FREE PALESTINE

18 avril 2024

''ALARME!! Génocide à Gaza: J 194!! Ne pas se tromper sur Gaza est le strict minimum requis

 

 

Gaza est un test des exigences minimales absolues pour que quelqu’un mérite d’être écouté sur quelque sujet que ce soit, car si vous vous trompez sur ce sujet, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez vous en tant qu’être humain

 

 

Gaza est plus simple que l’Irak. L’Irak était plus simple que le Yémen. Le Yémen était plus simple que la Libye. La Libye était plus simple que l’Ukraine. L’Ukraine est plus simple que la Syrie. Gaza est la plus simple et la plus directe de toutes les interventions maléfiques de la machine à tuer américaine de mémoire récente – c’est pourquoi je n’ai aucune patience pour ceux qui se trompent.

 

Je suis beaucoup plus indulgente à l’égard des personnes qui ont adhéré au récit impérial sur la Syrie et qui ont cru que ce pays avait éclaté dans la violence parce qu’Assad était devenu fou et avait commencé à tuer des innocents sans raison, parce qu’il faut beaucoup de travail pour démêler le vrai du faux sur ce qui s’est réellement passé là-bas. De très bons journalistes se sont trompés sur la Syrie dans les premières années du conflit, simplement parce qu’il y avait tellement d’informations à passer au peigne fin et tellement de gestion narrative impériale agressive à ce sujet. La visibilité des faits sur le terrain était bien moindre en Syrie qu’à Gaza, et les opérations de contrôle narratif complexes étaient si nombreuses qu’elles brouillaient les pistes.

 

Gaza n’est pas comme ça. Ce qui se passe est on ne peut plus évident. Une armée de haute technologie dotée d’armes nucléaires a fait pleuvoir des bombes et infligé une guerre de siège à une population civile densément peuplée et emmurée, dont la moitié sont des enfants, avec le soutien total de l’empire le plus puissant qui ait jamais existé. Nous avons vu un flux constant d’images montrant des enfants déchiquetés par des explosifs militaires et réduits à l’état de squelettes, des soldats israéliens postant des vidéos d’eux-mêmes se livrant avec jubilation aux actes les plus sadiques et les plus dépravés que l’on puisse imaginer, des hôpitaux détruits, des quartiers bombardés et des Israéliens empêchant les camions d’aide de nourrir les populations affamées.

 

 

 

Ce n’est pas du tout compliqué. C’est aussi subtil qu’un coup de pied dans les dents. Il n’y a aucune excuse pour se tromper sur ce point. Il n’y a même pas d’excuse pour s’être trompé dès le premier jour. C’était évident depuis le début. Tout politicien, expert ou journaliste qui s’est trompé peut être considéré comme complètement inutile, même s’il commence à se raviser après avoir senti le vent souffler contre Israël ces dernières semaines.

 

Gaza est un test du strict minimum requis pour que quelqu’un mérite d’être écouté sur quoi que ce soit, car si vous vous êtes trompé sur ce point, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez vous en tant qu’être humain. Vous êtes trop mal foutu et trop tordu pour avoir une vision claire de ce qui se passe dans le monde. Vous n’êtes pas suffisamment en contact avec votre propre humanité pour avoir un aperçu utile de l’humanité en tant que collectivité. Vous avez perdu votre temps sur cette planète. Vous avez réussi à passer toute votre vie sans apprendre aucune des leçons les plus significatives qui peuvent être apprises ici.

 

Et il y a beaucoup de gens qui comprennent bien Gaza et qui adhèrent à toutes sortes d’autres propagandes impériales sur d’autres affaires et conflits internationaux, ce qui est normal – être capable de comprendre la question de politique étrangère la plus simple possible ne signifie pas que l’on sera capable de saisir les plus compliquées. Mais chacun d’entre eux dépasse de la tête et des épaules tous ceux qui n’ont pas pu voir la destruction de Gaza pour ce qu’elle est. Ils peuvent échouer à d’autres tests, mais ils ont au moins réussi le premier.

 

Tout ce que je dis ici sera un jour complètement évident pour tout le monde. Les gens se souviendront de ce qui a été fait à Gaza et s’efforceront de comprendre comment le monde a pu permettre une telle chose alors que tout se passait au vu et au su de tout le monde. Et si je suis encore là, je m’efforcerai de l’expliquer moi-même, parce que cela me déconcerte ici et maintenant, dans le moment présent. Et ce sera probablement toujours le cas.

 

Caitlin Johnstone -

13.04.24

Source: reseauinternational.net

17 avril 2024

!!ALARME!! Génocide à Gaza: J 193!! A Gaza, une guerre particulièrement dévastatrice pour les enfants

 

 

Mi-mars, l’ONU a annoncé qu'il y avait eu plus d’enfants tués dans l’enclave palestinienne depuis octobre 2023 qu’en quatre ans de conflits à travers le monde

 

Fin février, à l’entrée d’un centre commercial des Emirats arabes unis, la petite sœur de Bisan Alkolak s’est mise à hurler. "C’est un aéroport? Je ne veux pas voyager!", répétait l’enfant âgée de 2 ans et demi. Sa mère lui a alors calmement demandé pourquoi. La fillette a continué à crier: "Je ne veux pas aller à Gaza. Gaza est pleine de sang. Il y a des bombes." Une semaine auparavant, la famille avait été évacuée de l’enclave palestinienne, après quatre mois sous les bombardements. "Notre traumatisme est immense", dit au téléphone Bisan, 20 ans, en rapportant cette scène au Monde.

 

Sa petite sœur a de bonnes raisons d’être terrorisée. Environ 40% des plus de 33.500 Palestiniens (recensés) tués à Gaza depuis le 7 octobre 2023 sont des enfants. En 6 mois, les bombes israéliennes qui dévastent le petit territoire assiégé, les combats, les tirs des snipers de l’armée et, désormais, la famine imminente en ont tué davantage que 4 ans de conflits partout ailleurs dans le monde, rapporte l’UNRWA, l’agence onusienne qui s’occupe des réfugiés palestiniens, en première ligne dans la réponse humanitaire à Gaza depuis des mois. «Chaque jour, dix enfants perdent leurs jambes», écrivait sur X, le 1er avril, le commissaire général de l’agence, Philippe Lazzarini.

 

"L’ampleur de l’impact psychologique sur ces enfants est sans précédent: certains ont vu des soldats venir chez eux et tuer leurs parents sous leurs yeux, d’autres ont été témoins du bombardement de leur maison. Ils ont vécu dans le froid et la famine, beaucoup ont traîné pendant des jours, seuls, dans les rues", explique Caitlin Procter, chercheuse au Centre sur le développement des conflits et la consolidation de la paix à Genève, qui a conduit des recherches sur la jeunesse dans le petit territoire palestinien. "La situation est telle que même les experts en santé mentale des enfants à Gaza se sentent complètement dépassés, et eux-mêmes ont besoin d’aide."

 

A Rafah, dans l’extrême sud de l’enclave, où vivent près de 1,3 million de déplacés gazaouis, les "enfants sont partout dans les rues", relève Karyn Beattie, cheffe d’équipe de l’ONG 'Save the Children'. Certains, pas encore adolescents, sont déjà soutiens de famille: ils transportent des litres d’eau ou vendent sur les trottoirs une partie de l’aide alimentaire qu’ils ont reçue, souvent pour avoir de quoi s’acheter d’autres biens de première nécessité.

 

Quelque 17.000 enfants non accompagnés

 

Tous, traumatisés par les tirs et les bombardements, auraient besoin d’un soutien psychologique. Les enfants "savent que d’autres enfants ont été tués, blessés, et ils savent qu’ils ne sont en sécurité nulle part", précise Mme Beattie, jointe par téléphone à Rafah – Israël interdit aux journalistes étrangers d’accéder à la bande de Gaza.

 

"Les stigmates", assure-t-elle, "sont visibles. La colère déborde. Les filles sont en général tristes, le regard vide, défait; les garçons plus agressifs, prêts à l’affrontement". A Deir Al-Balah, dans un campement informel érigé sur la plage, une grand-mère a approché l’équipe de 'Save the Children'. Elle n’arrive pas à calmer sa petite-fille. Le père est coincé dans le Nord de la bande de Gaza, et l’enfant l’attend. Chaque nuit, elle "pleure encore et encore, appelant son père", raconte Karyn Beattie. Selon elle, l’angoisse de la fillette naît aussi de la conscience qu’elle a, malgré son jeune âge, "que les gens disparaissent. Ils sont là et, la minute d’après, ils sont sous les gravats. Les enfants le savent."

 

L’hôpital de campagne de l’ONG 'Médecins sans frontières', à Rafah, reçoit régulièrement des petits patients, blessés, qui ignorent qu’ils ont perdu leurs parents, des sœurs, des frères, des cousins, dans le bombardement dont ils viennent de réchapper. Abu Abed Mughaisib, coordinateur médical, se souvient d’une petite fille, arrivée avec sa tante. "Elle était forte, parce qu’elle ne savait pas, à ce moment-là, qu’elle avait perdu ses parents", dit-il. "Mais, à la fin, l’enfant finira par l’apprendre, sa mère ne vient pas, le lendemain non plus, ni les jours suivants. Où est-elle? On ne peut pas mentir longtemps à un enfant de 5 ans…"

 

L’Unicef, le fonds des Nations-unies pour l’enfance, compte quelque 17.000 enfants non accompagnés à Gaza, c’est-à-dire orphelins ou séparés de leurs parents à l’occasion, par exemple, d’une arrestation – "Une estimation vraisemblablement très basse", juge Jonathan Crickx, chef de la communication de l’agence onusienne. (d'autres sources ont fait état de 30.000 orphelins-ndlr-MCP)

 

Opérations à la chaîne

 

Dans l’enclave, où plusieurs générations vivent sous le même toit, les bombardements israéliens ont tué des lignées entières en pulvérisant un immeuble. La plupart des orphelins sont pris en charge par leur famille élargie. Mais, encore plus en temps de guerre, "Rien ne remplace une mère et un père", souligne Abu Abed. A Rafah, l’association 'SOS Villages d’enfants International' recueille ceux livrés à eux-mêmes dans son orphelinat. Le 11 mars, en particulier avec l’appui de la diplomatie allemande, l’organisation a évacué 68 orphelins, âgés de 2 à 14 ans, vers son centre de Bethlehem, en Cisjordanie occupée.

