Jonathan Littell

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Jonathan Littell
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Jonathan Littell en 2007.
Naissance (56 ans)
New York, Drapeau des États-Unis États-Unis
Activité principale
Distinctions
Descendants
Émir Littell, Alma Littell
Auteur
Langue d’écriture anglais, français
Genres
littérature générale, science-fiction

Œuvres principales

Jonathan Littell, né le à New York, est un écrivain et cinéaste franco-américain[1]. Son roman Les Bienveillantes, écrit en français et signé à l'âge de 39 ans, lui vaut, en 2006, le prix Goncourt et le grand prix du roman de l'Académie française.

C'est aussi grâce à ce roman qu'il obtient le la nationalité française pour « contribution au rayonnement de la France » après deux tentatives infructueuses en 2006.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né d'une famille (Lidsky) d'origine juive émigrée de Russie aux États-Unis à la fin du XIXe siècle, il est le fils de l’écrivain Robert Littell. Aujourd'hui domicilié en Espagne, à Barcelone, il a passé son enfance en France, pays qu’il ne quittera qu’au moment d'entrer à l’université Yale après avoir passé son baccalauréat au lycée Fénelon en 1985[réf. nécessaire].

Même si sa famille n'a pas vécu de façon directe le sort réservé aux Juifs en Europe, Jonathan Littell a grandi avec cette histoire, qui sera le thème central de sa première œuvre. Marqué durant son enfance par la guerre du Viêt Nam, il partira, après trois années passées à Yale, dans les Balkans alors en conflit. Il s'investit dans l'action humanitaire, au sein de l'ONG Action contre la faim dans laquelle il travaillera sept ans, notamment en Bosnie-Herzégovine, mais aussi en divers endroits du monde tels que la Tchétchénie, l'Afghanistan, le Congo ou encore Moscou[réf. nécessaire].

En 2001, il décide d’arrêter ses activités humanitaires et de s'atteler à l'écriture de son plus célèbre roman, Les Bienveillantes, vaste fresque portant sur la Seconde Guerre mondiale et le front de l'Est, à travers les mémoires imaginaires d'un officier SS cultivé du nom de Maximilien Aue. Ce livre recevra le prix Goncourt 2006, sera un événement littéraire (vendu à plus de 700 000 exemplaires à la fin 2007)[2] et sera à l'origine de plusieurs polémiques. Selon Jorge Semprún, « [ce livre est] le roman de ce début de siècle[3]. »

Son précédent ouvrage, Bad Voltage, est paru en 1989 aux éditions Signet Book. C'est un essai de science-fiction se déroulant dans l'univers du cyberpunk. Ce livre ne comporte aucune biographie de l'auteur. Il fait référence à la France et à des auteurs tels que Jean Genet et Charles Baudelaire, ainsi qu'à la ville de Paris. Il y fait d'ailleurs à plusieurs reprises référence aux carrières et catacombes de Paris[réf. nécessaire].

Il publie, en 2006, un rapport long et détaillé sur les services secrets de la fédération de Russie entre 1991 et 2005, disponible gratuitement (en anglais) sur Internet[4].

En paraît Études, quatre nouvelles écrites entre 1995 et 2002 (« Un dimanche d'été », « L'attente », « Entre deux avions », « Fait accompli »). Le quatrième de ces récits, « Fait accompli », présente jusqu'à l'obsession quatre solutions, toutes irrecevables, d'un problème de couple[réf. nécessaire].

En , il fait paraître Le Sec et l'Humide, une lecture analytique (inspirée des thèses de Klaus Theweleit) des textes du leader d'extrême droite belge Léon Degrelle. Littell explique s'être inspiré de ses recherches pour le personnage de Max Aue des Bienveillantes[réf. nécessaire].

En janvier 2012, il se rend, pour le journal le Monde, à Homs, en Syrie, pour couvrir le soulèvement et le conflit dans la ville assiégée, aux côtés d'un photographe Mani[5]. Il écrit cinq articles depuis Homs, du 17 janvier au 2 février. De ce séjour sera tiré le livre Carnets de Homs, qui retranscrit ses notes quotidiennes, publié en mai 2012, alors que la ville a subi une violente offensive du régime syrien[6],[7].

Il réalise en 2016 un film documentaire de long métrage, Wrong Elements, consacré aux « enfants-soldats » en Ouganda[8].

