /11 /novembre /2019 21:27

Après une édition 2 où j'avais dû courir en sous régime pour ne pas risquer de ne pas voir la mer, j'avais fait de cette édition 3 mon gros objectif de l'année.

 

Moins fatigué, un peu mieux entrainé, je voulais pouvoir rejouer et tenter de retrouver le top 5 sur une course à étapes. Il faudra pour cela prendre quelques risques et se faire un peu violence certains jours, mais l'essentiel est de ne pas avoir de regrets au final. Parmi les inscrits, il y a 2 intouchables et un petit paquet de 5-6 coureurs avec lesquels il faudra batailler pour les places de devant, sans faire injure au reste du peloton, je parle là des coureurs qui seront proches d'une moyenne horaire de 10 km/h ou plus, sur les étapes.

 

 

 

Etape 1: URDOS - JACA : 45.1 km en 4h21'54, 3ème.

 

Toujours une longue montée de 15 km avant de basculer en Espagne, le tracé 2019 est en tout point identique à 2018. 30 km en descente quasi ininterrompue, il faut faire attention à ménager les quadriceps sur cette courte étape. A ma grande surprise, je termine 3ème de l'étape en améliorant mon chrono 2017 de 7 minutes. Pas de sensation de fatigue particulière.

 

 

 

Etape 2: JACA - FISCAL: 45.6 km en 4h43'20, 4ème ex-aequo.

 

1ère erreur de la semaine, je suis reparti ce matin avec les mêmes chaussures qu'hier, un peu minimalistes, pour cette nouvelle courte étape. Chaussures typées marathon que je pensais laisser ensuite pour les 5 étapes longues. J'ai mal à la cheville et les symptômes d'une tendinite du releveur gauche font leur apparition, dessus du pied qui picote, sensation d'étau qui serre le bas de la jambe, douleur qui monte le long du tibia, c'est malin !

 

Heureusement, le camion des bagages n'est pas encore passé et au km14, je fait signe à notre bagagiste en chef, Stéphane, de s'arrêter pour que je puisse changer de pneus. Je dois maintenant faire attention pour faire basculer la blessure éventuelle du bon côté, c'est à dire celui où elle disparait. Je me suis fait dépasser pendant mon arrêt et je vais essayer de limiter la casse pour aujourd'hui.

 

J'avance cahin-caha et j'arrive à garder un oeil sur Carmen qui pointe à la 5ème place de l'étape. J'envisage d'éteindre mon gps pour me concentrer uniquement sur ma course et ma cheville en changeant de foulée, d'appuis et petit à petit, ça revient. Comme par hasard, mon gps se coupe tout seul, je vais donc naviguer l'esprit libéré des contraintes d'allure.

 

Finalement, après le dernier ravito et au pied de la dernière grosse difficulté avant de basculer vers Fiscal, j'ai 3 cibles en vue: Carmen, Fabrice et Markus ! J'étais moins décroché que je l'imaginais...

 

Je lance la poursuite et après avoir croqué Carmen, je reviens mètre après mètre sur Fabrice alors que nous avons déjà entamé le tunnel qui marque le début de la descente. La cheville s'est endormie et pour ne pas prendre de risque, je reste avec Fabrice, Markus ayant décidé de finir à fond. Nous terminons ensemble, 4ème ex-aequo. Je reste 3ème au général pour moins de 3 minutes...

 

Demain, on change de braquet.

 

 

 

Etape 3: FISCAL - ALQUEZAR: 76.5 km en 7h56'39, 3ème ex-aequo.

 

On commence la série des 5 grosses étapes par une des plus belles mais aussi des plus vallonnées. C'est aussi à partir d'aujourd'hui qu'il y aura 2 départs le matin. 6h pour les moins rapides, 7h pour le groupe des plus rapides au classement. Cela permet de réduire l'amplitude des ravitaillements pour les bénévoles et aussi permettre à tous les coureurs de se voir en course, puisque sauf cas exceptionnel, ceux qui sont partis à 7h finissent par rattraper les autres. On peut prendre des nouvelles des uns et des autres et s'encourager mutuellement, ce sont des moments appréciés de tous.

 

Le GPS est passé pour le reste de la course dans le fond du sac. Je me connais assez pour pouvoir faire sans, je trouve que c'est même confortable et je suis plus à l'écoute des signaux envoyés par le corps.

 

La journée pourrait se résumer ainsi: départ prudent, chasse à la Carmen, ensuite au Fabrice (pendant 58 km !) puis fin tranquille avec ce dernier, nous allons unir nos pas pour avaler la dernière grosse bosse de 4 km qui nous amène à Alquezar. Nous finissons 3ème ex-aequo en moins de 8h ! Good job !

 

Les 2 de devants s'amusent tout seuls, nous on essaie de se faire une place au soleil derrière eux et pour l'instant, la dernière place du podium me convient parfaitement.

 

 

 

Etape 4: ALQUEZAR - SARINENA: 68,8 km en 6h45'35, 3ème.

 

Alors celle-là, c'est une des étapes qui m'a toujours fait le plus mal au démarrage. On descend sèchement au départ et les quadriceps mis à rude épreuve font souffrir à froid. Mais j'ai décidé de ne pas me faire décrocher comme à chaque fois et je suis dès le départ au contact de Carmen qui part souvent vite. Fabrice et Markus sont un peu en retrait.

 

Finalement, j'ai bien fait, j'ai des bonnes jambes aujourd'hui et je vais réussir à garder Carmen derrière moi après le R2 (km30) et ce, jusqu'à l'arrivée où je termine à plus de 10km/h malgré un temps de gueux sur les 20 derniers kilomètres. Pluie et rafales de vent finirons par tremper le peloton jusqu'aux os.

 

4 DNF aujourd'hui ! Michel, Christian, Melany et Vincent....

 

Rafales de vent et pluie vont continuer toute la nuit, faisant craindre une étape difficile demain, surtout que ce sera la plus longue... je ne parle même pas du linge trempé qu'il faudra enfiler demain matin !

 

 

Etape 5: SARINENA - CASPE: 77.8 km en 8h24'53, 3ème.

 

Cette fois, c'est normalement une étape qui passe bien et comme hier, c'est l'inverse qui se produit. Je n'ai pas de jambes et je peine à garder Carmen dans le viseur. J'abandonne finalement l'idée de rester accroché à son short, je sens que je m'use à petit feu. Au km42, je décide de lâcher la poursuite et de finir comme je peux en limitant l'écart. Je prends néanmoins 20 minutes dans la vue et Carmen revient à 14 minutes au général, une broutille. On rigole d'ailleurs bien à l'arrivée du tour qu'elle vient de me jouer. Au delà du match que l'on joue sur la route, il y a beaucoup de respect entre les coureurs, c'est un des charmes indéniables des courses à étapes.

 

Le fait du jour, c'est l'abandon de Rémi Duboq, le leader et double vainqueur de la Via Iberica. Il ne s'alimentait quasiment plus depuis 2 jours, peinant ainsi à garder quelques forces indispensables pour ces longues journées sur la route. Il a jeté l'éponge après seulement 5 kilomètres, sans jambes, complètement vidé. C'est toujours désagréable d'apprendre un abandon, même si le malheur des uns.... Je me retrouve donc 2ème du général et un peu plus candidat au podium final, Carmen montant elle aussi sur la boite, Fabrice en embuscade juste derrière avec Markus aux trousses. Le match continue...

 

 

 

Etape 6: CASPE - PINELL DE BRAÏ: 68.5 km en 6h47'37, 1er ex-aequo.

 

Objectif du jour: contenir la tornade Carmen ! Il faut savoir que Carmen a gagné à peu près toutes les courses à étapes auxquelles elle a participé, tout simplement ! Je n'avais jamais imaginé avant cette Via Iberica être en mesure de faire jeu égal avec elle, même si elle revient de loin depuis 2 ans et une grave blessure à un genou, elle est toujours aussi redoutable. Alors cette étape que j'ai toujours du mal a démarrer avant le 1er ravito, il va falloir que je la prenne par le bon bout et tout de suite !

 

Je prends les devants finalement plus vite que prévu et à part Maurice qui s'est déjà envolé, je reste calé devant le reste du groupe de 5 parti à 7h. Pour ne rien gâcher, je sens que j'ai les jambes qui tournent bien, comme lors de l'étape 4, ce qui va me permettre de mettre du rythme jusqu'au ravito 3. Ensuite, je vais un peu m'endormir, l'écart semblant creusé, je ne perds donc pas de temps sur mes poursuivants au général. L'étape est une succession de montagnes russes et je la trouve plus agréable que les années précédentes.

 

Le final est constitué d'une voie verte, ancienne voie ferrée jalonnée de tunnels, puis une longue remontée de 4 km, avant de plonger vers l'arrivée.

 

Sur la voie verte, donc, j'arrive au dernier ravito (km56-57) où Jean-Louis me demande ce que je fais là. Habitués à nous chambrer, je crois qu'il plaisante et lui réponds que je fais un petit footing sur la voie verte, que l'endroit est sympa. Il est en fait sérieux, il me dit que Maurice n'est pas passé ! Oups, on a perdu le leader !

Je me ravitaille pendant que Jean-Louis prévient la direction de course: il faut retrouver le soldat Maurice !

 

Au moment où je m'apprête à repartir, Markus surgit du tunnel, ce qui a le don de me sortir de ma léthargie qui dure depuis une vingtaine de kilomètres. Je repars de plus belle, surtout qu'il y a peut-être une victoire d'étape à la clé ! Markus ne va pas lâcher le morceau et nous allons finir quasiment au sprint, pour franchir la ligne d'arrivée ensemble et partager cette victoire d'étape improbable. Je remets par la même occasion Carmen à bonne distance (+27' soit 41' au général)  et ça devrait être suffisant pour demain

 

Après une bonne panique, Maurice sera finalement retrouvé, il avait pris la voie verte dans le mauvais sens, rallongeant l'étape de 25 km, soit 93 km au total ! Il termine 8ème de l'étape 3h05 après Markus et moi. Ce matin, il avait 3h12 d'avance sur moi... Demain, il repartira avec seulement 7 minutes de marge au général.

 

Je suis mal à l'aise, j'attaque toujours le dernier jour et là ça ne serait pas super correct, mais je le préviens au cas où, tout en espérant qu'il aura bien digéré cette "aventure". J'ai une seconde place à défendre et je ne pourrai pas l'attendre au risque de la perdre si Carmen sort le grand jeu.

 

 

 

Etape 7: PINELL DE BRAÏ - RIUMAR: 69.7 km en 7h10'37, 2ème.

 

Top départ, "BANZAÏ", je pars donc comme prévu, à fond ! Maurice me dépasse au bout de 50 mètres comme sorti d'une catapulte ! Voilà un problème réglé, il a des jambes et ne va pas me laisser le soin de mettre en péril sa victoire finale. Tant mieux finalement, gagner la Via Iberica m'aurait déplu dans ces conditions. Le meilleur va gagner, c'est parfait. En attendant, j'aimerais bien être quand même le 2ème !

 

J'ai donc 3 objectifs pour bien finir:

1- Faire second de l'étape donc 2- terminer devant Carmen et 3- si possible en moins de 7h01 pour passer sous les 46h pour les 450 km de la Via Iberica.

Bon, j'en ai raté un, le dernier, pour 9 petites minutes. Aucun regret, j'étais "sec" au sommet du second col et j'ai fini les 30 derniers kilomètres avec les forces qui me restaient. Pas grave, l'arrivée sur la plage de Riumar, pour une fois sous le soleil, sans vent et sans moustiques restera un beau souvenir.

 

Place aux bières, aux récompenses et au dernier repas entre gens de bonne compagnie.

 

 

BILAN 2019:

 

J'améliore ma moyenne horaire record de 2017 (9.75 km/h) de 0.03 km/h, encore un peu loin des 10 que je rêve de réaliser un jour, mais je me rends compte que sur un parcours aussi exigeant, c'est peut-être utopique. Je termine en 46h10'35 les 450 km, à 9.78 km/h de moyenne.

 

Je ne ferai jamais mieux que 2ème, c'est déjà incroyable, car ceux qui gagnent sont vraiment toujours beaucoup plus fort que moi, il n'y a même pas le début de commencement du moindre doute là-dessus. Même si j'avais réussi à tenir Rémi en respect sur la dernière étape en 2017, sur une épreuve entière, je n'ai pas le niveau pour rivaliser.

 

6 podiums en 7 jours dont une victoire d'étape,  millésime quasi parfait. Faire mieux est probablement la seule chose qui est désormais impossible, même si sur un malentendu tout peut arriver, on l'a bien vu le 6ème jour.

 

Un grand coup de chapeau à tous ceux qui ont bouclé cette VI et notamment à Marie-Jeanne, qui demeure avec moi, l'unique rescapée des pionniers de l'édition 0 à avoir bouclé les 1800 km de Via Iberica courus à ce jour ! Pour les autres, rendez-vous en 2021 pour prendre votre revanche !