 

Dès la deuxième semaine de la guerre, à force de les voir défiler sur sa table d’opération, le chirurgien plastique palestino-britannique Ghassan Abu Sittah avait déjà un acronyme pour ces petits patients: WCNSF, pour 'wounded child no surviving family' – 'enfant blessé, aucune famille survivante'. Pendant une quarantaine de jours, en octobre et en novembre 2023, le spécialiste du traumatisme pédiatrique a opéré à la chaîne, entre 8 et 12 interventions par jour, dans deux hôpitaux du Nord de Gaza, Al-Ahli et Al-Shifa.

 

A son départ, en novembre, rien que dans ce dernier établissement, il a compté 120 enfants non accompagnés. Il se souvient d’un tout petit garçon, trouvé sous les décombres de sa maison et dont toute la famille avait été tuée. "Il était si petit qu’il ne connaissait pas son nom. Lui aussi est mort", murmure le médecin, joint par téléphone à Londres, où il vit.

 

Plus de la moitié des blessés qu’il a traités pendant cette période sont des enfants. Il a soigné des brûlures et amputé, beaucoup. Les immeubles s’étaient effondrés sur leurs habitants, beaucoup d’enfants avaient "des membres écrasés", dit le chirurgien, récemment élu recteur de l’université de Glasgow (Ecosse). "Puisque les Israéliens avaient encerclé les banques de sang, dès qu’on rencontrait une hémorragie, on amputait le membre concerné. Vers la fin de mon séjour, on a commencé à recevoir des enfants dont les blessures non traitées avaient été infectées. Nous n’avions pas d’autre choix que d’amputer les membres concernés, faute de temps et de médicaments adéquats", explique-t-il.

 

Malnutrition sévère

 

Or, le docteur Sittah est catégorique, "L’amputation, pour un enfant, est une condamnation à vie". Les prothèses doivent être changées tous les 6 mois, et, "au moins jusqu’à l’âge de 16 ans, à mesure que les enfants grandissent, ils doivent être opérés en moyenne entre huit et quatorze fois, parce que les os se développent plus vite que les tissus mous", précise-t-il. Un tel suivi des soins est impossible à Gaza: le système de santé s’est depuis longtemps effondré, et l’armée israélienne a détruit ou endommagé une grande partie des hôpitaux.

 

Israël organise le siège de l’enclave palestinienne, la privant de médicaments et de matériel médical – des enfants sont ainsi opérés, voire amputés sans anesthésie et en l’affamant. 'Save the Children' a confirmé qu'à sa connaissance, une trentaine d'enfants gazaouis sont déjà morts des conséquences de la malnutrition. Les premiers décès, des nourrissons de quelques mois, ont été signalés fin février à l’hôpital Kamal-Adwan, le seul avec une unité pédiatrique dans le Nord de la bande. Or, en cas de famine, rappelle M. Crickx, "la plupart des enfants ne meurent pas dans un hôpital. On n’a donc aucune idée du nombre d’enfants qui font face à cette situation-là".

 

Selon l’ONU, dans le Nord de Gaza, un enfant sur trois en dessous de 2 ans souffre de malnutrition sévère. Or, cela a des "conséquences pour la vie", ajoute-t-il. Le développement physique et cognitif est affecté.

 

L’Unicef a distribué de la nourriture thérapeutique dans le Nord de l’enclave: des biscuits très denses, chargés en protéines et en lipides. Les quantités sont loin d’être suffisantes, poursuit le porte-parole de l’Unicef. Et de répéter, comme tous les humanitaires depuis des mois, impuissants face à l’apathie de la communauté internationale: "Le cessez-le-feu est la seule manière de venir en aide aux enfants."

 

Clothide Mraffko -

08.04.24

Source: Aurdip

16 avril 2024

!! ALARME! Génocide à Gaza: J 192!! Les Palestiniens et le monde ne doivent pas perdre espoir

 

 

L’éreintement et les syndromes d’épuisement guettent celles et ceux qui se mobilisent contre le génocide que commet Israël à Gaza. C’est le résultat de cette «guerre d’usure» que mène 'Israël'

 

Lorsqu’au début du mois d’octobre, nous, les Palestiniens, avons exposé au monde ce qui était en train de se passer, nos témoignages et nos prévisions étaient perçus comme des exagérations. Nos avertissements concernant l’enthousiasme débordant et terrifiant d’Israël à faire usage d’une violence excessive n’ont pas été pris au sérieux. Pire, nos avertissements sur le fait qu’Israël s’apprêtait à commettre des massacres de masse contre les Palestiniens étaient qualifiés d''antisémites'. 

 

Aujourd’hui, les statistiques officielles parlent de plus de 33 500 Palestiniens tués (recensés) à Gaza et en Cisjordanie par des frappes aériennes israéliennes avec des bombes made-in-USA, du pilonnage d’artillerie et des exécutions sommaires. Ce chiffre ne prend en compte ni les personnes «disparues» restées sous les décombres, ni celles assassinées en pleine rue ou dans leurs maisons par les soldats de l’occupation, ni celles enterrées sous le sable par leurs bulldozers. (Un récent rapport parle de minimum 20.000 victimes sous les décombres-ndlr-MCP)

 

Et alors que Gaza est en première ligne face à l’immense violence d’Israël, les Palestiniens de Cisjordanie sont eux arrêtés par milliers, y compris les enfants, la plupart sans le moindre procès. Ils sont maintenus en détention dans des conditions indignes et effroyables, qui ont provoqué la mort d’au moins 13 prisonniers palestiniens ces 6 derniers mois. 

 

Quant aux Palestiniens citoyens d’Israël et aux Palestiniens de Jérusalem, ils vivent un calvaire sous les lois d’apartheid draconiennes d’Israël: contrôlés, détenus, torturés, ou attaqués par des groupes israéliens pour avoir simplement partagé une publication sur les réseaux sociaux ou avoir consulté ce qu’Israël appelle des 'médias terroristes'. 

 

Si je devais décrire ces 26 dernières semaines, je dirais que j’ai juste essayé de tenir le coup d’heure en heure. Je me demandais en permanence: mais à quoi est-ce que cela sert donc d’écrire un article de plus sur l’implacable sadisme d’Israël?  Entre le moment où l’idée de cet article a germé et celui où j’ai trouvé la force de l’écrire, plus de 3.000 enfants, femmes et hommes palestiniens ont été tués. Le complexe médical Al-Shifa a été complètement détruit et les exécutions extrajudiciaires en Cisjordanie n’ont fait que s’intensifier. 

 

Propager un sentiment d’engourdissement, de paralysie parmi les Palestiniens est l’un des objectifs de la stratégie israélienne d’usure. Une guerre d’usure est une guerre qui vise à créer les conditions nécessaires à vider l’adversaire de son énergie, l’épuiser et l’affaiblir. Elle vise à réduire la capacité à riposter. L’objectif d’Israël est l’épuisement émotionnel, moral et mental de ceux qui résistent à son occupation et à sa colonisation: faire perdre à ces gens leur motivation et leur détermination à s’engager et à se mobiliser face à la répression brutale. 

 

Cette stratégie est également à l’œuvre en 'temps de paix'. Dans la droite ligne des colonialistes européens et de leur logique de pacification, Israël a cherché à soumettre la population palestinienne en lui rendant la vie impossible à tous les niveaux. Tout en abreuvant le monde du récit fallacieux basé sur sa 'légitime défense', Israël a tenté de créer un Palestinien moribond : pas nécessairement mort, mais toujours au bord du gouffre, constamment contraint de choisir entre la mort et le supplice. 

 

Je ne pense pas pouvoir un jour expliquer pleinement à quoi cela ressemble d’être un Palestinien – avec toutes les nuances de meurtrissures que nous portons. Et ce n’est pas parce que les mots me manquent, mais plutôt parce que j’ai pris conscience que si je parlais des atrocités subies, je ne pourrais pas être certaine que ceux qui m’écoutent supporteraient d’entendre toute la douleur qui caractérise l’expérience palestinienne. 

 

Ces 182 derniers jours, les Palestiniens ont été plongés dans des vagues de deuil profond, de douleur pénétrante et de peur paralysante d’une perte anticipée. Des frissons de terreur restent coincés dans notre colonne vertébrale, incapables de s’échapper, à l’instar de nous-mêmes. 

 

L’un des aspects les plus éprouvants de cette agression est d’avoir à gérer ce deuil. Tant de personnes que nous connaissons ont été tuées, arrêtées ou déplacées. Les Palestiniens ont souffert non seulement d’un déplacement physique, mais aussi d’un déplacement psychologique; nos ancrages mentaux et émotionnels ont été déplacés. C’est une douleur insoutenable que de ne cesser d’être témoin des différentes façons dont les corps palestiniens peuvent être transformés en corps sans vie. 

 

Il n’est pas possible d’enterrer les corps tués, ni de pleurer collectivement nos pertes, non seulement matérielles mais aussi émotionnelles : les maisons détruites, les souvenirs détruits et l’espoir anéanti que nous avions rassemblé pour vivre. Le fait d’être exposé continuellement à la psychopathie inflexible d’Israël engendre un sentiment collectif d’épuisement, non seulement au sein de la population qui tente encore de survivre au massacre perpétré par Israël, mais aussi parmi ceux qui se mobilisent pour mettre un terme à un génocide encore en cours au moment où j’écris ces mots. 

 

L’épuisement est réel. Trop de personnes parmi nous sont trop épuisées pour dire quoi que ce soit, pour résister à la désillusion qui voudrait que nos voix ne comptent pas et qu’elles ne puissent rien atteindre. Alors que nous sommes livrés à ces émotions écrasantes et au désespoir, la guerre continue et l’ampleur des atrocités ne cesse de croître. 

 

Et tout cela ne vaut pas que pour nous, les Palestiniens en Palestine. Cela impacte ceux qui dans le monde se soulèvent contre le génocide. Israël répond à la résistance globalisée par toujours plus de massacres, comme le récent assassinat de travailleurs humanitaires internationaux, et par toujours plus de lobbying pour que ceux qui le critiquent soient punis. 

 

Les gouvernements refusant d’agir pour faire stopper le massacre, ceux qui se mobilisent contre le génocide sont victimes de stratégies de neutralisation à petit feu, relégués à l’incapacité d’agir, au désespoir et à la conviction que rien ne peut arrêter Israël. 

 

En mai 2021, alors que les Palestiniens étaient au cœur d’une des plus importantes révoltes des dernières décennies, qu’ils montraient une véritable unité de Gaza à la Cisjordanie et aux territoires de 48, ainsi que dans la diaspora, j’ai écrit un article pour The Guardian intitulé «Pourquoi les Palestiniens protestent-ils? – Parce que nous voulons vivre.»

