Ahmed Baba

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Ahmed Baba
Biographie
Naissance
Décès
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TombouctouVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité

Ahmed Baba, né Abu Al-'abbas Ahmed Ibn Ahmed Al-Massufi le à Araouane[1],[2][réf. nécessaire] (alors partie de l'Empire songhaï), de tribu touarègue de Massoufa (Imassoufa) de la branche berbère de sanhadja et mort le , était un savant et homme de lettres ouest-africain, qui a résisté à l’envahisseur saadien (dans la zone de l'actuel Maroc). Il est capturé et retenu prisonnier par le sultan Ahmed Al-Mansour[3].

Le centre d'étude des manuscrits du désert à Tombouctou porte son nom depuis sa création en 1970 par le gouvernement malien avec l'aide de l'UNESCO[4].

Biographie[modifier | modifier le code]

Ahmad Baba est né le entre Araouane et Tombouctou, dans la famille amazigh sanhadjienne. Son père était le maître Ahmad bin al-Hajj Ahmad bin Umar bin Muhammed Aqit. Il est allé à Timbuktu à son jeune âge, pour étudier avec son père et un maître, Mohammed Bagayogo (parfois appelé Baghayu'u) ; il n'y a pas d'autres faits de son activité avant 1594, quand il fut déporté au Maroc par accusation de sédition, après l'invasion marocaine du Songhai où il est hébergé à Fez jusqu'à la mort d'Ahmad al-Mansur. Zaydan An-Nasser, nouveau sultan marocain, permit à Ahmed Baba et aux autres exilés du Soudan de retourner dans leur pays. Il revient à Tombouctou le .

Les textes Tarikh El-Fettach (Traduction Houdas, 1913) et Nozhet-Elhâdi (traduction Houdas, 1889), apportent des références essentielles à l'étude d'Ahmed Baba.

On mentionne à Marrakech le logement où aurait habité le grand intellectuel de l'empire Songhaï.

Prises de position[modifier | modifier le code]

Il s'insurge contre la traite orientale, qu'il considère comme « une des calamités de notre époque »[5].

Citation[modifier | modifier le code]

L’échelle dans l’obtention des marchés du Soudan : Ahmad Baba répond aux questions d’un Marocain sur l’esclavage, Tombouctou, 1615

« Ô toi qui vas à Gao fais un détour par Tombouctou. Murmure mon nom à mes amis et porte leur le salut parfumé de l'exilé qui soupire après le sol où résident sa famille, ses amis, ses voisins »[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Auguste Cherbonneau, « Un professeur nègre à Tombouctou. XVIe siècle », Revue pédagogique, vol. 7, no 1,‎ , p. 276–287 (lire en ligne, consulté le )
  2. Francis Simonis, « Ahmed Baba, un sage à Tombouctou », sur Le Point, (consulté le )
  3. Amadou Mahtar Mbow, « le patrimoine documentaire africain, », communication au colloque «Bibliothèques nationales en Afrique francophone au XXIe siècle», sur École des bibliothécaires, archivistes et documentalistes de l’université Cheikh Anta Diop, (consulté le )
  4. Jean-Michel Djian, Les manuscrits trouvés à Tombouctou, Le Monde diplomatique, monde-diplomatique.fr
  5. Olivier Grenouilleau, « La traite oubliée des négriers musulmans », L'Histoire,‎ (lire en ligne)
  6. Allocution de son excellence monsieur Amadou Toumani Touré, président de la République, chef de l’État à l’occasion du 3e dîner-gala pour le projet des manuscrits de Tombouctou, Pretoria, koulouba.pr.ml

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Mahmoud Zouber, Ahmad Bābā de Tombouctou (1556-1627). Sa vie et son œuvre. Paris, Maisonneuve et Larose, 1977.
  • Joseph Ki-Zerbo, Histoire de l'Afrique noire, Éditions Hatier, 1994
  • Jean-Michel Djian, Les manuscrits de Tombouctou, Éditions JC Lattès, 2012 (ISBN 9782709639545)
  • Édith de Cornulier-Lucinière (ill. de Sara), L'homme des villes de sable, Éditions Chandeigne, 2014
  • Patrick Manac'h, Samir Aït Oumghar, Ahmed Baba. Un héritage partagé, 1556-1627. Les Editions Limitées, 2015 (ISBN 978-9954-35-346-2).

Liens externes[modifier | modifier le code]