Prises de position[modifier | modifier le code]

Dans le journal israélien Haaretz du , Jonathan Littell prend de la distance avec ses racines familiales juives et la politique de l'État d'Israël[9].

Dans le journal allemand Frankfurter Rundschau du , il critique sévèrement Peter Handke dont les propos politiques pro-serbes restent pour lui inacceptables comme l'ont été ceux de Céline avant la dernière guerre mondiale. Il reconnaît à ces deux écrivains beaucoup de talent mais qualifie d'« obscènes » leur attitude et leurs propos politiques[10].

Le 27 mars 2022, dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine, il publie une tribune dans Le Monde dans laquelle il accuse ses « amis d’âme et d’esprit » russes d'avoir « le plus souvent gardé le silence » face aux guerres menées par Vladimir Poutine, et les appelle à « faire tomber ce régime » en faisant leur « propre Maïdan »[11].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Fiction[modifier | modifier le code]

Récits, essais[modifier | modifier le code]

Autres publications[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

  • « The Security Organs of the Russian Federation - A Brief History 1991-2005 »[4] (rapport), Psan Publishing House
  • « Cho Seung-hui, ou l'écriture du cauchemar »[15], Le Monde du
  • « Lire ? »[16], Le Figaro littéraire, Inédit dans lequel J. Littell reprend à son compte ce que Maurice Blanchot écrivait dans La NRF en 1953 : l'auteur doit disparaître pour que son livre vive.
  • « L'assassinat de la journaliste et activiste russe Natalia Estemirova, en Tchétchénie : un an déjà ! »[17], point de vue publié dans Le Monde du

Conférences, débats[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Jonathan Littell est devenu français », Le Figaro, 9 mars 2007.
  2. « Les 20 événements de 2008 », Le Figaro, 2 janvier 2008.
  3. « En suivant Littell… », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  4. a et b « The Security Organs of the Russian Federation - A Brief History 1991-2005 ».
  5. « Ce que nous avons vu dans Homs, ville martyre », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Le Point magazine, « Les », sur Le Point, (consulté le ).
  7. « «Carnets de Homs» de Jonathan Littell », sur Aujourd'hui le Maroc (consulté le ).
  8. « Jonathan Littell filme un passé qui ne passe pas », sur hebdo.ch, 11 décembre 2015.
  9. « Executioner's Song », Ha'aretz, 30 mai 2008.
  10. « Mögen Sie Käse », interview avec Andre Müller.
  11. « Jonathan Littell : "Mes chers amis russes, c’est l’heure de votre Maïdan" », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Présentation sur le site de l’éditeur.
  13. « Une vieille histoire. Nouvelle version », sur Culture-Tops, (consulté le ).
  14. Florence Bouchy, « Jonathan Littell : "Je m’intéresse aux pulsions, sous toutes leurs formes" », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  15. Lire sur urban-resources.net.
  16. Lire sur urban-resources.net.
  17. Lire sur urban-resources.net.
  18. Voir sur diffusion.ens.fr.
  19. Voir sur arte.tv.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

  • Pierre Nora, « Du bon usage romanesque de l'histoire. Antony Beevor, Jonathan Littell un échange », Le Débat no 165, Gallimard, mai-.
  • Anne Chemin, « Jonathan Littell décrypte le débat sans le son », Le Monde, , sur urban-resources.net.
  • Richard Millet et Jonathan Littell, « Conversation à Beyrouth », Le Débat, no 144, Gallimard, mars-
  • Pierre Nora et Jonathan Littell, « Conversations sur l'histoire et le roman », Le Débat, no 144, Gallimard, mars-.
  • Marc-Édouard Nabe, « Et Littell niqua Angot », tract, 23 novembre 2006.
  • Charles Berkenbaum, « Variations sur Les Bienveillantes de Jonathan Littell » (pp. 315-322) et Joseph Brami, « Les Bienveillantes de Jonathan Littell. Une esthétique de l'insoutenable » (pp. 265-313), in Balises. Cahiers de Poétique des Archives & Musée de la Littérature, n° 13-14 : « Dire le mal 4 », Bruxelles, Archives & Musée de la Littérature/Didier Devillez éditeur, 2009.

Liens externes[modifier | modifier le code]