 

Je l’ai écrit sur mon téléphone alors que j’étais prise en étau entre le gaz lacrymogène jeté par les soldats israéliens, que je fuyais, et les passages à tabac brutaux des forces de sécurité de l’Autorité Palestinienne, auxquels j’ai échappé de justesse. Ces moments ont été des moments brutaux, terrifiants et déterminants. Dans l’article, je m’efforçais de saisir la stratégie du colonialisme: «C’est ce que le colonialisme fait: il étouffe chaque aspect de votre vie et finit par vous enterrer.»

 

Je n’essayais pas de décrire le profil d’un tueur, mais plutôt de capturer ce moment caractérisé par une attitude de défi et d’unité retrouvée entre les Palestiniens, du fleuve à la mer, et au sein de la diaspora. «Il s’agit d’un processus stratégique et mûrement réfléchi, il est seulement entravé ou retardé, car les oppresseurs sont presque toujours attaqués et mis au défi par ceux qui sont sous leur joug», écrivais-je alors.

 

En effet, au cours des dernières décennies, Israël n’a pas manqué d’être défié par les Palestiniens, qui n’ont eu de cesse de se révolter contre ses politiques de répression: d’une révolte à l’autre, de la non-violence à la diplomatie, puis à la résistance armée. La lutte du peuple palestinien s’est intensifiée au même titre que la conquête israélienne sur les terres, les ressources et les vies palestiniennes.

 

Pendant ces 6 derniers mois, Israël et ses soutiens ont cherché à effacer l’histoire et le contexte et à présenter le 7 octobre comme une attaque brutale et 'injustifiée' contre Israël. La réalité, c’est que le 7 octobre, un peuple asphyxié par des décennies de colonialisme et d’oppression s’est servi de son dernier souffle pour refuser le choix impossible entre la mort et le supplice qui lui était imposé et ainsi interpeller le monde. Peut-être que c’est précisément cela qui a réellement choqué Israël et ses alliés le 7 octobre. Ce qui a déclenché l’ire d’Israël, c’est que les Palestiniens respiraient encore après des décennies de pacification coloniale. 

 

Comprenez cela: ce qu’il y a entre notre éradication et notre survie, c’est vous, la communauté mondiale. Quand Israël a déchaîné sa force génocidaire contre nous, il a impliqué le reste du monde. C’est l’engagement international qui rend possible le génocide perpétré par Israël. Israël utilise des armes fournies par des gouvernements étrangers. Ces mêmes gouvernements lui garantissent son impunité, empêchant qu’il rende des comptes pour ses crimes. 

 

Admettez cela: les Palestiniens ne sont pas encore enterrés, et si la destruction est massive, le nombre de survivants est aussi important. Des survivants qui ont des rêves à réaliser, qui doivent témoigner de miracles, et à qui il faut redonner foi en l’humanité. Au milieu de toute cette destruction, il y a la vie, et les Palestiniens mènent un combat hors norme pour elle. 

 

Mariam Barghouti -

09.04.24

Source: Agence Medias Palestine

15 avril 2024

!!ALARME!! Génocide à Gaza: j 191!! La participation de Belges aux forces de défense israéliennes soulève de graves questions

 

 

Comme annoncé, dans le cadre des futures élections, nous poursuivons l'interpellation des élus politiques sur des questions nous apparaissant essentielles, afin de nous positionner le 09 juin prochain

 

D'après les experts de l'ONU, les agissements d'Israël à Gaza s'inscrivent dans une série de crimes de guerre et laissent présager un "génocide en cours". Malgré cela, un nombre indéterminé de Belges ont choisi de se rendre en Israël et de participer volontairement à l'offensive militaire israélienne. La participation de ces Belges aux forces de défense israéliennes soulève sérieusement la probabilité qu'ils soient impliqués dans des crimes contre l'humanité, des crimes de guerre et même des actes de génocide. La Belgique est légalement tenue d'enquêter et de poursuivre ces Belges qui commettent des crimes de guerre à l'étranger. La Belgique doit ouvrir une enquête sur les Belges qui servent ou se portent volontaires auprès des Forces de défense israéliennes (FDI) pour complicité éventuelle de crimes de guerre.

 

[A nos lecteurs: nous rappelons que le courrier ci-dessous peut-être repris par n'importe qui, et envoyé aux responsables politiques dont les adresses sont données pour info, pour autant qu'il change le nom du signataire.]

 

Adresses des élus: <hadja.lahbib@diplobel.fed.be>, Contact Kabinet Premier <contact@premier.be>, <ludivine.dedonder@mil.be>, <alexandre@decroo.fgov.be>, FMF Equal (ACA) <Equal@just.fgov.be>

 

Aux élus politiques :

 

Madame, Monsieur,

 

je m'adresse à vous aujourd'hui pour vous exhorter à prendre des mesures immédiates afin d'enquêter sur la participation de ressortissants belges à des violations du droit international à Gaza.

 

L'offensive militaire d'Israël à Gaza a démontré un schéma clair de graves violations du droit international. Les bombardements aveugles d'Israël sur les civils de Gaza ont tué plus de 33.500 personnes (recensées), dont 70% de femmes et d'enfants. La privation par Israël de nourriture, d'eau, de carburant et d'électricité à Gaza expose l'ensemble de la population à un risque de mort massive par famine, déshydratation et maladie.

 

Les violations du droit international commises par Israël dans le passé ont fait l'objet d'innombrables enquêtes menées par les Nations-unies et les organisations de défense des droits de la personne, et ses actions actuelles font l'objet d'une enquête en cours sur les crimes de guerre menée par la Cour pénale internationale (CPI). Entre-temps, Israël est accusé de génocide par la Cour internationale de justice (CIJ).

 

Il est donc profondément troublant que des ressortissants belges se soient rendus en Israël pour servir dans les Forces de défense israéliennes (FDI), dont le nombre reste inconnu parmi les 360.000 réservistes estimés. La participation de ressortissants belges à l'offensive israélienne soulève la probabilité sérieuse qu'ils soient impliqués dans des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre.

 

La Belgique a l'obligation, en vertu du droit international, d'enquêter sur les crimes de guerre et de poursuivre les suspects. En droit belge,* la loi sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre stipule que:

 

«Toute personne qui, avant ou après l'entrée en vigueur du présent article, commet hors du territoire belge a) un génocide, b) un crime contre l'humanité ou c) un crime de guerre, est coupable d'un acte criminel et peut être poursuivie pour cette infraction [...]».

 

Aux fins d'enquêtes, de poursuites et d'autres procédures, la Belgique a mis sur pied le Programme sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre sous la direction conjointe de plusieurs organismes gouvernementaux, dont le ministère de la Justice.

 

En droit belge (article 21 du titre préliminaire du code de procédure pénale  et article 91 du code pénal), les crimes de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre sont imprescriptibles.

 

En droit international, ces 3 crimes ainsi que le crime d’agression sont également imprescriptibles.

 

L’imprescriptibilité de ces crimes a pour conséquences que les poursuites judiciaires et l’imposition de l’exécution d’une peine ne s’éteignent pas par le seul écoulement du temps. Le droit belge se conforme ainsi à ses obligations internationales (convention Conseil de l'Europe du 25 janvier 1974 sur l'imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité et  article 29 du statut de Rome du 17 juillet 1998).

 

Ces crimes sont également imprescriptibles pour la Cour pénale internationale. * *

 

Compte tenu de la nature des atrocités commises par Israël dans les Territoires palestiniens occupés (TPO), il est regrettable que la Belgique n'ait pas donné d'indications aux ressortissants belges sur la façon dont leur participation à l'armée israélienne pourrait les rendre pénalement responsables en vertu de ces lois. Au contraire, la Belgique par son laisser faire encourage la participation dans les FDI, plutôt que de chercher à décourager la participation dans une armée d'occupation qui viole le droit international.

 

La Belgique doit prendre des mesures pour décourager l'implication des Belges dans l'armée israélienne, qui comporte le risque de complicité dans des activités criminelles, et veiller à ce que toute personne impliquée dans la commission de crimes de guerre soit tenue pour responsable.

 

Nous demandons donc au gouvernement belge de:

  • Avertir les ressortissants belges que le fait de servir l'armée israélienne ou de s'y porter volontaire peut les rendre pénalement responsables en vertu de la Loi sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre;
  • Lancer une enquête sur la participation de ressortissants belges à l'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza;
  • Veiller à ce que les services frontaliers belges mène des entretiens détaillés avec les ressortissants belges qui reviennent d'Israël;
  • Partager les résultats de ses enquêtes avec la Cour pénale internationale;
  • Enquêter sur le recrutement par Israël, incitant des Belges à s'engager dans l'armée israélienne.

 

Restant dans l'attente d'une réponse de votre part sur cette question urgente, je vous prie d'accepter Madame, Monsieur mes salutations distinguées,

 

Nordine Saïdi -

10.04.24

14 avril 2024

!!ALARME!! Génocide à Gaza: J 190!! Dans le Nord de la bande de Gaza, un quotidien fait de survie

 

 

Plus de 300.000 personnes seraient piégées dans cette partie de l’enclave, qui manque de tout et dont les rares distributions d’aide sont régulièrement ciblées par Israël

 

Atteint par les balles, l’homme s’effondre, un petit ballot blanc à la main. La vidéo, diffusée par la chaîne qatarie Al-Jazira le jeudi 4 avril, décrit à nouveau une quête de nourriture qui vire au cauchemar. La scène se déroule à l’est du quartier de Chadjaya, à quelques encablures de la barrière de sécurité qui sépare la bande de Gaza du territoire israélien. Des soldats ouvrent le feu sur des Palestiniens qui tentent de récupérer des sacs d’aide d’humanitaire parachutés par un avion transporteur C-17 de l’armée américaine, non loin d’une position israélienne. L’un d’entre eux est abattu alors qu’il s’éloignait en leur tournant le dos. Des chiens errants s’approchent.

 

Si près de 80% de la population de l’enclave a été déplacée depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, en majorité vers le Sud, plus de 300.000 personnes seraient encore piégées dans le Nord de la bande de Gaza, incapables de la quitter depuis que l’armée israélienne a coupé le territoire en deux. Assiégé, le Nord plonge dans la famine.

 

Avant le 7 octobre, 0,8% des enfants de moins de 5 ans souffraient de malnutrition aiguë. Dans les gouvernorats du Nord, ils étaient entre 12,4% et 16,5% en mars, selon des données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Sous la pression de son allié américain, le 1er ministre israélien, B.Netanyahu, a annoncé que des vivres allaient être acheminés vers le nord de Gaza depuis le port d’Ashdod.