 

Un merci particulier à Carmen, Fabrice et Markus pour le match qu'on s'est joué à 4 pour les 2 places restantes sur le podium, c'était sympa de se tirer la bourre tous les jours, en se rendant coup pour coup, toujours dans le respect et la bonne humeur. Hâte de vous retrouver pour de nouvelles aventures.

 

Bravo à Maurice qui était, et de loin, le meilleur d'entre nous, même si j'aurai aimé que Rémi puisse continuer le duel magnifique que vous vous êtes livré ! J'aurai fini 3ème et aurai été tout aussi heureux.

 

Bravo aussi à notre général Gérard "Gégé" Denis avec sa trottinette, un vrai gamin de 75 ans !

 

Un immense et chaleureux merci à toute l'équipe qui nous a dorloté toute la semaine. J'ai trop peur d'en oublier un, alors sachez que vous avez été tous parfaits dans le rôle qui vous a été attribué, un casting de rêve. 450 fois Merci !

 

On en chie sur la route, mais à chaque ligne d'arrivée franchie, on oublie et on en redemande.

 

Hasta luego amigos !

 

Les pointages sont là: https://via-iberica.jimdo.com/l-%C3%A9preuve/pointages/

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Les portraits des participants et bénévoles sont là: https://via-iberica.jimdo.com/galeries-photos/2019/

 

 

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6 novembre 2018 2 06 /11 /novembre /2018 20:43

De retour pour la 3ème fois sur un parcours bientôt mythique, entre Urdos (France) et Riumar (Espagne). Oui, ce n'est que l'édition 2, mais comme j'avais la chance de participer à l'édition 0, ça fait désormais 3.

 

Nous ne sommes plus que 3 pionniers sur les 5 finishers de l'édition 0 à prendre une nouvelle fois le départ. Sébastien Barraud, Marie-Jeanne Simons et moi. Bob Miorin s'est fait opérer et n'est donc pas opérationnel tandis que Lionel Rivoire termine tout juste sa traversée de l'Australie pour fêter ses 65 printemps. Excusez du peu !

 

Des douleurs au dos depuis plusieurs semaines me pourrissent la vie et c'est très fatigué que j'arrive à Urdos. Néanmoins, je n'ai pas fait la même erreur qu'en juin pour la Mil'Kil, j'ai pris soin de couper avec le boulot 3 jours avant le départ. Je me suis fait remettre le dos et le corps d'aplomb par le magnétiseur qui me suis avec succès depuis 15 ans, j'espère juste que la montée en puissance qu'il me prédit sera effective, car pour le moment, à la veille du départ, j'ai toujours mal.

 

En méforme, avec seulement 5 dossards accrochés depuis le début de l'année, un trail en mars (25 km), un autre en avril (38 km), un marathon en mai et un autre en août, plus l'échec sur la Mil'Kil avec seulement 355 km et des sorties d'entrainement en endurance qui ne dépassent jamais 15 km, autant dire que l'arrivée au bout des 7 étapes suffira à mon bonheur. Il faudra que je ne regarde pas devant comme les années passées et que je fasse mon petit bonhomme de chemin, à la sensation. C'est pour cela que je vais courir sans montre ni gps, pour ne pas me retrouver à vouloir tenir un rythme que je me sais incapable de suivre. Ne pas viser de place, faire ma course, arriver au bout des étapes les unes après les autres, me refaire un semblant de santé, si ça veut... et laisser les autres s'amuser. Mais si une fenêtre de tir s'ouvre sur la fin, on verra.

 

 

J1: URDOS - JACA, 45 km en 4h53'32, 9ème.

 

Parcours connu, une montée d'environ 15 km puis nous basculons en Espagne pour une 30aine de kilomètres en descente quasi totale, ça pique dans les cuisses ! Je reste sur la retenue toute la journée et j'en profite pour admirer le paysage dans ma montée du col, car pour la première fois, le ciel est bien dégagé.

 

Déjà un abandon, Alain Simon, qui s'est retrouvé dans un fossé en se tordant la cheville alors qu'il avait levé la tête pour contempler le panorama... Belle entorse.

 

A mi-étape, la douleur au psoas qui me pourrit la vie depuis des semaines est remplacée par les courbatures dans les cuisses, les fesses, le bassin. Je ne le sais pas encore, mais c'est la dernière fois que ce dos me fait mal.

 

La nuit sera épique, avec les 4 ventilateurs du gymnase qui se mettent en route à 22h. Dormir sous un avion qui se prépare au décollage, on a connu plus reposant.... Heureusement que demain, c'est encore seulement 46 km et que la nuit se passera à l'hôtel.

 

DNF: Alain Simon

 

 

J2: JACA - FISCAL, 46 km en 4h58'37, 9ème.

 

Pas compliqué, je fais la même étape que la veille, sauf que je n'ai plus mal au dos et que je rejoins Fabrice Viaud avant la longue montée qui précède la longue descente finale. Je sais que je vais le laisser filer sur la fin pour préserver mes cuisses, mais ça fait plaisir de recoller un peu avec ceux de devant. Edith et Jean-Louis sont à portée de tir au moment de la bascule au sommet, mais je ne peux que les observer prendre le large.

 

Une bonne dégustation de bières avec Seb au bar de l'hôtel, suivie d'une bonne nuit de sommeil, ça ne sera pas de trop pour attaquer la belle mais terrible étape de demain: 75 km très vallonnés qui nous conduirons jusqu'à Alquezar.

 

DNF: Jean-Michel Sotgiu

 

 

J3: FISCAL - ALQUEZAR, 75 km en 8h39'45, 8ème.

 

Je prends le départ à 7h, avec les 9 coureurs les plus rapides d'hier. Les deux autres départs sont donnés à 6h et 6h30.

 

Ma crainte du jour est de me retrouver lâché dès les premiers mètres par des coureurs bien plus affûtés. Je veux faire un départ cool, la journée va être longue. Heureusement, Edith a décidé de faire pareil. Nous allons donc allier nos foulées, faire connaissance tout en admirant le lever du soleil dans ces paysages magnifiques. Après le 1er ravito, nous entrons dans un tunnel et patatra ! Mon pied, grâce à une superbe foulée rasante, heurte un des petits plots réfléchissants qui affleurent du bitume et je m'étale de tout mon long sur le trottoir. C'est mon épaule qui amorti le choc avant que ma tête ne heurte le béton du côté. Edith qui avait 50 mètres d'avance, revient pour m'aider à me relever. Plus de peur que de mal, l'épaule est endolorie mais tout à l'air en ordre. Petite égratignure au genou et 3 doigts éraflés, je m'en sors bien. Alain Simon qui arrivait avec sa femme au même moment, me désinfectera la main après le tunnel et tout rentrera dans l'ordre. Je sentirai encore mon épaule quelques kilomètres, mais il n'y aura pas suite à cette cascade réalisée de main de maître.

 

Edith qui n'a pas les cuisses fracassées comme les miennes me lâchera dans toutes les descentes et je la reprendrai tranquillement dans les phases plates ou montantes. Le yoyo durera longtemps.

 

Je passe finalement une journée correcte et j'arrive à bon port dans ce magnifique village d'Alquezar. Mais que la montée finale est longue !

 

Nuit à l'auberge, dans des lits trop petits et avec une petite fièvre due aux efforts.

 

DNF: Claire Secker et Jean-Hervé Duschene

 

 

J4: ALQUEZAR - SARINENA, 69 km en 8h46'08, 11ème.

 

DNS: Véronique Bellenoue

 

Départ à 7h avec le groupe rapide et comme prévu, tout le monde me laisse sur place. Les descentes sont terribles et les cuisses encaissent avec difficulté. Au bout de 5 minutes, je ne vois plus les frontales des autres. Je baisse la tête pour avoir l'air d'un coureur et j'avance comme je peux.

 

Toute la journée va ressembler à ça, essayer d'avancer. Je n'avais pas marché autant depuis longtemps, sans jus, sans envie. Etape subie du début à la fin. Content d'en finir et pourtant nous passons dans un des paysages les plus impressionnants de la Via.

 

A quelle sauce vais-je être mangé demain sur la plus longue étape (78 km)?

 

Aucune idée, mais la nuit va être très bonne et très réparatrice.

 

DNF: Jean-Benoit Jaouen et Markus Jörg

 

 

J5: SARINENA - CASPE, 78 km en 8h54'18, 6ème.

 

DNS: Sébastien Barraud

 

Conséquence de ma performance de la veille, je suis dans le groupe qui part à 6h30.

 

Fin de parcours pour Sébastien dont les ampoules sous les pieds le font trop souffrir. Encore un abandon. Il y en aura eu 10 sur 26 partants...

 

Je vais tenter de suivre Christian et Pascal dont la vitesse devrait me convenir. Il ne faudra finalement que quelques kilomètres pour que les jambes se mettent à tourner toutes seules et que des sensations agréables apparaissent. Plus de courbatures, un peu d'énergie, il n'en fallait pas plus pour passer une bonne journée. J'ai l'impression d'avoir passer un cap physique et mental alors je ne m'enflamme pas et toute l'étape se fera comme ça, en laissant tourner sans forcer. Quel bonheur ! Les 10 derniers kilomètres se feront en relâchant pour préparer le lendemain. Pour la 1ère fois, je m'approche du Top 5.

 

9 km de plus qu'hier et seulement 8 minutes de plus. Pas besoin d'un dessin.

 

Bonne grosse nuit de sommeil dans un bon hôtel à Caspe et demain, départ à 7h pour l'avant dernière !

 

DNF: Jean-Michel Martin et Tristan Lacherest

 

 

J6: CASPE - EL PINELL DE BRAÏ, 69 km en 7h58'36, 6ème.

 

Je n'arrive pas à démarrer ce matin,  c'est une longue et pénible avancée jusqu'au 1er ravito où je vais être le dernier à passer. Ils pourront fermer après.  Au point où j'en suis, je prends mon temps pour bien me restaurer, je bois même un café. Je lambine, ça fait du bien. Le chrono tourne, mais comme je n'en ai pas...

 

Ce sera mon dernier moment de répit car ensuite les jambes vont redémarrer et l'étape sera une copie conforme à la journée d'hier où je suis remonté sur les coureurs partis plus tôt. Beaucoup de plaisir encore aujourd'hui.

 

Pour pimenter un peu la journée, Gilles Alberty nous fait passer en plein milieu d'une manche de championnat du monde de Rallye automobile. Le Rallye de Catalogne, à Bot, petit village que nous devons traverser. Il faut descendre un longue route sinueuse pendant quelques kilomètres avant d'arriver au village et c'est un ballet incessant de voitures de rallye qu'il faut essayer d'éviter dans les virages pris à vive allure. Les pilotes rejoignent le départ de la manche suivante et ne sont pas là pour regarder le paysage, même s'ils sont censés respecter le code de la route sur leurs étapes de liaisons. Code de la quoi ? Bon, il faut reconnaitre que c'est un spectacle et ce n'est pas tous les jours qu'on croise autant de voitures de rallye en faisant son footing. Au final, je préfère croiser un pilote de rallye qu'un automobiliste lambda, il semblerait qu'il sache mieux maîtriser son véhicule...

 

Je choisis de courir du côté droit , au moins je n'en aurai pas un à m'arriver en pleine face. Arrivé en bas, il faut maintenant éviter les spectateurs qui eux, se prennent pour ce qu'ils ne sont pas: des pilotes !

 

Ouf, maintenant, c'est la voie verte avec ses 10 kilomètres et 11 tunnels qu'il faut traverser avant la montée finale vers El Pinell de Braï. C'est plus calme, il reste juste à ne pas se faire emboutir par un cycliste dans un tunnel sombre.

 

Belle étape où j'ai pu m'économiser un peu pour finir encore un peu plus frais. Il semblerait que la montée en puissance ne soit pas qu'une promesse.

 

 

J7: EL PINELL DE BRAÏ - RIUMAR, 70 km en 6h48'05, 2ème.

 

Seulement 2 départs aujourd'hui: les 7 plus lents au classement général à 6h, les 9 autres à 7h.

 

Le toit du gymnase résonne fort et à 5h du matin, on avait l'impression qu'un déluge s'abattait sur nous. Il n'en était rien, juste une petite pluie fine et du vent.

 

Après deux belles journées où les sensations étaient agréables, je ne sais pas trop comment aborder cette ultime étape. Bien sûr, je l'ai gagné l'an dernier, mais cette fois, impossible d'y songer.

 

Rémi qui sait pourtant bien qu'il va réaliser le grand chelem cette année (7 victoires d'étapes) me regarde du coin de l'oeil, on se chambre un peu. L'ambiance au départ d'une ultime étape est toujours détendue.

 

A 10 secondes du départ, je me dis, pourquoi pas remettre le feu aux poudres comme l'an dernier ?

 

5,4,3,2,1, Goooooo ! Je gicle avec Tristan (abandon le 5ème jour mais il fait la dernière étape) et Jean-Louis Valderrama, Rémi est 4ème et ce demande ce qui se passe. Pas grand chose en fait, à la sortie du village, je laisse ce petit monde me dépasser, j'ai déjà mal aux articulations, ça couine.

