Réforme du collège

François-Xavier Bellamy : "Cela fait 40 ans qu’on assassine des Chopin"

Professeur de philosophie, adjoint au maire de Versailles en charge de l'enseignement et auteur des Déshérités ou l’urgence de transmettre (Plon), François-Xavier Bellamy estime que la réforme du collège détourne l'école de sa mission première : transmettre les fondamentaux.
propos recueillis par Stéphanie Combe
Publié le 12/05/2015 à 14h03, mis à jour le 12/05/2015 à 14h32 • Lecture 6 min.
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© Gilles Bassignac

© Gilles Bassignac • GILLES BASSIGNAC

Que pensez-vous de la réforme du collège ?

Cette réforme manifeste une incapacité à répondre au problème essentiel que rencontre notre système éducatif. Les « experts » qui fixent ces directives n’ont probablement pas mis les pieds en classe depuis longtemps ; et ce projet trahit leur décalage immense d’avec la réalité du terrain.
Le problème est bien identifié en effet : c’est celui de la maîtrise des fondamentaux, très déficiente pour beaucoup d’élèves. Chaque année, le test de lecture réalisé à l’occasion de la Journée de Défense et de Citoyenneté montre que 18 à 20 % des jeunes français, à 18 ans, rencontrent des difficultés majeures pour lire et écrire leur propre langue. Et on nous propose une réforme des programmes de français dans lequel le mot de « grammaire » ne figure même pas... Au lieu de se donner simplement pour objectif la maîtrise de la lecture et de l’écriture, les nouveaux programmes visent pompeusement l’apprentissage des « langages », parmi lesquels le français, mais aussi, pêle-mêle, deux langues vivantes, les « langages du corps », ou encore le code informatique, qui devra être enseigné dès le CE1 !
Les concepteurs de ces programmes vivent au pays des rêves. Si tous nos élèves savaient lire et écrire correctement le français, on pourrait s’offrir le luxe de leur enseigner le code informatique. Mais à l’heure actuelle, c’est donner le superflu à ceux qui manquent cruellement de l’essentiel. Cela revient à offrir des petits fours aux victimes d’une catastrophe humanitaire... Tout cela est absurde et tragique.

Vous étiez sur France Inter le 16 avril pour défendre l’enseignement du latin et du grec. Pourquoi ?

La Ministre de l’Education Nationale nous dit que l’option langues anciennes concerne peu d’élèves et peut donc être supprimée. Mais cette opt

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Article paru dans :

Réforme du collège. Les raisons de la rébellion

Edition du 14 mai 2015 (N°3637)

propos recueillis par Stéphanie Combe

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