Ammerschwihr

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Ammerschwihr
Ammerschwihr
Grand'rue et Obertor, la porte haute.
Blason de Ammerschwihr
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Haut-Rhin
Arrondissement Colmar-Ribeauvillé
Intercommunalité Communauté de communes de la Vallée de Kaysersberg
Maire
Mandat
Patrick Reinstettel
2020-2026
Code postal 68770 et 68410
Code commune 68005
Démographie
Gentilé Ammerschwihriens[réf. nécessaire]
Population
municipale
1 650 hab. (2021 en diminution de 7,87 % par rapport à 2015)
Densité 84 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 07′ 34″ nord, 7° 16′ 57″ est
Altitude Min. 193 m
Max. 882 m
Superficie 19,66 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Kaysersberg Vignoble
(banlieue)
Aire d'attraction Colmar
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Sainte-Marie-aux-Mines
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Ammerschwihr
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Ammerschwihr
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Ammerschwihr
Liens
Site web ammerschwihr.fr

Ammerschwihr [aməʁʃviʁ] Écouter est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Vue sur le village d'Ammerschwihr depuis les hauteurs de Sigolsheim.
Vue sur le village d'Ammerschwihr depuis les hauteurs de Sigolsheim.

Ammerschwihr est un village situé sur la route des Vins d'Alsace. Ses principales ressources économiques sont dues à la viticulture et notamment à son célèbre Kaefferkopf (colline produisant du raisin d'une grande qualité).

Géologie et relief[modifier | modifier le code]

Ammerschwihr possède 1 150 ha de forêts et 400 ha de vignobles et bénéficie d'un climat exceptionnel[réf. nécessaire].

C'est une des 201 communes du parc naturel régional des Ballons des Vosges, réparties sur quatre départements : les Vosges, le Haut-Rhin, le Territoire de Belfort et la Haute-Saône[1].

Lieu de repos en altitude, le lieu-dit des Trois-Épis (Drei-Ähren en allemand) fait partie pour un tiers de la commune d'Ammerschwihr, partagé avec Niedermorschwihr et Turckheim.

Sismicité[modifier | modifier le code]

Commune située dans une zone 3 de sismicité modérée[2].

Lieux-dits et écarts[modifier | modifier le code]

Le Walbach, dans sa traversée d'Ammerschwihr.
  • Meywihr, à l'est, village disparu, chapelle en ruine et ossuaire.

Hydrographie et les eaux souterraines[modifier | modifier le code]

Hydrogéologie et climatologie : Système d’information pour la gestion des eaux souterraines du bassin Rhin-Meuse :

Territoire communal : Occupation du sol (Corinne Land Cover); Cours d'eau (BD Carthage),
Géologie : Carte géologique; Coupes géologiques et techniques,
Hydrogéologie : Masses d'eau souterraine; BD Lisa; Cartes piézométriques.

Cours d'eau[modifier | modifier le code]

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 mm/an) en toutes saisons et un hiver rude (moins de °C)[5].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 772 mm, avec 8,7 jours de précipitations en janvier et 9 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Trois-Épis_sapc », sur la commune de Turckheim à 4 km à vol d'oiseau[6], est de 9,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 804,5 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 35,7 °C, atteinte le ; la température minimale est de −20 °C, atteinte le [Note 1],[7],[8].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[9]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Ammerschwihr est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[11],[12],[13]. Elle appartient à l'unité urbaine de Kaysersberg Vignoble, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[14] et 6 302 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[15],[16].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Colmar dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 95 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[17],[18].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (58,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (58,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (58,8 %), cultures permanentes (27 %), zones agricoles hétérogènes (5 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (4,8 %), zones urbanisées (4,3 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

  • Almenswile en 879 ;
  • Amelricheswilre en 977, dans cette phrase latine « Capellam decimalem et baptismalem cum tota villa Amelricheswilre », parlant de la chapelle primitive du bourg [20] ;
  • Amalrichovilla en 1128 ;
  • Amilrichiswilre vers 1149.

Ce toponyme semble devoir son nom à l'anthroponyme germanique Amalric.