 

Depuis janvier, les habitants du Nord sont contraints de survivre avec un apport moyen de 245 calories par jour tandis que les forces israéliennes poursuivent leur offensive militaire, alerte l’ONG britannique Oxfam dans un rapport publié jeudi. Ce minuscule apport journalier représente moins de 12% de l’apport quotidien recommandé de 2.100 calories par personne.

 

Des enfants meurent de malnutrition

 

"Imaginez devoir survivre avec 245 calories jour après jour, mais aussi de voir vos enfants ou vos parents âgés faire de même. Tout cela en étant déplacé, avec peu ou pas d’accès à l’eau potable ou à des toilettes, en sachant que la plupart des hôpitaux encore opérationnels fonctionnent au plus bas de leurs capacités et sont sous la menace constante des drones et des bombes" dénonce Amitabh Behar, directeur général d’Oxfam International.

 

Le 31 mars, quatre enfants sont morts à l’hôpital Kamal Adwan de Beit Lahya, selon les équipes médicales. Cet établissement, le seul hôpital pédiatrique du Nord, qui fonctionnait déjà bien au-delà de ses capacités, a vu une nouvelle vague de patients affluer depuis la destruction totale, fin mars, de l’hôpital Al-Shifa, le plus important de tout le territoire. Parmi les blessés, des grands brûlés, victimes des bombardements, et des jeunes patients victimes de maladies chroniques, dont l’état s’aggrave chaque jour. La faute au manque de nourriture, de lait infantile, de médicaments et d’équipements. En mars, une dizaine d’enfants y sont morts de malnutrition, selon l’OMS.

 

"Cet hôpital ne peut plus supporter le fardeau qui lui est imposé. Surtout depuis qu’Al-Shifa n’est plus en état de fonctionner. Ces enfants non seulement meurent de blessures traumatiques dues aux bombardements, mais ils souffrent aussi de maladies consécutives au manque d’accès aux traitements médicaux de base et à une alimentation adéquate", décrit un membre de l’équipe médicale qui souhaite rester anonyme. "Beaucoup, parmi les cas hospitalisés ici, devraient être évacués vers le Sud et surtout vers l’étranger."

 

Les adultes ne sont pas épargnés. Omar El Qattaa, un photographe de presse, a perdu le 3 avril sa sœur Youmna, âgée de 20 ans. Une mort là encore évitable. Elle souffrait d’épilepsie chronique depuis son enfance et son état s’était brutalement dégradé depuis le siège imposé dans le nord du territoire, la plongeant dans des phases d’amnésie. «Cette saloperie de guerre l’a tuée à cause du manque de nourriture, de médicaments et de prise en charge médicale», écrit-il.

 

Omar El Qattaa, qui a dû lui-même se déplacer avec sa famille à plusieurs reprises dans le Nord du territoire pour fuir les combats et l’avancée de l’armée, déclare au Monde ne voir aucune amélioration du volume des distributions d’aide et de vivres. Son quotidien, il le partage lui aussi entre son travail et dans la recherche de nourriture. "Se déplacer pour trouver de la nourriture, de la farine, est un travail en soi et, si vous trouvez des ingrédients pour cuisiner quelque chose, trouver du bois de chauffage en est un autre. Tout cela peut prendre toute la journée", témoigne également le journaliste Hossam Shabat.

 

"Même si nous voulions manger des feuilles, l’armée a détruit au bulldozer toutes les terres agricoles", accuse Abu Jaber, un habitant de Beit Lahya. La ville, 80.000 habitants avant-guerre, est la dernière localité avant la barrière de sécurité érigée par Israël dans le Nord de la bande de Gaza. La saison des fraises, dite saison «de l’or rouge» et qui faisait sa fierté, n’est plus qu’un lointain souvenir.

 

Depuis des mois, des habitants de la ville se nourrissent d’herbes sauvages qui poussent l’hiver ou de graminées. Les branches d’arbres et d’arbustes des vergers aplatis par les blindés israéliens servent de bois de chauffage. La zone est dangereuse: plus d’une centaine de personnes ont été tuées par les bombardements et les tirs de l’armée israélienne dans le quartier d’Abu Jaber, qui borde les champs. Beaucoup doivent aller toujours plus loin pour espérer se nourrir. "Des enfants partent chaque jour à pied, en direction de la ville de Gaza, dans l’espoir d’atteindre des zones de largage d’aide par les airs avec le risque d’être pris pour cibles", ajoute-t-il.

 

Les centres de distribution, réceptacles du peu de camions d’aide qui remontent en convois organisés depuis le Sud du territoire, ne sont pas épargnés. Le 18 mars, des avions israéliens ont bombardé l’un de ces points à l’Est du camp de Jabaliya, tuant deux personnes travaillant sur place.

 

«Des prix délirants»

 

S’aventurer vers les zones de largage ou de distribution, Mohamed Salam y a renoncé. "Beaucoup de gens ont été tués en allant chercher ces aides. C’est arrivé à l’un de mes amis, Udaï", témoigne cet amoureux des chats. II nourrit ceux de son quartier de Gaza, affamés et assoiffés, avec le tout-venant du yaourt, des restes qu’il partage… "Beaucoup de gens ici m’ont dit de ne pas prendre de risques et de ne pas me rendre aux zones de largage ou de distribution. Mais la seule solution est alors d’acheter au marché noir, où l’on trouve difficilement de quoi se nourrir et à des prix délirants". Sur les rares marchés encore ouverts, les prix s’envolent.

 

Dans le nord de la bande de Gaza, les vendeurs de légumes n’ont plus qu’une annonce à faire: "Tout pour 1 million, tout pour 1 million!". En langue gazaouie, "Tout pour un million” signifie que tout coûte 100 shekels [24 euros]; 1 kg de pommes de terre coûte 100 shekels, 1 kg de tomates coûte 100 shekels, 1 kg de concombres coûte 100 shekels, 1 kg d’aubergines coûte 100 shekels…, décrit Omar El Qattaa. A Beit Lahya, avant-guerre, une livre d’aubergines s’échangeait contre 5 shekels.

 

Au fil des semaines, la page Instagram du photographe s’est muée en relevé des prix de denrées alimentaires. Non sans interrogations. On trouve ainsi des boîtes de conserve ou des sacs de farine, acheminés par les rares convois d’aide, en vente sur les marchés à des prix tout aussi exorbitants, alimentant les soupçons de détournement d’aide humanitaire par des réseaux criminels. Dans le Nord de Gaza, le marché noir, implacable compagnon des guerres et des privations, tue lui aussi à petit feu.

 

Madjid Zerrouky -

07.04.24

Source: Aurdip

13 avril 2024

!!ALARME!! Génocide à Gaza: j 189!! Témoignage-vidéo exceptionnel du Pr. Oberlin, de retour de Gaza

 

 

Pour tous les militants qui suivent l'actualité de la Palestine, le Professeur Christophe Oberlin est une figure connue. En tant que chirurgien, cela fait 20 ans qu'il se rend dans la bande de Gaza, à raison de 3 fois par an, pour soigner mais aussi former les jeunes chirurgiens palestiniens pour l'avenir.

 

Malgré les risques et les dangers omniprésents, il s'est rendu dans l'enfer de Gaza pour continuer son travail. Le témoignage que nous vous proposons est tout à fait récent et donne une analyse glaçante de la situation sur place.

 

Puisque les médias habituels n'en souffleront pas un mot, à nous, militants convaincus de la cause palestinienne de le diffuser un maximum autour de nous. Et par la même occasion, de diffuser notre adresse de blog mcpalestine.canalblog.com afin d'avoir une information alternative et quotidienne de la situation.

 

Suivre la vidéo-témoignage:

 

https://youtu.be/HMjWvy4Es7Q

 

Rédaction MCPalestine -

08.04.24

Source: arretsurinfo.ch

12 avril 2024

!!ALARME!! Génocide à Gaza: J 188!! Palestine occupée: en parlant de génocide... Rappel!

 

Si l’on peut se réjouir de voir (enfin) les grandes ONG et jusqu’aux institutions internationales prendre la mesure du drame incommensurable qu’essuie la population palestinienne depuis des décennies qu’elle vit une Nakba permanente, il faut néanmoins dénoncer leurs lenteurs administratives. Ces fonctionnaires grassement rémunérés n’ont que trop tardé dans leur prise de conscience de l’étendue des dévastations et du malheur absolu qu’endurent une population assiégée de toutes parts, tant par le régime colonial d’apartheid, ses soutiens, son armée et ses colons, que par le peu de cas qu’en ont fait ces institutions prestigieuses ayant manqué à leurs devoirs élémentaires.

 

Il aura fallu l’incroyable détermination des factions de la résistance palestinienne, ayant bien compris qu’elle ne pouvait compter que sur elle-même, faite de sacrifices, de patience, de longues et prudentes préparations, et son coup de pied dans le guêpier sioniste le 7 octobre 2023 pour ébranler l’ensemble de la ‘communauté internationale’ et la réveiller de sa torpeur complice, pour qu’elle prenne enfin ses responsabilités face à un régime dont les pratiques ‘terroristes’ feraient passer celles de Daech et de l’E.I. pour quelques anodines escarmouches.

 

Je veux ici reprendre ce que j’écrivais il y a déjà plus de 15 ans sur le génocide en cours contre la population palestinienne, et que d’aucuns m’avaient dit que j’exagérais:

 

‘’Du racisme latent de tout esprit colonial

 

Finalement, devant tant de mauvaise foi, les buts poursuivis par les dirigeants d’Israël et leurs adeptes apparaissent au grand jour. L’objectif non avoué, mais que n’importe quel observateur peut aisément comprendre, de ces gouvernements successifs à Tel Aviv – ne s’embarrassant jamais d’appeler pour la formation de leur majorité une redoutable extrême-droite – est l'entièreté du territoire, sans son peuple arabe dont ils aimeraient se débarrasser, définitivement. Et tout est bon pour y parvenir : après avoir testé toutes les méthodes possibles pour éradiquer cette population arabe des lieux, leur transfert vers des pays voisins et même la stérilisation forcée des individus de sexe mâle sont parfois évoqués dans les enceintes parlementaires de la Knesset. Autres facettes de la «démocratie» à l’israélienne… A travers une politique des petits pas et du fait accompli, tout est mis en œuvre, méthodiquement, sournoisement, insidieusement, sans retenue puisque la ‘Communauté internationale’, à part ses habituelles déclarations mièvres et cauteleuses, regarde passivement l’agonie d’un peuple, sans prendre aucune mesure contraignante pour rappeler à l’Etat d’Israël ses devoirs en tant que seule «démocratie» dans la région... Quelle foutaise!

