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"René Angélil était un homme de coeur" - Hommage de Michel Drucker

René et Michel, le 17 mars 2010.
René et Michel, le 17 mars 2010. © Taamallah Mehdi/ABACA
Par Michel Drucker , Mis à jour le

Michel Drucker a souhaité rendre hommage à René Angélil, au manager de génie mais aussi à l’homme de coeur, à la modestie sans égal. 

«Tu sais, m’avait dit René, un jour, si j’apprends que tu as un souci de famille, de santé ou de carrière, je serai très peiné que tu ne fasses pas appel à moi. » Il avait la voix si douce qu’il fallait tendre l’oreille pour l’entendre. René n’avait jamais oublié qu’il y a trente ans, dans « Champs-Elysées », j’ai présenté une petite fille qui n’osait pas sourire et qui chantait « D’amour ou d’amitié ». J’avais dit : « Retenez bien ce nom, Céline Dion , D.I.O.N., vous en entendrez parler. » 

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En 1996, alors que Céline est choisie devant Jessye Norman, Barbra Streisand et Whitney Houston pour chanter à l’ouverture des Jeux d’Atlanta – 3 milliards de téléspectateurs –, je lui envoie un message : « Cher René, je suis devant mon poste. Que de chemin parcouru ! Je suis si fier de vous deux, je partage votre bonheur. Vous avez enfin gagné le monde ! Si vous passiez à “Champs-Elysées” pour les vœux du nouvel an ? » La terre entière l’appelle mais il me répond dans l’heure qui suit, il a trouvé dans l’emploi du temps surbooké de Céline le moyen de la faire venir à Paris pour enregistrer cinq chansons dans l’émission. 

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A lire : Céline Dion, seule sans René

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"Leur désir d’être parents, malgré l’âge de René, soulevait aussi mon admiration"

Fidélité aux amis, reconnaissance, René était un homme de cœur et d’une modestie sans égal. Jamais je ne l’ai vu jouer « au producteur ». Je suis allé plusieurs fois en vacances chez eux, en Floride et ailleurs. Il venait me chercher à l’aéroport. A Noël, où j’étais invité dans leur château de la banlieue de Montréal, il y avait des cadeaux pour moi et ma famille. René voulait que j’aie un talk-show à la télévision québécoise et, pourquoi pas, que je prenne la double nationalité. Dans cette optique, il y a deux ans, il m’a appelé en pleine nuit puis mis en relation avec Julie Snyder. Nous avons produit « L’été indien » où étaient invités Bruel, Mika, Cabrel, Stromae et de nombreux artistes canadiens, dont Xavier Dolan. Leur désir d’être parents, malgré l’âge de René, soulevait aussi mon admiration. Je me souviens de René-Charles, il devait avoir une dizaine d’années. C’était à l’hôtel George-V, à l’heure du souper. En attendant le room-service, il dribblait entre les meubles, il mimait des lancers francs, des paniers. Son père m’a dit avec humour : « Il veut faire partie de la NBA, mais c’est très rare qu’un basketteur s’entraîne dans la suite d’un palace. Ce n’est pas le meilleur terrain de jeu ! » 

A lire : Grâce à René, son mentor - La métamorphose de Céline

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Je sais que Céline va continuer. Elle est croyante, elle va penser à René, regarder sa photo avant d’entrer en scène. Elle lèvera la tête vers le ciel et elle lui dira : « T’inquiète, je vais assurer. » 

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