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Les communes de Quéant et Vaulx-Vraucourt vont devoir faire appel à un médecin étranger

Fin 2012, Vaulx-Vraucourt perdait son médecin. Il y a un an, c’est Quéant qui subissait le même sort. Pour les deux communes, une seule solution : se regrouper pour faire venir un médecin de l’étranger. Seule alternative pour éviter le désert médical car aucun Français ne souhaite s’installer à la campagne.

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Christiaen Hémar a tout essayé. Quand, fin 2012, le Dr Denous quitte subitement la commune après près de quarante ans de service, le maire de Vaulx-Vraucourt part à la chasse au médecin. Il contacte les facultés de médecine au nord de Paris, passe des annonces dans des revues spécialisées, mais rien n’y fait. Aucune réponse. Faire venir un médecin dans le Sud Artois est un challenge aussi difficile que de refaire gagner un Français à Roland-Garros. Pourtant, la commune d’un peu plus de mille habitants a tous les atouts. Elle compte une pharmacie, deux infirmières et une maison de retraite. Le public est là. Mais ce n’est pas suffisant. Les médecins français préfèrent migrer au soleil ou dans des cabinets médicaux épaulés par plusieurs confrères.

Une arrivée prévue en fin d’année

Une seule solution : faire appel à un médecin étranger. « Il y a un an, la société belge Moving People nous a contactés car elle savait que l’on cherchait un médecin, confie Christiaen Hémar. Elle se proposait de nous aider dans notre démarche. Elle a plusieurs filiales basées en Roumanie, en Espagne ou au Portugal. Elle forme les médecins à notre langue, notre culture. Ils ont tous les diplômes et ont déjà une expérience ». Mais le prix demandé par Moving People a quelque peu refroidi le premier magistrat. « Ça coûtait 15 000 €. On n’était pas trop chauds au conseil. C’était un pari risqué. »

Entre-temps, le village voisin de Quéant (650 habitants) perd également son médecin. La commune lui cherche alors un remplaçant. Sans succès. Les deux bourgs décident de s’unir pour trouver la perle rare et font appel à Moving People qui a depuis baissé ses tarifs. « Désormais, ça coûte 11 000 € (dont 4 000 € de frais variables). On a l’habitude de travailler ensemble, notamment pour l’école. » Quéant et Vaulx-Vraucourt signent un partenariat avec Moving People. Le médecin étranger partagera son activité sur les deux communes. La pharmacienne de Quéant a aménagé un local pour accueillir les consultations et la commune de Vaulx-Vraucourt a fait de même avec un logement communal. « Le médecin consultera au rez-de-chaussée et aura son logement à l’étage ». Et pour l’aider, l’habitation sera gratuite durant un an.

Actuellement, Moving People est en train de chercher la perle rare qui viendra d’Espagne, du Portugal ou de Roumanie. Son arrivée est prévue pour la fin de l’année. « Il restera au minimum deux ans ». Mais les deux maires espèrent que le bail sera plus long. Les chiffres plaident en leur faveur : 90 % des professionnels étrangers sont toujours en poste après deux ans.

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