La commune se nomme Àmmerschwihr en alsacien[21], Ammerschwihr en alémanique.

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Le nom d'Ammerchwihr provient vraisemblablement du nom d'un chef alémanique Almaric et du latin villare qui veut dire domaine. Maréville (Minnenwilre, Meywihr) était au Xe siècle une villa royale qui devint le berceau d'Ammerschwihr (Amalrici villa). D'après une charte de 977, l'impératrice Adélaïde, en donnant à l'abbaye de Murbach ses possessions d'Ammerschwihr, stipule expressément que certaines parties resteront dans la suite propriété commune de tous les villages et de la marche de Sigolsheim.

Histoire[modifier | modifier le code]

Légende[modifier | modifier le code]

Il est question d'Amalrici vilare dans la vie de saint Déodat qui, après avoir quitté l'évêché de Tours pour embrasser la vie d'anachorète, aurait d'abord voulu s'arrêter en cet endroit et y obtenir l'hospitalité. Mais fort mal accueilli et même repoussé par les habitants du lieu, il a dû fuir en toute hâte et se réfugier à deux lieues de là, à Hunawihr. Richer de Senones, et après lui Jean Ruyr, disent que, pour punir les habitants de Mariville[22], Dieu condamna tous les enfants de cette localité à naître avec des écrouelles. Toutefois ne furent infectés en signe du méchef de leurs pères ceux qui purent naître au-delà du ruisseau. Ce qu'ayant bien remarqué les matrones près d'enfanter, prirent la résolution et coutumes de passer et accoucher outre ledit torrent et ainsi n'avaient pas leurs enfants la messéance des grosses gorges.

Apparition du village[modifier | modifier le code]

La tour des Bourgeois.
L'église Saint-Martin.
Chapelle Saint-Wendelin.
Vestige de l'ancien hôtel de ville construit en 1552 et détruit lors des bombardements de décembre 1944.
La porte haute ou tour des Cigognes (1608).
Fontaine de l'homme sauvage (1560).
La tour des Fripons (1535).

Ammerschwihr fut probablement déjà occupé dès la période de l'âge du bronze. On a trouvé en effet sur le site, une hache à rebord, une hache à talon et une pointe de lance à douille. Le nom d'Almarici Villare est cité dès 869 ; à cette date, le roi Lothaire II fait don à la fille du roi Louis le Germanique de biens que le comte Erchangar y possède.

Amalrici Villare au Xe siècle, n’était encore qu'une ferme royale qui s'est transformée en ville à partir du XIVe siècle en se réunifiant avec trois villages : Ammerschwihr, Meywiller (ou Minenwiller), Katzenwiller (ou Katzenbach). Ce dernier village est le seul connu aujourd'hui. Ainsi la ville fut-elle soumise à l'époque à trois juridictions différentes : à l'avocat impérial de Kaysersberg qui relevait de l'empire, et aux seigneurs de Ribeaupierre et de Haut-Landsperg qui relevaient tous deux de la maison d'Autriche. Chaque seigneur avait la garde de l'une des trois portes de la ville, nommait un prévôt et percevait sur ses sujets une contribution en argent et en vin.

Les citoyens nommaient eux-mêmes leurs bourgmestres, au nombre de trois, et six conseillers. Lorsqu'un homme se mariait avec une femme d'une autre juridiction que la sienne, les enfants suivaient la condition de la mère, ce que l'on appelait die böse Hand, la mauvaise main ou la main gauche. Ammerschwihr est cité comme ville pour la première fois en 1367, les mêmes droits que ceux des villes impériales d'Alsace lui seront accordés par l'empereur Sigismond en 1431. La ville est désormais gouvernée par un conseil élu chaque année.

Le partage de la ville[modifier | modifier le code]

Au XIVe siècle, trois seigneurs se partageaient le ban communal et ses revenus : le Saint-Empire romain germanique, la seigneurie de Ribeaupierre et celle des Holandsberg. En 1431, le roi Sigismond accorde à la ville les mêmes privilèges que les villes impériales d'Alsace (Décapole). Les bourgeois de la ville développent le commerce du vin. Au XVIe siècle, Ammerschwihr connaîtra un véritable développement, comme en témoignent les magnifiques bâtiments et édifices, dont quelques-uns sont encore visibles de nos jours : la tour des Bourgeois (1434), la tour des Fripons (1535), l'hôtel de ville, l'église agrandie entre 1564 et 1585.