 

Je les garde en ligne de mire et après la 1ère longue descente, je rejoins Jean-Louis et pars seul à la chasse. Comme l'an dernier, le 1er col est monté à belle allure, si bien qu'en basculant, j'aperçois Rémi seulement 500 mètres devant. Je ne le verrai plus ensuite, je n'essaierai pas de jouer avec lui.

 

Jean-Louis fera presque la jonction en bas du second col puis au sommet, mais je vais rester devant, bien au chaud à la 2ème place de l'étape. Plus les kilomètres passent et plus je me dis que je peux le garder à distance comme je l'ai fait avec Rémi l'an dernier pour gagner l'étape. Et dire qu'au bout de 20km, je sentais que j'étais un peu dans le dur.

 

Finalement, l'écart va se maintenir puis s'accentuer en fin d'étape. Je réussis à terminer 2ème à seulement 30 minutes de Rémi. 70 km à plus de 10 km/h, la montée en puissance n'était donc pas utopique. Je termine cette Via Iberica avec de très bonnes sensations et c'est bien le principal. Me voilà requinqué et rassuré pour les semaines à venir. Ne plus avoir mal au dos et une forme physique qui revient, j'ai bien fait d'être patient.

 

Nous aurons eu un temps de gueux quasiment toute l'étape, heureusement que le vent soufflait dans le bons sens, c'était beaucoup plus facile pour avancer !

 

Cette dernière journée va être marquée par l'exploit de Philippe Grizard qui rejoindra la ligne d'arrivée à 22h, soit 16h après le départ. Parti à la frontale, arrivé à la frontale, sous la flotte et dans le vent. Chapeau !

 

Bilan.

 

Vous l'avez compris, la semaine a été positive et même si j'ai dû rester en retrait cette fois-ci, j'ai passé de belles vacances actives. 

 

Groupe de coureurs et bénévoles très sympas encore une fois, l'organisation est très bien rodée et le parcours varié nous en met plein la vue. Il aura fait moins chaud aussi, ce qui rend la course un peu plus facile.

 

Classements et résultats:

https://via-iberica.jimdo.com/archives/edition-2/

 

Photos:

https://via-iberica.jimdo.com/galeries-photos/2018/

 

Autres photos:

https://my.pcloud.com/publink/show?code=kZSg8M7ZKbme7NLm1qVFQ4eXeyORa5v0Ynt7

 

 

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22 juin 2018 5 22 /06 /juin /2018 10:27

Après 5 traversées de la France réussies, je m'élançais dans une 6ème aventure avec l'espoir d'en voir une nouvelle fois le bout.

 

Ma 1ère participation à cette épreuve dantesque en 2014 s'était soldée par une belle performance de 9 jours 10 heures 54 minutes et 42 secondes. Cette année, mon objectif était d'essayer de faire beaucoup mieux et pourquoi pas d'aller titiller un peu les meilleurs.

 

Depuis la Transe Gaule 2016, je me suis pris au jeu et même si parfois ça peut passer de justesse, j'ai intégré que l'échec est possible, encore plus qu'avant.

 

Je pars avec la même équipe qu'en 2014, il n'y aura pas besoin de temps d'acclimatation. Lena, ma fille et David Antoine que je connais depuis la TG 2013 et qui a une grande expérience de ce genre d'aventure.

 

Départ de St Malo à 7h pétantes dimanche 17 juin. Les fauves sont lâchés. Chacun vient avec ses propres ambitions, ses appréhensions, pour en découdre ou pour découvrir ou les deux. J'ai choisi de passer 15h sur la route ou 120 km maximum. Au premier des deux atteint, je m'arrête. Ce sera 120 km en 14h30. Il est 21h30, nous partons au camping de Vitré passer la nuit. Marque faite à la peinture à l'entrée du village de Taillis, km120.8.

 

La journée s'est bien passée, nous avons trouvé tout de suite notre rythme de croisière avec des ravitos tous les 8 km, soit environ toutes les heures. J'ai 50cl d'eau dans une petite bouteille que je porte à la main pour m'hydrater entre chaque point de rencontre.

 

Même si j'ai un objectif élevé, je me couche le soir pas trop tard et me lève vers 4h30 pour repartir à 5h30. Je suis un gros dormeur et si je fais comme certains avec seulement des coupures de 2-3 heures, je n'irai pas loin. Je mise plutôt sur la fraîcheur physique comme en 2014, c'est plus confortable et normalement j'avance assez bien en trottinant beaucoup et marchant peu.

 

Nous entamons la fin du premier 24h à 5h30 et je passerai donc avec 132 kilomètres au compteur cette première tranche. Il faut compter de 7h à 7h pour avoir le total d'une journée et non pas ce qui a été fait avant d'aller se coucher. C'est pour cela qu'en arrêtant tous les jours à 100km et en repartant à 6h le lendemain matin (soit une heure avant le départ de l'épreuve) ma moyenne journalière était proche de 106km en 2014.

 

Cette deuxième journée va être terrible. Je n'ai aucune énergie et la circulation va me taper sévèrement sur les nerfs. De grandes routes à fortes circulations, des automobilistes complètement débiles (pléonasme ?) qui roulent à tombeaux ouverts et certains qui ne s'écartent même pas d'un centimètre, ça use. Musculairement aussi, ça couine de partout mais c'est normal et ne m'inquiète pas. Il y a toujours un cap à passer.

 

Pour la suite de la course, j'ai prévu 16h ou 125km maximum. Au premier des deux termes échu, je m'arrête. Même si je dois faire uniquement 100km en 16h.

A mi-étape, j'ai fait seulement 55km en 8h... Je fais une pause repas d'une quinzaine de minutes qui va avoir le mérite de me remettre la tête à l'endroit. Je prends un bâton et dès qu'un Fangio semble ne pas prêter attention à ma présence, je le fais dépasser de 20cm à droite. Du coup, comme par magie, le véhicule s'écarte. C'est vrai qu'il vaut mieux éviter une rayure sur sa carrosserie que d'arracher un bras à quelqu'un. On a le sens des priorités ou pas.

 

Je vais avancer tranquillement et lorsque je me rends compte que la Loire est à portée de tir, une petite euphorie me gagne. De plus, j'ai Alexandre Forestieri dans le viseur et je vais le rejoindre un peu avant St Georges sur Loire. Malheureusement, j'ai le releveur droit qui semble avoir lâché d'un coup. Bizarre, en général il y a quelques alertes avant. J'essaie de mettre ça sur le compte d'une certaine fatigue et je finis à Challones sur Loire, à l'entrée du camping. 110km en 16h, soit une deuxième moitié identique à la première. Total depuis St Malo, 230 km en 38h30. Releveur droit très douloureux et cheville enflée mais pas encore rouge.

 

Nous quittons le camping à 5h30 et comme je me suis arrêté hier à l'entrée, le départ est vite fait. Mimi Chevillon arrive juste à ce moment là. Nous papotons un peu puis elle prend son rythme et je reste seul à marcher.  J'ai décidé de faire 3km doucement pour voir si ça chauffe, mais rien à faire, ça ne veut pas. J'en refais 3 autres, puis 3 autres.. Aucune amélioration, pas moyen de trottiner sans avoir très mal... A plusieurs reprise, je décide de mettre un terme à cette Mil'Kil. Jai fait 236km en 48h. C'est largement au-dessus de la moyenne nécessaire, mais je ne peux plus avancer sans douleur.

 

km241, j'enlève ma balise et la pose dans le fourgon. J'ote ma chaussette pour voir l'état de ma cheville. Pas beau. Le village suivant est à 2km, alors j'y vais en marchant avec Lena. Elle m'accompagne de temps en temps, je sens qu'elle est déçue et même si elle ne m'a jamais vu abandonner, malgré tout je pense qu'elle sent le truc arriver. Quel con, j'ai laissé ma balise dans le véhicule ! Pas trop grave puisque je dois arrêter au km243, mais bon, je n'aime pas ça. Je demande à David de le signaler à l'organisation.

 

Lena et David se sont fait une raison et me disent d'appeler moi-même JB, l'organisateur, pour lui annonçons mon abandon. La batterie de mon téléphone est à plat, il ne s'allume même plus ! Même lui ne veut pas que j'arrête ! Nous allons boire un café. La charmante tenancière (non, je déconne, on dirait que ça l'emmerde d'avoir des clients et Lena ne peut même pas brancher mon téléphone dans le bar !) nous sert un café. Jean-Noël, Demitrios et sa femme sont là également. C'est sympa de se retrouver avec d'autres Mil'Killers.

 

Puisque je ne peux pas appeler JB et que nous n'avons rien d'autre à faire, nous retournons au camion et Lena me masse le releveur. Dès qu'elle touche le tibia, aïe aïe aïe...

 

David me dit qu'on ne va pas rentrer aujourd'hui de toute façon, qu'on n'est pas à un jour près, donc je n'ai qu'à aller marcher un peu pendant que le téléphone charge et on verra après pour appeler JB.

 

Ok, nous repartons, Lena et moi. J'en suis à 13km en 4h30...

J'essaie de trottiner un peu, deux pas puis trois, je marche, je trottine quatre pas puis cinq. La foulée revient un peu, la douleur diminue. Je cours ! Ouf, ça va durer 42km ! Avant un village que je connais, le ravito 3 de la TG y est situé devant l'église et il y a un bar, je vais demander à David d'aller me commander une bière fraîche, la première depuis St Malo. J'en ai envie et j'ai aussi surtout envie d'autre chose dont je vous passerai les détails. Mon transit n'est pas bien calé depuis le début, ce qui est rarissime. Mais là, on dirait que ça va s'améliorer. Le bar est fermé mais David en a trouvé une dans un autre et me l'a apportée. Servie dans un verre "Mort Subite", je la déguste alors qu'un convoi funéraire passe pour aller au cimetière... Certains ont d'autres préoccupations que leur releveur...

 

J'ai fait ce que j'avais à faire. Le coeur et le corps légers, je quitte le village. Nous sommes encore sur des routes à forte circulation, surtout après Doué-la-fontaine que je suis bien heureux de voir ! Ville étape de la Transe Gaule. Lorsque j'arrive dans le centre ville Mimi est en train de se faire soigner les pieds par Bernard, son mari, finisher de la MK en 2014 et 2015. Je leur avais annoncé que je finissais au km243, alors ils sont contents de me voir encore là. J'en profite pour demander à Bernard s'il veut bien me soigner ma seule ampoule. Ouf, ça fait du bien.

 

Je repars après Mimi, nous devons attaquer la route de l'enfer. Doué-la-fontaine-Loudun. Des camions qu'on s'enfile comme des perles, des automobilistes énervés par tous ces camions plus des coureurs à pied qui emmerdent tout le monde. Le cocktail est explosif !

Puisque je suis toujours en course, l'objectif est d'arriver ce soir à la bifurcation qui nous fait sortir de cette route. Je vais avoir du mal, mais je n'arrêterai pas avant. Je "jardine" un peu à Montreuil Bellay, j'ai raté une bifurcation à gauche en marchant à droite de la route où je cherchais de l'ombre. Comme c'est fléché à gauche... Heureusement, ville passage de la Transe Gaule, j'y ai retrouvé mes marques assez vite sans avoir besoin de retourner en arrière. Quelques dizaines de mètres rajoutés mais ce n'est pas bien grave.

 

km305, enfin, c'est fait ! J'ai croisé Jean-Noël qui a mis fin à sa journée 3 km avant, à l'endroit même où j'avais fini mon étape en 2014.

Nous dormons au camping de Loudun, comme la dernière fois. Je n'ai pas avancé aujourd'hui, seulement 75km, mais toujours en course. 305km en 53h.

Lena et David mettent tout en place pendant que je me douche. Nous mangeons, Lena me masse et je me couche avec la sensation que peut-être demain ça ira mieux. Lorsque je me lève la nuit, j'ai peu de douleurs. Musculairement, tout est en place depuis le début du 3ème jour, aucun souci. Dommage que ce soit un tendon, déjà, qui déconne.

 

Ce jeudi 20 juin, à 5h30, c'est reparti comme hier. 3km de marche tranquille pour voir. J'ai essayé de trottiner, mais c'est impossible sans avoir l'impression que c'est le tibia qui tape dans le goudron. Nous apercevons Jean-Louis Valderrama alors que Lena me masse pour que je puisse tenter de repartir. Il est en solo, alors nous lui proposons de quoi manger. Je vais repartir avec lui, il marche assez lentement pour que je puisse suivre sans effort. Nous allons avancer comme ça un bon moment,c'est sympa de se retrouver après la Transe Gaule 2016 et la Via Iberica 2017. Je donne un t-shirt propre à Jean-Louis, David lui lave le sien et le fait sécher tant que nous sommes ensemble. Un peu de confort quand on est en solo, ça doit faire du bien.

