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Charleroi: l’infirmière qui avait poignardé le cambrioleur d’à-côté ressort libre

Une infirmière de Courcelles a obtenu lundi la suspension du prononcé devant le tribunal correctionnel de Charleroi. En 2012, elle avait poignardé un cambrioleur qui s'était introduit chez ses parents. La juge a retenu la provocation, mais pas la légitime défense.

Le soir des faits, la victime a entendu du bruit dans la maison voisine occupée par ses parents, partis en vacances. Seule et enceinte, elle s'est emparée d'un couteau à steak et a appelé ses deux frères à la rescousse. Ces derniers ont surpris un cambrioleur et une bagarre a éclaté. Au cours de celle-ci, la prévenue est intervenue et a porté plusieurs coups de couteau dans le dos du voleur.

À l'audience, la jeune infirmière a confirmé devant le tribunal correctionnel de Charleroi qu'elle s'était rendue coupable de ces coups et blessures volontaires parce qu'elle voyait l'un de ses frères se faire tabasser par le cambrioleur. Dans un état de panique, elle a poignardé ce dernier et s'est arrêtée lorsque son frère a repris le dessus.

Selon Me Mayence, conseil de la prévenue, celle-ci a agi en état de légitime défense, voire sous la contrainte irrésistible, ce qui devrait lui valoir le bénéfice d'un acquittement. Cette thèse n'est pas suivie par le parquet, qui reconnaît toutefois que l'excuse de la provocation peut être retenue dans le chef de la jeune femme. "Le fait qu'elle a menti dans sa première version et caché l'arme démontre qu'elle n'a pas agi dans un état de peur, mais bien sous l'effet de la colère", a précisé le substitut Vervaeren.

Me Gras défendait quant à lui le cambrioleur, victime des coups de couteau mais poursuivi pour son larcin. L'avocat parle pour sa part d'un "lynchage" à l'égard de son client qu'il qualifie de "petit gros, incapable de résister aux deux frères de la prévenue, adeptes des arts martiaux".

Lundi, le tribunal a rejeté la légitime défense, les coups de couteau étant disproportionnés vu la situation "gérée" par les frères de la prévenue. La contrainte irrésistible est également écartée au contraire de l'excuse de provocation. L'infirmière a finalement obtenu la suspension du prononcé. Le cambrioleur, lui, écope d'un an de prison avec sursis.

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