 

Ce dont il s'agit en Israël, n’est rien d’autre qu'une judéo-cratie pure et dure, dont les principes schizophrènes repris dans le projet sioniste si cher à Theodor Herzl,1 définissaient déjà le futur Etat comme foyer national réservé aux seuls juifs.

 

Le sionisme repose sur deux données fondamentales du judaïsme:

  • une première donnée d'ordre religieux: le mythe biblique de la Terre promise pour un Peuple élu (ou autrement dit, le droit du sol)

  • une seconde donnée d'ordre légal: la loi établissant la race juive (ou, autrement dit, le droit du sang, transmis par la mère seule)

 

Au départ, le terme «juif» désignait uniquement une appartenance religieuse. Mais au fil du temps, et singulièrement depuis les 19è et 20è siècles, cette notion s’est transformée en appartenance «raciale». Nombre d’Israéliens sont aujourd’hui athées mais néanmoins déclarés citoyens «juifs» par descendance maternelle. Nous sommes donc en présence d’un Etat fondé non sur les principes d’une Nation mais sur ceux d’une religion et d’une ethnie. Tant que cet esprit délétère animera la majorité dominante du pays – et ceux qui la soutiennent de l’extérieur – il est illusoire d’espérer la moindre avancée dans la perspective d’une vraie «démocratie», ainsi que dans une entente avec leurs voisins arabes et même au-delà. Quel Etat dans le monde peut-il se réclamer d’une appartenance religieuse ou ethnique pour revendiquer sa reconnaissance par l’ensemble de la Communauté internationale? Quel archaïsme! A-t-on vu le racisme prédominant en Afrique du Sud être soutenu par les Nations Unies? On ne s’étonnera pas que le dernier gouvernement qui l’ait soutenu soit celui d’Israël, précisément!

 

Comment expliquer alors que perdure une situation d’un autre âge, où un Etat basé sur une ségrégation ethnique et qui en occupe un autre, continue à être soutenu par les Etats-Unis qui se proclament aux yeux du monde comme garants des valeurs «démocratiques», liberté, égalité et blablabla!?... Et la position européenne n’est pas moins ambiguë qui continue, d’année en année, à financer un Etat occupé, validant de la sorte cette inacceptable situation, en lieu et place de signifier à l’envahisseur son désaccord total avec sa politique d’occupation. Ces positions, aussi bien américaine qu’européenne, sont absurdes et démontrent qu’à terme elles ne sont pas tenables.

 

Par ailleurs, ces concepts dangereux véhiculent un racisme à plus d’un titre. Racisme – doublé comme toujours d’intégrisme et vice-versa – à peine déguisé.2 Inoculé dès le plus jeune âge, à chaque enfant. Entretenu à la maison. A l’école. A l’armée. Et alimenté tout au long de la vie par une majorité de médias aussi peu scrupuleux… que la plupart des nôtres. Lors de la guerre contre le Liban pendant l’été 2006, on a pu voir des enfants israéliens sous l’œil attentif et complaisant de leurs parents, dessiner et écrire des messages (dont on imagine aisément la teneur) sur les obus qui allaient par la suite être lancés contre les populations libanaises… Inconscience meurtrière d’adultes malades, qui par ces comportements éduquent leurs enfants dans une orientation criminelle, et à terme, en font… de nouveaux malades!

 

Les exemples de ce racisme rampant, suintant, exsudant ses poisons à chaque occasion sont accablants et les nombreux témoignages de ceux qui ont pu se rendre dans la région ces dernières années, vont tous dans le même sens. Aucun dirigeant politique extérieure, aucun diplomate, aucune chancellerie ne pourra s’abriter cette fois derrière le refrain bien connu: «On ne savait pas!» Ayant la prétention de mener les affaires du monde, ils ont l'immense, l’écrasante responsabilité de ce qui se passe dans la région, et il faut leur rappeler sans cesse leurs manquements graves dans ce dossier, leur lamentable résignation, leur misérable abdication. N’importe quel citoyen épris de la plus élémentaire justice ne peut que condamner en termes clairs et sans la moindre ambiguïté, les dérives gravissimes du gouvernement, des colons et de l’armée d’Israël. Quels que soient les motifs incriminés.

 

Il est temps d’oser dire, d’oser qualifier du seul nom qui convienne à ces procédés, la nature de l’Etat d’Israël: un Etat raciste, pratiquant l’apartheid, le transfert de populations, le nettoyage ethnique! Il est temps d’arrêter l’autocensure qui nous fait ergoter sur le terme approprié ou non, dès qu’il s’agit de parler des méthodes du gouvernement et de l’armée d’Israël. Et de dénoncer le lent génocide que subit depuis 60 ans, le peuple palestinien, sans avoir peur des mots.3

 

Quoi d'étonnant, que des sensibilités s'exacerbent un peu partout, et jusque dans nos villes européennes? Ceux qui soutiennent ce système devraient se poser la question de savoir s’ils n’avalisent pas au plus profond d’eux-mêmes l’une des pires «barbaries», dont ils se défendent bien et qu’ils s’empressent de dénoncer chez les autres… mais que leur adhésion à un tel système cautionne pourtant de manière implicite. Par leur silence complice, leur couardise, leur inertie et bien qu'ils s'en défendent – mais cela n'a rien de neuf – nos politiciens, nos diplomates et leurs médias-lèchent-bottes, importent le conflit chez nous et creusent activement le lit des extrémistes de tous bords.

 

Et si, dans ce dossier brûlant, certains éléments, quelques nuances, d’inavouables calculs échappent à l’entendement, au moins une chose est sûre: c’est que les jeunes arabes du Maroc, ou les musulmans d’Indonésie, très éloignés géographiquement du conflit du Moyen-Orient, ne peuvent comprendre la passivité de nos pays qui ont pourtant pour habitude d’(ab)user des «Droits de l’homme» à la moindre occasion, n’hésitant pas, pour certains, à brandir jusqu’au «Droit d’ingérence»!4... Ils comprennent par contre, sans problème aucun, l’injustice faite à leurs frères de Palestine, et sont en droit de s’interroger sur les raisons d’un tel deux poids deux mesures, dans notre traitement des évènements… Et ils ne peuvent dès lors que se sentir solidaires du peuple palestinien contre tout ce qui représentera et rappellera les valeurs iniques occidentales qui aujourd’hui président à la destinée du monde. Pas étonnant que les plus faibles d’entre eux se laissent influencer par des discours haineux vis-à-vis de l’Occident et que quelques uns franchissent le pas des camps d’entraînement au djihad… Puisque le Droit auquel nous n’avons de cesse de nous référer ni la Justice ne fonctionnent correctement, que reste-t-il aux yeux de ceux-là à part la violence aveugle? Et d’ailleurs, ne l’utilisons-nous pas amplement, nous, quand il s’agit d’obtenir ce que nous convoitons chez autrui!?

 

Ce sont nos propres lâchetés qui alimentent les méfiances, les réticences, voire les résistances que nous qualifions de «terrorisme» chez les autres. Lâchetés qui fragilisent d’autant les valeurs d’une véritable «démocratie», et à terme, la paix que nous croyons définitivement acquise, à l’abri de nos boucliers de missiles.’’

 

Notes:

1 Fondateur du mouvement sioniste au Congrès de Bâle en 1897, qui écrivit lui-même «Mon programme est un programme colonial».

2 Intégrisme = doctrine qui tend à maintenir la totalité d’un système, spécialement d’une religion (définition du Petit Robert)

3 Génocide = destruction méthodique d'un groupe ethnique (définition du Petit Robert)

Par ailleurs, dans la Convention des Nations Unies du 9 décembre 1948 pour la Prévention et la Répression du Crime de génocide, celui-ci s’entend lorsque l'un des actes ci-après, est commis dans l'intention de détruire, tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel:

a - Meurtre de membres du groupe;

b - Atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe;

c - Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle;

d - Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe;

e - Transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe.

Sans le moindre risque de se tromper, l’occupant israélien est coupable de plusieurs de ces crimes…

4 Lire «Impérialisme humanitaire» – Jean Bricmont – 2006 – Ed. Aden

 

Daniel Vanhove -

« La Démocratie Mensonge » – 2008 – Ed. M. Pietteur – Extrait

10.04.24

11 avril 2024

!!ALARME!! Génocide à Gaza: J 187!! Comme une odeur de sapin pour le régime d'extrême-droite terroriste israélien

 

 

Fin de partie pour Netanyahu et les ambitions de sa clique d’extrême-droite

 

Les événements de ces derniers jours laissent penser que la fin de partie israélienne se profile à l’horizon. Les objectifs du gouvernement d’extrême-droite de Netanyahu ne se limitent pas à Gaza: il veut s’emparer de toute la Palestine et déclencher une guerre avec le Hezbollah et l’Iran.

 

Malgré ce qu’il dit en public, le gouvernement Netanyahu sait que le Hamas ne peut être éradiqué par la force, et que toute tentative en ce sens ne fera que radicaliser un nombre bien plus important de personnes, tant en Palestine que dans le monde entier, contre Israël. Ces personnes s’en prendront, de manière violente ou non, à Israël dans les années à venir. Seul un imbécile ne s’en rend pas compte. Et quels que soient les dirigeants israéliens, ce ne sont pas des imbéciles. Quel est donc leur objectif final?

 

Ils ont clairement démontré que la libération des otages détenus à Gaza n’était pas leur priorité. Si c’était le cas, ils auraient depuis longtemps conclu un cessez-le-feu pour obtenir la libération des otages, une voie qui s’est déjà avérée efficace, alors que l’assaut d’Israël a déjà entraîné la mort de dizaines d’otages. Si les objectifs déclarés sont faux - et ils le sont manifestement - on peut se demander quelle est la finalité réelle d’Israël. Les actions israéliennes ont-elles un objectif non avoué? Les événements de ces derniers jours suggèrent que nous sommes peut-être en train de voir cette finalité se dessiner.

 

En l’espace de quelques jours, Israël a pénétré profondément sur le territoire du Liban pour assassiner de manière ciblée un dirigeant du Hezbollah. Il a confisqué une grande partie des terres palestiniennes dans la vallée du Jourdain. Il a détruit le consulat iranien à Damas, tuant 7 conseillers militaires iraniens, et il a mené une opération meurtrière visant les véhicules de la World Central Kitchen, tuant 6 humanitaires internationaux et 1 humanitaire palestinien.