 

Un peu avant Monts-sur-Guesnes, je ne peux plus le suivre, je tente comme je peux d'arriver dans le village en marchant avec Lena. Nous devons passer devant le restaurant "Le cheval blanc", spécialité joue de porc, passage obligé de la Transe Gaule. Le patron connait la musique. Je prends un café et lui demande s'il n'y a pas un kiné. Je ne veux pas rendre ma balise avant d'avoir essayé une dernière fois. Ne rien regretter... Il téléphone et nous y allons tout de suite. Le kiné est débordé mais fait le peu qu'il puisse faire. Dommage que personne ne connaisse ces pathologies des coureurs de grand fond, je suis persuadé qu'il ne faudrait pas grand chose pour que ça fonctionne de nouveau, à condition d'intervenir dès les premiers symptômes. Cela n'aura malheureusement pas l'effet escompté bien longtemps. Merci quand même.

 

Je croise Christian Efflam et Gene, des Bretons qui viennent me faire un coucou avant de rejoindre faire l'assistance de Gérard Denis à l'arrière. Christian est un grand coureur longue distance et Gene, sa femme, une assistante hors pair. Une petite parenthèse agréable et sympathique.

 

Ensuite, j'arrive au ravito, j'appelle JB et Xavier (PC course) pour leur annoncer mon arrêt dans quelques kilomètres. J'appelle aussi Kalie qui est déçue mais bon, ce n'est que mon 2ème abandon en 15 années de course, ce n'est pas comme si j'abandonnais souvent et facilement à la moindre excuse. Je sais aussi où va me mener cette blessure, ce qu'il faut supporter pendant des dizaines, des centaines de kilomètres et je n'en ai pas envie. Je vise le passage de la Vienne à Chatellerault ce soir, il y a environ 25 kilomètres à faire, au moins 6-7 heures ! Il fait plus de 30°C mais ce n'est pas ça qui me dérange. J'essaie de trottiner, encore une fois pour être sûr de ne rien regretter. C'est incroyable, mais je vais courir pendant 4 kilomètres ! J'y crois, c'est reparti, c'est fou ! Bon, comme un mauvais soufflé, c'est retombé. C'était les derniers 4 km de course de la journée et de cette Mil'Kil. Je me traîne donc à 4 km/h jusqu'à Chatellerault, Lena vient à ma rencontre pour finir avec moi et passer la Vienne. Au passage, David Cholez arrive et m'accompagne aussi jusqu'à mon point final. Nous passons le pont qui enjambe la Vienne, une petite photo souvenir et je lui souhaite bonne chance pour la suite. Enfin, je suis soulagé. A peine 50km en 12h10, pas la peine d'insister. Sur la Mil'Kil, aucun répit, aucun moyen de se refaire comme sur la Transe Gaule, aucune pitié. C'est le jeu, je le savais, j'ai tenté, j'ai joué, j'ai perdu. Un petit bisou à Lena, on se tape dans la main, c'est fini. David arrive pour nous récupérer.

 

J'envoie un message à Xavier et j'appelle JB. Game over.

 

Il y a beaucoup de choses qui peuvent expliquer cet échec, certaines ont plus d'importance que d'autres, mais je ne chercherai aucune excuse et surtout je n'ai pas de regrets. J'ai continué longtemps avant d'abandonner définitivement mais comme je l'ai dit plus haut, je savais ce qui allait venir derrière et je n'en avais pas envie. Je suis surpris que cette fois ce soit le releveur droit qui ait lâché et surtout d'un coup sans prévenir. Ai-je occulté des signaux ou étais-je trop concentré sur le côté gauche qui lâche trop souvent ? Bref, je ferai les analyses à froid et tenterai de trouver quelques éclaircissements pour remettre tout ça d'aplomb.

 

Désolé pour David et Lena qui ont encore fait un super boulot mais cette fois c'est raté. C'est mon échec, pas le leur, ils ont très bien fait ce qu'ils avaient à faire. Je ne sais pas si nous aurons l'occasion de remettre ça, mais en tout cas je sais que je tiens là une équipe de choc. Tout cela n'enlève pas ce que nous avons réalisé en 2014 et c'est justement pour ça que je ne regrette pas d'avoir tenté de taper plus haut, plus fort.

 

La vie continue et d'autres belles pages sont à écrire. Nous avons la chance de pouvoir tenter, alors ne nous privons pas, osons.

 

 

 

 

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3 novembre 2017 5 03 /11 /novembre /2017 19:02

L'an dernier, j'avais participé à l'édition test de ce parcours en quasi totalité couru en Espagne (les 14 premiers kilomètres en France jusqu'au col du Somport). Retour aux sources cette année avec la 1ère édition officielle.

 

Rien de nouveau dans l'avant course, réception à Urdos, briefing, repas, dodo. Juste le plaisir de retrouver tous les pionniers de 2016, les bénévoles, les amis de l'Ultra et quelques nouvelles têtes. Cette année, le groupe s'est étoffé et nous serons 22 coureurs au départ, dont 3 femmes. Petite particularité quand même, chaque personne venant sur la course apporte une spécialité de sa région. Après le briefing, la dégustation commence. Elle durera plusieurs jours, les différents mets étant toujours à portée de main au ravito de l'arrivée, jusqu'à épuisement du stock.

 

 

Etape 1: Urdos (France) - Jaca (Espagne): 44,6 km en 4h16, 4ème.

 

Le début d'étape se fait du côté Français des Pyrénées pendant 14 km. Une ascension assez régulière jusqu'au sommet, le col du Somport. La montée est plus agréable que l'an passé où le vent et la pluie nous avaient sacrément ralentis. Je bascule en 3ème position derrière Rémi Duboq qui s'est envolé et Robert Bertin qui me devance de quelques secondes. Nous filons ensuite côté Espanol pour une belle descente de 30 km jusqu'à Jaca. Seul un missile nommé Alain David me doublera avant l'arrivée. Les quadriceps ont pris cher ! Nous retrouvons le même QG que l'an dernier, le bar qui nous servira le souper et le petit déjeuner. Nous dormons dans un gymnase à quelques centaines de mètres.

 

 

Etape 2: Jaca - Fiscal: 45,6 km en 4h28, 5ème.

 

Départ à la fraîche. Le temps de prendre le rythme et l'étape va se dérouler assez tranquillement. Une succession de montées et descentes qui met à rude épreuve les quadriceps encore une fois. Je ferai presque la jonction avec le 3ème avant que nous basculions dans la grande descente vers l'arrivée. Je vais donc me faire distancer car je ne veux pas prendre de risques, j'ai très mal aux jambes et la cheville couine un peu. Belle journée ensoleillée, arrivée tôt en début d'après-midi à l'hotel de Fiscal. Nous pouvons profiter à loisir du temps qui nous sépare du dîner. Un peu de farniente avant le début des choses sérieuses demain.

 

 

Etape 3: Fiscal - Alquezar: 76,4 km en 8h11, 5ème.

 

Départ à 7h pour les plus rapides de la veille. Je me retrouve donc un peu largué comme prévu, le diesel ne chauffe pas vite. Jusqu'au ravito 2, c'est un peu lent. Il faudra attendre le ravito 3 pour finalement lancer la machine et tenir un rythme correct jusqu'à Alquezar. Les paysages sont magnifiques et les variations de la route permettent d'éviter la monotonie. Le fait aussi de rattraper les coureurs partis à 6h30 au fur et à mesure de la journée met un peu de sel dans la course et permet de voir tout le monde en action. L'arrivée se mérite avec une dernière bosse qui dure, qui dure.... Les jambes sont en carton ce soir et le releveur me chatouille. Nous sommes dans un village magnifique, Alquezar, logés dans l'auberge de jeunesse. Souper et petit déjeuner sur place.

 

 

Etape 4: Alquezar - Sarinena: 68,8 km en 7h51, 9ème.

 

Journée tête dans le sac ! Pas de jus, quadriceps fracassés, douleur au releveur gauche, rien de fonctionne aujourd'hui. Je ne vais même pas apprécier le parcours pourtant varié et surtout le magnifique canyon dans lequel nous serpentons plusieurs kilomètres. Désertique, des aires d'Amérique, mais je me fais violence pour avancer, alors je n'y prête que très peu d'attention. J'y suis passé l'an dernier, alors je ne serai pas déçu. L'arrivée est une délivrance, je suis fatigué. Nous dormons en ville, dans une salle rénovée mais pas encore finie. Repas du soir et petit déjeuner chez Carlos, en ville, comme en 2016.

 

 

Etape 5: Sarinena - Caspe: 72,5 km en 7h37, 4ème.

 

3 départs: 6h - 6h30 - 7h. Après ma journée galère, je ne veux pas prendre le départ de 7h. Gilles qui m'a demandé hier soir, est d'accord. Je pars donc dans le 2ème groupe, ce qui veut dire que je vais chasser et être chassé. Finalement, c'est une journée correcte, même si au km23, je suis stoppé net par une forte douleur à la cheville gauche. Je ne peux plus courir, juste marcher ! Dire que je sentais une montée en puissance rassurante depuis quelques kilomètres... J'essaie de me calmer et me détendre. Au bout de 3-4 km, tout sembe rentré dans l'ordre et je repars en restant attentif. Les 3 premiers du dernier groupe vont me doubler, pas les 2 autres auxquels je vais réussir à prendre quelques minutes. C'est mieux qu'hier, c'est déjà ça. Ce soir, c'est appartement à 200m de la ligne d'arrivée pour certains et hôtel pour les autres. De longues lignes droites sans ombre, ambiance Canada, mais le paysage n'est pas monotone pour autant. Il y a encore des produits amenés par nous tous sur la table de ravito à l'arrivée, alors ça traîne un peu avant d'aller à la douche.

 

 

Etape 6: Caspe - Pinell de Brai: 68,4 km en 7h16, 6ème.

 

Départ à 7h, dans le 3ème groupe. A la traine jusqu'au ravito 1, puis le diesel se met en marche. Je vais passer ma journée à remonter les coureurs des différents groupes jusqu'à la voie verte de 10 km et ses 11 tunnels. Encore une belle journée ensoleillée, un parcours varié et des jambes qui fonctionnent un peu mieux chaque jour. Je vais quand même coincer avant la fin de la voie verte et la montée suivante, bien que peu raide et régulière me paraitra trop longue. Pinell de Brai se fait attendre. Je vais prendre une grosse claque avec Jean-Louis Valderrama qui me prend 24 minutes alors qu'il en comptait 10 de retard au départ de l'étape. Il passe 5ème au classement général. Je m'y attendais, c'est une course, il faut jouer.

Nous sommes en Catalogne et nous allons vite le savoir, le bar où je vais boire une bière avec JL Vidal et Tristan est animé. La télé passe en boucle la déclaration d'indépendance de la Catalogne ! Moment historique s'il en est. Un petit groupe attablé fait du bruit pour 15, mais c'est bon enfant. L'un d'entre eux va nous demander d'où nous venons et lorsque je lui dis "Bretagne", il lève le bras en disant "Astérix !". Nous sommes en sécurité, tout Catalan qu'il est, il ne s'attaquera pas à un irréductible Gaulois ! A part ça, on a quand même l'impression que tout le monde s'en fout et que c'est juste de la politique. 

Vous l'aurez compris, je suis 6ème au général ce soir, 22' derrière le 4ème et 14' derrière le 5ème. Même si cette place me convient et me parait logique, je vais peut-être tenter un truc demain, genre baroud d'honneur. Au pire, j'explose et termine 6ème quand même, la 7ème place étant un peu loin.

Nous mangeons dans le bistro situé en face du gymnase vétuste dans lequel nous savourons notre dernier dodo avant la plage.

 

 

Etape 7: Pinell de Brai - Riumar, 69,3 km en 6h19, 1er.

 

Désolé, mais celle-là va rester longtemps dans mes archives, alors je vais la détailler un peu plus. 

Comme je le disais plus haut, je voulais tenter un truc. Alors tant qu'à faire, il faut voir grand ! Ca passe ou ça casse, peu importe, l'essentiel est de n'avoir aucun regret à la fin.

 

Je pars avec Rémi Duboq (le leader) dès les premiers mètres. Je sais qu'il y a assez rapidement une très longue descente avant un long plat puis une montée régulière vers le 1er des 2 cols à franchir. L'avantage d'être un pionnier, même si le tracé va changer entre le km38 et le km60. Il envoie dur le Rémi, mais même à plus de 13 km/h dans la descente, je le suis. Pas trop le temps de causer, il ne s'économise jamais et je ne veux pas être déjà asphyxié. Au pied du col, je sens que j'ai un peu plus de puissance, alors je démarre. A ma grande surprise, je le décroche assez facilement. Je me dis que nous basculerons ensemble en haut mais que si je peux prendre un petit peu de temps au ravito où il s'arrête très peu, je pourrais rester un peu plus longtemps au contact. J'arrive au ravito 1 (km14) et je rattrape déjà des coureurs partis 30' avant, me ravitaille vite fait et entame la descente tout seul, sans retenue. En bas, je serpente entre les orangers et arrive au ravito 2 (km27), toujours en tête. Bon, je vais essayer de tenir jusqu'au pied de la 2ème difficulté au km 38, ce sera toujours mieux que rien. A chaque fois, Rémi n'est pas très loin, mais j'ai 2-3 minutes d'avance. Je tiens un petit 12 km/h et essaie de ne pas trop m'entamer physiquement. Au pied de la bosse de 6 km, toujours pas de jonction, alors je commence l'ascension en espérant être au plus près de lui avant la descente. Le rythme a drôlement chuté dans cette portion, les raidillons se succèdent et on sent bien les jambes. Le sommet est le bienvenu avec le ravito.

