Un proche du gang de rue 187 de Québec libre comme l’air
O’Neil Jr Aspirot a imposé sa loi durant ses 18 mois de pénitencier
Une dangereuse relation du gang de rue 187 de Québec quitte le pénitencier après avoir tenté d’y imposer sa loi au cours des 18 derniers mois.
En prison, O’Neil Jr Aspirot a complètement rejeté l’autorité, essayant de contrôler un territoire et intimidant ses opposants.
«Vous vous êtes impliqué dans des activités illicites telles la contrebande de consommation de tabac et de stupéfiants, l’incitation à des mouvements de masse, l’incitation à l’intimidation/violence, l’incitation à vous impliquer dans des activités illicites au profit de votre gang», lit-on dans un rapport de la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC).
Il faut dire qu’Aspirot n’a fait que reprendre là où il avait laissé dans les établissements provinciaux où il avait été incarcéré auparavant. En effet, plusieurs rapports disciplinaires faisaient état de ses propos injurieux et agressifs envers le personnel, contre qui il avait même utilisé la force. Il avait également tenté de soulever la population carcérale et allumé un incendie.
Défier l’autorité
Au fil des années, O’Neil Jr Aspirot n’a jamais hésité à s’en prendre aux figures d’autorité. Après s’être attaqué à un chauffeur de taxi, Aspirot avait agressé un policier et ses collègues appelés en renfort.
Plus tard, en 2011, au cours d’une vérification de routine, il était sorti de son véhicule pour faire semblant de tirer sur les policiers, ce qui lui avait valu un séjour en prison.
Prostitution
Dans le rapport de la CLCC, on affirme qu’Aspirot est «identifié comme une relation du gang de rue 187 de Québec».
À ce titre, il aurait eu «une participation non définie au sein d’un système de prostitution de la région». Selon la Commission des libérations conditionnelles, plusieurs de ses victimes étaient des prostituées ou des danseuses.
À la police de Québec, on qualifie ce gang de rue de groupuscule. «Ce sont des gens connus de notre service, qu’on suit attentivement, afin qu’ils ne deviennent pas un groupe criminel organisé», affirme Christine Lebrasseur, porte-parole de la police de Québec.
En 2009, des membres du 187 avaient fait une sortie publique pour clamer leur innocence et dire qu’ils n’étaient que des musiciens.
Lancement d’album
L’un des membres fondateurs du 187 — Homicid Verbal, Kevin Saint-Laurent, alias «Souldia», lancera d’ailleurs son album Krime Grave le 3 octobre prochain à l’Impérial.
Qualifié de «sujet d’intérêt pour l’escouade régionale mixte chargée de lutter contre les gangs de rue», Souldia avait été arrêté en possession d’un pistolet prohibé de calibre 6,35 chargé, ce qui lui a valu 21 mois de prison.
— Avec la collaboration de Kathryne Lamontagne et de Kathleen Frenette
Spécialiste des gangs de rue
Maria Mourani s’inquiète de la prostitution juvénile à Québec
«C’est un gang de rue qui revend de la drogue et s’occupe de prostitution, dont les activités sont principalement concentrées sur la Rive-Nord de Québec. Ils ont des liens avec les motards et travaillent pour eux. Ils ont aussi des liens avec le gang 187 de Montréal, qui s’inspire lui-même d’un gang californien. Le chiffre 187 représente l’accusation de meurtre dans le Code criminel en Californie. Pour eux, c’est une façon de faire savoir qu’ils sont dangereux, ce qui est très important dans le milieu des gangs de rue.»
Y a-t-il encore des problèmes de prostitution juvénile à Québec?
«La prostitution juvénile est très prisée dans le milieu par ceux qui recherchent ce type de services. Il faut savoir que l’âge d’entrée vers la prostitution au Canada, et donc au Québec aussi, est de 14 ans. C’est une industrie florissante. Québec, comme ville touristique, n’y échappe pas. Il ne faut pas croire que c’est disparu avec le Wolf-Pack. Il y en a toujours, souvent contrôlée par les gangs de rue. Ils font circuler les filles entre Québec, Montréal,
Ottawa et Niagara Falls pour éviter qu’elles soient retrouvées après que leurs parents ont signalé la disparition de leurs enfants.»
Quelle place occupent les gangs de rue, à Québec?
«Québec est un petit territoire, qui compte moins de 10 gangs, probablement de cinq à sept. Ils n’ont pas de véritable territoire, comme à Montréal, mais il ne faut pas négliger leur importance. Il faut s’en occuper et les tenir à l’œil