L1 – Caen / Patrice Garande : « C’était très audacieux, trop pour jouer Paris »

L1 – Caen / Patrice Garande : « C’était très audacieux, trop pour jouer Paris »
Après avoir tenté un coup tactique vendredi contre le PSG, Patrice Garande a fait son mea culpa suite à la claque reçue par Caen en ouverture de la 3eme journée de la L1 (0-6). L’entraîneur du Stade Malherbe prend la responsabilité de cette défaite, sans épargner ses joueurs pour autant.

DE NOTRE ENVOYE SPECIAL A CAEN

Patrice Garande, quel est votre premier sentiment après la démonstration du PSG à Caen vendredi (0-6) ?
C’est une soirée qu’on n’avait pas imaginé comme ça. Mais avant de commencer, je veux prendre la responsabilité de cette défaite. Je me suis trompé sur le système, je me suis trompé dans mes choix. Quand on fait une prestation comme ça, c’est que les joueurs n’étaient pas dans les meilleures conditions. On a essayé des choses à la mi-temps, parce qu’il y en avait déjà quatre et il fallait en prendre le moins possible, il n’était pas question de pouvoir faire autre chose. Il y a un léger mieux, mais Paris a géré.

Quelle était l’idée de base avec votre changement de système ?
Je voulais mettre de la vitesse sur les côtés, c’est pour ça que j’ai mis Hervé Bazile et Yann Karamoh. Du fait de l’absence de Jonathan Delaplace, je voulais aussi avoir une relation technique au milieu, entre Ronny Rodelin et Julien Féret. On était partis sur un 4-2-3-1, mais déjà, on n’a jamais eu le ballon et quand on l’a eu, on l’a rendu tout de suite. On a été très vite mis en difficulté dans la profondeur, à l’image des deux premiers ballons. Ce qu’on avait mis en place sur le plan défensif, on a été incapables de le faire. On a été perforés à chaque fois sur les côtés, avec des dédoublements des latéraux. Ça m’interpelle de perdre à ce point ses repères sur ce qu’on fait habituellement plutôt bien.

Regrettez-vous d’avoir opté pour ce schéma tactique ?
C’est difficile, mais c’est pour ça que je prends la responsabilité de cette défaite. C’était très audacieux, trop pour jouer contre le PSG. Mais je voulais aussi ne pas préparer le match en se disant qu’on allait défendre et essayer de marquer un but. Je voulais m’appuyer sur ce qu’on avait fait sur les deux premiers matchs à domicile, l’équipe avait montré des choses intéressantes par rapport à la saison passée, avec une maitrise assez importante et que les joueurs se sentaient forts à D’Ornano, en tout cas en confiance. J’imaginais qu’on ait le même comportement contre Paris, vous avez vu le match comme moi, j’ai eu tout faux.

Mais pensiez-vous pouvoir passer au travers à ce point ?
On peut se dire que j’étais fou de jouer avec cinq joueurs offensifs. D’un autre côté, si je n’avais mis que des mecs derrière et qu’on en avait pris six… Ce n’était pas un pari, c’était réfléchi et travaillé. Mais le jour du match, on est passé à côté complètement. C’est pour ça que je dis que les joueurs n’étaient certainement dans les meilleures conditions pour jouer ce match-là.

Garande : « Il y a des comportements qui interpellent »

Le PSG a donné le sentiment de vouloir remettre les pendules à l’heure avec ce match, de souhaiter envoyer un message à la L1…
Je savais qu’ils allaient être comme ça. On avait préparé le match en étant persuadés que Paris allait presser haut. Quand j’ai vu la composition d’équipe, je n’ai pas eu de doute. On avait travaillé certaines choses pour les faire courir beaucoup dans leur pressing, notamment sortir le ballon à trois sur la largeur. On ne l’a pas fait une seule fois. C’était compliqué, on s’est retrouvé exactement dans la situation où on ne voulait pas se mettre. Ça fait partie des éléments qui me font dire aujourd’hui que c’est de ma faute.

Qu’auriez-vous pu faire différemment ?
Peut-être que si j’avais commencé à cinq tout de suite, ça aurait été mieux. Mais on avait été tellement catastrophiques à cinq contre Lorient, on était menés 0-2 (ndlr : lors de la première journée), que les joueurs n’étaient pas trop en confiance dans ce système. On savait que le PSG allait réagir, mais j’aurais aimé qu’il ait plus de problèmes pour le faire, on a été incapables de leur opposer quelque chose. On les sûrement aidés en les mettant en confiance pour la Coupe d’Europe, Cavani aussi. Je plaisante…

Vous étiez pourtant confiant avant la rencontre…
Pour avoir une toute petite chance de battre Paris, pour un club comme Caen, on sait qu’il faut qu’il y ait des circonstances très favorables. Notre gardien doit faire deux-trois arrêts miraculeux, on doit avoir beaucoup de réussite. Mais il y a une condition indispensable : c’est bien défendre et ne pas perdre le ballon. La défaite est là, le score est là. Je vous donne mon émotion à chaud, on va rentrer dans les détails pour analyser tout ça, mais on n’a pas beaucoup de temps. On rejoue mercredi, on sort deux fois de suite à l’extérieur, à Angers puis à Bordeaux. Il faudra ramener des points de ces deux déplacements.

Avez-vous été déçu par le comportement de vos joueurs ?
Je pensais quand même qu’on serait à l’abri d’un tel renoncement, d’un tel comportement. Il y a des comportements qui interpellent, mais ça, on a le temps d’en reparler avec les joueurs. J’avais évoqué dans la préparation du match ce qu’on avait fait contre le PSG la saison dernière. Même si on avait pris beaucoup de buts (ndlr : 0-3 à l’aller, 6-0 au retour), je vais vous faire rire, mais je pense qu’on avait été meilleurs. C’est un match, on a pris une belle fessée et une belle leçon, il y a des enseignements à tirer. On va bien l’analyser, on a deux jours pour le faire et on va basculer sur le prochain match (à Angers mercredi).

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À propos de l'auteur
Geoffrey Steines
Né un jour de France-Allemagne, j'ai tapé dans mon premier ballon à dix-huit mois et suis passé directement des tribunes du Parc des Princes au journalisme sportif. Formé à Media365, j'y suis revenu en 2015 après avoir bourlingué à l'étranger.