Delphine O

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Delphine O
Illustration.
Delphine O en 2017.
Fonctions
Députée française

(1 an, 9 mois et 5 jours)
Élection 18 juin 2017 (suppléante)
Circonscription 16e de Paris
Législature XVe (Cinquième République)
Groupe politique LREM
Prédécesseur Mounir Mahjoubi
Successeur Mounir Mahjoubi
Biographie
Date de naissance (38 ans)
Lieu de naissance Mont-Saint-Aignan (France)
Nationalité Française
Parti politique LREM (depuis 2016)
Fratrie Cédric O
Diplômée de Université Sorbonne-Nouvelle
Université libre de Berlin
École normale supérieure
Université Panthéon-Sorbonne
Harvard Kennedy School
Profession Entrepreneuse et diplomate

Delphine O, née le à Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime), est une femme politique et diplomate française.

Membre de La République en marche, elle est suppléante de Mounir Mahjoubi, député élu dans la seizième circonscription de Paris ; elle lui succède lorsqu'il devient secrétaire d'État au Numérique dans le gouvernement d'Édouard Philippe, dans la foulée des élections législatives de 2017. Elle quitte l'Assemblée nationale après le départ de Mounir Mahjoubi du gouvernement, en avril 2019.

Spécialiste des relations internationales, elle devient, en mai 2019, ambassadrice — la plus jeune de l'histoire française à occuper ce poste —, secrétaire générale de la conférence mondiale de l’Organisation des Nations unies sur les femmes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Née d’un père coréen et d’une mère française, Delphine O grandit à Lyon. Son frère aîné, Cédric O, est trésorier de campagne d'Emmanuel Macron, conseiller conjoint au président de la République et au Premier ministre, puis secrétaire d'État chargé du Numérique[1].

Formation[modifier | modifier le code]

Après son admission au concours de l’École normale supérieure, en section Lettres (promotion L2004)[2], elle se spécialise d’abord dans les relations franco-allemandes et la politique européenne, après avoir passé un an à Berlin à la Freie Universität. Elle sort diplômée également de l'Université Sorbonne-Nouvelle et de l'Université Panthéon-Sorbonne.

Titulaire du Master in Public Policy de la Harvard Kennedy School of Government (où elle rédige son mémoire de master sur le thème : « La politique iranienne en Afghanistan »[3]) en 2014, elle développe des compétences sur le Moyen-Orient. Elle publie dans la revue étudiante Journal of Middle East Politics and Policy [4]. Au sein de son master elle est dans le Women and Public Policy Program[5],[6].

Elle indique en dans l'émission Comprendre le monde de Pascal Boniface qu’elle a « été stagiaire au sein de l'ambassade de France en Corée avant de rejoindre le consulat de France à New-York »[7].

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

De 2010 à 2012, elle travaille au consulat général de France à New York, où elle est attachée de presse chargée de la rédaction des discours du consul[8].

Par la suite, Delphine O est recrutée comme analyste par le think tank américain Stimson Center à Washington DC afin de superviser un projet de coopération entre les États-Unis et l’Iran sur le thème de l’environnement. Spécialiste du Moyen-Orient, elle travaille au sein de l’ONG ActionAid à Kaboul en Afghanistan sur la participation des femmes afghanes à la vie démocratique locale et sur les droits des femmes[9]. Après plusieurs séjours en Iran, elle s’installe quelques mois à Téhéran en 2015 pour suivre des cours de persan à l'université de Téhéran[10] .

De retour en France, elle cofonde un média en ligne, Lettres Persanes[11], qui vise à mieux informer le public français de l’actualité de la politique, de l’économie, de la société et de la culture iraniennes et vend des prestations de « conseil et de formation »[12]. Directrice du développement commercial de Lettres persanes, elle est chargée de définir des nouvelles offres à destination des différents publics du site (particuliers, journalistes, chercheurs, entreprises, institutions, etc.) et d'établir des partenariats avec des institutions de recherche travaillant sur l'Iran (Fondation Jean-Jaurès, Institut français de recherche en Iranetc.). À ce titre, elle supervise les activités de recherche et d’analyse de Lettres Persanes (publication de notes et articles réguliers[13]) et elle effectue des interventions à SciencesPo[14],[15]. En mars 2017, Lettres Persanes organise un colloque sur l'héritage de la Révolution iranienne dans l'Iran contemporain[16],[17], en coopération avec l'Institut français des relations internationales (IFRI).