Je vais pouvoir filer, Rémi n'est toujours pas revenu, même si je me doute qu'il est juste derrière. 

 

Au ravito 4, km47, je l'aperçois à 250m lorsque je quitte la table. Il faut que je résiste encore un peu... 

Quelques lignes droites suivront où je sais que mon t-shirt orange fluo fait office de belle cible. Je ne sens pas encore son souffle dans mon cou, mais je sais que Pac Man n'est pas loin.

Au moment où j'aperçois Gilles revenu mettre des flèches supplémentaires à l'endroit d'une bifurcation trompeuse, je commence à craquer, doucement mais sûrement. 

 

Le ravito 5 me fait du bien, le rythme baisse. Il reste 12 km. Cette fois, Rémi arrive à la table alors que je viens de la quitter. Cette fois c'est sûr, il va me croquer. Mon dernier challenge va être de retarder ce moment le plus possible pour essayer de terminer avec lui ou pas trop loin. Normalement, en étant devant lui encore à ce moment de la course, je dois avoir un paquet d'avance sur les 2 Jean-Louis qui me devancent au classement général. Il faut tenir, le pari est en passe d'être gagné.

 

Ne pas craquer va être mon leitmotiv désormais. J'ai déjà réussi un truc insensé en menant la course depuis le départ d'étape, il faut juste finir proprement. Je me concentre sur la foulée, respire pour ne pas me crisper dans l'effort, délier, les muscles. Je n'ose pas me retourner pour voir l'écart, si tant est qu'il y en ait encore un peu. Je reste bloqué à 5'30 au kilomètre, c'est encore acceptable. Je ne peux plus accélérer, mais je ne ralentis pas. Après un long "tout droit" au bord des rizières, la route fait un angle droit. j'ose un coup d'oeil. J'aperçois un point au loin  ! J'ai encore quelques centaines de mètres d'avance ! Je calcule, recalcule, me dis qu'il va falloir qu'il aille vraiment vite pour me reprendre du temps, il reste moins de 5 kilomètres.

 

Tenir, tenir, tenir... J'entre dans Riumar, Rémi n'est qu'un point sur la piste cyclable, j'aperçois le bout de la rue, après c'est la plage.

 

Arrivé à la petite cahute restaurant qui annonce le début du ponton vers l'arrivée, Stéphanie et Catherine m'attendent. Je sais qu'il reste à peine 200m, je me retourne, je ne vois pas Rémi, j'exulte ! Je vais gagner l'étape !

 

Pour la 1ère fois sur une course à étapes, je fais mieux que 4ème du jour. Je suis donc le 1er à franchir la ligne d'arrivée, à mettre les pieds dans l'eau, à boucler cette dernière journée. Je rêve.

 

Je vais valider ma Via Iberica en allant mettre les pieds dans l'eau puis revient pour accueillir Rémi. L'accolade est franche, heureux lui aussi d'en terminer. Beau combat, même si lui à gagner la course. Il fait un beau vainqueur pour cette 1ère édition.

 

Je reste attendre le résultat des Jean-Louis. Arrive Alain David, 24' derrière moi. Les autres peuvent bien arriver maintenant, j'ai gagné mon pari.

 

Je vous passe les détails de la soirée: remise des prix, repas de clôture, quelques agapes qui nous feront terminer un peu tard pour certains. Avant de nous retrouver pour un dernier petit dèj le dimanche matin. Ensuite, chacun repart chez lui satisfait de cette belle aventure terminée et en rêvant de la prochaine.

 

Epilogue

 

Cette semaine Ibérique aura été remarquable. Sportivement évidemment, mais à tout point de vue. Une organisation impeccable dont on avait déjà eu un bel aperçu l'an dernier, des bénévoles parfaits dans leurs rôles respectifs et une belle brochette de coureurs qui se seront donnés durant ces 7 jours. Le parcours aura aussi fait l'unanimité, même si sa dureté n'est plus à démontrer, la variété des paysages aura enchanté l'ensemble de la caravane. Que dire du soleil espagnol qui aura inondé nos journées en nous épargnant de trop fortes chaleurs. Seule la fraîcheur matinale aura ralenti quelques vieux diesels avant le lever du jour.

 

Une belle épreuve, assurément.

 

Un petit conseil toutefois à ceux qui voudraient suivre nos traces dans les années à venir: Venez avec une bonne paire de quadriceps et des releveurs en béton armé !

 

Merci Gilles ainsi qu' à toute ton équipe de bénévoles pour votre dévouement. Soyez fiers de vous !

 

Des photos en pagaille: 

https://drive.google.com/drive/folders/0Bxtba9CjPET0cmJuN1VqTDNlUGc?usp=sharing

 

Le site de la course:

https://via-iberica.jimdo.com/

 

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2 novembre 2016 3 02 /11 /novembre /2016 19:26

Participer à l'édition 0 d'une course est une expérience peu commune et un réel plaisir, surtout avec un si petit comité de fondus d'Ultra.

Ce résumé de ma course permettra je l'espère de donner envie à ceux qui voudront prendre le départ de la course (la vraie compétition) l'an prochain. Nous avons débroussaillé, à vous de jouer.

Gilles Alberty, le créateur-organisateur de cette reconnaissance m'a permis de participer à l'aventure alors que je l'ai contacté au dernier moment. Merci à lui.

(Toutes les infos et les liens photos sont en fin de page.)

 

Avant étape.

 

Nous sommes reçus à Urdos, dans les Pyrénées, où nous allons passer notre 1ère nuit à la maison du pélerin. 71 habitants et un maire sympathique qui nous reçoit dans la salle de la mairie où nous partageons l'apéro. Nous serons 7 pionniers à tester le parcours concocté par Gilles.

Repas en commun puis dodo !

 

Etape 1: Urdos-Jaca, 44 km en 4h35'30.

 

Pas trop le temps de gamberger, ça commence par 14 km de montée. De la pluie est annoncée mais il ne fait pas froid et le vent est chaud.

 

Le col du Somport nous attend de pied ferme. Rafales de vent, pluie, froid, nous sommes servis. Je suis bien content de récupérer la veste que j'ai donnée pour le ravito 1. Je prends le temps de boire un café, me restaurer et enfiler la veste. C'est la frontière, le lieu est mort, tout est fermé. 

 

Je bascule en Espagne à tombeaux ouverts, pas envie de geler. La pluie va cesser un peu plus tard et je file dans la vallée pour rejoindre Jaca, lieu de notre 1ère nuit en Espagne. Les ravitos sont espacés façon Transe Gaule, c'est très bien. Arrivée près du bar qui nous servira de QG. Bières, tapas, repas du soir, petit déjeuner.

 

Nuit à l'auberge de jeunesse à 5 dans la chambre.

 

Etape 2: Jaca-Fiscal, 45 km en 4h34'00.

 

L'orage a sévi pendant la nuit, le départ se fait sous la menace des nuages. Heureusement, ils resteront menaçants jusqu'à l'arrivée. Sauf pour les 2 derniers qui seront bien rincés !

 

Etape tranquille avec une longue montée, passage dans un tunnel de 2.5 km et une longue descente à la fin du parcours.

 

Arrivée à l'hotel, c'est parfait. Douche, bar, repas, petit déjeuner, tout se fait sur place.

 

J'ai le releveur estampillé TG qui grince méchamment dans sa gaine, je ne suis pas très serein pour demain...

 

Etape 3: Fiscal-Alquézar, 77 km en 8h21'.

 

La journée va être longue, il va falloir éviter de déclencher la blessure. Je savais que je prenais un risque en faisant une nouvelle course à étapes si tôt alors je fais très attention.

 

Le releveur grince mais je n'ai pas mal, alors j'avance. Belle étape avec montées de col, descentes, etc. Paysages sympas et arrivée dans un village classé. Finalement, pas de dégâts physiques, juste de la fatigue. Le village est magnifique et nous logeons dans l'auberge de jeunesse. Une petite balade avant le repas et une bonne nuit réparatrice. Le panorama est somptueux.

 

Etape 4: Alquézar-Sarinena, 67 km en 7h43'42.

 

Départ en forte descente, ça couine de partout. Je pars doucement, on verra bien. J'ai décidé qu'à la moindre douleur au niveau du releveur gauche, j'arrête.

 

Rien de spécial jusqu'au ravito 4 et puis... la vue ! Magnifique ! Changement radical de paysage avec ce canyon gigantesque. Ravito situé juste au bon endroit pour admirer. 

 

Descente dans le canyon, attention à la traversée du serpent qui me fait monter un peu le plapitant. J'en prends plein les yeux mais du coup je regarde aussi où je mets les pieds ! 

 

Je me sens mieux physiquement, le releveur semble éteint et les jambes tournent bien.

 

Repas au restaurant puis nuit dans une petite salle dans un grand hall où les véhicules sont garés. J'y finirais d'ailleurs ma nuit, à la fraîche, pour éviter des ronflements un peu trop puissants.

 

Etape 5: Sarinena-Caspe, 74 km en 7h45'07.

 

Le départ donné à la salle est presque immédiatement suivi d'une montée. Je file tout de suite, je me sens bien. Je vais continuer mon effort toute la journée et profiter des paysages qui s'offrent à moi. Lever de soleil sur une route sinueuse et vallonnée puis, à partir du 30ème kilomètre, de longues lignes droites rappelant le Canada. Pas d'ombre du tout aujourd'hui et une journée magnifique. Sûrement un bon 25°C. Après ces longues lignes droites, ça devient un peu moins monotone.

 

Je vais trouver ma 1ère plaque d'immatriculation. 

 

Arrivée devant la gare de Caspe et comme j'ai gagné l'étape, Gilles me donne la clé de la suite située au sommet de l'hotel. Marie-Jeanne, 1ère féminine aura aussi le droit à la sienne. Du coup, Sébastien sera ravi de partager ma chambre de ronfleur !

 

Repas du soir et petit déjeuner à l'hotel. Parfait encore une fois.

 

Etape 6: Caspe-Pinell de Bray, 68 km en 7h21'47.

 

Nous faisons une excursion en Catalogne. Je n'arrive pas à démarrer ce matin, pas de jus. Je paye sans doute ma belle étape d'hier.

 

Il me faudra 20 kilomètres avant que les sensations redeviennent correctes. Comme à la TG finalement. Avec de la patience...

 

Encore une fois, c'est le dépaysement, les paysages magnifiques. Excepté le bord des routes qui est un véritable dépotoir, en levant les yeux on se sent mieux.

 

Je passe beaucoup de temps aux ravitos sur cette Via Iberica, mais même si j'essaie de tenir le 10km/h le plus souvent possible, je n'éprouve pas le besoin d'y passer rapidement. Alors je prends le temps qu'il faut et puis c'est sympa de rester un peu avec ceux qui passent du temps à nous attendre sur le bord de la route. 

 

A peine passé le panneau indiquant "Catalunya, Terra Alta", une inscription sur la route: INDEPENDENCIA ! 

 

L'étape se déroule assez bien et je continue la découverte. Nous devons suivre une voie verte sur 10 km avec 11 tunnels avant de finir par 7 kilomètres de route. Une longue montée de 4 km avant de basculer sur Pinell de Bray. 

 

Arrivée à proximité du gymnase où nous passerons la nuit, à deux pas du bar qui nous servira le repas du soir et le petit déjeuner. Douches à 200m. 

 

Nous avons le temps de boire quelques bières ibères désaltérantes. Demain, c'est la dernière, déjà, alors on traine un peu dans le village.

 

Etape 7: Pinell de Bray-Riumar, 75 km en 7h18'31.

 

Légère descente dans le village pour ce dernier départ. Ambiance détendue. Nous avançons à la frontale. Je me dis que si je veux une étape à 10 km/h, ce n'est pas demain qu'il va falloir s'y mettre.

 

Je pars vite, pour tester.  Au bout de 3 kilomètres, je suis déjà dans le bon rythme, je lâche tout, on verra bien.

 

Au 10ème km, une longue montée sinueuse et régulière que j'attaque avec gourmandise et j'arrive au ravito 1 en pleine bourre. Je suis bien, très bien. Des jambes de feu ! Le ravito me coupe dans mon élan mais je prends le temps de faire quelques mètres pour aller admirer la vue. Superbe !

 

Gilles part rapidement continuer le fléchage, il sent qu'il va avoir chaud aux fesses.

 

La descente se fait à 12km/h, sans retenue, je m'envole. Juste le temps d'admirer la superbe lumière sur les crêtes, le soleil se lève. Que c'est beau, que c'est bon !