Les invasions[modifier | modifier le code]

Ammerschwihr eut à subir plusieurs invasions, d'abord celles des Armagnacs en 1444, la guerre des paysans en 1525, la guerre de Trente Ans, puis l'invasion des Lorrains en 1652. La ville se relève au XVIIIe siècle grâce à la viticulture.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Ammerschwihr a été incendiée par les bombardements de décembre 1944 et janvier 1945 lors de la bataille d'Alsace. 85 % du village a été détruit lors de la Libération par les troupes françaises et américaines. L'hôtel de ville, les vieilles maisons de la place du Marché et de la Grand'Rue furent détruits. Seules l'église Saint-Martin, relativement épargnée, la porte haute et deux tours des fortifications[23] témoignent encore de l'intérêt pittoresque qu'offrait jadis cette petite ville si éprouvée lors de la Seconde Guerre mondiale[24]. Après d'âpres combats, la ville redevient française le .

La commune a été décorée, le , de la croix de guerre 1939-1945[25].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Budget et fiscalité 2022[modifier | modifier le code]

En 2022, le budget de la commune était constitué ainsi[26] :

  • total des produits de fonctionnement : 1 821 000 , soit 1 007  par habitant ;
  • total des charges de fonctionnement : 1 453 000 , soit 803  par habitant ;
  • total des ressources d'investissement : 43 000 , soit 24  par habitant ;
  • total des emplois d'investissement : 476 000 , soit 263  par habitant ;
  • endettement : 957 000 , soit 529  par habitant.

Avec les taux de fiscalité suivants :

  • taxe d'habitation : 11,30 % ;
  • taxe foncière sur les propriétés bâties : 24,77 % ;
  • taxe foncière sur les propriétés non bâties : 53,20 % ;
  • taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
  • cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.

Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2021 : médiane en 2021 du revenu disponible, par unité de consommation : 27 950 [27].

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1816 1826 Jacques Joseph de Schielé   Général de brigade
av.1962   Martin Schaetzel MRP Viticulteur
mars 1986 2001 Bernard Rosé RPR  
mars 2001 2014 Jean-Marie Fritsch UDI  
mars 2014 En cours
(au 31 mai 2020)
Patrick Reinstettel[28]
Réélu pour le mandat 2020-2026
UMP-LR Fonctionnaire

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[30].

En 2021, la commune comptait 1 650 habitants[Note 4], en diminution de 7,87 % par rapport à 2015 (Haut-Rhin : +0,59 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 9401 6761 9971 9462 1372 1362 1492 2282 205
1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
2 0142 0361 9791 8621 7671 7661 6761 7561 722
1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 6391 5841 5651 3841 4021 4271 5078851 424
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
1 3411 4061 4481 5661 8691 8921 8751 8391 799
2021 - - - - - - - -
1 650--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[31] puis Insee à partir de 2006[32].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement[modifier | modifier le code]

Établissements d'enseignements[33] :

  • Écoles maternelles et primaires à Ammerschwihr, Niedermorschwihr, Kaysersberg Vignoble, Turckheim.
  • Collèges à Kaysersberg Vignoble, Ingersheim, Wintzenheim, Orbey.
  • Lycées à Ingersheim, Wintzenheim, Colmar.

Santé[modifier | modifier le code]

Professionnels et établissements de santé[34] :

  • Médecins à Ammerschwihr, Ingersheim, Kaysersberg, Turckheim.
  • Pharmacies à Ammerschwihr, Ingersheim, Kaysersberg, Turckheim.
  • Hôpitaux à Ammerschwihr, Kaysersberg, Turckheim, Colmar.