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Au sein de LREM[modifier | modifier le code]

Active dans plusieurs associations (CAIR Coalition, Secours catholiqueetc.), Delphine O a rejoint En marche dès la création du mouvement. Elle est membre du groupe d’experts en relations internationales qui élabore le programme de politique étrangère d'Emmanuel Macron[18].

Fin 2017, après l'élection de Christophe Castaner au poste de délégué général de LREM, Delphine O figure sur la liste « Diversité des territoires » menée par Joachim Son-Forget pour l'élection du bureau exécutif du parti[19].

En vue des élections européennes de 2019 en France, elle fait partie des neuf « ambassadeurs » de LREM chargés de nouer des contacts, voire des liens, avec des partenaires potentiels pour LREM[20].

Députée de la XVe législature[modifier | modifier le code]

Elle est suppléante de Mounir Mahjoubi dans la campagne pour les élections législatives de 2017, dans la 16e circonscription de Paris. Celui-ci étant nommé secrétaire d'État le , elle devient un mois plus tard députée de cette circonscription[21],[22],[23].

À la fin du mois de septembre 2017, François de Rugy, président de l'Assemblée nationale, annonce sa nomination comme rapporteur d'un des groupes de travail visant à réformer l'Assemblée nationale ; son groupe de travail est « l'ouverture de l’assemblée nationale à la société et son rayonnement scientifique et culturel »[24]. Elle est présidente du groupe d'amitié France-Iran et organise à ce titre, en février 2018, une rencontre à l'Assemblée nationale entre des cheffes d'entreprise iraniennes et des élues françaises[3]. En avril 2018, elle coordonne la publication d’une lettre ouverte signée par plus de 500 parlementaires français, allemands et britanniques de tous bords, adressée au Congrès américain[25] : cette lettre, qui appelle les États-Unis à ne pas se retirer de l’accord nucléaire iranien, est publiée le 19 avril 2018 simultanément en Une du Monde, du New York Times, dans le Guardian et le Spiegel[26],[27],[28],[29],[30]. En novembre 2018, elle devient rapporteure d’une mission d’information sur les enjeux stratégiques en mer de Chine méridionale, pour laquelle elle s’est rendue en Chine et au Vietnam. Elle est également membre de la commission d’enquête sur les groupuscules d’extrême-droite[31].

Mounir Mahjoubi ayant quitté le gouvernement et retrouvant automatiquement son siège de parlementaire, elle quitte l'Assemblée nationale en avril 2019[32].

Après l'Assemblée nationale[modifier | modifier le code]

Après son départ de l'Assemblée nationale en avril 2019, elle intègre le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères : L'Opinion indique que « ses 21 mois à la commission des Affaires étrangères et ses 34 voyages lui ont permis de tisser le réseau nécessaire »[33].