 

J'arrive dans la vallée, je suis à 11km/h de moyenne depuis le début. Beaucoup d'orangers de part et d'autre de la route. Le terrain est plat, les jambes tournent toutes seules.

 

Le ravito 2 est atteint rapidement. Arrêt, rechargement de batteries, c'est reparti.

 

33 kilomètres et 3 heures de course. Il reste un marathon pour venir à bout de cette Via Iberica et ses 450 km.

 

Ravito 3 le long du canal, c'est toujours plat et ça court toujours aussi bien. Des pointes à 12 et aucun signe de fatigue.

 

Ravito 4, toujours aussi bien, au bord de l'Ebre et début de voie verte d'une 10aine de kilomètres. Donc tout plat, à l'ombre, tranquille. Gilles vient juste de partir continuer le balisage.

 

Ravito 5 au bout de la voie verte puis retour sur le bitûme pour traverser l'Ebre sur un long et grand pont. Superbe point de vue puis retour sur la piste cyclable. Je coince après 62 km intenses. 

 

Le ravito 6 est dans un carton au bord de la piste. Je rempli ma gourde et repart pour les 10 derniers kilomètres. 

 

Ils sont longs, au bord des rizières mais la route parallèle à un axe fréquenté est calme. Les jambes reviennent et j'aperçois le mirador au pied duquel est installée l'arrivée. Il semble encore loin, mais je savoure tranquillement les derniers hectomètres de cette belle aventure. Certes un peu courte mais qui aurait pû aussi bien mal tourner à un moment.

 

Dernier passage sur la ligne d'arrivée, c'est terminé. Vous l'aurez compris, j'ai tout lâché aujourd'hui, je me suis régalé et je tiens mon étape à plus de 10 km/h.

 

450 km en 46h59'31 à 9,56 km/h de moyenne.

 

La soirée est à l'image de cette semaine et nous trainons un peu au restaurant après la paëlla. Nous sommes logés dans des appartements, le grand luxe.

 

Au petit matin, nous irons tous admirer le lever de soleil sur Riumar avant de faire nos valises et prendre le chemin du retour. Jusqu'à une prochaine fois.

 

Bilan.

 

Une belle épreuve qui va certainement naitre l'année prochaine. Des paysages magnifiques, un dépaysement total et une organisation qui tient déjà bien la route. Quelques petits réglages effectués mais c'est bien normal et il n'y a vraiment rien à jeter. Gilles maîtrise son sujet. Les hébergements, les restaurants et les ravitos ont tous été irréprochables.

 

Nous nous connaissions presque tous et il est aussi agréable de faire de nouvelles rencontres.

 

Les ravitos parfaits étaient tenus par :

Jean-Benoit, Filou, Jean-Louis, Jean-Michel, Jocelyne et Catherine.

 

Les 7 pionniers:

Marie-Jeanne Simons, Sébastien Barraud, Robert Miorin, Lionel Rivoire, Xavier Servel, Xavier Mauban et moi-même.

 

Et Cathy qui nous a suivis et encouragés sur le parcours.

 

Bravo et merci à Gilles pour ce tracé qui nous a permis de visiter un petit bout d'Espagne en passant par l'Aragon, province de Saragoza et Catalogne. Longue vie à ta Via Iberica.

 

Des photos:

 

https://www.google.com/url?hl=fr&q=https://goo.gl/photos/dEaAStfq3EZA6c4T8&source=gmail&ust=1478437197352000&usg=AFQjCNEBDxBOgE70hGQxrSWbgiRC83Nqtw

 

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Lien Facebook:

 

https://www.facebook.com/Via-Iberica-320752298293518/?fref=ts

 

Site internet:

 

http://via-iberica.jimdo.com/

 

 

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3 septembre 2016 6 03 /09 /septembre /2016 09:14

Il y a une semaine déjà, je trempais mes pieds dans la Méditerranée, au terme de 1190 km de course à pied entre le phare de Roscoff et la plage des chalets à Gruissan.

Avant de revenir sur cette édition, un petit rappel du chemin parcouru depuis la 1ère étoile de finisher.

 

2007 *Un apprentissage tout en douleur et en blessures. Des erreurs en veux-tu en voilà. Un long chemin de croix, mais les bases solides sont posées pour les défis futurs. Aujourd'hui encore, je me demande comment j'ai pu supporter tout ça. 14 étapes sur 18, passées à souffrir sur la route, au ras du cut-off parfois, à l'arrière du peloton souvent, à serrer les dents tout le temps. Mais finisher ! 

 

153h47'49 à 7,438 km/h (21ème/31 finishers)

 

 

2010 **Le contexte est différent, je viens pour préparer 100 jours de traversée du Canada, prévue en 2011. Je viens voir si les leçons sont retenues. Pas de GPS, pas de chrono, juste une montre qui me donne l'heure et une avancée à la sensation. Peu importe l'allure ou le classement, je cherche avant tout une arrivée "frais et frustré" à Gruissan. Une petite inflammation du releveur pour seul bobo, c'est presque un régal. Mission accomplie.

 

146h56'55 à 7,792 km/h (23ème/44 finishers)

 

 

2013 ***Fort de 2 TG terminées, d'une étoile Savoyarde et d'une TransCanada, je viens avec l'objectif de passer au-dessus des 8 km/h de moyenne et ne pas me blesser. Hormis une inflammation le long du tibia gauche bien maîtrisée et qui me ralentira finalement très peu, tout se passe plutôt bien. J'anticipe désormais les coups durs et les alertes pour éviter les blessures handicapantes. Les joies de l'expérience.

 

140h02'46 à 8,454 km/h (18ème/45 finishers)

 

 

2016 ****A toutes ces courses par étapes, j'ai rajouté une Mil'Kil en 2014 en 9 jours 10 heures 54 minutes et 42 secondes. J'ai pas mal de certitudes sur mes capacités et je me trouve depuis quelques mois dans une forme éblouissante. Des chronos sur marathon souvent proches de mon record, un passage facile sous les 10h aux 100 km de Cléder en juillet sur un parcours exigeant et des sensations toujours bonnes. A 2 jours du départ, je rate néanmoins complètement le marathon de Saint André des Eaux, ce qui a le mérite de me rappeler à un peu plus d'humilité. On n'en a jamais assez.... Je vais arriver un peu fatigué à Roscoff, ça va me calmer.

 

Mes objectifs sont simples mais élevés: courir le plus près possible des 10 km/h de moyenne et rentrer dans le top 10. Plus le 1er objectif sera proche, plus le 2ème sera évident. Reste à le faire et ne pas se blesser. Pour la 1ère fois, j'intègre le fait que je vais prendre des risques et qu'un abandon est possible si je me blesse trop tôt. Je garderai mes 3*** de toute façon, alors je vais jouer !

 

Les 14 premiers jours vont être quasi parfaits. Je termine toutes les étapes entre la 4ème et la 6ème place, ma moyenne flirtant avec les 9,8 km/h en cummulé. Je ne suis pas en surrégime, je tiens le 10 km/h assez facilement entre les ravitos (moment où ça baisse forcément un peu) puis je me permets de relâcher en fin d'étape pour éviter le coup de chaud et préparer sereinement celle du lendemain. La connaissance du parcours permet aussi d'en garder sous la semelle pour les jours que je sais plus faciles. Je me concentre uniquement sur ma course et ma gestion, même si le fait d'être dans les 6 premiers (puis 5, puis 4) du classement général me gêne un peu. Je ne peux pas jouer avec les 3 de devant et le trou avec ceux de derrière se creuse chaque jour un peu plus. J'essaie de ne pas me rajouter une pression inutile et reste toujours concentré sur l'objectif. Je sais que ça en fait "hurler" certains qui me trouvent trop sage, mais j'ai une ligne de conduite et je m'y tiens.

 

Au terme du 14ème jour, j'ai près de 10h d'avance sur le 5ème. Je mise sur les 5 dernières étapes pour faire remonter ma moyenne puisque pour la 4ème place tout semble joué, sauf si j'abandonne.

Patatra ! Au départ de la 15ème étape, une douleur à la cheville gauche me rappelle à l'ordre. Je sais ce que c'est et je décide de laisser filer cette petite étape (56 km) pour garder une chance de ne pas aggraver le mal. Le releveur gauche est touché... Je finis correctement l'étape (8ème) mais la frustration de baisser la moyenne bien présente toute la journée. Le lendemain sera un peu du même accabit, mais les 10 derniers kilomètres très difficiles (11ème). 

La chaleur qui ne m'avait pas vraiment dérangé depuis le début commence à peser. D'ailleurs, beaucoup d'abandons cette année dûes au mélange chaleur-blessures-fatigue.

 

Les 3 dernières étapes seront courues un peu comme je peux, la douleur augmentant chaque jour (22ème, 22ème, 25ème). Il était temps de toucher la Méditerranée !

La frustration et la déception de ne pas réussir l'objectif de 10 km/h sont atténuées par cette 4ème place totalement incroyable et inespérée. Certes, avec 9,369 km/h de moyenne, je ne fais pas partie, loin s'en faut, des meilleurs 4ème de l'histoire de la TG, mais je suis au pied du podium, les plus rapides n'avaient qu'à être là. Il y a aussi ceux qui sont meilleurs que moi mais qui se sont blessés, ont abandonné ou n'étaient pas à leur meilleur niveau cette année. C'est le jeu et j'ai su profiter de l'opportunité.

 

Cette édition de la Transe-Gaule aura été pour moi une petite (modeste) consécration me permettant de valider toutes ces années de course à étapes. J'ai encore fait des erreurs puisque je me suis blessé. Les blessures sont toujours de la faute du coureur et font parties du jeu, il faut l'accepter.

Le groupe coureurs-bénévoles en tout point remarquable de bout en bout, aucun accrochage, aucune tension malgré la fatigue, les conditions précaires et la chaleur. Le mélange des nationalités fut aussi une grande réussite. Un vrai bonheur qu'il faut souligner. Bonheur supplémentaire pour moi, de partager cette aventure une nouvelle fois en famille avec Kalie, Lena et Awen qui étaient présents dans l'équipe des bénévoles.

 

Mais il y a eut aussi, comme à chaque fois, la déception de perdre du monde en route. C'est une épreuve qui ne pardonne rien et 19 jours c'est long pour des organismes mis à rude épreuve. Un expérience pour tout le monde, même les plus aguerris d'entre nous.

Je rêvais d'une belle fin sur la Transe-Gaule, pour boucler cette boucle commencée dans des conditions bien difficiles il y a 9 ans.

J'ai tutoyé les sommets pendant 14 jours sur 19, freiné mes ardeurs 2 jours puis serré les dents pour les 3 derniers.

 

126h22'15 à 9,369 km/h (4ème/33 finishers)

 

Elle fut belle longtemps, difficile un peu, magnifique pour toujours.                            

                        **GAME OVER**

 

 

Un grand merci à Jean-Benoît Jaouen pour son travail de titan qui nous permet des défis hors normes. Toute son équipe de bénévoles totalement dévoués et parfaitement organisés au service des coureuses et des coureurs. Leurs sourires, leurs attentions et leurs encouragements. 

 

Merci les M&M's (Marcel et Marie au R3), les M&M's bis (Martine et Michel au R1), Kalie et Lapinou (R2), Kathy et Lena (R4), Janine (R5) et Nicole (R5, fléchage), Philou (bras droit multi-tâches du race director), Johane et Théo (compta, repas, ravitos, etc...), Dédé l'épicier (roi de la patate et de l'oeuf dur), Charles et Bernard (bagages et chronométreurs officiels), Awen (photographe) et Xavier (informatique et multi-tâches). Cat et Awena parties pour raisons familiales mais qui ont démarré l'aventure avec nous.

Aux suiveurs, pour leurs encouragements tout au long des étapes (Jean-Louis, Florence, la team Taïwan...)

Merci aussi à Vincent, le kiné qui m'a remis le bassin en place à 2 reprises et permis de rester sur la course alors qu'un put.... de chien a bien failli tout foutre en l'air sur l'étape 6.

A Françoise Pallaruelo pour ses massages incroyables, qui a réussi à soulager à maintes reprises les petites douleurs qui voulaient venir gâcher la fête.

Enfin, une pensée pour tous ceux que j'ai croisés lors de ces 4 éditions et avec lesquels j'ai grandi dans l'Ultra. 

 

Je ne lui ferai pas l'affront de lui dédier ma 4ème place, à lui qui a gagné les 3 Transe-Gaule qu'il a terminées, mais il aura accompagné nos foulées sur cette TG XII. Tu nous manques, Jean-Jacques...

 

Bravo aux 48 coureurs (euses) qui ont osé défier la Transe-Gaule.

Félicitations et respect aux 33 rescapés qui ont touché la Méditerranée.

 

To be continued ?

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30 août 2016 2 30 /08 /août /2016 12:29

Etape 1: Roscoff-Plounévézel: 62 km en 6h06'38 (4ème).

Etape vallonnée courue en grande partie avec ou juste derrière Patrick Poivet. Il est costaud et je ne jouerai pas avec lui. Bien content que nous ayons fini ensemble, 4ème ex aequo. Un peu sceptique sur la récup' pour la suite, mais chaque jour est différent. On a bien envoyé à plus de 10km/h de moyenne. Inutile de préciser que c'est une 1ère pour moi sur cette épreuve !