Cultes[modifier | modifier le code]

Médias[modifier | modifier le code]

  • La petite ville de Kaysersberg (et les deux communes voisines d'Ammerschwihr et Kientzheim) sont passées au tout numérique le . En raison de la proximité de l’Allemagne et du manque de fréquences disponibles, l’opération s'est faite en deux temps. La mise en place d’un seul multiplex a permis de recevoir d’abord six chaînes en numérique, le lancement des autres chaînes de la TNT a été fait le même jour que l’extinction de l’analogique, le .
  • Le groupe de musique Collectif 6.8.7.7.0 chante une chanson « Tu prends mon bled comme étiquette » contre le FN qui a mis le village d'Ammershwihr en première page de son affiche contre Patrick Binder[36].

Vie associative[modifier | modifier le code]

Économie[modifier | modifier le code]

Entreprises et commerces[modifier | modifier le code]

Agriculture[modifier | modifier le code]

Ammerschwihr est une commune viticole d'Alsace qui peut produire les appellations Alsace, Crémant d'Alsace et Alsace Grand Cru Kaefferkopf et Wineck-schlossberg[38],[39].

Tourisme[modifier | modifier le code]

  • Hébergements et restauration à Ammerschwihr, Kientzheim, Kaysersberg, Niederschwihr, Ingersheim[40].

Commerces[modifier | modifier le code]

  • Commerces et services de proximité[41].

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Église Saint-Martin[modifier | modifier le code]

L'église Saint-Martin, dont l'origine remonte à 1564, est pourvue d’un clocher néogothique qui a été restauré en 1910[42],[43].

Chapelle Saint-Wendelin (entrée est de l'agglomération)[modifier | modifier le code]

La chapelle Saint-Wendelin se trouve à l'ouest de la porte Haute, à l'embranchement de la route qui mène à Labaroche et aux Trois-Épis. Elle était située au XIIIe siècle dans un petit hameau connu sous le nom de Katzenbach. Mentionnée dès 1325 comme « alter ban » (ancien banc), le lieu était placé sous la protection de saint Wendelin. La toponymie en a conservé le souvenir, l'une des vallées se nommant Wendlingsthal. Au XVIIIe siècle, la chapelle Saint-Wendelin est de nouveau à l'honneur. Le lundi de Pâques 1793, la statuette polychrome en terre cuite datant de la fin du XVe siècle, représentant la Vierge douloureuse et ornant le maître-autel des Trois-Épis fut déposée sur l'autel de la chapelle Saint-Wendelin puis déplacée à l'église paroissiale Sainte-Catherine[50]. La statue fut ainsi en sûreté durant toute la période révolutionnaire, alors que la plupart des objets du culte et le mobilier des églises avaient été vendus sous enchères. Après la Révolution, la statue fut replacée le dans la chapelle Saint-Wendelin et une grande procession la ramena le aux Trois-Épis sur son lieu de dévotion d'origine. La chapelle fut reconstruite vers 1878-1880. Elle subit des dégradations de décembre 1944 à janvier 1945. Après avoir réalisé en 1988 une première restauration, la ville d'Ammerschwihr procéda entre 1998 et 1999 à de nouveaux travaux sur l'édifice extérieur. Le financement étant assuré par la commune avec des subventions du ministère de la Culture et de la Communication, au titre de sauvegarde des édifices de qualité non protégés situés en milieu rural, et du conseil général du Haut-Rhin[51].

Chapelle Saint-Éloi[modifier | modifier le code]

Chapelle située à l'entrée est du village, rue de la gare. L'édifice est actuellement en cours de restauration. Construite primitivement en 1535, la chapelle Saint-Éloi sert de lieu de pèlerinage pour la communauté d'Ammerschwihr. Fermée pendant la Révolution, elle est rouverte en 1804 après avoir été restaurée par des bénévoles. En 1944, au cours de la libération du village, la chapelle est sérieusement endommagée, elle sera presque aussitôt réparée. En 1957, des prisonniers de guerre de la Haute-Savoie offrent la cloche fondue par les Établissements Paccard d'Annecy qui orne le clocheton de la chapelle[52],[53].