 

Ces événements peuvent sembler disparates, reliés uniquement par les actions d’une armée israélienne qui a complètement déraillé, mais qui continue à bénéficier du soutien et de l’impunité des États-Unis et de l’Europe. Mais il se peut qu’il y ait davantage de liens entre eux.

 

L’extrême-droite israélienne saisit une opportunité

 

Il est largement admis, et à juste titre, que le 1er ministre israélien a tout intérêt à prolonger les opérations à Gaza. On craint également qu’Israël n’essaie d’étendre le conflit au Hezbollah, voire à l’Iran, une extension des combats qui pourrait bien pousser les États-Unis à devoir s’en mêler également.

 

Les récents incidents semblent indiquer qu’Israël accélère ses actions dans cette direction. Et c’est là que nous devons nous pencher sur l’aile droite israélienne, plutôt que de nous concentrer sur les intérêts personnels sans envergure de Netanyahu. Pendant des décennies, l’extrême-droite israélienne a ressenti les contraintes imposées par la dépendance d’Israël à l’égard du soutien militaire et politique des États-Unis, et par l’importance de ses échanges commerciaux avec l’Europe. Ces dernières années, Israël, sous la direction de Netanyahu, s’est efforcé de diversifier ses partenaires commerciaux, et a même cherché à conclure davantage de contrats d’armement et d’accords politiques avec d’autres pays. Mais il n’a pas été en mesure de remplacer les États-Unis ni l’Europe en tant que principaux mécènes d’Israël.

 

Mais aujourd’hui, l’extrême-droite israélienne se trouve dans une position de pouvoir jamais approchée auparavant. Elle est au sommet de sa popularité en Israël, en particulier auprès de la jeune génération d’Israéliens. La fenêtre d’Overton de la politique israélienne s’est déplacée plus à droite que jamais, à tel point qu’un leader radical de colons comme Naftali Bennett était considéré comme occupant le centre politique, bien qu’un peu à sa droite.

 

Pourtant, avant le 7 octobre, l’extrême-droite n’était pas encore assez puissante en Israël pour faire basculer le pays dans son camp fasciste. Ses tentatives se sont heurtée à une réaction de colère tenaces dans tout le pays – les manifestations fréquentes que nous avons vues. Mais l’attaque du Hamas a radicalement changé la donne. Pour les partisans de la ligne dure du Likud, du Pouvoir juif et du Sionisme religieux, une occasion en or s’est présentée.

 

Le pays a été galvanisé par la colère, la haine et la peur. C’était l’opportunité pour les principaux dirigeants du gouvernement de faire tout ce qui était en leur pouvoir pour détourner la responsabilité des résultats cataclysmiques de l’attaque du Hamas de leur propre incompétence, pourtant largement responsable du succès sanglant des attaquants. Ils allaient agir de toutes les manières possibles pour canaliser la colère et la soif de sang du pays vers Gaza, de peur qu’elle ne se retourne davantage en interne et que les Israéliens ne demandent des comptes à leurs dirigeants pour leurs échecs.

 

Netanyahu est évidemment tout acquis à tout ce qui pourrait non seulement lui permettre de rester au pouvoir, mais aussi lui donner l’occasion de rétablir son pouvoir sur Israël (bien qu’il ait réussi à gâcher cette occasion). Mais pour le groupe le plus important d’idéologues d’extrême-droite, il s’agit d’une occasion de mettre enfin à l’épreuve leur 'solution', à savoir une violence débridée et écrasante.

 

C’est ce raisonnement qui est à l’origine de l’assaut contre Gaza. Rendre Gaza inhabitable, anéantir l’infrastructure civile et tuer des dizaines de milliers de Palestiniens à Gaza n’est pas seulement l’expression de la violence ou de la rage. C’est la tentative de la droite israélienne de 'gagner' la guerre de 1948. Une tentative pour 'résoudre' le 'problème palestinien' en éradiquant le mouvement national palestinien.

 

Le Hamas en est venu à représenter la résistance armée à l’occupation israélienne, à la dépossession et au déplacement des Palestiniens. Comme toujours, il faut rappeler au monde qu’un peuple occupé a droit à la résistance armée, et que la question de savoir si le Hamas ou d’autres groupes ont toujours agi dans les limites de ce droit est une autre question. Gaza est l’endroit où réside la population la plus résiliente du mouvement national palestinien, la région où, quels que soient ce qu’Israël lui ait infligé au fil des décennies, la détermination palestinienne demeure.

 

En détruisant Gaza et en resserrant son emprise – et, plus tard, en intensifiant la violence – sur la Cisjordanie, l’extrême-droite israélienne entend mettre fin aux débats sans fin sur la solution à deux États en rendant la question sans objet. C’est bien sûr ce que l’expansion des colonies et les diverses 'mesures de sécurité' tentent de réaliser depuis des années, mais le 7 octobre a été l’occasion d’accélérer ce processus, comme l’extrême-droite l’a toujours souhaité.

 

Quand les puissances mondiales regardent ailleurs

 

Israël avait les coudées franches. le président américain soutenait pleinement ses actions, comme aucun président auparavant. La Russie est bien trop occupée en Ukraine pour aider les Palestiniens ou même son allié syrien. L’Europe a suivi en grande partie l’exemple américain et connaît déjà des divisions quant à son implication en Ukraine. La Chine ne s’implique pas aussi directement dans les conflits étrangers. Tous ces éléments se sont combinés pour offrir à Israël l’occasion la plus favorable d’aller jusqu’au bout, avec un minimum d’interférence de la part des puissances extérieures.

 

Son ambition s’étend bien au-delà de Gaza. Il y a deux semaines, Israël a volé 800 hectares de terres palestiniennes dans la vallée du Jourdain, en Cisjordanie. Le ministre des finances, Bezalel Smotrich, les a déclarées “terres d’État”, et ce le jour même où le secrétaire d’État américain Antony Blinken est arrivé en Israël pour s’entretenir avec M. Netanyahu.

 

Le moment choisi n’était pas fortuit. Smotrich voulait voir si les États-Unis réagiraient. Ils ne l’ont pas fait. En effet, les terres annexées font partie de la zone entourant la colonie de Ma’ale Adumim qui coupe la Cisjordanie en deux, rendant la création d’un État palestinien viable encore plus complexe qu’auparavant. Alors que la solution des deux États est depuis longtemps sans espoir, J.Biden continue à en parler comme d’un fantasme utile. Aujourd’hui, il vient de démontrer une fois de plus à quel point elle est illusoire.

 

Ce vol de terres va de pair avec l’escalade de la violence israélienne, les raids quotidiens et l’impunité accordée aux colons pour leurs pogroms dans les villages palestiniens, entraînant l’abandon de bon nombre d’entre eux. Une nouvelle escalade en Cisjordanie est très probable une fois qu’Israël en aura fini avec Gaza.

 

L’opportunisme régional israélien

 

Mais la droite opportuniste ne s’arrête pas à la Palestine. Ses incursions à l’intérieur du Liban ont suscité de vives inquiétudes, même à Washington, qui craint une explosion régionale. Jusqu’à présent, le Hezbollah a voulu éviter une escalade majeure avec Israël. Mais il a refusé de se redéployer au nord du fleuve Litani, comme l’y oblige la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations-unies après la guerre de 2006, et il continue de tirer des roquettes, principalement sur des cibles militaires, dans le nord d’Israël, en solidarité avec Gaza. Là aussi, le problème disparaîtra dès qu’Israël mettra fin à sa campagne génocidaire.

 

Pourtant, à mesure qu’Israël tue des combattants du Hezbollah et des civils libanais, le Hezbollah pourrait se sentir contraint d’engager un conflit plus musclé avec Israël. Les incursions israéliennes dans les régions du nord-est du Liban semblent destinées à déclencher l’affrontement entre Israël et Hezbollah. L’objectif ultime d’amener le Hezbollah à combattre plus directement Israël est double: 1/ éliminer la capacité du Hezbollah à affronter Israël et, 2/ attirer enfin l’Iran dans un conflit direct. C’est très probablement ce qui a motivé l’attaque du consulat iranien à Damas il y a quelques jours.

 

Cette idée ne semble pas avoir échappé à la Maison Blanche. Elle s’est montrée étonnamment prompte à désavouer toute connaissance ou implication dans l’attaque israélienne à Damas, mais elle ne l’a pas été autant à essayer de couvrir Israël dans cette affaire.

 

L’Iran, quant à lui, n’est pas prêt à laisser les États-Unis s’en tirer aussi à si bon compte. Après tout, Washington les accuse régulièrement d’être responsables des actions de leurs alliés, que Téhéran y soit pour quelque chose ou non. De même, l’Iran tient les États-Unis pour responsables et, à chaque fois qu’ils riposteront, ils risquent donc de s’en prendre aux forces américaines dans la région, à des citoyens ou à des sites israéliens à l’étranger, voire aux deux à la fois.

 

Israël savait forcément que l’attaque contre Damas aboutirait à ce résultat. L’excuse invoquée pour justifier l’attaque du consulat, à savoir qu’il était utilisé à des fins militaires, n’est pas très convaincante. Les consulats servent régulièrement de base aux militaires et aux services de renseignement pour leurs activités et leurs réunions, entre autres. Et ce n’est pas pour autant qu’ils sont des cibles légitimes. Non, il s’agissait d’une provocation délibérée, destinée à susciter une réaction iranienne et à pousser les États-Unis à s’impliquer davantage dans une agression contre l’Iran.

 

D’aucuns pourraient trouver absurde que l’extrême-droite israélienne, qui n’a pas fait preuve de grandes compétences en termes de réflexion stratégique, ni même de professionnalisme au sein d’un gouvernement, puisse élaborer de tels plans. Mais l’analyse est juste. Israël est cependant parvenu à cette situation non pas à dessein, mais plutôt en tirant parti des occasions qui se présentaient à lui. Le 7 octobre a été la clé, offrant à la droite israélienne la chance dont elle a toujours rêvé – utiliser une force massive et débridée pour régler une fois pour toutes le conflit centenaire entre le sionisme et le nationalisme palestinien. Au fur et à mesure que l’offensive se poursuivait, l’occasion d’affronter l’ennemi juré de la région, l’Iran, s’est présentée et reste présente, bien que plus discrètement, car Israël n’a pas l’avantage d’une force écrasante contre un ennemi sans défense, comme c’est le cas à Gaza.