 

Etape 2: Plounévézel-Pontivy: 64 km en 6h46'47 (6ème).

De la bosse encore aujourd'hui, mais c'est vraiment là que je m'éclate. A chaque fois que ça monte, je me sens bien. Mon binôme d'hier à mis le turbo au R2, sur le canal de Nantes à Brest et je ne l'ai plus revu. Je perds une place dans l'étape d'aujourd'hui (6ème), mais je suis déjà extrêmement satisfait d'être (presque) aux avant-postes. J'aurais préféré être un peu plus bas au classement, mais tant pis, je suis venu pour jouer, tenter un truc sur ma forme de l'année, alors on verra. J'espère juste que je serai assez sage pour rentrer dans le rang les jours où ce sera nécessaire. Trois grosses étapes à venir, 75 km - 68 km - 71 km, l'écrémage va se faire, en espérant ne pas être dedans... 
Une très grosse ampoule sur le petit doigt de pied. Je vais passer aux soins. 
Merci à ceux qui suivent, je vais essayer de tout lire mais je dois avant tout optimiser mon temps de récupération. A cette vitesse, je rentre plus tôt, mais je tape plus dans les muscles et les tendons.

 

Etape 3: Pontivy - Guer: 75.6 km en 7h58'21 (6ème).

Parti plus tranquillement ce matin mais ça n'a finalement pas trainé. Je suis resté un long moment au contact de Fabrice Viaud avec qui j'avais décidé de faire un bout de chemin. Je suis parti dans une grosse montée et les sensations excellentes ont duré jusqu'au km60 environ. Je suis parti dans le 2ème groupe (7h) 30 minutes après le 1er. En fait, avec les 10 plus rapides de l'étape d'hier. Une grande première pour moi ! Sympa de remonter le 1er groupe au fil de l'étape et de dire un petit mot d'encouragement à chacun. J'ai toujours vécu l'inverse, ça fait bizarre. Je vois la course d'un autre œil et je savoure. Je fais néanmoins attention aux sensations pour éviter les bêtises.
J'ai rattrapé Pierre Chanteclair et ravi de courir enfin avec lui (3ème de la TG 2013, je n'avais jamais cru pouvoir le suivre un jour même s'il était moins bien). Il fini 5ème, 5 minutes devant moi (6ème).
Bref, ça se passe pas mal. La route est longue.
Kalie arrive demain pour prêter main forte à Lena et Cathy au ravito 4. On continue en famille.

 

Étape 4 : Guer-Chateaubriand: 67 km en 6h49'27 (5ème).

Même chose que les 3 jours précédents. Je suis parti avec Pierre qui n'est pas au top et nous allons faire un bout de route ensemble. Après le R1, je vais le lâcher car il a trop mal au genou. Je file toute la journée à bonne allure sans soucis particulier. Au final, je mets 5h08 de moins qu'en 2007, sur ma 1ère Transe-Gaule où j'avais frôlé le cut-off !

De la visite aujourd'hui avec des Gaulois vétérans Patrick, Hervé, Ronan, Yvonnick, etc...
Tout va bien. Dodo.

 

Etape 5: Chateaubriant - St Georges/Loire: 71 km en 7h21'42  (6ème).

Aujourd'hui, longue journée pour un parcours pas très roulant sur la 2ème partie d'étape. J'ai commencé doucement comme hier, le temps de faire chauffer la machine. Dès que les voyants sont tous au vert, je reprends le rythme de croisière légèrement au-dessus de 10 km/h entre chaque ravito. Evidemment, la moyenne baisse à ce moment là. J'ai démarré avec Erwin et Pierre dans le 2ème groupe pour la 3ème journée consécutive. 

Toute l'étape, j'ai passé mon temps a rattraper Erwin proche des ravitos et comme il ne s'arrête presque pas, je repartais ensuite derrière lui. Le jeu a duré jusqu'au dernier ravito où je lui ai dit de finir tout seul, je voulais relaxer sur les 7 derniers kilomètres. Nous venons de boucler une terrible série de 5 étapes et certains sont en difficulté. Pierre, notamment, toujours sur la route au moment où j'écris ces lignes. Il était 1 minute devant au classement général ce matin mais un genou le fait beaucoup souffrir... Déjà plus de 3 heures que je suis arrivé... J'avoue que j'ai mal pour lui aujourd'hui.

Concernant le classement, vous êtes sûrement surpris, mais je suis venu pour jouer et pour l'instant je n'ai pas de bobos alors que d'autres commencent à souffrir. Evidemment que je ne suis pas à ma place, mais pour l'instant, j'y suis, je savoure et vois la course d'une autre façon. Il y aura des jours moins bien et il faudra faire avec. L'essentiel est d'être à Gruissan, sinon tout ça ne servira à rien.

Demain, certains vont pouvoir souffler un peu avec une étape courte, mais attention au piège et à la tentation de trop changer de rythme.

 

Etape 6: St Georges sur Loire - Doué la fontaine: 53 km en 5h08 (6ème).

Encore un départ tranquille pour faire chauffer les muscles, puis au pied de la 1ère bosse après le passage de la Loire, j'ai pu mettre en route. Ensuite, une succession de montagne Russes dans les Coteaux du Layon où le rythme est passé à 11 km/h pour la première fois de la course. Pas trop quand même, mais juste le temps d'arriver à une moyenne horaire que je cherche.
Un peu de chaleur, mais en arrivant à 11h40, on ne souffre pas trop. 
Je me suis fait surprendre par un chien au km39 juste avant le R3. Résultat, deux craquements au niveau du bassin ! Je crois que j'étais plus enragé que le chien ! Je suis reparti plus tranquille pour finir les 15 derniers kilomètres sans trop accentuer les dégâts.

Passage entre les mains du kiné qui m'a massacré avec un grand plaisir non dissimulé.
Les choses ont l'air en ordre, on verra demain au réveil.

Repos, relaxation à l'ordre du jour. Il faut profiter des étapes courtes.

Sinon, sensations excellentes, je continue à me freiner quand je sens l'euphorie me gagner et reste sage pour pouvoir garder ce confort pour la suite. Je découvre une nouvelle façon de courir la TG et j'aimerai bien que ça dure.

 

 

Etape 7: Douė la fontaine-Monts-sur-Guesnes: 58 km en 5h48'25 (5ème).

Toute la journée avec Erwin qui avait décidé de faire une étape cool, ça tombait bien pour moi. Rythme régulier à 10 km/h, bonne journée de récup.

 

 

 

Etape 8 : Monts-sur-Guesnes - Angles/l'Anglin: 62 km en 6h17'30 (5ème).

Même rythme qu'hier. Petite douleur à faire passer en début d'étape avant de pouvoir lancer la machine. Parti tranquillement puis montée en puissance jusqu'à atteindre les 10km/h de moyenne. Gestion de l'allure pour rester frais car demain 69 km et encore de la chaleur. Jusqu'ici tout va bien.

 

 

 

 

Etape 9: Angles/l'Anglin - St Sulpice les feuilles: 69 km en 7h00'00 (5ème).

Démarrage prudent après les douleurs d'hier puis remontée en 5ème position comme ces derniers jours. Après, je suis seul même si aujourd'hui j'ai eu Vincent en ligne de mire après le km40. Aucun intérêt à aller le chercher si ce n'est de déclencher une blessure. Négociation pendant 29 km avec la jambe gauche qui a accepté la coopération jusqu'au bout. J'ai réduit l'allure, fait une croix sur le 10 km/h pour aujourd'hui, il faisait trop chaud et il y a encore beaucoup de route. Il faut préserver la bête. J'ai même marcher un peu pour ne pas tenter le diable.
Une étape après l'autre. Il est quand même temps que cette chaleur cesse, ça devient dur pour les organismes. Encore 2 abandons !

 

 

Etape 10: St Sulpice les feuilles - Bourganeuf: 62 km en 6h25'17 (4ème).

Même stratégie que tous les jours, vous allez trouver ça lassant si je raconte.
Sinon, je me suis lancé dans la mauvaise direction après le R1, direct sur la route de la Mil Kil, sauf que j'avais oublié que j'étais sur la TG. Pas grave, j'ai rajouté 600 m (les 2 routes se rejoignent, heureusement !) mais j'ai surtout sabordé ma moyenne horaire pour aujourd'hui.
L'abandon du 2ème au classement me conforte dans l'idée qu'il faut d'abord que je continue à gérer mes propres petites douleurs avant de penser à autre chose. L'intégrité physique avant tout. 
C'est une année record pour les abandons, 2 de plus aujourd'hui.
Demain, 48 km avant une grosse triplette (77-64-69) qui peut laisser encore des traces, alors prudence et patience !

 

http://www.la-transegaule.fr/resultats/

 

Etape 11: Bourganeuf - Peyrelevade: 49 km en 5h00'44 (5ème).

Pas le genre d'étape où il faut trop s'amuser. Un peu moins en jambes dans la matinée, mais ça passe bien quand même. J'ai juste mis plus de temps à prendre ma place dans le trafic.
Altitude au départ: 440 m
Altitude à l'arrivée: 810 m
J'ai bien préparé la "big one" de demain et les douleurs se sont amenuisées au fil de l'étape mais reviennent toujours me rappeler qu'il faut rester en gestion permanente. Je consolide la 4ème place sans tirer sur le mécanisme, c'est du bonus.
Je continue mon petit bonhomme de chemin en espérant trouver un créneau avant la fin pour faire remonter ma moyenne. Je la tiens bien entre les ravitos, mais les minutes qu'il me manque sont dues à ces arrêts aux stands, même si je les fais à minima.
Les 3 de devant ne sont pas loin, mais la marche est trop haute pour moi, je ne peux pas jouer avec eux. 
Je me fais plaisir et si ça se passe comme ça encore 8 jours, j'achète !

 

Etape 12: Peyrelevade - Mauriac: 76 km en 7h52'38 (5ème).

En voilà une qui faisait peur et qui a été à la hauteur de sa réputation. Déluge au moment du petit déjeuner (5h du mat' j'ai des frissons..) puis par miracle, la pluie a cessé juste après le départ. Gris toute la journée mais finalement moins pire que ce à quoi on s'attendait.

J'ai eu une journée finalement assez agréable, aucune douleur dans la jambe gauche pour la 1ère fois depuis quelques jours. J'ai donc géré comme tous les jours, le confort en plus. J'avais l'impression de ne pas trop bien avancer, mais la succession de bosses et de descentes était rude pour les cuisses. La descente vers la Dordogne fut moins pénible que prévue, en revanche la remontée vers Mauriac vraiment terrible. J'ai dû marcher à plusieurs reprises tellement j'en avais marre. Je n'ai pas été le seul car à part le leader, les autres devant ont été aussi plus lents. Je termine à 14 minutes seulement de la 2ème place de l'étape.
A noter, la belle remontée de Tristan Lacherest qui se lâche depuis quelques temps et qui vient de terminer 2 fois devant moi en 2 jours. Gros moteur et gros potentiel.
En 2013, j'avais mis 8h59 sur cette étape....

Demain, grand prix de la montagne avec le col de Legal à franchir, point culminant de la TG. Je ne change rien à mes habitudes et j'espère que ça va aller de mieux en mieux. Ma moyenne est proche de 9,8 km/h depuis le début, je ne vais pas faire la fine bouche.

 

 

Etape 13: Mauriac - Jussac: 64 km en 6h29'43 (4ème).

Magnifiques paysages, grosse montée, grosse descente, parfait pour récupérer des 76 km d'hier...
Même tactique que tous les jours mis à part que je suis parti en tête, pendant au moins 500 m.
Ensuite, je prends mon rythme et je reste calé sans chercher à rattraper ou ne pas me faire rattraper. J'écoute le corps et quand ça couine, je fais les réglages. Pour l'instant, ça marche bien. Aucune douleur à part les genoux qui tapaient bien dans les descentes, mais c'est normal.

Hier, j'ai eu une visite surprise dans la descente sur la Dordogne, Stephane Dewame, un coureur avec qui je me suis tiré la bourre souvent à Ploeren, lors des courses de 12h organisées pour le Téléthon. En vacances dans le coin, il s'est déplacé exprès pour venir me faire un petit coucou. Moment bref, mais c'est toujours très apprécié.

Un abandon hier, William Guillot, blessé depuis longtemps et qui a fini par stopper. 15/48, ça fait beaucoup, on espère que l'hécatombe est terminée.

Demain, l'étape maudite (69 km) sur laquelle je me suis déjà blessé 2 fois (2010 - 2013) alors je ne vais pas m'enflammer parce que tout va bien et rester dans les mêmes dispositions. Si j'arrive à St Cyprien sur Doudou dans l'état de ce soir, je pourrai souffler.

La température va remonter après 4 jours d'accalmie et visiblement jusqu'à la fin.

 

Etape 14:Jussac-St Cyprien sur Dourdou: 69 km en 6h57'21 (4ème).