Chapelle Notre-Dame-des-Trois-Épis[modifier | modifier le code]

Restes de l'ancien hôtel de ville datant de 1552[modifier | modifier le code]

L'ancien hôtel de ville était l'un des plus beaux fleurons de l'architecture Renaissance à Ammerschwihr avant sa destruction par les bombardements de . À l'heure actuelle, seule subsiste la façade du rez-de-chaussée conservée comme monument commémoratif du martyre de la cité. Une porte d'entrée surmontée des armoiries de la ville permettait l'accès aux étages, tandis qu'une porte cochère flanquée de deux larges fenêtres donnait sur le rez-de-chaussée du bâtiment. Le décor de la façade est très typé et associe le végétal à l'animal ou le végétal à l'humain, ou encore chacun exploité individuellement. Dans la partie supérieure de la porte cochère, des médaillons d'empereurs décorent l'ensemble de la construction. De nombreuses marques de tâcherons permettent d'affirmer que l'atelier des tailleurs de pierres était composé d'une dizaine de personnes[54].

La tour des Bourgeois ou « Bürgerturm » (1535)[modifier | modifier le code]

Située rue des Rivières-aux-Bains, la partie exposée aux invasions de la tour des bourgeois est de forme ronde, tandis que le reste, à l'intérieur des remparts est carré. La tour est armée de trois meurtrières à redans. Au-dessus d'une des portes permettant d'accéder à l'ancien chemin de ronde figurent les armes de la cité. La seconde porte est couronnée par les blasons des trois seigneurs protecteurs : le Saint-Empire romain germanique, le comte de Lupfen et les sires de Ribeaupierre. La toiture de la tour des bourgeois est mise en place vers 1910. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, une partie du ruisseau avait été déviée et passait dessus[55].

La porte haute, ou tour des cigognes ou encore « Obertor » du XIIIe siècle[modifier | modifier le code]

La porte haute date du XIIIe siècle et faisait partie intégrante de la fortification. Relevant du Saint-Empire romain germanique, elle était située à la sortie ouest de la ville. Au cours du XVe siècle, la structure supérieure est modifiée par un colombage et une bouche à feu. Un cadran solaire aux armes de la ville figure sur les façades est et ouest[56].

Fontaine de l'Homme sauvage (1560)[modifier | modifier le code]

Sculptée probablement en 1560, la statue de l'homme sauvage porte à ses pieds un écu aux armes de la ville et tient un cep de vigne. Le bassin est refait en 1864 ainsi que le fût de la fontaine. La statue en grès jaune n'est que légèrement meurtrie lors des destructions de 1944. En 1977, le sculpteur colmarien Frédéric Schické remplace l'ancienne statue par une copie en grès rose[57],[58].

La tour des Fripons (1608)[modifier | modifier le code]

La tour des Fripons a été érigée en 1608, bien que les fondations soient antérieures. Équipée d'imposantes meurtrières à redans, elle protégeait jadis l'entrée de la ville. Utilisée comme prison au cours de la seconde moitié du XVIIe siècle et tout au long du XVIIIe siècle, la tour des Fripons est restaurée après la Seconde Guerre mondiale. La tour des Fripons a été classée Monument Historique en 1931[59],[60],[61].

La tour des voleurs ou « Schelmenturm »[modifier | modifier le code]

Tour, ronde, de l'ancienne enceinte fortifiée de la ville, dite Schelmenturm (Tour des voleurs)[62].

Château de Meywihr (1279)[modifier | modifier le code]

Dans les vignes, au pied du massif vosgien, subsiste la base du donjon carré de l'ancien château de Meywihr cité en 1279[63],[64]. Dans le village, de nombreux monuments ont été miraculeusement épargnés par les guerres.

Les vestiges de la chapelle du Meywihr abritent actuellement le plus petit clos d'Alsace, dénommé « Le Clos du Meywihr », cultivé par le domaine André Tempé[65],[66].

Autres curiosités[modifier | modifier le code]

  • Des maisons anciennes dans la Grande-Rue ;
  • le poutre de gloire à l'arc triomphal datant du XVe siècle ;
  • le Christ des Rameaux du XVIe siècle[48] ;
  • le Christ bénissant l'Alsace aux Trois Épis[67] ;
  • l'escalier de la tribune du XVIe siècle ;
  • la croix de carrefour[68].