Par décision du Conseil des ministres du 29 mai 2019, elle est nommée ambassadrice, secrétaire générale de la conférence mondiale de l'Organisation des Nations unies sur les femmes, à compter du 1er juin 2019. Cette nomination suscite des accusations de népotisme en raison de son lien familial avec le ministre Cédric O[34]. Selon le journaliste Vincent Jauvert, elle devient ainsi la plus jeune de l'histoire à occuper un poste d'ambassadeur en France[35].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Législatives : ce réseau d'apparatchiks macronistes qui s'apprête à fondre sur l'Assemblée », Marianne,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. Fiche sur archicubes.ens.fr.
  3. a et b Catherine Schwaab, « Les businesswomen iraniennes n'ont peur de rien ! », Paris Match, semaine du 8 au 14 février 2018, pages 101-104.
  4. (en) « About JMEPP - Journal of Middle Eastern Politics and Policy », sur Journal of Middle Eastern Politics and Policy (consulté le ).
  5. (en-US) « Inside the Middle East: Turkey | Journal of Middle Eastern Politics and Policy », Journal of Middle Eastern Politics and Policy,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) « Delphine O », sur wappp.hks.harvard.edu (consulté le ).
  7. Émission S1#22 Comprendre le Monde, https://www.youtube.com/watch?v=CD-YQxyXMrA.
  8. « Biographie », Mounir Mahjoubi,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) « Summer Student Series - Post 3: MPP Delphine O », sur Harvard Kennedy School Admissions Blog (consulté le ).
  10. https://fr.linkedin.com/school/university-of-tehran/?trk=public_profile_school_result-card_full-click.
  11. (en-US) « Notre équipe est basée entre Paris et Téhéran - Lettres persanes », sur www.leslettrespersanes.fr (consulté le ).
  12. (en-US) « À propos - Lettres persanes », sur leslettrespersanes.fr (consulté le ).
  13. « "Comment réussir sa stratégie de communication en Iran" » (consulté le ).
  14. « Intervention à Science Po » (consulté le ).
  15. « Conférence sur l’Iran et l’Asie de l’Est à Sciences Po » (consulté le ).
  16. « Iran : la (R)évolution en héritage, comprendre les enjeux politiques, économiques et culturels de l'Iran actuel (inscriptions closes) », sur www.ifri.org (consulté le ).
  17. Institut français des relations internationales, « Iran - Entre révolution et modernité : les forces politiques en présence », (consulté le ).
  18. Sophie des Déserts, « Le casse du siècle », Vanity Fair n°53, décembre 2017, pages 108-115 et 154-155.
  19. Clément Pétreault, « La République en marche : quatre listes pour un bureau », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  20. Manuel Jardinaud et Amélie Poinssot, « En Europe, LREM à la pêche aux alliances », sur Mediapart, (consulté le ).
  21. Ministère de l'Intérieur, résultats de la seizième circonscription de Paris en 2017.
  22. Ouest-France, « Législatives. Les six ministres du gouvernement Philippe élus », sur Ouest-France.fr (consulté le ).
  23. Texte no 18 du 23 juillet 2017 relatif à la composition de l'Assemblée.
  24. « L'ouverture de l’Assemblée nationale à la société et son rayonnement scientifique et culturel - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  25. « European Mps for JCPOA », sur European Mps for JCPOA (consulté le ).
  26. https://europeanmpsforjcpoa.com/.
  27. Collectif, « Des parlementaires européens à leurs homologues américains : « Soutenons ensemble l’accord avec l’Iran » », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  28. Delphine O, Omid Nouripour et Richard Bacon, « Europe’s Plea to Congress: Keep the Iran Pact », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  29. « An open letter to the US Congress: don’t let Trump rip up the Iran deal », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. Christoph Schult, « Schreiben an US-Kongress: Europäische Abgeordnete warnen vor Ende des Iran-Atomdeals », Spiegel Online,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. « Commission d'enquête sur la lutte contre les groupuscules d'extrême droite en France - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  32. Geoffroy Clavel, « Cédric O, le frère de la suppléante de Mahjoubi, remplace Mahjoubi », sur Le HuffPost, (consulté le ).
  33. Caroline Vigoureux, « Griveaux et Mahjoubi, anciens ministres et futurs candidats à la mairie de Paris, débarquent à l’Assemblée », sur lopinion.fr, (consulté le ).
  34. « Une drôle d’histoire de famille s’invite au conseil des ministres… », sur www.ouest-france.fr, .
  35. Vincent Jauvert, Les Voraces : les élites et l'argent sous Macron, Robert Laffont, , 123 p. (lire en ligne), p. 77.

Liens externes[modifier | modifier le code]