 

Si Joe Biden a réagi vivement à l’assassinat des travailleurs humanitaires de la World Central Kitchen, on peut espérer que lui-même, ou ceux qui le conseillent, reconnaissent le danger qu’Israël représente à travers ses divers agissements. La rapidité avec laquelle Washington a nié toute implication dans l’attentat de Damas pourrait laisser penser que quelqu’un à la Maison Blanche sait ce qui se trame. La demande de cessez-le-feu à Gaza formulée par Joe Biden pourrait, espérons-le, indiquer qu’il tente de contrer les efforts déployés par Israël pour entraîner les États-Unis dans une guerre régionale.

 

La tentative opportuniste de Netanyahu de déclencher une guerre plus étendue dans l’espoir de vaincre enfin les Palestiniens et l’Iran n’est pas un acte que d’autres dirigeants israéliens auraient cautionné. Benny Gantz, Yair Lapid, et même un personnage aussi à droite sur la question palestinienne que Gideon Sa’ar ne sont pas du genre à vouloir risquer des répercussions permanentes et majeures sur les relations entre les États-Unis et Israël, ainsi qu’une guerre régionale qu’Israël n’est absolument pas sûr de gagner.

 

Mais J.Biden a également su saisir avec cynisme une opportunité, bien que potentiellement positive, en exploitant le dégoût de l’Europe et de l’opinion publique américaine face à l’assassinat gratuit de travailleurs humanitaires par Israël pour enfin proférer une véritable menace à l’encontre de B.Netanyahu. D’ores et déjà, Israël a été contraint d’accepter d’ouvrir les frontières de Gaza à l’aide humanitaire (on se demande comment Biden et Blinken concilient cet accord avec leurs affirmations ridicules selon lesquelles Israël ne violait pas le droit international en bloquant l’aide humanitaire).

 

Reste à savoir si J.Biden est réellement disposé à préserver les intérêts nationaux américains et à éviter d’être entraîné dans la guerre régionale souhaitée par les dirigeants actuels d’Israël. On peut raisonnablement espérer que Washington en est conscient, ce qui a motivé l’évolution de ces dernières semaines vers un rejet des torts sur Netanyahu et un appel aux Israéliens à l’évincer – un appel clairement pris en compte par Benny Gantz.

 

Joe Biden a clairement fait comprendre que les souffrances des Palestiniens n’avaient aucune importance à ses yeux. Mais lorsque des Européens blancs et des Américains d’origine canadienne sont tués, il n’a d’autre choix que de réagir. On peut espérer qu’il en sera de même pour maintenir les États-Unis à l’écart d’une guerre régionale qui ne saurait être déclenchée sans espoir qu’Israël n’y entraîne les États-Unis. La seule façon de l’arrêter est de mettre fin au génocide à Gaza.

 

Mitchell Plitnick -

07.04.24

Source: arretsurinfo.ch

10 avril 2024

!!ALARME!! Génocide à Gaza: J 186!! Biden & Netanyahu: unis sur l’objectif, divisés sur la stratégie

Les objectifs du président américain Joe Biden à Gaza s'alignent sur ceux de Tel-Aviv. Mais la mise en oeuvre de ces objectifs par son homologue israélien Benjamin Netanyahou se heurte fortement aux intérêts des États-Unis, sapant leur influence dans d'autres parties de la région

 

Lors d’une interview accordée à MSNBC le mois dernier, le président américain Joe Biden a adopté une rare position de fermeté à l’égard de son fidèle allié israélien, insistant sur le fait qu’une invasion de Rafah par l’armée d’occupation – sans plan adapté à la population civile – constituerait un franchissement de la “ligne rouge”. Il a ensuite contrebalancé son avertissement en affirmant le soutien indéfectible de Washington à Tel-Aviv et en promettant qu’il ne “lâcherait jamais Israël”.

 

L’Israeli Broadcasting Corporation, citant des sources politiques anonymes, a déclaré que l’entretien téléphonique entre Biden et Netanyahu le 4 avril avait été “plus délicat que prévu”. La Maison Blanche a déclaré que le ton ferme de J.Biden au cours de l’appel reflétait une “frustration croissante” face au manque de coopération de Tel-Aviv en matière de protection des civils.

 

Cette contradiction entre les mots et l’attitude souligne le dilemme auquel la Maison Blanche est confrontée dans ses interactions avec le 1er ministre israélien B.Netanyahu. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Si les États-Unis cherchent à tempérer les politiques agressives de B.Netanyahou – au moins pour satisfaire l’opinion publique – ils s’efforcent de le faire sans compromettre la stabilité de son gouvernement de coalition extrémiste.

 

En bref, chaque mot est pesé dans les annonces publiques américaines afin d’équilibrer cette ligne ténue. À la suite d’une réunion virtuelle entre le conseiller à la Sécurité nationale Jake Sullivan et des responsables israéliens le 1er avril, qui comportait des discussions sur le projet d’incursion israélienne à Rafah, un communiqué de la Maison-Blanche s’est contenté de noter ce qui suit: “Les deux parties ont eu, pendant deux heures, un dialogue constructif sur Rafah. Elles ont convenu qu’elles partageaient l’objectif de voir le Hamas vaincu à Rafah”.

 

Le 26 mars, un briefing du ministère israélien de la Défense a révélé que le Secrétaire à la Défense américain, Lloyd Austin “a déclaré que les bataillons restants du Hamas à Rafah doivent être démantelés, et c’est un objectif légitime que nous partageons.” Il a ajouté que “Rafah ne doit pas être un refuge pour le Hamas. Ce ne doit d’ailleurs être le cas nulle part dans la bande de Gaza”.

 

On peut conclure de ces déclarations ternes que l’administration Biden et le gouvernement Netanyahu s’accordent sur les objectifs de la guerre. Dès le début des hostilités, les États-Unis ont activement collaboré aux processus décisionnels israéliens, en veillant à les aligner sur les objectifs stratégiques. De hauts fonctionnaires américains, dont J.Biden, le secrétaire d’État Antony Blinken et le secrétaire d’État Austin, ont participé aux réunions du cabinet de guerre israélien.

 

Trois jours après le lancement de l’opération “Al-Aqsa Flood”, J.Biden a déclaré “sans équivoque” que: “Nous soutenons Israël. Nous sommes aux côtés d’Israël. Et nous veillerons à ce qu’Israël dispose de tout ce dont il a besoin pour prendre soin de ses citoyens, se défendre et répondre à cette attaque”.

 

La tension monte avec Tel-Aviv

 
Malgré cette vision stratégique commune, les événements récents ont mis en lumière les désaccords naissants entre Mrs Netanyahu et Biden. Ces divergences portent sur les méthodes utilisées pour préserver la sécurité et l’avenir d’Israël. Le cœur du différend peut être résumé comme suit: l’administration Biden considère la voie de la normalisation, telle que définie dans les accords d’Abraham de 2020 de l’ère Trump, comme une opportunité historique de renforcer la paix régionale, le joyau de la couronne étant un accord de normalisation israélo-saoudien.

 

Lors d’une visite en Arabie saoudite, M. Blinken a mis en garde contre le risque que les opérations militaires en cours à Gaza ne compromettent les perspectives de 'normalisation' israélo-saoudienne, qui constituent un intérêt stratégique majeur pour Tel-Aviv au niveau régional: “Presque tous les pays de la région souhaitent le rapprochement avec Israël, la normalisation des relations avec lui, et l’aide à la protection d’Israël. Mais cela passe notamment par la création d’un Etat palestinien, et aussi, évidemment, par la fin des opérations militaires à Gaza.”

 

Un État palestinien est, bien entendu, un anathème pour la coalition de B.Netanyahu, le gouvernement le plus extrémiste de la courte histoire d’Israël. Mais les États-Unis s’inquiètent également de plus en plus du risque de voir la guerre à Gaza déboucher sur une guerre régionale plus large, à laquelle ils seraient contraints de participer pour protéger leur allié colonisateur.

 

Du point de vue de Washington, l’identité d’Israël en tant qu’“entité fonctionnelle” est essentielle, car elle répond aux objectifs géopolitiques des États-Unis dans la région. À l’inverse, B.Netanyahu et la droite israélienne accordent la priorité à l’identité d’Israël en tant qu’État-nation juif. Cette divergence s’accentue face aux menaces existentielles, lorsque l’identité nationale prend le pas sur les rôles respectifs des deux pays, présentant des risques plus importants pour Israël que pour les États-Unis.

 

Intérêts régionaux et politique intérieure

 
Mais la crise humanitaire catastrophique à Gaza limite désormais la capacité des États-Unis à apporter un soutien international à la poursuite de la guerre menée par Israël, les actions de Netanyahu exacerbant la situation et ruinant la réputation de “défenseur” des droits de l’homme dont jouissent les États-Unis dans le monde.

 

Ces derniers mois, Washington a été contraint d’adopter une rhétorique soulignant la nécessité pour Israël de respecter les lois internationales et de protéger les civils. Dans le même temps, cependant, il continue de soutenir l’État d’occupation en lui fournissant toutes les armes possibles et imaginables pour tuer la population de Gaza.

 

Il est désormais évident qu’en dépit des violations persistantes du droit international, des normes et des conventions par Israël, les États-Unis continuent de fournir, et même d’accroître un soutien militaire de taille à Israël, alors même que d’autres alliés de Tel-Aviv envisagent d’interrompre le transfert d’armes à l’armée d’occupation.

 

De fait, les actes sont plus éloquents que les paroles. L’opinion publique américaine reflète une opposition croissante aux crimes de guerre commis par Israël à Gaza, des sondages récents montrant qu’une majorité d’Américains est opposée aux exactions de l’armée d’occupation. Un sondage Gallup réalisé entre le 1er et le 20 mars montre que 55% des personnes interrogées aux États-Unis s’opposent à l’action militaire israélienne dans la bande de Gaza, soit une augmentation de 10% par rapport aux sondages de novembre. Ce phénomène suggère une dissonance croissante entre les actions du gouvernement américain et les préférences des électeurs, la popularité de Joe Biden étant en chute libre dans les sondages nationaux.

 

Parallèlement, l’ordre mondial “fondé sur des règles” imposé par les États-Unis fait l’objet de vives critiques de la part d’adversaires tels que la Russie et la Chine, qui prônent un retour au droit international. L’assaut brutal d’Israël à Gaza contredit tout ce que Washington prêche depuis des décennies au sujet de ses fameuses “règles”.

 

Tel-Aviv a ignoré de manière générale la résolution 2728 du Conseil de sécurité des Nations-unies, qui prévoit un cessez-le-feu pendant le mois sacré du Ramadan, et est accusé de violation de tous les principes du droit humanitaire international. Le gouvernement de M. Netanyahu est responsable du massacre de dizaines de milliers de civils à Gaza – dont deux tiers de femmes et d’enfants – qui a valu à Israël d’être traîné pour la première fois devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour génocide. Il a ensuite enfreint la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques, en prenant pour cible le consulat iranien à Damas, en Syrie, ce 1er avril.