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Jacques Joseph de Schielé (1758-1826), général de brigade de la Révolution et de l'Empire, maire d'Ammerschwihr de 1816 à 1826, né et mort dans cette commune.
  • Louis Kuehn (1834-1885), commissaire de police, chef de la Sûreté parisienne en 1884-1885, est né à Ammerschwihr.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason d'Ammerschwihr

Les armes d'Ammerschwihr se blasonnent ainsi :
« D'argent aux trois oiseaux de sable, allumés du champ. »[69]

Il s'agit d'armes parlantes, attribuant la racine Ammer au nom germanique du bruant, un passereau présent notamment dans les zones marécageuses. Ce blason remonte au XVIe siècle, mais il ne comportait alors qu'un seul bruant. Aujourd'hui, il en comporte trois, par référence à la division territoriale de la commune jusqu'à la Révolution.

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes[modifier | modifier le code]

Le patrimoine de la commune sur www.pop.culture.gouv.fr/

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Liste des 201 communes adhérentes au parc naturel régional des ballons des Vosges, 3e Charte 2012 - 2024
  2. Informations sur les risques naturels et technologiques
  3. Observatoire national des étiages
  4. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  5. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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  10. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
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  18. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
  19. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  20. Dans une charte.
  21. Villes et villages du Haut-Rhin sur Le Dictionnaire alsacien
  22. Maréville ou Mariville : c'était le nom que donnaient les habitants de la partie française du val de Kaysersberg à Ammerschwihr
  23. « fortification d'agglomération », notice no IA68000726, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  24. Guide vert Michelin 1951-1952
  25. Communes décorées de la Croix de guerre 1939 - 1945
  26. Les comptes de la commune
  27. Chiffres clés Évolution et structure de la population. Dossier complet
  28. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
  29. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  30. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  31. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  32. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  33. Établissements d'enseignements
  34. Professionnels et établissements de santé
  35. Communauté de paroisses Au Pied du Galtz
  36. Pour voir le clip
  37. Association Fascht & Compagnie : Festival gratuit, des arts et du vin bio
  38. Placido Llorca, « Vin Ammerschwihr », sur Vin-Vigne, (consulté le ).
  39. Annuaire Agriculture, sylviculture et pêche
  40. Hébergements et restauration
  41. Le cadre de vie des Territoires
  42. « Eglise catholique Saint-Martin », notice no PA00085325, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  43. « église paroissiale Saint-Martin », notice no IA68000716, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  44. L'orgue de l'église St-Martin
  45. Le soutien de la Fondation du patrimoine pour la restauration de l'orgue
  46. Notice no PM68000872, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture orgue de tribune
  47. Notice no IM68007082, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture Orgue
  48. a et b Notice no PM68000617, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture groupe sculpté : Christ des rameaux
  49. Notice no PM68000007, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture statue : saint Martin
  50. La chapelle Saint Wendelin
  51. Textes partiels repris d'après l'affichage qui se trouve à l'extérieur de la chapelle
  52. « chapelle Saint-Eloi », notice no IA68000717, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  53. La chapelle Saint-Eloi
  54. « Restes de l'hôtel de ville », notice no PA00085328, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  55. « Tour du Pétrole ou des Citoyens (Tour des Bourgeois) », notice no PA00085331, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  56. « Porte Haute », notice no PA00085330, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  57. « Fontaine de l'Homme Sauvage », notice no PA00085327, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  58. Notice no IM68007094, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture Fontaine dite de l'Homme sauvage
  59. La tour des Fripons, à l'est (visible de la route nationale en direction de Kaysersberg)
  60. La tour des Fripons
  61. « Ancienne enceinte fortifiée urbaine », notice no PA00125230, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  62. « Tour des Voleurs », notice no PA00085332, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  63. « Vestiges de l'ancien château de Meywihr », notice no PA00085324, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  64. « ancien château fort », notice no IA68000757, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  65. Les ruines de l’église de Meywihr
  66. « chapelle Saint-Léger », notice no IA68000756, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  67. Christ bénissant l'Alsace à Les Trois Epis
  68. La croix de carrefour
  69. L'Armorial des Villes et des Villages de France