L'étape maudite est enfin passée sans casse. Encore très vallonné et un peu chaud, mais je maintien l'allure et la place.

 

Etape 15: St Cyprien/Dourdou-Cassagnes Beghonès: 56 km en 6h02'13 (8ème).

Finalement, l'étape maudite a laissé des traces puisqu'une douleur apparait très vite en début d'étape. Releveur gauche? Contracture?
Je comprends tout de suite que je dois lever le pied, le risque de blessure est important. Je décide de laisser filer l'étape. Un peu compliqué dans la tête vu ce qui a été fait de puis le début, mais je n'ai pas 36 choix. 
Ralentir pour éviter d'aggraver le mal et tout perdre ou finir en roue libre en restant 4ème. J'ai du mal à accepter de laisser filer la moyenne horaire mais j'essaie de positiver.
Je termine l'étape bien loin de d'habitude, mais je n'ai pas plus mal que ce matin. J'ai stabilisé le mal.

 

Etape 16: Cassagnes Beghonès-St Sernin/Rance: 55 km en 5h58'08 (11ème).

J'ai décidé aujourd'hui encore de laisser filer. Départ plus difficile qu'hier mais après une heure lente (8.9 km/h), la moyenne remonte assez bien, je frôle assez souvent les 10 km/h sur certains tronçons. 
Je me contente de ça toute la journée. Comme je ne marche jamais, je me rapproche de certains dans les montées et ne perds pas trop de temps dans les descentes que je dois gérer prudemment.
Je perds finalement seulement 9 minutes sur le 5ème qui est à près de 10h au général.
Le temps perdu sur ces 2 courtes étapes est certainement du temps gagné pour demain sur la dernière grosse de 69 km. 
Douleur stabilisée, mais les 10 derniers kilomètres ont été très durs, j'avais l'impression d'être scotché sur la route. Angel m'a vu derrière lui et m'a attendu pour finir l'étape ensemble.
Dur aussi d'évacuer la frustration, mais je me dis que les 14 premiers jours ont été extraordinaires et qu'une 4ème place sur une TG, c'est quand même énorme. 
Je sais que je retiendrai beaucoup de positif de cette édition, mais pour l'instant, je dois finir en essayant de ne pas me prendre la tête avec la moyenne qui va désespérement chuter.

 

 

Etape 17: St Sernin sur Rance-St Pons de thomières: 69 km en 8h37'57, 21ème.

Journée compliquée comme prévu, j'ai gérer sur un petit rythme. Je visais entre 8 et 9h, j'ai fait ce que j'ai pu.
Etape la plus forte en dénivelé de la TG, il a fallu composer avec le releveur.
Heureusement, Sébastien Barraud venu en visite sur la course m'a accompagné toute la journée. 
Un vrai confort car nous avons discuté toute la journée et ainsi j'ai évité de gamberger.
J'ai mal mais c'est supportable pour les 101 km restants. J'était venu pour jouer, j'ai joué 14 jours, je passe à la caisse.
La Transe-Gaule est une épreuve pour ceux qui en douteraient, rien n'est jamais acquis même pour quelqu'un en grande forme.
Ma 4ème étoile ne tombera pas toute cuite dans mes bras. Demain 60 ou 61 km.

 

 

Etape 18: St Pons de thomières - Moussan: 62 km en 8h10'26 (22ème).

Releveur dans le sac, grosse montée, grosse descente, plus de 35°C, n'en jetez plus, tous les ingrédients étaient là pour une journée pourrie.
Avec Seb jusqu'au km31 puis il a mis les gaz. 
Grosse galère dans la longue descente vers Minerve mais à partir du km35, la douleur s'est déplacée et j'ai retrouvé un peu de plaisir dans ma foulée. Mais la chaleur écrasante m'a fait jeter l'éponge, j'ai terminé en roue libre. Pour l'occasion, je ressors les vieux chronos de mes débuts sur la TG. Souvenirs....
Mon avance sur le 5ème est telle que de toute façon, j'ai juste à arriver sur la plage demain pour valider cette belle traversée, quelque peu ternie par cette fin en queue de poisson.
Peu importe, la TG se mérite et je ne regrette pas d'avoir joué.

Demain, on termine le boulot par 40 km entre Moussan et Gruissan.

Seule ombre au tableau, Awen est malade et sous surveillance du doc, complètement hs depuis 2 jours.... C'est dur pour tout le monde.

 

 

Etape 19: Moussan - Gruissan: 40 km en 5h30'45 (25ème).

Je n'irai pas par 4 chemins, ce fût un long calvaire (pourtant seulement 40 km !). Il était temps de mettre les pieds dans la mer. 
Awen parti aux urgences de Narbonne avec Kalie à 6h30, je n'avais pas la tête à l'endroit pour commencer l'étape. Sans compter le releveur qui ne voulait plus, mais alors vraiment plus, coopérer. La quasi totalité du peloton m'a dépassé dans le 1er km et même avec un petit mot d'encouragement, j'étais au fond. Après 13 km, Francoise Pallaruelo m'apprend qu'Awen est sorti et que ce n'est rien de grave. Un poids en moins, il me reste à rallier Gruissan où Kalie sera présente avec Lena. Bon, il reste quand même ce put.... de releveur !
Jusqu'au km20, j'ai l'impression d'avoir les 2 pieds enfoncés dans le goudron et à chaque pas je dois m'arracher pour avancer un peu. A mi-étape, le décompte final s'enclenche et même avec des pointes de vitesse à 8 km/h, que c'est long, long.... Evidemment, je sais que je vais y arriver et chaque pas me rapproche de la plage. 5h30 d'effort pour l'étape la plus courte de la traversée, mais que c'est beau après ! Lena m'attend et me prend la main pour traverser la plage et m'accompagner jusqu'à l'arche d'arrivée derrière laquelle Kalie patiente. Je termine dans les derniers du jour mais franchement je m'en fous, c'est trop bon ! Il manque juste Awen cette fois pour la photo finish, mais il va bien. 
Embrassades, accolades, joie, larmes, la panoplie du guerrier Gaulois à la fin de la bataille. Elle fut belle longtemps, difficile un peu, magnifique pour toujours.
GAME OVER

 

 

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8 août 2016 1 08 /08 /août /2016 10:47

Le marathon de Saint André des Eaux de ce dimanche fut très laborieux. 

 

Un passage au semi en 1h45'47 puis des sensations très moyennes à partir du km28. La chaleur, la fatigue et un dos bloqué depuis plusieurs jours auront ajouté à la difficulté du moment. Tiraillé entre l'envie de faire un bon chrono quand même et ne pas taper dans les réserves deux jours avant la Transe-Gaule, l'exercice a été compliqué.

 

Heureusement que la vertèbre qui ne voulait pas coopérer depuis une dizaine de jours s'est remise en place un peu avant le petit déjeuner. Au moins, je n'ai pas eu à lutter contre des douleurs à l'aine et dans le dos.

 

Nous avons démarré en trio avant un abandon, puis j'ai terminé tout seul, laissant mon binôme prendre les devants après le ravito du km26. Content de l'avoir retrouvé après 2 expériences communes sur la TG 2007 et l'Etoile Savoyarde 2012, nous avons passé un bon moment de course avant que je coince.

 

La fin aura été vraiment éprouvante, mais j'ai cherché à limiter les efforts au maximum pour ne pas me fatiguer outre mesure.

Il fallait absolument ne pas se tromper d'objectif et le chrono final décevant est pourtant une bonne chose. 3h47'06, je ne serai pas trop frais pour le départ de la Transe-Gaule, ce qui aura le mérite de me freiner pour les 1ères étapes.

 

Maintenant, c'est paquetage puis dernière nuit avant l'aventure.

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4 août 2016 4 04 /08 /août /2016 09:19

A quelques jours de la Transe Gaule et juste avant le marathon de Saint André des Eaux (mon 72ème marathon et ma 13ème participation), un retour rapide sur mon 100 km du 10 juillet à Cléder.

Le parcours de ce 100 km est loin d'être plat et pour faire un chrono, il faut être affûté. Avec seulement 10 jours sans course depuis le début de l'année, j'espère l'être.

 

Courte nuit dans le fourgon, petit dèj et à 5h pêtantes, le starter claque dans la nuit. Le ciel est gris et de la pluie devrait venir nous rafraîchir. Je pars tout de suite sur les bases fixées: 5'20 - 5'30 au kilomètre le plus longtemps possible. Le but étant de valider un bon rythme pour la Transe Gaule, donc arriver frais au km77, terme de l'étape le plus longue de la traversée. Circuit en forme de 8, avec 2 fois chaque boucle à parcourir et donc 3 passages dans le bourg de Cléder avant le 4ème qui marque l'arrivée.

 

Le 1er tour passe tranquillement sur les bases exactes prévues. Je me retrouve alors avec un compagnon de route, ce qui va me permettre de gérer le rythme comme j'aime le faire. Son objectif est le même que le mien: moins de 10h. Il est moins expérimenté sur longue distance, donc je me permets de régler l'allure.

Après une petite bruine bienvenue, on se prendra quelques bonnes douches, du vent pendant une grande partie de la course. A un moment, les pieds mouillés, ça devenait franchement désagréable. L'avantage, c'est qu'on a moins à lutter contre la chaleur et la déshydratation !

 

Le passage au km50 en 4h38 est parfait, toujours bien calé dans le tempo idéal. Les 3' de retard sont juste le temps passé au ravito, donc c'est parfait.

 

Je vais perdre mon binôme dans la 3ème boucle car il a besoin de soigner un pied au ravito (km70). Je ne m'attarde pas et repars au même rythme. Tout va bien, aucune fatigue. Au km75, passage au bourg et toujours la pêche. Un fêtard quitte la table du bistrot où il fini son samedi soir et court avec moi quelques centaines de mètre avant de se raviser quand je lui dit que le tour fait 25 km."Bon, je retourne au bar !". Je passe la 6ème heure avec plus de 64 km (record personnel battu) et vais fracasser tous mes records jusqu'à la fin de la course malgré un coup de mou entre le km84 et le km93 (lassitude, fatigue...). Les jambes répondent toujours bien, c'est le cerveau qui a un peu déconnecté. Je ne m'inquiète pas puisque je vais passer largement sous les 10h et je suis assez frais. Ce coup de mou ne m'étonne pas, je suis à la limite de l'hypoglycémie depuis un paquet de temps mais j'arrive toujours à l'éviter. Au km93, je finis par relancer sans difficulté et la cadence va remonter jusqu'à la fin. J'en termine en en ayant encore pas mal sous la semelle, en pulvérisant mon meilleur de temps officiel d'1 heure tout pile (10h41' à Chavagnes en 2008). Donc pour les matheux: 9h41 soit 4h38 + 5h03.

 

Objectif atteint ! J'adore quand un plan se déroule sans accroc.

 

Programme à suivre:

Marathon de Saint André des Eaux le 7 Août

Départ de la Transe Gaule le 9 Août

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17 avril 2016 7 17 /04 /avril /2016 18:05
Une nuit de M..... pour commencer, avec des Nantais de M..... qui braillent dans les rues toute la nuit et évidemment quand il est l'heure de se lever, ils se couchent ces C.... ! Donc ma nuit se résumera à quelques micro-siestes....
Départ du marathon à la fraîche sous un ciel bleu magnifique. Les 3 premiers kilomètres sont finalement les plus durs, le temps de monter le rythme, bien plus élevé que sur mes entrainements.
Objectif 3h30, je suis en avance au semi, comme mon compagnon du jour qui court son 166ème marathon et qui comme moi, trouve qu'on va trop vite: 1h41'06. On parle de negative split en rigolant mais on ne fait pas les malins, trop conscients que ça peut exploser sans prévenir.
Il retrouve sa femme au km25 et décroche. C'est à ce moment que je décide de lâcher les chevaux, les jambes réclament et je n'ai pas envie de les contrarier. Je vois Kalie au km26, lui laisse mon coupe-vent car je sens que ça va chauffer un peu ! Bien m'en a pris puisque je vais envoyer jusqu'à la fin sans aucune baisse de régime, les kilomètres défilant toujours en 4'24 - 4'30, sans grosse variation excepté passage aux ravitos ou lors de la violente accélération du dernier kilomètre (4'07).
Deuxième semi en 1h36'29 pour un chrono final de 3h17'35 !!!
Le 4ème marathon consécutif couru en negative split.
Marathon à classer parmi mes 10 meilleurs chronos (6ème ou 7ème).
Mon meilleur kilomètre de l'année (4'07), mon meilleur 5km de l'année (22'08), mon meilleur 10km de l'année (44'29) et tout ça dans les 15 derniers kilomètres.... Comment je le sais ? C'est mon gps qui m'a dit tout ça à l'arrivée !
Bref, je ne comprends pas grand chose, mais depuis que je m'entraine en endurance (donc pas très vite) j'enchaine les bons marathons. Pas très logique, mais ça marche.
 
Le prochain au Mont Saint Michel, le jour de mes 45 ans.
 
 
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