 

La lutte de Netanyahu pour sa survie

Plusieurs raisons fondamentales poussent B.Netanyahu à soutenir, à défier, voire à ignorer les positions de J.Biden. L’incertitude de l’avenir politique du 1er ministre israélien est au cœur de ces raisons: il est parfaitement conscient qu’arrêter la guerre sans obtenir de victoires stratégiques se traduisant par un avantage politique dévastera son propre bilan, et lui fera porter le poids de tous les échecs survenus depuis le 7 octobre.
 
 
Confronté à des alternatives réduites, Netanyahu opte résolument pour la confrontation, en espérant tenir jusqu’aux prochaines élections américaines de novembre. Pour Israël, les enjeux de la guerre en cours sont nettement plus considérables que pour les États-Unis, car les hauts gradés de Tel-Aviv la considèrent largement comme une menace existentielle. Cette perspective galvanise même ceux qui, au sein de la société israélienne et de l’armée, ne s’alignent pas nécessairement sur les politiques de Netanyahu.

 

Le rejet d’une solution à deux États est au cœur de la résistance de Netanyahu. Il conçoit l’invasion de Rafah comme une tactique visant à contourner les négociations avec le Hamas ou à affaiblir sa capacité de négociation. En outre, Netanyahu cherche à éviter que le bilan de la guerre ne soit interprété comme un pas en avant vers la création d’un État palestinien, qualifiant à juste titre le conflit de lutte pour la libération de la Palestine.

 

Pendant ce temps, la Maison Blanche poursuit sa trajectoire intenable en cherchant à équilibrer les pressions exercées sur Netanyahu avec un engagement clair en faveur des intérêts sécuritaires d’Israël, y compris la défaite du Hamas. Netanyahu ne manque pas une occasion de manipuler la situation à son avantage, en déformant le récit pour s’assurer que les intérêts d’Israël sont satisfaits, tout en gardant à l’esprit les répercussions politiques que cela peut entraîner pour lui en politique intérieure.

 

Réévaluation des positions

 
Des commentaires émanant des milieux israéliens et américains commencent à mettre en lumière la voie potentiellement épineuse qui s’ouvre à nous. Comme l’a récemment écrit Doron Matza dans le journal israélien Maariv: “Dans un avenir proche, l’aide apportée à Israël diminuera et restera limitée, et avec elle la légitimité internationale, sans parler de l’érosion des accords d’Abraham et des défis que représentent les ennemis supplémentaires qui attendent leur heure pour transformer l’“Al-Aqsa Flood” du 7 octobre en une catastrophe plus étendue et bien plus grave encore”.

 

John Hoffman, dans Foreign Policy, y ajoute une critique cinglante, remettant en question le fondement même de la relation entre les États-Unis et Israël: “Cette relation spéciale n’est pas profitable à Washington, et met en péril les intérêts américains dans le monde”.

 

Il est temps que les États-Unis revoient leurs relations avec Israël. Il ne s’agit pas de faire d’Israël un adversaire, mais d’interagir avec lui comme Washington le fait avec n’importe quel autre État – avec une distance mesurée, et plus de pragmatisme.

 

Mohamad Hasan Sweidan -

06.04.24

Source: mondialisation.ca

9 avril 2024

!!ALARME!! Génocide à Gaza: J 185!! Nos 'merdias' & leurs journaleux qui ont repris l'immonde propagande sioniste sans sourciller

 

Des fonctionnaires israéliens affirment que Mme Cochav Elkayam-Levy a a cherché à gagner des millions en diffusant des fake news selon lesquelles le Hamas aurait perpétré des viols massifs le 7 octobre


 

Des responsables israéliens se sont “désolidarisés” d’une avocate qui a joué un rôle essentiel en promouvant de fausses affirmations selon lesquelles le Hamas aurait commis des viols et des abus sexuels systématiques le 7 octobre, a rapporté le média israélien Yedioth Ahronoth le 24 mars.


 

Le journal israélien a rapporté les affirmations de fonctionnaires des ministères israéliens selon lesquelles l’avocate Cochav Elkayam-Levy avait produit des analyses inexactes, diffusé de fausses allégations sur les atrocités qu’aurait commises le Hamas et cherché à collecter des millions de dollars de dons pour une soi-disant “commission civique” dont elle est l’unique membre.


 

Elkayam-Levy, qui dirige l’Institut Deborah et enseigne au département des relations internationales de l’Université hébraïque, a été l’une des premières à diffuser de telles affirmations selon lesquelles le Hamas aurait commis des viols systématiques lors de l’opération “Al-Aqsa Flood”.


 

Comme l’explique The Grayzone, M. Elkayam-Levy a présenté des images de combattantes kurdes tuées en Syrie tout en prétendant qu’il s’agissait de femmes juives israéliennes tuées et violées par des combattants du Hamas lors du festival de musique Nova, le 7 octobre.


 

The Grayzone a par ailleurs noté que l'avocate avait attiré l’attention du public de manière significative en décembre après avoir été interviewée par Jake Tapper de CNN et rencontré des membres du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, ainsi que l’assistante du président et directrice du Conseil de la politique du genre, Jennifer Klein, à Washington. “Les gens se sont désolidarisés d’elle parce que ses affirmations sont fausses”, a expliqué un fonctionnaire de l’un des bureaux du gouvernement à Yedioth Ahronoth. “Les Palestiniens nous ont accusés de propager de fausses nouvelles, et il s’avère que les conclusions de Mme Elkayam-Levy n’étaient ni fondées, ni justifiées”.


 

Mme Elkayam-Levy a diffusé dans la presse internationale l’histoire “de la femme enceinte à qui on a ouvert le ventre – une histoire dont il a été prouvé qu’elle était fausse”, s’est plaint un fonctionnaire. “Ce n’est pas une plaisanterie. Petit à petit, les professionnels ont commencé à prendre leurs distances avec elle en raison de son manque de fiabilité.” Elle a également créé une “commission civile” chargée d’enquêter sur les atrocités présumées commises par le Hamas. Bien que le nom de la commission suggère qu’il s’agissait d’un organe établi par le gouvernement, il n’était composé que d’Elkayam-Levy elle-même.


 

Elle a ensuite sollicité des millions de dollars de dons pour la fausse commission, affirmant qu’un budget de 8 millions de dollars, dont 1,5 million de dollars pour les frais administratifs, était nécessaire. “Rahm Emanuel, (ancien conseiller de Barak Obama), ambassadeur des États-Unis au Japon, lui a versé des fonds. Elle a reçu des dons de nombreuses personnes et a commencé à réclamer de l’argent pour des conférences”, a déclaré le même fonctionnaire du bureau gouvernemental.


 

Le reportage alarmant de Yeditoh Ahronoth intervient quelques jours seulement après que Mme Elkayam-Levy ait reçu le Prix d’Israël pour ses efforts de “sensibilisation” aux atrocités présumées du Hamas, le 7 octobre.


 

Le gouvernement israélien a cherché à utiliser des tiers apparemment neutres, notamment les services de secours bénévoles, comme ZAKA et United Hatzalah, pour diffuser de la propagande sur les événements du 7 octobre. Ces groupes ont inventé des histoires abracadabrantes sur les prétendus crimes du Hamas dans le but de justifier le génocide israélien en cours à Gaza.


 

De son côté, le journal Le Monde a mené une enquête qui a abouti à démentir d'autres allégations israéliennes portant sur la décapitation des bébés par les militants de Hamas lors de l’attaque de 7 octobre dernier.


 

Les médias dans le monde avaient largement répété un récit israélien selon lequel «40 bébés décapités auraient été retrouvés dans le kibboutz Kfar Aza», alors que ce massacre «n’a jamais eu lieu ni à Kfar Aza ni dans aucun autre kiboutz», comme l’avait confirmé au Monde le bureau de presse du gouvernement israélien.


 

Le journal français s’est demandé comment une telle rumeur, reprise même par le président américain, a été fabriquée pour prendre une telle ampleur extraordinaire sans que les autorités israéliennes ne prennent aucune mesure pour la combattre, au contraire elles l’ont exploitée pour manipuler les médias. L’envoyé du journal était parmi les dizaines de journalistes étrangers qui avaient participé à la visite organisée par l’armée d’occupation israélienne pour le kibboutz de Kfar Aza où 60 personnes ont été tuées.


 

Au cours des 90 minutes de la visite, les journalistes ont vu des cadavres dans des caisses ou, ceux des combattants de Hamas, qui jonchaient les rues, mais pas de bébés décapités. Ces derniers n’existaient que sur les réseaux sociaux, même les soldats israéliens ni les organisations de secours n’avaient évoqué de telles horreurs, ni nier d’ailleurs.


 

Le journaliste du Monde a assuré avoir publié son témoignage sur X le lendemain de la visite, mais il a remarqué que son post n’était plus visible en France et dans un nombre de pays européens, ce qui l’avait convaincu que ce récit est mensonger.


 

Un journaliste israélien a catégoriquement nié avoir véhiculé le récit de 40 enfants décapités à Kfar Aza qui était rapporté par Michel Levy, un médecin réserviste parlant la langue française. La rumeur est partie de la journaliste israélienne de i24 news, Nicole Zedeck qui a assuré que «40 enfants ont été transportés sur des brancards» quoi qu’elle ne les ait pas vus réellement.


 

Le porte-parole du gouvernement israélien a repris le soir le mensonge du journal i24 news, pour que le récit soit relayé par CNN, le porte-parole de l’armée israélienne, les journaux populaires anglais alors que les médias français étaient plus circonspects ne parlant que de trois enfants tués, tout en appelant à la prudence.


 

Le ministère israélien des Affaires étrangères a assuré dans une vidéo le récit des «bébés tués par les terroristes de Hamas» et qu’il détenait des preuves qui assurent leur décapitation. Le président Biden a prétendu avoir vu «des images des terroristes qui coupaient les têtes des enfants».


 

Ces informations mensongères, assurent des spécialistes, sont devenues des armes utilisées par les israéliens pour manipuler l’opinion publique et internationale. Le journal i24 news n’a démenti la rumeur que le 30 novembre, après environ deux mois de sa création. Le journal a assuré que malgré son démenti, la rue israélienne continuait à relater le récit comme s’il était vrai.


 

New Desk & Palinfo -

27.04 & 05.04.24

Sources: arretsurinfo.ch & ISM

 

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