Plusieurs incendies ont éclaté dans la nuit de mardi 25 à mercredi 26 octobre dans la « jungle » de Calais, blessant légèrement un migrant syrien. Ces incendies sont une « tradition, notamment pour certaines communautés qui mettent le feu à leur habitation au moment de la quitter », a expliqué à l’Agence France-Presse, la préfecture de Pas-de-Calais.
Interrogé par un journaliste du Monde avant le début des évacuations, François Guennoc, un des responsables de l’Auberge des migrants avait annoncé que l’association avait formé des bénévoles à l’extinction d’incendie.
« La raison principale c’est que les régfugiés eux mêmes, quand ils quittent leurs cabanes ils préfèrent mettre le feu plutôt qu’attendre que la police les détruisent. C’est peut être un drôle de réflexe mais c’est une question de dignité. Mais c’est très dangereux parce que ça peut se propager très rapidement. »
Le même phénomène avait ainsi été constaté en mars, lors du démantèlement de la zone sud de la « jungle ». Au cours de ces incendies, au moins deux bonbonnes de gaz ont explosé. Les pompiers qui sont alors intervenus ont été caillassés et des CRS ont dû intervenir.
En deux jours, plus de 4 000 personnes « mises à l’abri »
Redoutant « qu’un drame ne se produise » en raison de la densité d’habitations et de la présence de bouteilles de gaz, les associations avaient distribué plusieurs dizaines d’extincteurs à des migrants.
Les évacuations de migrants ont repris mercredi matin. Devant le centre de transit, une centaine de migrants se trouvaient dans la file destinée aux majeurs et environ deux cents dans la file des mineurs. Dans le camp, les équipes de maraudeurs de la préfecture entraient dans des cabanes pour convaincre les migrants de se joindre aux autres candidats au départ dans un des centres d’accueil et d’orientation (CAO).
En deux jours, plus de 3 200 majeurs ont été accueillis dans un des ces lieux d’hébergement, disséminés sur le territoire. Dans le même temps, 772 mineurs ont été orientés vers le centre d’accueil provisoire installé dans le campement, dans l’attente de l’instruction de leur dossier.
Le démantèlement du camp suit également son cours. Dans un brouillard épais, cinq petites pelleteuses et une plus grosse ramassaient mercredi matin les débris de cabanes laissées vides que leur apportaient des employés, sous le regard de quelques migrants.
Que reste-t-il du plus grand bidonville d’Europe au lendemain du lancement des opérations d’évacuation et de démantèlement ? Réponse en vidéo de l’envoyée spéciale du Monde Maryline Baumard.
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