La Malédiction de la Madone de
Philippe Vilain aux éditions Robert Laffont
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Les grandes joies disent tout, elles ont des sourires et confettis à la place des mots.
On dit que les absents ont tort, mais ils ont raison, au contraire ; leur absence est une ruse pour occuper les pensées de ceux qui restent.
La littérature a toujours été autre chose qu’un métier à mes yeux : une compagne fidèle plutôt, un secours nécessaire, une amie que j’appelle au milieu de la nuit, dans mes insomnies, aux heures où tout le monde rêve. La littérature m’est une maladie, un malaise existentiel, une migraine lancinante.
Je n’avais pas peur de la vie, j’avais peur des fantômes, des souvenirs qui traversent les étés pieds nus.
Avant de rencontrer Jennifer, j'avais souvent déploré la gravité des femmes à propos du désir, leur méfiance, leur façon inquiète de le concevoir. Les femmes attendent des certitudes, des preuves d'amour car la sexualité ne leur suffit pas ; elles craignent d'être lésées, de se donner pour rien, comme elles disent, sans contrepartie de sentiments ; plus les femmes se sentent aimées plus elles désirent, et plus elles désirent plus elles aiment. Chez elles, les choses s'additionnent.
"C'est un processus fatal qui me mène à l'écriture, qui s'impose, un sentiment qui me gagne, un malaise qui m'envahit, une souffrance que je ne sais pas dire, un malheur que je veux taire, un amour que j'essaie d'oublier: tout cela qui forme un hématome dans mon esprit .
Je ne décide de rien, je me laisse écrire, pénétrer par le monde, les évènements er les situations :
JE n'écris pas, JE suis écrit ....."
Je ne savais plus penser qu'à lui, et, lorsque je ne pouvais pas le voir pendant plusieurs jours, je n'avais pas de plus grand plaisir que de deviner ce qu'il faisait, les personnes qu'il voyait, s'il pensait à moi. Et à peine je l'imaginais que me venait du désir, l'envie de lui téléphoner, de le voir et de lui faire l'amour, de profiter pleinement de ces moments qui me semblaient miraculeux comme je l'ai dit, et qui, si j'y songe, ne l'étaient peut-être que pour moi.
On peut espérer conquérir un coeur que l'on n'a pas encore conquis, alors qu'il est impossible de ranimer un coeur qui a cessé de battre pour vous.
– On dit souvent que dans un couple, il y en a un qui aime plus fort que l’autre. Tu y crois à ça toi ?
– Je ne sais pas, dis-je pour avoir la paix, et parce que je sentais qu’il me faudrait engager un raisonnement avec lequel elle serait en désaccord, comme lui dire, par exemple, que la question de l’amour ne se posait pas en ces termes, que l’amour était un grand malentendu, que l’on n’aimait peut-être moins des personnes que des genres, et que, au fond, l’on ne pouvait croire à l’amour sans croire à son absurde.
Le proviseur du lycée Gambetta m'avait permis de regrouper mes cours sur trois jours - du lundi au mercredi - en échange de quoi je devais renoncer aux meilleures Terminales, les Scientifiques (S) et les Littéraires (L), réservées aux collègues locaux. Me restaient donc les Economique et Social (ES) et les Techniques (STG): les premiers ne travailaient pas la philosophie, les seconds la travaillaient trop studieusement; les premiers, arrogants, petits-bourgeois, méprisaient les seconds, enfants des classes laborieuses, qu'ils exploiteraient plus tard, et considéraient que la philosophie ne leur serait d'aucune utilité pour intégrer une école de commerce; les seconds sages et appliqués, s'étaient convaincus depuis des générations de prolétariat de leur infériorité sur les premiers et que la philosophie ne permettrait pas de restaurer ce sentiment.